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1-Prelude 1.44
2-King Kong Lives Main Title 2.31 3-Discovery of Lady Kong 1.21 4-Back To Life 2.10 5-Kong Meets Lady Kong 4.00 6-Honeymoon Ridge 2.18 7-Footbridge Incident 0.30 8-Night Camp 2.46 9-Lady Kong Gets Gassed 4.13 10-Leap Into The Rapids 2.31 11-Alligators Swamp 2.18 12-Chaos In A Small Town 2.29 13-Revenge On The Hunters 3.28 14-Kong Rescues His Lady 2.33 15-Kong's Final Battle 1.11 16-Birth of Baby Kong And Death of Kong 5.47 17-Return To Borneo And End Credits 4.25 Musique composée par: John Scott Editeur: Victor Musical Industries VDP-1175 Album produit par: John Scott Artwork and pictures (c) 1986 De Laurentiis Entertainment Group. All rights reserved. Note: **** |
KING KONG LIVES
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Scott
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Suite au succès du « King Kong » de John Guillermin sorti en 1976, et qui battit des records d’audience lors de sa diffusion à la télévision américaine vers le milieu des années 80, le producteur Dino De Laurentiis décida de mettre une suite en chantier bien tardivement, suite confiée à nouveau à John Guillermin et sortie en 1986. « King Kong Lives » fut malheureusement un échec total et reste considéré par beaucoup comme un énorme nanar hollywoodien des années 80, qui faillit bien faire couler la franchise « King Kong » pour de bon. Le film fut même nominé aux Razzie Awards dans la catégorie « pires effets visuels ». Niveau box-office, « King Kong Lives » remporta à peine 4 millions de dollars alors que le film en coûta 10 millions. L’histoire de « King Kong Lives » se déroule ainsi peu de temps après les événements tragiques survenus à la fin du premier épisode. Après sa chute mortelle du World Trade Center, King Kong fut gardé en vie dans le coma pendant près de 10 ans à l’Atlantic Institute, supervisé par le Dr. Amy Franklin (Linda Hamilton). Afin de sauver la vie au primate géant, le Dr. Franklin a mis au point un immense coeur artificiel à la taille du roi Kong. Hélas, la transplantation ne peut se faire, car King Kong a perdu beaucoup trop de sang, et une opération chirurgicale dans son état de santé l’enverrait à une mort certaine. Pour sauver Kong, le Dr. Franklin a besoin de lui faire une transfusion sanguine. Peu de temps après, un aventurier américain, Hank Mitchell (Brian Kerwin), réussit à capturer une femelle gorille géante dans la jungle de Bornéo et la ramène à l’Atlantic Institute. Les scientifiques réussissent alors à faire une transfusion sanguine à King Kong grâce au sang de Lady Kong, et la transplantation du nouveau coeur est un grand succès. Peu de temps après, King Kong se réveille et réussit à s’enfuir du complexe scientifique avec la femelle Lady Kong. Le centre fait alors appel à un groupe de militaires dirigés par le lieutenant colonel Archie Nevitt (John Ashton), chargé d’arrêter et de supprimer les deux gorilles géants. L’opération se solde par la capture de Lady Kong, tandis que King Kong réussit à échapper aux militaires. Hank et Amy se lancent alors à sa poursuite pour tenter de sauver le primate, après qu’ils aient découvert que le nouveau coeur artificiel de King Kong commence à donner quelques signes de fatigue. Avec un scénario pareil, on comprend mieux pourquoi « King Kong Lives » fut un tel échec à sa sortie en 1986. L’idée même que King Kong aurait survécu suite à sa chute mortelle du World Trade Center était déjà stupide en soi, mais si vous pensiez que les concepteurs de « King Kong Lives » allait s’arrêter là, détrompez-vous : cette fois-ci, le puissant et terrifiant roi Kong s’est trouvé une copine à qui il va faire plein de bisous et avec qui il aura même un enfant – Little Kong ? - en plus, il doit subir une transplantation cardiaque (et pourquoi pas faire un film avec King Kong qui prend son café, paie ses factures et part au boulot pendant qu’on y est ?), mais malheureusement, les vilains méchants militaires veulent le tuer tandis que la gentille docteur et son bienveillant copain vont tout faire pour le sauver. Ridicule ? Certes, mais le pire dans tout cela, c’est que c’est bel et bien le scénario du film, un sommet d’absurdité, de bêtise, de clichés et de niaiserie ! Restent quelques effets spéciaux relativement corrects pour l’époque (le film a quand même sacrément vieilli !), effets signés Carlo Rambaldi, qui avait déjà travaillé sur les effets du premier film de 1976 – et qui est aussi connu pour ses effets sur « Alien » de Ridley Scott. Ainsi donc, si vous êtes fan de nanar gnan-gnan des années 80, « King Kong Lives » est fait pour vous, mais pour les fans de « King Kong », cette suite est une véritable honte et une énorme insulte à la franchise !
Le seul point véritablement positif de « King Kong Lives » reste encore l’excellente partition symphonique de John Scott, qui, malgré l’incroyable nullité du film de John Guillermin, a réussi à trouver miraculeusement l’inspiration pour nous offrir une solide partition orchestrale mélangeant action, aventure et romantisme, dans la plus pure tradition hollywoodienne du genre. Confiée au Graunke Symphony Orchestra, la musique de « King Kong Lives » apporte son lot d’action et d’émotion au film avec une puissance et un lyrisme typique de John Scott. Dès le massif et épique « Prelude » (pour l’introduction résumant la chute et la mort de King Kong à la fin du premier film), le compositeur pose le ton de la partition : pupitre de cuivres énorme, percussions et ostinatos martiaux, cordes amples, le tout dans un style symphonique grandiose qui nous renvoie clairement aux grandes heures du Golden Age hollywoodien – et même à la partition originale de Max Steiner pour le premier « King Kong » de 1933. A noter que « Prelude » dévoile déjà rapidement, de manière massive et dramatique les notes du thème principal, entendu ici aux cuivres, et dévoilé dans son intégralité dans « King Kong Lives Main Titles ». Le thème principal, aisément mémorisable, évoque non seulement la résurrection de King Kong mais fait surtout office de Love Theme dans le film, pour la romance ‘animalière’ entre King Kong et Lady Kong. Réellement convaincu de ce qu’il fait (ou alors tentant d’oublier l’extrême nullité déconcertante des images), John Scott nous offre un thème romantique véritablement poignant, qui s’avère être même encore plus prenant que ce qu’a composé John Barry sur le film de 1976. Le thème romantique est alors dévoilé ici par une flûte délicate et des cordes amples avant une envolée grandiose de l’orchestre au milieu du « Main Titles », alors que l’on aperçoit les plans du corps de Kong couché dans l’immense hangar de l’Atlantic Institute, alors que chacun s’affaire à préparer l’opération chirurgicale. Comme toujours, John Scott est un spécialiste incomparable des grandes mélodies romantiques, et le lyrisme savoureux, classique et élégant qui se dégage du « Main Titles » est tout simplement remarquable, surtout lorsqu’on sait à quel point le film est un sommet de niaiserie, surtout dans ses scènes pseudo romantiques gnan-gnan. Et comme toujours, John Scott sait écrire des thèmes qui marquent durablement les esprits, celui de « King Kong Lives », très présent tout au long du film, ne dérogeant pas à la règle. Evidemment, le compositeur ne se limite pas à l’émotion et au lyrisme, puisque « Discovery of Lady Kong » nous ramène dans l’action pure et dure avec des cuivres massifs et des percussions agressives, lors de la découverte de Lady Kong à Bornéo vers le début du film. On notera encore une fois l’incroyable vitalité du Graunke Symphony Orchestra, orchestre allemand qui a déjà collaboré à plusieurs reprises sur des musiques de film - on se souvient notamment de leur performance dans le « Hellraiser II » de Christopher Young par exemple. « Back To Life » évoque le retour à la vie de King Kong, avec la mélodie principale développée ici à l’orchestre, avant d’entamer un crescendo plus massif alors que les choses commencent à se compliquer. Evidemment, le thème revient dans le romantique « Kong Meets Lady Kong », dans lequel la musique oscille efficacement entre déchaînements orchestraux massifs et élans romantiques savoureux. On appréciera notamment la façon dont le thème principal passe ici d’un pupitre à un autre, Scott n’hésitant pas à le transformer en thème d’action épique vers le milieu du morceau, lorsqu’il le confie à des trompettes amples et solides. Les rythmes martiaux évoquent quand à eux la présence des militaires lancés à la poursuite des deux gorilles géants, Scott utilisant quelques formules d’ostinato rythmique aux cordes rappelant par moment le « Mars » des « Planètes » de Gustav Holst. Le compositeur joue ainsi sur le caractère malléable de son thème principal, le rendant tour à tour furieux et enragé, ou plus doux et éminemment romantique suivant les situations. Pour cela, Scott n’hésite pas à n’utiliser que les quatre premières notes de la mélodie, qu’il utilise abondamment lors de ses développements thématiques dans le film. Après le sauvetage de Lady Kong par le roi des gorilles, « Honeymoon Ridge » apaise le ton de la partition pour un passage plus léger et enjoué lors de la scène où King Kong et Lady Kong passe leur ‘lune de miel’ sur l’île. Le thème est toujours présent, passant ici d’un instrument à un autre – basson, cors, etc. – avec une certaine fluidité, les orchestrations restant, comme toujours chez le compositeur, extrêmement riches et soignées. Quelques touches de mickey-mousing ponctuent le début du morceau pour rendre le tout plus naïf et innocent, tandis que le thème romantique est repris dans son intégralité au cor anglais à la fin de « Honeymoon Bridge ». L’action et les cuivres martiaux reprennent le dessus dans « Footbridge Incident » et le frénétique « Lady Kong Gets Gassed », pour une autre scène d’attaque des militaires. Les soldats ont d’ailleurs droit eux aussi à leur propre thème constitué de deux éléments : une mélodie plus martiale et guerrière de trompettes/cors entendue dans « Lady Kong Gets Gassed », et un motif rythmique de piano accompagnant les cuivres sur fond de percussions martiales. On retrouve d’ailleurs le motif de piano menaçant au début de « Leap Into the Rapids ». Amateurs de déchaînements orchestraux martiaux, vous allez adorer « Chaos in a Small Town », le brutal « Revenge on the Hunters », l’excitant « Kong Rescues His Lady » ou la bataille finale de « Kong’s Final Battle », qui reprend une dernière fois le thème principal dans une forme massive, épique et dramatique de toute beauté. A noter que « Kong’s Final Battle » est accompagné d’un ostinato rythmique de cordes emprunté à nouveau au « Mars » de Gustav Holst, tandis que les cuivres, les cordes et le piano développent le thème principal dans un élan dramatique grandiose lors de la bataille finale de King Kong, suggérant clairement l’issue fatale du combat. Enfin, après une introduction massive et dramatique, « Birth of Baby Kong/Death of Kong » ramène le calme en reprenant une dernière fois le thème principal dans une version apaisée aux orchestrations quasi impressionnistes lors de la naissance de Baby Kong à la fin du film, sur fond de bois légers, trémolos de cordes, trompette en sourdine, harpe et glockenspiel. Le roi Kong rend ainsi son dernier souffle au son d’une vaillante reprise grandiose et majestueuse de son thème principal repris par des violoncelles au lyrisme poignant. John Scott reprend d’ailleurs encore une fois son thème (décidément très présent dans le film, voire un peu trop ?) pour le générique de fin dans l’excellente conclusion de « Return to Borneo/End Credits ». Vous l’aurez donc compris, John Scott signe une partition grandiose et romantique pour « King Kong Lives », un solide mélange assez détonnant d’action martiale, de cuivres enragés, de percussions agressives et d’élans romantiques inspirés des grandes heures du Golden Age hollywoodien (cela paraît surtout flagrant vers la fin du « End Credits »). A la nullité incroyable du film de John Guillermin, John Scott a eu le courage de répondre par une partition symphonique riche et inspirée, servie par des orchestrations solides et colorées, et des développements thématiques très prenants, sans oublier ces grands déchaînements orchestraux martiaux typiques du compositeur. Voilà donc une partition incontournable dans la filmographie 80’s de John Scott, qui reste à redécouvrir dans son intégralité en attendant une future édition CD plus complète ! ---Quentin Billard |