1-You Might Think 3.07*
2-Collision of Worlds 3.36**
3-Mon Coeur fait Vroum
(My Heart Goes Vroom) 2.49***
4-Nobody's Fool 4.17+
5-Polyrythm 4.10++
6-Turbo Transmission 0.53
7-It's Finn McMissile! 5.54
8-Mater the Waiter 0.43
9-Radiator Reunion 1.41
10-Cranking Up the Heat 1.59
11-Towkyo Takeout 5.40
12-Tarmac the Magnificent 2.39
13-Whose Engine is This? 1.23
14-History's Biggest Loser Cars 2.26
15-Mater of Disguise 0.49
16-Porto Corsa 2.55
17-The Lemon Pledge 2.13
18-Mater's Getaway 0.59
19-Mater Warns McQueen 1.32
20-Going to the Backup Plan 2.25
21-Mater's the Bomb 3.17
22-Blunder and Lightning 2.18
23-The Other Shoot 1.03
24-Axelrod Exposed 2.22
25-The Radiator Springs
Gran Prix 1.30
26-The Turbomater 0.50

*Interprété par Weezer
Ecrit par Ric Ocasek
Produit par Shawn Everett
et Weezer
**Interprété par Robbie Williams
et Brad Paisley
Ecrit par Brad Paisley
et Robbie Williams
Produit par Frank Rogers
***Interprété par Bénabar
Musique de Michael Giacchino
Paroles de Scott Langteau
et Michael Giacchino
Produit par Michael Giacchino
et Bénabar
Adaptation française de
Boualem Lamhene
+Interprété par Brad Paisley
Ecrit par Brad Paisley
Produit par Frank Rogers
++Interprété par Perfume
Ecrit et produit par
Yasutaka Nakata.

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

Walt Disney Records D000650792

Producteur exécutif:
Chris Montan
Supervision de la musique:
Tom MacDougall
Monteur musique:
Stephen M.Davis
Direction de production musicale:
Andrew Page
Music Business Affairs:
Donna Cole-Brulé
Coordination de production musicale:
Ashley Chafin
Assistant exécutif musique:
Jill Heffley
Assistant production musicale:
Jimmy Tsai
Assistant montage musique:
Alexandra Apostolakis
Montage additionnel de:
Earl Ghaffari
Assistant de Mr. Giacchino:
Dave Martina
Superviseur de post-production:
Paul Chichocki

Artwork and pictures (c) 2011 Disney Enterprises, Inc/Pixar. All rights reserved.

Note: ***1/2
CARS 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
Deuxième opus très attendu de « Cars », toujours réalisé par John Lasseter et produit par Pixar, « Cars 2 » nous permet de retrouver les fameux bolides du premier film, Flash McQueen et son ami Martin le dépanneur, dans une nouvelle aventure placée cette fois-ci sous le signe de l’action et de l’espionnage. L’histoire débute à Radiator Springs. Flash McQueen, quadruple champion de la Piston Cup, retrouve son ami Martin et sa petite amie Sally. Pendant ce temps, Axelrod Miles, ancien magnat du pétrole, vient de lancer une nouvelle série de courses automobiles nommées « Grand Prix Mondial ». C’est pour lui l’occasion de promouvoir le nouveau biocarburant qu’il vient tout juste de lancer sur le marché, l’Allinol. D’abord hésitant, Flash McQueen finit par accepter de participer à ce championnat pour relever le défi lancé ouvertement par la Formule 1 italienne Francesco Bernoulli (avec l’intervention de Martin). A la demande de Sally, McQueen emmène alors Martin avec lui au Japon, où a lieu la première course. Mais Martin finit par l’embarrasser plus qu’autre chose en lui causant involontairement bien des soucis. Naïf et un peu idiot, Martin se retrouve entraîné malgré lui dans une intrigue d’espionnage industriel, alors qu’un agent secret britannique, Finn McMissile et son adjointe Holley Shiftwell, le prennent pour un agent infiltré. Désormais, Martin va aider les deux agents à déjouer un complot orchestré par le professeur Zündapp et un mystérieux criminel qui possède une gigantesque réserve de pétrole, dont l’objectif est d’éliminer les voitures du Grand Prix en utilisant une arme secrète déguisée en caméra de télévision, ayant pour but d’enflammer le carburant Allinol. « Cars 2 » permet donc au duo John Lasseter/Brad Lewis de nous offrir une nouvelle aventure pleine d’action et de rebondissements, qui pastiche par la même occasion les films d’espionnage à la « James Bond ». Visuellement, « Cars 2 » est toujours aussi réussi, avec une animation 3D de qualité, des décors bien plus riches et réalistes qui nous permettent de voyager d’un bout à l’autre du monde (Tokyo, Londres, Paris, l’Italie, etc.). Cette fois-ci, c’est Martin qui devient le héros du film, volant ainsi la vedette à Flash McQueen, devenu quasiment un personnage secondaire dans cette intrigue. Le film s’avère être nettement plus orienté action, avec un nombre impressionnant de séquences de courses, de bagarres et de péripéties en tout genre. On regrettera néanmoins l’omniprésence de Martin, incorrigible idiot de service bavard et soûlant, qui n’a ni le charisme ni le fun de Flash McQueen – transformer un sidekick limite limite en héros de ce nouvel opus, il fallait oser ! – quand au script, malgré son caractère assez complexe et un brin alambiqué par moment (le twist final tombe comme un cheveu sur la soupe), il reste bien en dessous du premier opus, qui s’avérait moins rapide, moins ‘action’, et plus intime et amical (il manque à « Cars 2 » un soupçon de poésie et d’émotion). Ici, tout semble avoir été sacrifié au fun des nombreuses séquences d’espionnage à la 007, ce qui semble aussi avoir pas mal divisé les critiques. Quand au duo John Lasseter/Brad Lewis, ils nous ont déjà habitué à mieux, surtout lorsqu’on connaît le niveau d’exigence des productions Pixar (le récent « Toy Story 3 » était par exemple un pur chef-d’oeuvre visuel et scénaristique, qui reste encore inégalé). Il ne fait donc nul doute que « Cars 2 » satisfera autant les fans du premier film que les spectateurs plus jeunes, même si pour les autres, la déception est à coup sûr au rendez-vous !

Après Randy Newman sur « Cars » en 2006, c’est au tour de Michael Giacchino de signer la musique de « Cars 2 », pour lequel le compositeur renoue avec son style espionnage/action à la « James Bond » hérité de sa partition pour « The Incredibles » (2004). Pour sa troisième participation à la musique d’une production Pixar, Giacchino nous livre donc une composition orchestrale un brin prévisible et sans surprise, qui illustre parfaitement l’intrigue d’espionnage du film et les nombreuses courses et scènes d’action/aventure qui parsèment le long-métrage. Le score repose avant tout sur un thème principal particulièrement omniprésent dans le film, dévoilé dans « Turbo Transmission » avec son mélange de batterie, cuivres et « surf guitare » rétro typique des musiques de film d’espionnage tendance 007. Le thème principal – associé dans le film à l’espion britannique Finn McMissile - sera donc très présent tout au long du film, illustrant clairement les péripéties de l’agent secret. La guitare rétro revient dans « It’s Finn McMissile ! » pour évoquer les exploits de l’astucieux espion au début du film, tandis que l’orchestre – très coloré, avec l’ajout sympathique d’un orgue hammond B3 très 60’s – maintient la tension pour suggérer le danger alors que McMissile est en train d’accomplir une mission périlleuse. Giacchino joue ici sur les codes musicaux des musiques d’espionnage avec l’utilisation volontairement rétro de la guitare électrique, des bongos et de l’orgue électrique. La scène de la poursuite entre McMissile et les sbires du professeur Zündapp permet à Giacchino de renouer avec ce style action effréné sur fond de rythmes « spy » rock de batterie, un style qui n’est pas sans rappeler les envolées orchestrales motorisées de « Speed Racer », et qui illustre clairement ici la sensation de vitesse des bolides. Visiblement, Giacchino s’amuse et détourne les codes des musiques de film d’espionnage avec un savoir-faire dont lui seul possède le secret : on appréciera d’ailleurs le caractère toujours très écrit, riche et coloré de l’orchestre, même si le compositeur ne prend aucun risque particulier vis-à-vis des images, mélangeant des tics orchestraux/instrumentaux hérités de « The Incredibles » ou « Speed Racer ».

« Mater The Waiter » évoque clairement quand à lui la ville de Radiator Springs avec son utilisation plus americana/country de banjos, fiddle, guimbarde et tambourin pour illustrer la ville de l’Amérique profonde. Giacchino joue donc encore une fois sur l’idée des codes et des stéréotypes, qu’il utilise à loisir tout au long du film, avec une malice constante et une roublardise certaine. Le thème country de Radiator Springs revient ensuite dans le sympathique et enjoué « Radiator Reunion » où le violon fiddle s’offre quelques jolis solos sur fond d’instrumentation « americana » très couleur locale. On appréciera la nostalgie apportée par le piano à la fin du morceau, reprenant le thème de Radiator Springs avec douceur et intimité. Giacchino évoque aussi les bad guys dans le thème sombre et entêtant de « Cranking Up The Heat », avec sa montée de cuivres agressifs. Le thème reviendra ensuite dans l’inquiétant « History’s Biggest Loser Cars », évoquant clairement la conspiration orchestrée par Zündapp et ses bolides. Le thème d’espionnage revient quand à lui dans « Towkyo Takeout » avec un fun et un enthousiasme communicatif. Giacchino s’en donne ici à coeur joie dans un style pop/rock ‘sixties’ lors d’une séquence à Tokyo (à noter par exemple les ponctuations kitsch des saxophones, des solos funky de l’orgue électrique ou de la rythmique rapide de tambourin), avec, comme toujours, cette guitare omniprésente associée à McMissile dans le film. « Towkyo Takeout » prolonge à nouveau cette atmosphère d’espionnage avec quelques ponctuations orchestrales plus agressives pour la scène de l’affrontement dans les rues de la ville. Avec « Towkyo Takeout », l’action prend ainsi une tournure étonnamment funky 70’s que n’aurait certainement pas renié un Lalo Schifrin ou un Jerry Fielding, notamment à travers les solos de l’orgue électrique et l’écriture assez caractéristique de l’orchestre. Comme souvent, Michael Giacchino n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il s’agit de faire référence à une culture musicale liée au passé de la musique de film (ici les années 60/70). On pourra peut être regretter le caractère souvent répétitif et omniprésent du thème principal, trop utilisé et pas assez varié pour apporter un quelconque relief à l’écoute dans le film (et sur l’album).

Qu’à cela ne tienne, Giacchino nous offre malgré tout de superbes morceaux d’action comme « Tarmac The Magnificent » ou le funky et diaboliquement fun « Mater of Disguise » qui ravira les amateurs de musiques funky des ‘seventies’, pour la scène où Martin essaie le camouflage. La fanfare triomphante de « Porto Corsa » annonce quand à elle la course italienne vers le milieu du film, Giacchino privilégiant cette fois-ci l’orchestre symphonique, avec une écriture ample des cuivres, cordes, bois et percussions martiales, annonciatrices d’un grand événement. « Porto Corsa » sert en réalité de pont à un nouveau déchaînement orchestral, « The Lemon Pledge », qui oscille efficacement entre orchestre et section rock (rythme survolté de batterie) rappelant la partie espionnage de l’intrigue du film. Le thème de la conspiration est d’ailleurs repris à la fin de « The Lemon Pledge », alors que les voitures de Zündapp réussissent à éliminer plusieurs concurrents de la course à Porto Corsa par le biais de leur sinistre arme secrète. L’action, le compositeur vous en offrira aussi dans l’entraînant « Mater’s Getaway », « Mater Warns McQueen » (à noter ici l’utilisation réussie du clavecin) ou « Going to the Backup Plan », qui reprend le thème de la conspiration sous la forme d’une marche un brin pompeuse – accompagnée de quelques notes fantaisistes de clavecin. Pour une fois, on évite ici le mickey-mousing habituel des musiques de film animé. Visiblement, Michael Giacchino n’est guère intéressé ici par le sempiternel cliché du mickey-mousing sautillant, même s’il est obligé d’y faire malgré tout référence lors de certaines scènes du film. A contrario, Giacchino opte davantage pour une approche action/fun plus frénétique et soutenue, comme c’est le cas dans « Mater’s the Bomb » pour la séquence de la bombe vers la fin du film, avec d’excellents développements du thème de la conspiration et un rythme de plus en plus frénétique et déchaîné, évoquant le compte à rebours mortel de la bombe. L’action se prolonge dans les intenses « Blunder and Lightning » et « The Other Shoot », qui semblent surgir tout droit de la partition de « Speed Racer ». Enfin, les choses se calment dans la reprise de la fanfare de « Porto Corsa » dans « The Radiator Springs Gran Prix », annonçant la course finale du film, l’orchestre cohabitant ici à la section country/’americana’ du score. Vous l’aurez donc compris, Michael Giacchino signe un score fun, entraînant et agité pour « Cars 2 », une partition enthousiasmante mais aussi très musclée, qui enchaîne les rythmes frénétiques de batterie, les riffs de « surf » guitare 70’s ou les envolées orchestrales massives avec une virtuosité et un style ‘rétro’ et fantaisiste propre au compositeur. Rien de bien nouveau à l’horizon donc, la musique de « Cars 2 » va donc là où on l’attend, mais il paraît difficile de ne pas se laisser entraîner par le fun débridé de cette partition riche et survoltée qui, bien qu’un cran en dessous de « The Incredibles » ou « Speed Racer », n’en demeure pas moins très réussie et parfaitement adaptée à l’univers du film de John Lasseter et Brad Lewis !




---Quentin Billard