1-Ancient China/Story of Shen 2.43
2-Dumpling Warrior 1.19
3-Inner Peace 2.26
4-Musicians Village 1.20
5-Save Kung Fu 3.41
6-Daddy Issues 4.22
7-Stealth Mode 4.04
8-Gongmen Jail 2.40
9-Rickshaw Chase 2.36
10-Po and Shen/Face to Face 5.58
11-More Cannons! 3.00
12-Fireworks Factory 6.49
13-Po Finds the Truth 5.04
14-Invasion Begins 2.37
15-Zen Ball Master 7.21
16-My First Hungers For Justice 4.55
17-Dumpling Warrior Remix 3.31

Musique  composée par:

Hans Zimmer/John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 092 2

Musique produite par:
Hans Zimmer, John Powell
Direction de la musique pour
DreamWorks Animation:
Sunny Park
Producteur exécutif de l'album:
Robert Townson
Musique additionnelle de:
Dominic Lewis, Lorne Balfe,
Paul Mounsey

Artwork and pictures (c) 2011 DreamWorks Animation L.L.C. All rights reserved.

Note: ***1/2
KUNG FU PANDA 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer/John Powell
Deuxième épisode de la saga « Kung Fu Panda » réalisé par Jennifer Yuh et sorti en 2011, cette nouvelle production animée du studio DreamWorks nous permet de retrouver Po, le célèbre panda devenu le grand Guerrier Dragon dans le premier épisode sorti en 2008, protecteur de la Vallée de la Paix dans la Chine ancestrale avec ses amis les Cinq Cyclones, constitués de Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Cette fois-ci, nos héros doivent faire face au puissant empereur Lord Shen, un paon maléfique qui s’est mis en tête d’utiliser son arme secrète afin de conquérir la Chine et d’anéantir les adeptes du kung-fu. Après l’attaque d’un village par les sbires de Lord Shen, Po et ses camarades, les Cinq Cyclones, doivent entreprendre un voyage à travers le pays afin de combattre l’empereur et de l’empêcher de ravager la Chine. Mais s’il veut réussir sa quête, Po va devoir découvrir le secret lié à ses origines et trouver la force qui est en lui pour combattre l’empereur maléfique, avec l’aide des Cinq Cyclones et du vaillant Maître Shifu. « Kung Fu Panda 2 » reprend donc l’univers du premier film de 2008 et nous propose une grande aventure nettement plus orientée vers l’action et l’aventure. En ce sens, « Kung Fu Panda 2 » prend une tournure véritablement épique, notamment lors de ses scènes de combat totalement démesurées, servies par une utilisation réussie de la 3D, tandis que le film ne manque pas non plus d’humour et d’un soupçon d’émotion et de réflexion. Les décors de la Chine ancestrale sont quand à eux particulièrement magnifiques et soignées, révélant un véritable souci d’authenticité de la part de l’équipe d’animation du film. Niveau interprètes, les voix ont de nouveau été confiées dans la V.O. à Jack Black, Angelina Jolie, Dustin Hoffman ou bien encore Jean-Claude Van Damme (qui joue le rôle de Maître Croc), tandis que l’on retrouve dans la V.F. Manu Payet, Pierre Arditi, Marie Gillain ou bien encore Tomer Sisley ou Philippe Peythieu (l’incontournable voix d’Homer dans les « Simpsons »). Ainsi donc, « Kung Fu Panda 2 » s’avère être une jolie réussite, un bon film animé en 3D assez spectaculaire sur fond d’aventure initiatique et de quête de l’identité pour la recherche de la paix intérieure. Les personnages restent comme toujours très attachants, avec un nouveau méchant assez charismatique, et l’on découvre même une nouvelle facette du personnage de Po au sujet de ses origines, qui reste toujours aussi drôle, maladroit et attachant, et maîtrise encore une fois l’art du kung-fu comme pas un. Le film de Jennifer Yuh (qui s’occupa du scénario sur le premier film) n’apporte certes rien de bien neuf par rapport au premier « Kung Fu Panda », mais il n’en demeure pas moins très réussi bien qu’un cran en dessous du précédent long-métrage.

La musique originale de « Kung Fu Panda 2 » a de nouveau été confiée au duo Hans Zimmer/John Powell, qui signent ensemble une nouvelle grande partition orchestrale leur permettant de prolonger leur travail effectué sur le premier film de 2008. On retrouve ainsi dans « Kung Fu Panda 2 » tous les éléments musicaux du premier opus, à savoir une utilisation réussie des sonorités asiatiques/ethniques à base de flûte en bambou, guqin (cithare traditionnelle chinoise à cordes pincées), guzheng (autre instrument à cordes pincées chinois), sanxian (instrument à cordes qui est à l’origine du shamisen japonais) et violon erhu traditionnel, sans oublier l’utilisation habituelle d’un orchestre symphonique aux sonorités plus occidentales. Zimmer et Powell s’unissent donc pour nous livrer une nouvelle composition mélangeant aventure, action et émotion avec une certaine fraîcheur. C’est ainsi que l’on retrouve le magnifique thème principal de Po dès l’ouverture du film dans « Ancient China/Story of Shen », thème confié ici aux cordes et à la flûte en bambou sur fond de choeurs et d’instruments asiatiques évoquant les décors de la Chine ancestrale – on se croirait clairement ici dans la musique d’un film de wu xia pian chinois. L’ouverture cède ensuite la place à un deuxième thème lors de l’histoire de Shen, qui permet aux deux compositeurs de nous offrir un premier passage plus sombre et agité annonçant les origines du grand méchant de « Kung Fu Panda 2 », à base de percussions guerrières, de cordes virevoltantes et de cuivres massifs. C'est surtout l'occasion pour les deux compères de dévoiler le nouveau thème du score associé à Shen, motif sombre et guerrier entendu à partir de 1:58 et qui se compose en fait de deux parties, une partie mélodique entre cordes et cuivres ,et une partie de cordes/bois en notes plus rapides et rythmiques entendu à partir de 2:17. Le thème de Shen sera d'ailleurs très présent lors des scènes d'action finales. Zimmer et Powell se font plaisir dans « Dumpling Warrior » en nous offrant un bref passage funky rétro assez délirant, qui rappelle à quel point la musique du duo est toujours emprunte d’humour et d’un brin de dérision (cf. le final typiquement asiatique du morceau), le tout parsemé de quelques touches de mickey-mousing « asiatique » assez réjouissantes. On appréciera l’atmosphère zen apportée par la shakuhachi japonaise au début de « Inner Peace » qui évoque l’idée de la quête de paix intérieure, dans une ambiance plus intimiste et chaleureuse. Le premier morceau d’action pointe alors le bout de son nez dans la bagarre du village (« Musicians Village »), avec ses rythmes syncopés, ses cuivres rapides et ses cordes agitées. Le morceau doit autant aux rythmes habituels de Hans Zimmer qu’au savoir-faire magistral de John Powell, dont la patte orchestrale est absolument reconnaissable lors de l’envolée héroïque finale de « Musicians Village » : ce premier passage d’action entraînant et agité nous annonce déjà une aventure très mouvementée et particulièrement colorée !

Impossible de ne pas ressentir une certaine émotion lors de la reprise du thème principal dans « Save Kung Fu » tandis que le motif asiatique associé à Po revient aux bois ici, motif plus léger assez présent dans le score. Et comme dans « Musicians Village », on reconnaît dans « Save Kung Fu » le style d’écriture habituel de John Powell, qui semble d’ailleurs avoir écrit une bonne partie de la musique de « Kung Fu Panda 2 », reléguant les passages de Hans Zimmer au second plan. La personnalité du compositeur britannique transparaît clairement dans la plupart des mesures de « Save Kung Fu » ou de nombreux autres morceaux de la partition, avec une fraîcheur typique du compositeur et des orchestrations solides et colorées, typiques de ses productions musicales pour les films animés de chez DreamWorks. On appréciera aussi les passages héroïques savoureux de « Save Kung Fu » qui véhiculent cette sensation des héros puissants qui partent ensemble accomplir une noble quête. « Daddy Issues » nous offre un peu de mickey-mousing à base de bois légers tandis que « Stealth Mode » renforce l’humour du film avec les instruments asiatiques et les percussions typiques du studio Remote Control. Comme dans la musique du premier « Kung Fu Panda », c’est dans ce mélange détonnant de sonorités occidentales et asiatiques que la partition de « Kung Fu Panda 2 » réussit à convaincre pleinement tout en apportant une énergie et une fraîcheur indispensable au film de Jennifer Yuh. Si l’humour et les sonorités asiatiques traditionnelles de « Stealth Mode » ne réussissent pas à capter votre attention, vous apprécierez certainement les rythmes funky 70’s agréables de « Gongmen Jail » ou les envolées héroïques asiatiques de « Rickshaw Chase » - qui doit aussi beaucoup au style orchestral coloré cher à John Powell – sans oublier la confrontation entre Po et Shen dans « Po and Shen/Face to Face » ou les morceaux d’action survoltés de la bataille finale dans « More Cannons ! », le long et intense « Fireworks Factory », le massif « Invasion Begins » (avec ses reprises du motif de Shen) ou l’excitant et trépidant « Zen Ball Master » et ses envolées thématiques héroïques/chorales épiques sur fond de percussions/batterie du plus bel effet.

Hans Zimmer et John Powell signent donc une nouvelle partition orchestrale assez savoureuse pour « Kung Fu Panda 2 », mais qui n’apporte malheureusement rien de bien nouveau à cette suite, si ce n’est de nouveaux développements thématiques inédits et parfois plus subtils. Dommage cependant que le score manque de nouveaux thèmes mémorables, car en dehors du motif de Shen et des anciens thèmes du premier « Kung Fu Panda », on ne retiendra pas grand chose de nouveau ici. Néanmoins, le score de « Kung Fu Panda 2 » réussit à susciter l’adhésion des auditeurs grâce à la prédominance assez remarquable du style de John Powell dans le score du film (Hans Zimmer semblant totalement en retrait tout au long de la musique), sans oublier un mélange remarquable d’orchestrations occidentales et d’instrumentation asiatique/ethnique du plus bel effet, des choeurs grandioses et, cerise sur le gâteau, de quelques passages groovy 70’s plus présents que dans le premier film. Un morceau comme « Zen Ball Master » est un morceau d’action extrêmement enthousiasmant et surpuissant, qui semble tout emporter sur son passage, entre envolées héroïques et passages plus lyriques évoquant la quête initiatique intérieure de Po tout au long du film. La musique de « Kung Fu Panda 2 » profite ainsi davantage du savoir-faire musical indiscutable de John Powell qui parvient à s’imposer tout au long du film, les passages de Hans Zimmer restant rares et peu valorisés sur l’album comme dans le film. Sans être d’une grande originalité par rapport au premier score de 2008, la musique de « Kung Fu Panda 2 » apporte malgré tout une énergie considérable au long-métrage animé de Jennifer Yuh et confirme l’extrême vitalité de l’univers musical de John Powell, qui s’impose de manière triomphante sur ce film avec, à ses côtés, une partie signée Hans Zimmer plus timide et réservée. Si vous avez apprécié le travail des deux compositeurs sur « Kung Fu Panda », il ne fait aucun doute que vous adorerez la partition de ce second opus, plus maîtrisée et aboutie que la précédente, un travail peu original certes, mais incroyablement efficace, énergique et enthousiasmant dans le film comme sur l’album !



---Quentin Billard