1-The World Is Not Enough 3.55+
2-Show Me The Money 1.28*
3-Come In 007,
Your Time Is Up 5.19*
4-Access Denied 1.33
5-M's Confession 1.32
6-Welcome To Baku 1.41
7-Casino 2.55
8-Ice Bandits 3.52
9-Elektra's Theme 2.06
10-Body Double 3.00
11-Going Down-The Bunker 6.27
12-Pipeline 4.15
13-Remember Pleasure 2.45
14-Caviar Factory 6.01*
15-Torture Queen 2.22
16-I Never Miss 3.32
17-Submarine 10.19
18-Christmas In Turkey 1.27
19-Only Myself To Blame 2.43++

+Interprété par Shirley Manson
et Garbage.
++Interprété par Scott Walker
*Contient des extraits de
"James Bond Theme"
écrit par Monty Norman.

Musique  composée par:

David Arnold

Editeur:

Radioactive Records
112 161-2

Produit par:
David Arnold
Montage de la musique:
Diana Eaton
Montage associé:
Dominic Gibbs
"James Bond Theme"

Composé par
Monty Norman
"The World Is Not Enough"

Performed by Garbage
Produced by
Garbage, David Arnold
Music by David Arnold
Lyrics by Don Black
"Only Myself To Blame"
Performed by Scott Walker
Produced by David Arnold
Music by David Arnold
Lyrics by Don Black

Artwork and pictures (c) 1999 Danjaq LLC and United Artists Corporation. All rights reserved.

Note: ***
THE WORLD IS NOT ENOUGH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Arnold
Pour la dix-neuvième aventure du plus célèbre des agents secrets, Pierce Brosnan endosse le costume de James Bond pour la troisième fois après ‘Goldeneye’ et ‘Tomorrow Never Dies’. Dans ‘The World is Not Enough’, tout commence lorsque le Q.G. de la MI6 est victime d’un attentat qui tue Robert King (David Calder), un richissime magnat du pétrole. Peu de temps après, Bond est chargé par M (Judi Dench) de protéger Elektra King (Sophie Marceau), la fille du milliardaire qui a repris les entreprises de son père et supervise la construction d’un très long pipeline qui part de l’Azerbaïdjan jusqu’à Istanbul en Turquie. Bond pense que sa vie est menacée par un dangereux terroriste surnommé ‘Renard’ (Robert Carlyle), qui l’avait kidnappé autrefois et dont la particularité vient du fait qu’une balle de pistolet lui ait rentré dans la tête, mais qu’au lieu de l’avoir tué, la balle a atteint une région dans son cerveau qui le rend désormais insensible à la douleur, mais qui finira par le tuer lentement mais sûrement. Bond se rend alors à Bakou, où il contacte Valentin Zukovsky (Robbie Coltrane), un ancien membre du KGB reconverti dans la mafia qui va l’aider à retrouver la trace de Renard. Puis, l’intrépide agent secret se rend sur le chantier du pipeline où il se fait passer pour un ouvrier et rencontre la jolie Dr Christmas Jones (Denise Richards), qui va l’aider par la suite dans son aventure. S’en suit très vite une première fusillade entre Bond et Renard, qui réussit à s’enfuir en emportant avec lui une bombe nucléaire qu’il va utiliser pour faire sauter le pipeline. Avec la complicité de Christmas, 007 tente de stopper la bombe qui se déplace à l’aide d’un robot dans l’immense pipeline, mais il découvre en fait qu’il ne s’agit nullement d’une bombe nucléaire mais juste d’une astucieuse diversion qui cache en réalité un sinistre complot visant à détruire une partie du monde. Il semblerait bien que Renard soit de mèche avec un mystérieux allié qui l’aide à accomplir ses sinistres desseins.

‘The World is Not Enough’ n’apporte pas grand chose de plus par rapport aux deux précédentes aventures avec Pierce Brosnan. Le réalisateur Michael Apted filme les aventures palpitantes de l’agent secret avec une grande maîtrise du style et du montage, bien que le film n’évite pas quelques longueurs et des lourdeurs inutiles. ‘The World is Not Enough’, c’est un condensé d’action non-stop dans lequel tout semble avoir été volontairement grossi afin d’obtenir un spectacle hollywoodien spécialement concocté pour les fans de la saga: on retrouve ainsi le traditionnel générique au visuel soigné (images de silhouettes féminines dansant sur fond de pétroles et de couleurs psychédéliques) avec la chanson-titre interprétée par le groupe Garbage, le très long pré-générique de près de 15 minutes durant lequel Bond poursuit une séduisante tueuse à bord d’un off-shore ultra sophistiqué sur la Tamise, sans oublier toute la panoplie de gadgets habituels (la montre-grapin, la combinaison-boule de protection, etc.) et de jolies filles que Bond séduit avec une facilité exagérée - on le sait depuis toujours, les James Bond sont des films de machistes qui montrent les femmes comme de vulgaires objets sexuels sans personnalités, comme c’est ici le cas de la pauvre Denise Richards, qui ne fait pratiquement rien tout au long du film si ce n’est mettre sa généreuse poitrine en avant, et qui n’a visiblement été choisie au casting que pour ses jolies formes sexy. On pourra apprécier les quelques rebondissements scénaristiques et le soin apporté à la personnalité (parfois complexes) des deux méchants du film, bien que ‘The World is Not Enough’ s’avère être finalement plus réussi du point de vue de l’action, Michael Apted nous offrant quelques grands moments comme la course poursuite sur la Tamise durant l’introduction, la poursuite en ski dans la montagne, la poursuite avec la bombe dans le pipeline, l’affrontement final dans le sous-marin, etc. Pour le reste, le film s’avère être un nouvel épisode banal et sans surprise à rajouter dans une saga qui tend à s’essouffler considérablement au fil des années, et qui devrait quand même finir par lasser les plus coriaces!

David Arnold est lui aussi de retour à la musique du film, après avoir signé la partition de ‘Tomorrow Never Dies’. Son nouveau score pour ‘The World is Not Enough’ est à l’image du film: massif, énorme, bourré d’action mais aussi pas follement original et très similaire à ce que le compositeur a déjà fait sur ‘Tomorrow Never Dies’. Il est donc évident que le compositeur, comme la production du film, n’a pas voulu prendre de risque en signant une partition sans surprise, où le seul mot d’ordre semble avoir été l’action, l’action et encore l’action! La chanson titre, ‘The World is Not Enough’, interprétée par Garbage, est sympathique bien que pas franchement indispensable (c’est aussi la première fois que le générique de fin ne se conclut pas avec la reprise de la chanson!). L’action démarre au quart de tour avec ‘Show Me The Money’, premier morceau d’action massif à souhait accompagnant la séquence du pré-générique où David Arnold réutilise ses rythmiques électroniques héritées de ‘Tomorrow Never Dies’ avec son lot de cuivres, de cordes, de vents et de percussions. Evidemment, le célèbre thème de Monty Norman est réutilisé dès le début afin d’évoquer les exploits de 007. L’action se prolonge avec l’excitant ‘Come in 007, Your Time Is Up’, durant lequel Arnold s’amuse à développer le thème de James Bond sur fond de percussions électroniques avec un nouveau morceau d’action massif et excitant à souhait. Le compositeur reste une fois de plus fidèle à l’esprit du thème d’origine et nous en propose ici une version très soignée et parfaite pour le film de Michael Apted. L’efficacité de ces deux premiers morceaux d’action à l’écran est absolument indéniable, la musique apportant un punch, une énergie considérable aux images.

‘Access Denied’ s’avère être plus calme, avec ses cordes mystérieuses et ses sonorités électroniques atmosphériques et plus discrètes, la musique conservant néanmoins une approche orchestrale quasi prédominante. Arnold nous gratifie même de quelques touches vaguement orientales dans ‘Welcome to Baku’ avec l’utilisation de percussions exotiques et d’une voix féminine dans la scène où 007 se rend à Baku, sans oublier un peu de source music jazzy pour la scène du ‘Casino’. Hormis le célèbre thème de James Bond, très présent tout au long du film, le compositeur nous offre un nouveau thème, le ‘Elektra’s Theme’ associé au personnage ambigu de Sophie Marceau, et qui se distingue par son côté mélancolique, avec un piano et quelques cordes chaleureuses, conférant au personnage d’Elektra King une certaine beauté et une tristesse d’âme qui reflète finalement l’ambiguïté du personnage. Pour le reste, Arnold continue de nous offrir quelques beaux morceaux d’action comme la poursuite en ski dans ‘Ice Bandits’ et ses rythmiques électroniques, ‘Pipeline’ et son ostinato rythmique excitant pour la scène de la bombe dans le pipeline, sans oublier le nerveux ‘I Never Miss’ et le frénétique ‘Submarine’ pour l’affrontement final contre Renard dans le sous-marin. On appréciera une fois de plus au passage la qualité de l’écriture orchestrale de David Arnold, aidé ici de son fidèle orchestrateur, Nicholas Dodd, le film s’achevant sur une ultime touche de romantisme avec cordes/piano dans ‘Christmas in Turkey’.

Si vous avez apprécié le travail de David Arnold sur ‘Tomorrow Never Dies’, ‘The World is Not Enough’ ne devrait pas vous laisser indifférent. On regrettera néanmoins le manque d’originalité et l’absence totale de surprise d’un score d’action qui n’apporte évidemment rien de bien nouveau à la saga des James Bond, mais qui confirme néanmoins le talent d’un compositeur toujours très à l’aise dans l’univers musical très codifié des James Bond. Hélas, comme les films eux-mêmes, les musiques des James Bond tentent à s’essouffler considérablement au fil des années, certains regrettant même les travaux plus prestigieux de John Barry sur de nombreux épisodes précédents. Mais ne soyons pas trop sévère, car ‘The World is Not Enough’ reste un bien bel effort de la part de David Arnold qui, s’il ne signe pas là le chef-d’oeuvre de l’année, confirme néanmoins qu’il est le nouveau compositeur de la saga des James Bond!


---Quentin Billard