1-Dark Side of the Moon 3.48
2-Sentinel Prime 3.16
3-Lost Signal 4.08
4-In Time You'll See 3.16
5-Impress Me 3.00
6-We Were Gods Once 4.22
7-Battle 3.40
8-There Is No Plan 3.37
9-We All Work For
The Decepticons 1.51
10-The Fight Will Be Your Own 4.40
11-Shockwave's Revenge 2.00
12-No Prisoners, Only Trophies 3.32
13-The World Needs You Now 1.59
14-It's Our Fight 6.32
15-I'm Just The Messenger 4.25
16-I Promise 1.58
17-Our Final Hope 3.42

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

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Album produit par:
Steve Jablonsky, Alex Gibson
Producteur associé:
Ryan Rubin
Producteurs exécutifs de l'album:
Michael Bay,
Lorenzo Di Bonaventura,
Rob Cavallo

Direction musicale pour
Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Coordination de l'album:
Jason Richmond
Design ambient music:
Clay Duncan, Stephen Hilton
Monteur superviseur:
Alex Gibson
Monteur musique:
Ryan Rubin
Assistant montage:
Nevin Seus

Artwork and pictures (c) 2011 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
TRANSFORMERS :
DARK OF THE MOON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
Troisième opus de la saga « Transformers », toujours réalisé par l’infatigable Michael Bay, « Transformers : Dark of the Moon » met les bouchées doubles et profite de la 3D pour nous proposer un nouveau spectacle épique toujours inspiré de la célèbre ligne de jouets de chez Hasbro. Dans ce troisième épisode, on découvre qu’une épave d’un vaisseau Autobot a été secrètement découverte sur la lune lors de la mission Apollo 11 le 21 juillet 1969. En 2011, les Autobots et les humains sont désormais associés pour protéger la terre de la menace grandissante des Decepticons. C’est au cours d’une mission en Ukraine, à la centrale thermonucléaire de Tchernobyl, que le NEST découvre un réservoir de fusion, qui aurait non seulement provoqué la fameuse catastrophe nucléaire mais appartiendrait aussi au vaisseau Autobot. Optimus Prime décide alors d’aller sur la lune pour retrouver et ramener Sentinel Prime, ancien leader des Autobots durant la guerre de Cybertron, et qui transportait à bord du vaisseau des piliers capables de créer un gigantesque pont spatial. Mais les Decepticons, toujours dirigés par le maléfique Megatron, ont mis sur pied un plan machiavélique et décident de tendre un piège aux Autobots. Sam Witwicky (Shia LaBeouf), héros des deux précédentes aventures, tente aujourd’hui de mener une vie normale, entre son nouveau job et sa nouvelle petite-amie, la sexy Carly (Rosie Huntington-Whiteley). Mais le jour où l’un de ses collègues l’informe de la machination des Deceptions sur la face cachée de la lune, Sam décide d’alerter le NEST avant de rejoindre à nouveau les Autobots dans leur combat, trahis par leur propre leader, Sentinel Prime. Ce dernier semble être passé dans le camp des Decepticons, et projette d’utiliser les piliers du vaisseau de la face cachée de la lune pour ramener Cybertron sur terre.

« Transformers : Dark of the Moon » reste donc un opus tout à fait correct et grandement spectaculaire, servi par une 3D dispensable mais honnête, des effets spéciaux ahurissants et des séquences d’action tout bonnement énormissimes : dire que ce troisième « Transformers » contient quelques unes des scènes d’action les plus spectaculaires de ces cinq dernières années tiendrait même du doux euphémisme. Hélas, si l’action est plus que jamais à l’ordre du jour ici - avec une seconde partie explosive à souhait, durant l’interminable bataille dans les rues de Chicago - le film s’avère être trop long (2h35 !), bourré de longueurs, et totalement abrutissant : comme toujours chez Michael Bay, tout va trop vite, tout s’enchaîne à la vitesse grand V sans prendre le temps de respirer, à tel point qu’il paraît difficile d’échapper à une bonne migraine à la sortie du film. L’interminable séquence hystérique de la bataille de Chicago durant la dernière heure du film est certes énormément grandiose mais aussi atrocement longue et quasi indigeste - sans oublier de mentionner un montage épileptique et surdécoupé abrutissant à souhait : c’est l’excès cinématographique et pyrotechnique dans tout ce qu’il a de plus incroyable et de plus effrayant. Et pourtant, impossible de ne pas se sentir comme un gosse jouant avec ses jouets robots au cours de ces scènes d’affrontement colossales. Michael Bay n’avait jamais atteint un tel niveau d’intensité et de folie destructrice dans un de ses films : c’est maintenant chose faite avec « Transformers 3 » (qui nous permettra au moins d’oublier la déception du deuxième film !). Niveau casting, si l’on retrouve la plupart des acteurs des deux précédents opus tels que Shia LaBeouf, Josh Duhamel ou John Turturro, Megan Fox a été remplacée par le mannequin Rosie Huntington-Whiteley (l’inévitable « Michael Bay girl »), tandis que le film marque aussi l’arrivée inattendue de Patrick Dempsey (révélé par la série « Grey’s Anatomy ») dans le rôle du bad guy de service, ainsi que les trop rares Frances McDormand et John Malkovich, ce dernier nous livrant malheureusement ici l’une des pires performances de toute sa carrière. Inégal de bout en bout, interminable et pourtant incroyablement grandiose et spectaculaire au possible, « Transformers : Dark of the Moon » résume à lui tout seul tous les excès et les contradictions du cinéma hollywoodien moderne, véritable empire de la surenchère visuelle. En tout cas, les fans y trouveront certainement leur compte !

Steve Jablonsky rempile pour la troisième fois avec une nouvelle partition synthético-orchestrale dans la lignée de son travail initial sur le premier « Transformers ». Aucune surprise particulière ici : cette troisième mouture nous permet ainsi de retrouver la plupart des thèmes musicaux du premier opus, reliftés et remis au goût du jour avec, comme toujours, un solide mélange de rythmiques synthétiques modernes, de sonorités métalliques et de parties orchestrales essentiellement dominées par un cocktail de cuivres, cordes et choeurs grandioses. Le score de « Transformers 3 » nous offre par la même occasion un nouveau thème associé au secret de la face cachée de la lune, thème que l’on découvre dans « Dark Side of the Moon » et « Sentinel Prime », et qui véhicule un sentiment d’espoir, avec sa mélodie ample dans l’esprit du premier score de 2007. Le reste du score est essentiellement bâti sur des reprises et des développements conséquents des thèmes du premier score, tandis que le compositeur oscille régulièrement entre action, passages atmosphériques fonctionnels et passages comédie sympathiques mais un brin kitsch (« Impress Me »). Des morceaux comme « Lost Signal » ou « In Time You’ll See » et leurs rythmiques électroniques sombres n’apportent rien de neuf au genre, Steve Jablonsky en profitant pour développer à nouveau les sonorités synthétiques de ses deux précédents scores, sans renouveler quoique ce soit dans son approche musicale. Etant donné l’incroyable surdécoupage effréné du film, Jablonsky délaisse totalement toute tentative de synchronisation à l’image et préfète opter pour une approche globalisante de l’image, même si certaines envolées thématiques ou rythmiques coïncident bien évidemment avec le visuel du film. Un morceau sombre et tendu comme « We Were Gods Once » évoque parfaitement l’univers des Autobots et des Decepticons avec un mélange impressionnant de synthétiseurs froids et d’ostinato entêtant de cordes. En revanche, on regrettera parfois le côté un peu cheap des synthétiseurs comme c’est le cas dans « Battle », qui nous permet néanmoins de nous offrir une magnifique envolée thématique du nouveau thème héroïque/épique de « Transformers : Dark of the Moon », évoquant l’espoir incarné par les Autobots pour tenter de sauver le monde de la menace de Sentinel Prime et des Decepticons : les amateurs d’envolées « anthemic » dans la lignée des scores Media-Ventures des années 90 apprécieront sans aucun doute la puissance thématique grandiose apportée par « Battle » sur les images du film.

Comme dans le premier opus, la musique apporte constamment ce même sentiment d’espoir, d’action et de grandeur épique, tout en favorisant un ton plus sombre que dans les deux précédents scores. L’émotion est au rendez-vous dans « There Is No Plan », qui reprend avec tact le thème poignant de « Arrival to Earth » du premier score de 2007 suivi du thème d’Optimus Prime du même premier opus, le premier à la guitare électrique, le second par le violoncelle électrique de Martin Tillmann. « There Is No Plan » accompagne avec émotion la séquence de l’exil des Autobots, qui quittent alors la terre à bord d’une fusée les ramenant tout droit vers leur monde d’origine. Les nostalgiques du premier « Transformers » y trouveront ici leur compte, et c’est d’ailleurs grâce à ces nouvelles reprises thématiques de thèmes bien connus que le score de « Transformers : Dark of the Moon » réussit à tirer son épingle du jeu dans le film. L’émotion qui se dégage de morceaux tels que « There Is No Plan » ou le très prenant et dramatique « The Fight Will Be Your Own » et son sentiment d’espoir grandissant apportent aux images du film explosif de Michael Bay une véritable plus-value musicale qui permet de compenser le manque de nouveauté de cette nouvelle partition musicale solide et musclée - la musique est d’ailleurs assez bien mise en valeur dans le film, chose rare de nos jours dans la plupart des gros blockbusters hollywoodiens où le bruit et le vacarme sonore finissent trop souvent par prendre le pas sur les musiques originales. C’est aussi avec joie que l’on retrouve encore une fois le violoncelle électrique dans le poignant « The Fight Will Be Your Own ». Les Deceptions ont droit aussi à leurs propres moments de gloire, comme c’est le cas pour « We All Work For the Decepticons » et le tonitruant « Shockwave’s Revenge » et ses samples orchestraux cheap mais efficaces. « The World Needs You Now » accompagne une partie de la longue bataille finale dans les rues de Chicago en mélangeant rythmiques synthétiques modernes, cuivres, cordes agitées et percussions métalliques survitaminées, sans oublier quelques reprises thématiques héroïques et grandioses tout à fait savoureuses, accompagnant les exploits d’Optimus Prime à l’écran. Même chose pour le long et grandiose « It’s Our Fight » - sans aucun doute le meilleur morceau du score de « Transformers : Dark of the Moon » - qui accompagne la plupart des grands morceaux de bravoure d’Optimus Prime dans le film, avec ses envolées héroïques grandioses et assez prenantes. Les thèmes reviennent dans « I Promise » et surtout « Our Final Hope ». Dommage que l’album omette certains passages majeurs du score, notamment pour les séquences avec choeurs lors de scènes avec Sentinel Prime et les Decepticons. Quoiqu’il en soit, ce « Transformers : Dark of the Moon » constitue une écoute solide dans la lignée des deux précédentes partitions, même si l’on n’atteint pas ici les sommets du premier opus : Steve Jablonsky se contente bien souvent de régurgiter les mêmes thèmes et les mêmes ambiances, à peine modifiés pour les besoins de ce troisième film. C’est un peu léger, même pour une suite ! Et pourtant, la magie opère à nouveau et l’on se laisse porter par cette musique épique et grandiose traversée de superbes envolées thématiques - le point fort du score - et d’un mélange adroit d’action, de drame et d’espoir. Les fans de Jablonsky seront donc aux anges avec « Transformers : Dark of the Moon » ! Les autres regretteront probablement le manque de nouveauté et de surprise d’un score assez intense dans le film mais extrêmement prévisible et inégal.



---Quentin Billard