1-Mars Observers 3.26
2-Abduction/Trashworld 4.48
3-Enjoy The Ride 1.34
4-Mars Needs Moms 2.08
5-Gribble's Plan 1.21
6-Milo Escapes 3.48
7-Gribble's Loss 3.17
8-Firing Squad 5.03
9-To The Surface 6.36
10-The Sacrifice 3.23
11-Transformation 3.47
12-Family Reunion 2.58
13-Mars Needs Moms
Credits Suite 3.43
14-Martian Mambo 3.09

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Walt Disney Records Download

Produit par:
John Powell
Musique additionnelle de:
Paul Mounsey

Artwork and pictures (c) 2011 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ****
MARS NEEDS MOMS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
« Mars Needs Moms » (Milo sur Mars) est un film d’animation 3D produit par Disney et entièrement réalisé à partir de la technologie moderne du performance-capture, technique expérimentée il y a quelques années par Robert Zemeckis sur « The Polar Express », « Beowulf » et « A Christmas Carol », et plus récemment par Steven Spielberg sur « Tintin ». « Mars Needs Moms » a d’ailleurs été en partie produit par Robert Zemeckis lui-même, le film étant réalisé par Simon Wells, à qui l’on doit quelques films animés tels que « An American Tail : Fievel Goes West », « We’re Back ! A Dinosaur’s Story » ou bien encore « Balto ». « Mars Needs Moms » est adapté du roman de science-fiction pour enfants de Berkeley Breathed sorti en 2007 et fait donc appel au motion capture pour un résultat visuel saisissant de réalisme, riche et complexe. Milo (Seth Green), un jeune garçon de 9 ans, se dispute un soir avec sa mère. Peu de temps après, alors qu’il souhaite s’excuser de ses propos blessants, sa mère se fait enlever par des martiens. Milo s’élance alors à la poursuite de sa maman et réussit à entrer à l’intérieur du vaisseau spatial des extra-terrestres. C’est alors que le jeune garçon se retrouve subitement sur Mars. Milo fait alors la connaissance de Gribble (Dan Fogler), un jeune adulte qui a grandi sur Mars, et Ki, une sympathique extra-terrestre qui souhaite leur venir en aide. Ensemble, ils partent à la rescousse de la mère de Milo, et ce avant qu’il ne soit trop tard. « Mars Needs Moms » reste donc un film animé plutôt correct et divertissant, servi par une 3D réussie, des décors martiens grandioses et des personnages plutôt attachants. Le scénario reste assez mince, mais le film vaut surtout pour son mélange détonnant d’aventure, de cascades et d’émotion. Les scènes à l’intérieur du vaisseau martien sont visuellement splendides et assez spectaculaires, mais l’on regrettera le côté sidekick assez insupportable du personnage de Gribble. Bien qu’attachant et assez divertissant, « Mars Needs Moms » fut un échec retentissant au box-office américain, un échec tel que le film est aujourd’hui considéré comme le quatrième plus grand flop de l’histoire du cinéma américain (le film a coûté 150 millions de dollars et n’en a rapporté qu’à peine 39 !). Conséquence : le film ne sortira pas en salle en France et le studio Disney, qui a perdu énormément de sous, a décidé de se séparer définitivement du studio d’animation de Robert Zemeckis, ImageMovers Digital. Malgré son échec retentissant au cinéma, « Mars Needs Moms » n’a rien de particulièrement honteux et reste un film animé plutôt sympathique et correct, un film auquel le public devrait offrir une seconde chance !

La partition symphonique de John Powell reste l’atout majeur du film de Simon Wells. Dès le début du film, Powell nous rappelle à quel point il est l’un des musiciens les plus talentueux et les plus inspirés dans le domaine de la musique de film animé. « Mars Observers » utilise ainsi des sonorités électroniques inventives évoquant clairement le monde des extra-terrestres en ouverture du film, auxquelles viennent rapidement s’ajouter les instruments de l’orchestre symphonique traditionnel : comme toujours chez John Powell, les orchestrations sont très détaillées, riches et colorées, avec harpe, célesta, cordes, bois et choeur féminin. Le compositeur apporte à la séquence d’ouverture un sentiment de mystère et de découverte, alors que les extra-terrestres observent la terre de près depuis leur vaisseau, à la recherche de leur nouvelle victime. Le thème principal est brièvement annoncé entre les cordes et les bois, thème agréable et majestueux symbolisant l’aventure de Milo et de sa quête pour retrouver sa mère, et qui sera très présent tout au long du score, souvent développé de façon héroïque, puis parfois de manière plus intimiste. « Abduction/Trashworld » prolonge ce mélange de sonorités orchestre/synthétiseur avec une écriture orchestrale plus agitée pour la scène où la mère de Milo est kidnappée par le vaisseau alien. Le jeune garçon s’élance alors à la poursuite de sa mère, accompagné d’un premier morceau d’action extrêmement solide et soigné, sur fond de rythmique électronique et d’orchestrations riches et musclées (on pense par moment aux envolées orchestrales de « How To Train Your Dragon »). La musique devient même plus majestueuse et grandiose lorsque Milo se retrouve à bord du vaisseau : on notera d’ailleurs ici le poids apporté par les choeurs, et comme toujours, la richesse de l’écriture orchestrale et de l’instrumentation étoffée. La seconde partie de « Abduction/Trashworld » accompagne l’arrivée de Milo sur Mars, avec une apparition du thème martien aux sonorités électroniques imitant le son classique d’un théremin (en référence aux musiques de films d’extra-terrestre des années 40/50) : motif aux notes descendantes un brin ironique et faussement sombre, évoquant l’idée du danger pour le jeune héros perdu dans un monde inconnu. Comme dans le récent « How To Train Your Dragon », la partition de « Mars Needs Moms » contient une thématique riche et forte, qui nécessitera d’ailleurs plusieurs écoutes successives afin de bien cerner l’évolution des différents thèmes que nous propose ici John Powell. Les oreilles plus attentives apprécieront la façon dont Powell développe le thème de Milo et le thème martien sur la fin du morceau, pour ce premier morceau-clé du score de « Mars Needs Moms ».

Avec « Enjoy The Ride », John Powell dévoile le troisième thème de sa partition, thème plus héroïque évoquant les exploits du jeune Milo tout au long du film. Ce thème, principalement constituée des cuivres (et notamment des trompettes), accompagnera certains grands moments de bravoure du film, comme dans « Transformation » ou « Mars Needs Moms Credits Suite ». A noter que certaines notes du thème héroïque ne sont pas sans rappeler ici certains thèmes du score de « How To Train Your Dragon ». Powell alternera d’ailleurs souvent ce thème héroïque avec des reprises héroïques et puissantes du thème principal. « Enjoy The Ride » reste donc un premier morceau d’aventure fun et décomplexé, typique du compositeur, qui semble s’en donner ici à coeur joie, avec ce thème héroïque et grandiose sur fond de percussions, d’éléments synthétiques évoquant les martiens, et d’envolée orchestrale. Le thème martien revient dans « Mars Needs Moms » avec ses harmonies plus mystérieuses et sa ligne mélodique facilement mémorisable, souvent confiée à un cor anglais. Un quatrième thème fait d’ailleurs son apparition dans « Mars Needs Moms », un nouveau thème d’aventure symbolisant la quête de Milo. Powell reprendra d’ailleurs ce thème de façon totalement exubérante et héroïque au tout début du superbe « Mars Needs Moms Credits Suite », qui condense en l’espace de 3 minutes les principales idées thématiques de la partition de John Powell. Thème plein d’espoir et d’optimisme, le thème de la quête est introduit discrètement par une instrumentation plus intimiste dans « Mars Needs Moms », ou de façon plus amusante aux pizzicati à la fin de « Family Reunion ». « Gribble’s Plan » permet à Powell de s’amuser davantage en alternant rythmes bondissants et instrumentations inventives, par le biais de rythmiques synthétiques qui maintiennent un sentiment d’urgence et de fun. Même chose pour « Milo Escapes », morceau qui contient une envolée héroïque absolument remarquable, lorsque le jeune garçon, poursuivi par les martiens, échappe de justesse à une chute mortelle grâce à l’intervention de Ki. Powell en profite pour reprendre alors le thème principal dans une envolée prenante et assez somptueuse, rappelant là aussi les grands moments de « How To Train Your Dragon », à grand renfort de cuivres, de cordes survoltées et de choeurs grandioses. Powell fait preuve aussi d’une grande sensibilité dans le poignant « Gribble’s Loss », magnifique morceau pour cordes et piano lorsque Gribble raconte à Milo la disparition tragique de sa mère sur Mars (reprenant au passage le thème héroïque du score dans une version purement intimiste et mélancolique). On appréciera d’ailleurs ici le classicisme d’écriture du piano : pour un peu, on se croirait en pleine écoute d’un concerto pour piano de l’époque romantique : « Gribble’s Loss » reste, comme le fameux « Forbidden Friendship » de « How To Train Your Dragon », un sommet d’émotion et de subtilité dans la filmographie de John Powell. Enfin, parmi les morceaux-clé du score, ne ratez pas la somptueuse envolée héroïque martiale et guerrière de « Firing Squad », l’action épique de « To The Surface » (avec sa superbe reprise cuivrée du thème héroïque dans toute sa splendeur), l’émotion de « The Sacrifice » ou la très belle reprise du thème principal dans « Transformation ». En revanche, difficile d’apprécier la dernière piste bonus, « Martian Mambo », un pur délire musical bizarre et assez vulgaire par moment.

Vous l’aurez donc compris, John Powell signe une nouvelle grande partition symphonique fun et rafraîchissante pour « Mars Needs Moms », une musique qui, si elle doit beaucoup au précédent travail du compositeur sur l’inégalable « How To Train Your Dragon », n’en demeure pas moins extrêmement réussie, riche et attachante. C’est typiquement le genre de partition dont l’intérêt reste constamment renouvelé à chaque écoute, pour peu que l’auditeur fasse l’effort de suivre l’évolution des différents développements thématiques, passionnants à écouter et à retrouver dans chaque morceau du score. La musique apporte son lot d’émotion, d’action, de tendresse et d’héroïsme au film de Simon Wells, avec un savoir-faire orchestral typique de John Powell, et une certaine inventivité dans l’écriture de l’orchestre et des différents thèmes. Sans atteindre le génie de « How To Train Your Dragon », « Mars Needs Moms » reste à n’en point douter l’un des meilleurs travaux du compositeur dans le domaine de la musique de film d’animation, une partition rafraîchissante à ne rater sous aucun prétexte : à une époque où la musique hollywoodienne devient de moins en moins intéressante et de plus en plus insipide et désincarnée, difficile de ne pas se sentir soulevé et emporté par la puissance rafraîchissante et passionnée de la musique de « Mars Needs Moms » !



---Quentin Billard