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1-Shelter For My Soul 4.50*
2-Saving A Life 3.17 3-Ned Kelly 5.37 4-Destiny 4.24 5-The Light 1.58 6-Julia 1.21 7-Stringybark Creek 3.21 8-Back Home 6.21 9-Moreton Bay 2.51** 10-Doomed 5.11 11-Outlaws 5.31 12-The Jerilderie Letter 2.08 13-Father 1.29 14-The Glenrowan Inn 7.02 15-Remembering Ned Kelly 1.24 *Interprété par Bernard Fanning Ecrit par Bernard Fanning Produit par Bernard Fanning Cordes arrangées par Klaus Badelt **Traditionnel, arrangé par Bernard Fanning et Claire Jordan Interprété par Bernard Fanning Produit par Bernard Fanning. Musique composée par: Klaus Badelt Editeur: Decca Records B0002515-02 Monteur musique: Christopher Brooks Monteurs musique, Londres: Gerard McCann, Ramin Djawadi Coordinateur production: Allison Wright Clark Consultant technique score: Ian Honeyman Préparation de la musique: Vic Fraser, Jill Streater Directeurs Media Ventures: Jay Rifkin, Mark Berger Produit par: Klaus Badelt Producteur exécutif: Nick Angel Musique additionnelle de: Ramin Djawadi, Geoff Zanelli Orchestration électronique: Tim Jones, Henning Lohner Artwork and pictures (c) 2003 Universal Studios. All rights reserved. Note: ***1/2 |
NED KELLY
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Klaus Badelt
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L’histoire du célèbre bushranger australien Ned Kelly, qui lutta contre l’oppression des forces de l’ordre corrompues dans l’Australie de 1880, a inspiré de nombreux cinéastes avec des films divers tels que « The Story of the Kelly Gang » de Charles Tait (1906), « The Glenrowan Affair » de Rupert Kathner (1951) ou « Ned Kelly » de Tony Richardson (1970) avec Mick Jagger dans le rôle-titre. Pour la version 2003, le réalisateur australien Gregor Jordan confie le rôle du célèbre Ned Kelly à Heath Ledger. L’histoire reste quand à elle peu changée par rapport au récit originel : le film se déroule dans des contrées lointaines d’Australie, entre les années 1878 et 1880. Ned Kelly vit des moments difficiles avec sa famille et ses amis : ils doivent tous en effet faire face au harcèlement et à la maltraitance de la police locale corrompue, tandis qu’ils mènent une vie assez pauvre dans une petite ferme modeste. Un soir dans un bar, un policier nommé Fitzpatrick (Kiri Paramore) tente d’aborder Kate (Kerry Condon), la soeur de Ned, mais cette dernière le repousse, obligeant Ned à intervenir. Afin de se venger, Fitzpatrick fait confisquer les chevaux à la famille Kelly. Ned décide alors d’aller récupérer les chevaux au commissariat local, avec la complicité de son frère Dan (Laurence Kinlan), et ses amis Joe Byrne (Orlando Bloom), Steve Hart (Philip Barantini) et Wild Wright (Russell Dykstra). Furieux, Fitzpatrick se rend chez les Kelly pour tenter de les menacer après avoir essayé à nouveau d’aborder Kate. Mais cette fois-ci, les garçons tabassent le policier, qui s’empresse alors de rentrer au commissariat, prétendant avoir été blessé par l’arme de Ned. En l’absence de ce dernier, la police décide alors d’arrêter la mère de Ned et de la jeter en prison. C’est l’événement de trop pour Ned, qui décide alors, avec Dan, Steve et Joe, de former une bande de hors-la-loi : le gang Kelly. A la suite d’une fusillade dans les bois, Ned abat trois policiers. Dès lors, le gouvernement britannique décide d’envoyer le superintendant Francis Hare (Geoffrey Rush) pour tenter d’arrêter le gang par tous les moyens. Le périple tragique du gang Kelly se terminera en 1880, à la suite d’une spectaculaire fusillade dans un bar de la petite ville de Glenrowan, célèbre pour la fameuse armure que porta Ned Kelly durant l’attaque pour tenter de repousser les balles des policiers. Unique survivant de la fusillade, Ned fut arrêté et exécuté le 11 novembre 1880, malgré une pétition accompagnée de 30.000 signatures exigeant sa libération. « Ned Kelly » reste donc une très belle adaptation de l’histoire du plus célèbre des bushrangers australiens. Heath Ledger apporte tout son charisme et sa conviction au personnage, entouré de quelques pointures telles que Orlando Bloom, Joel Edgerton, Naomi Watts ou bien encore Geoffrey Rush. Tourné à la manière d’un western traditionnel, « Ned Kelly » nous propose ainsi une plongée immersive dans la vie agitée et palpitante de ce célèbre hors-la-loi qui devint une véritable icône populaire par la suite, au même titre que Robin des Bois. Le film de Gregor Jordan vaut surtout pour son impressionnante séquence de fusillade finale à Glenrowan, filmée avec brio et conviction.
La partition symphonique de Klaus Badelt apporte un éclairage dramatique assez saisissante au personnage de Ned Kelly dans le film. Le compositeur utilise ici l’orchestre symphonique habituel agrémenté de quelques solistes (flûte celtique, cornemuse, fiddle, mandoline, trompette, guitare, etc.) pour parvenir à ses fins. Le film débute au son des vocalises féminines ethniques de « Saving A Life », une introduction quelque peu mystérieuse portée par ces voix féminines qui rappellent des chants traditionnels anciens, tandis qu’un premier thème est développé ici par les cordes et la mandoline, un thème lent et élégiaque qui rappelle beaucoup le caractère plus contemplatif et méditatif du « Thin Red Line » de Hans Zimmer, auquel Klaus Badelt apporta d’ailleurs sa contribution. La trompette soliste renforce le caractère mélancolique et contemplatif de la musique au début de « Ned Kelly », avec ses harmonies dramatiques de cordes lentes et épurées aux consonances résolument élégiaques. Le thème principal associé à Ned Kelly et ses frères est alors dévoilé aux cordes et annonce clairement la destinée tragique du personnage et de ses proches. C’est d’ailleurs ce caractère tragique qui plane tout au long de la partition, comme un sentiment amer d’inexorabilité et de drame inévitable, le tout porté par le talent mélodique habituel de Klaus Badelt et son goût pour les mélodies mélancoliques et dramatiques (on pense à « K-19 » ou le somptueux « The Promise »). Le deuxième thème est introduit dans la seconde partie de « Ned Kelly », toujours porté par des cordes élégiaques : il s’agit du thème solennel évoquant les exploits de Ned Kelly et sa bande dans le film, exploits qui traverseront tout le pays et feront de lui le plus grand hors-la-loi australien de son époque. Badelt délaisse ici toute forme d’héroïsme et privilégie à contrario un sentiment poignant de dépassement de soi, de lien familial fort et de solennité qui apporte une vraie émotion au film de Gregor Jordan. Après le magnifique « Ned Kelly » qui développe les deux thèmes principaux de la partition, « Destiny » développe le thème principal en accentuant l’utilisation des instruments solistes aux consonances celtiques, rappelant au passage les origines irlandaises de Ned et sa famille. « The Light » apporte un brin d’optimisme à la partition avec un thème de cordes/bois qui évoque l’espoir de meilleurs lendemains pour Ned et ses proches. Mais l’espoir est de courte durée, car la mélancolie élégiaque du thème principal est de retour dans « Julia », dominée par une très belle écriture de cordes et de clarinette, tandis que « Stringybark Creek » accentue la sensation de drame avec un style plus contemplatif et méditatif proche de « Saving A Life », reprenant d’ailleurs ce thème introductif de cordes/bois qui rappelle encore une fois le « Thin Red Line » de Zimmer. Les instruments ethniques apportent une couleur celtique intéressante à « Back Home », notamment dans l’emploi de la flûte lors d’une très belle reprise du thème solennel des Kelly avec ses consonances irlandaises rappelant avec nostalgie le lien entre les Kelly et leur terre natale. Quand à la trompette solitaire, elle rappelle les notes du thème principal, qui prend une tournure quasiment funèbre. Quelques percussions suffisent d’ailleurs à faire monter la tension ici, lors des premiers affrontements avec les policiers dans le film. Le drame se joue dans l’intense « Doomed » qui se conclut par une envolée grandiose et prenante du thème solennel du gang Kelly, tandis que « Outlaws » évoque les méfaits des hors-la-loi à l’aide de sonorités orchestrales plus sombres, incluant quelques notes de trompette et de mandoline. La musique prend ici une tournure menaçante et suggère le danger et les problèmes à venir pour les Kelly, pourchassés par les forces de l’ordre. Le thème principal est ici développé par des cordes sombres et rendu quasiment méconnaissable dans le registre grave et les quelques dissonances qui viennent se superposer à la mélodie. Les percussions entendues dans « Doomed » reviennent dans « Outlaws » et renforcent la tension inexorable à l’écran. Si les cordes et les bois ont un aspect plus déterminé et rigoureux dans « The Jeilderie Letter », développant le thème optimiste de « The Light » dans un registre plus sombre et rythmé, « Father » apporte une certaine émotion au film, notamment dans l’emploi du violoncelle et de l’alto développant quelques notes du thème solennel des Kelly de façon plus intimiste et touchante. L’histoire touche à sa fin avec le tragique et intense « The Glenrowan Inn » pour la séquence de la fusillade finale : quelques percussions annoncent le drame à venir, tandis que l’orchestre et les solistes renforcent la violence tragique de la scène avant d’aboutir à la reprise du thème des Kelly dans « Remembering Ned Kelly » confié à un superbe solo d’alto. Klaus Badelt signe donc une partition profondément dramatique et élégiaque pour « Ned Kelly », une très belle partition qui, bien que sans surprise particulière, n’en demeure pas moins très réussie et aussi assez émouvante, dans le film comme sur l’album. La musique apporte un éclairage dramatique remarquable au film de Gregor Jordan et contribue à renforcer les exploits du gang des Kelly en accentuant la dimension humaine et émotionnelle du récit, sans aucune forme de complaisance particulière dans l’héroïsme. La partition de Klaus Badelt vaut autant par la qualité de ses thèmes que son utilisation réussie des instruments solistes incorporés à l’orchestre, une BO certes peu surprenante mais assez réussie pour un assez bon opus musical signé Klaus Badelt. ---Quentin Billard |