1-Riley 1.53
2-Compromise/Bella's Theme 2.44
3-Bella's Truck/Florida 1.50
4-Victoria 2.18
5-Imprinting 2.07
6-The Cullens Plan 2.19
7-First Kiss 2.00
8-Rosalie 4.09
9-Decisions, Decisions... 1.50
10-They're Coming Here 4.01
11-Jacob Black 2.13
12-Jasper 3.56
13-Wolf Scent 2.19
14-Mountain Peak 5.03
15-The Kiss 3.45
16-The Battle/Victoria vs. Edward 6.40
17-Jane 3.12
18-As Easy As Breathing 3.21
19-Wedding Plans 6.12*

*Inclut "Eclipse (All Yours)"
Ecrit par Emily Haines, James Shaw
et Howard Shore
Interprété par Metric
Produit par James Shaw
et Gavin Brown.

Musique  composée par:

Howard Shore

Editeur:

E1 Entertainment/Summit
E1E-CD-2313

Produit par:
Howard Shore
Montage musique:
Ellen Segal
Manager de production:
Elizabeth Cotnoir, Eventone Editorial
Coordinateur et production album:
Alan Frey
Programmation musique:
James Sizemore
Préparation musique:
Vic Fraser, Sue Sinclair
Producteur exécutif score
pour Summit Entertainment Records:
Paul Katz
Direction de la production musicale
pour E1 Music:
Veronica Villarreal
Business Affairs:
Christine Bergren
E1 Music Business Affairs:
Deborah Rigaud
Coordination production:
Mary Croke

Artwork and pictures (c) 2010 Summit Entertainment, LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE TWILIGHT SAGA : ECLIPSE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Howard Shore
« The Twilight Saga: Eclipse » est le troisième épisode de la célèbre franchise inspirée des romans de Stephenie Meyer, réalisé par le britannique David Slade (« Hard Candy ») et sorti en 2010. L’histoire débute à la fin de « New Moon » : les Cullens sont de retour dans la petite ville de Forks. Bella (Kristen Stewart) et Edward (Robert Pattinson) entament leur dernière année au lycée. Tout va pour le mieux dans le couple. Edward a demandé à Bella de l’épouser, condition sine qua non pour qu’il accepte de la transformer en vampire afin qu’elle devienne à son tour l’un des leurs. Mais les choses se compliquent avec Jacob Black (Taylor Lautner), le meilleur ami de Bella, fou amoureux de la jeune fille et principal rival d’Edward. Pendant ce temps, une série de meurtres inexpliqués sont commis un peu partout autour de la ville, et plus particulièrement à Seattle. Lorsque les Cullens découvrent qu’une nouvelle race de vampires nouveaux-nés sont en train de lever une armée pour assouvir le plan maléfique de la sinistre Victoria (Bryce Dallas Howard), toujours assoiffée de vengeance, ils n’ont d’autre choix que de s’unir pendant un temps avec le clan rival des loups-garous pour combattre la menace qui les guette tous. Quand à Bella, il lui faudra choisir entre son amour pour Edward et son amitié fusionnelle avec Jacob. « Twilight Eclipse » reste à n’en point douter un opus de qualité dans la saga, toujours orienté pour un public ado, mais avec un script un peu plus énergique et surtout bien plus dramatique. La Love Story est toujours au coeur même de l’intrigue – on vire encore une fois dans le soap opera pur et dur – mais à l’inverse de « New Moon », qui s’avérait plutôt lent et bourré de longueurs, « Eclipse » est beaucoup mieux dosé dans sa construction narrative et nous propose quelques éléments intéressants qui relèvent quelque peu le niveau : on découvre ainsi les origines de la rivalité ancestrale entre les vampires et les loups-garous, le passé tourmenté de Jasper (Jackson Rathbone) et celui de Rosalie Hale (Nikki Reed). Le film de David Slade nous offre aussi quelques belles scènes de combat, plus particulièrement lors de l’excellente séquence de bataille finale dans les montagnes. C’est grâce à son approche plus dramatique et ses personnages plus torturés (Jacob et son amour fou pour Bella) que ce troisième opus prend le dessus et permet d’oublier la fadeur des deux précédents épisodes. Du coup, on oublie quelque peu le côté « teen movie » de la franchise et on apprécie davantage le développement des personnages et les enjeux dramatiques de ce troisième opus. A noter que le film a tout de même très nettement divisé les critiques, et qu’il a même reçu 8 nominations aux Razzie Awards. Encore une fois : « Eclipse » reste essentiellement destiné aux fans des livres de Stephenie Meyer et à cette saga indissociable de son public adolescent !

Après Carter Burwell et Alexandre Desplat, c’est au tour d’Howard Shore d’apporter sa contribution à l’univers musical de la saga « Twilight » sur ce troisième épisode. Le compositeur de « Lord of the Rings » nous livre sur « Eclipse » une partition orchestrale ample, sombre et dramatique qui évoque parfaitement les différentes facettes du film de David Slade. Enregistrée à Londres, la partition d’Howard Shore met en avant l’orchestre symphonique avec quelques éléments synthétiques et une utilisation de guitares électriques qui renvoie parfois au travail de Carter Burwell sur le premier film. Niveau orchestrations, on notera la prédominance des cordes, des cuivres, du piano mais aussi des fameux tambours taïkos japonais dans le pupitre des percussions, qui rythment la plupart des scènes d’action avec une puissance redoutable. Chose étonnante ici : Howard Shore a choisi de combiner les deux approches musicales de Carter Burwell et Alexandre Desplat dans sa partition, tout en proposant ses propres idées musicales. Dans une franchise où la continuité musicale est quasi inexistante, l’approche voulue par Shore sur « Eclipse » est plutôt fort bienvenue. A noter que, pour les besoins du film, Howard Shore a fait appel à Emily Haines et James Shaw du groupe de rock canadien Metric pour la chanson originale co-écrite avec Shore pour le générique de fin, « Eclipse (All Yours) ». La chanson est basée sur le nouveau Love Theme écrit par Howard Shore pour la romance entre Bella et Edward, thème présenté au piano solo dans « Compromise/Bella’s Theme », et entendu au début du film durant l’introduction dans la prairie. Ce très beau Love Theme s’éloigne de ceux de Burwell et Desplat mais rappelle néanmoins l’approche romantique voulue par Alexandre Desplat sur « New Moon ». Avec l’introduction du film « Riley », Shore impose d’emblée le nouveau ton de sa partition : orchestre ample, rythmes agressifs des taïkos, cordes dissonantes, cuivres sombres, effets de guitares électriques, etc. Impossible de ne pas reconnaître ici le style action/suspense habituel d’Howard Shore. On oscille ici entre les orchestrations amples de « Lord of the Rings » et les dissonances glauques d’un score thriller façon « Edge of Darkness ». A noter que le compositeur dévoile ici un premier motif qui sera très présent dans le film, motif de 4 notes de cuivres associé à la sinistre Victoria et à ses désirs de vengeance. On retrouve d’ailleurs ces sonorités sombres dans « Victoria », avec l’utilisation de la guitare électrique, des sonorités synthétiques atmosphériques, des percussions et du motif de 4 notes repris cette fois-ci aux cordes.

Il règne dans la musique d’Howard Shore une tension permanente, même dans les moments plus calmes et intimistes, comme le rappelle « Imprinting » ou « The Cullens Plan ». Le compositeur suggère très clairement l’inexorabilité d’une attaque imminente de l’armée de vampires levée par Victoria. Dans « First Kiss », Shore dévoile un autre thème de la partition, thème associé à Jacob et son amour impossible pour Bella. Le thème de Jacob s’avère être plutôt mélancolique et désespéré, à l’image du personnage dans le film. Shore apporte un certain lyrisme poignant et délicat au « Jacob’s Theme », qu’il s’agisse des cordes de « First Kiss » ou du piano de « Jacob Black ». Le thème de Jacob revient dans « Wolf Scent » et « The Kiss », pour la scène où Bella doit choisir entre Edward et Jacob aux sommets des montagnes enneigées, sans aucun doute l’un des morceaux les plus dramatiques de la partition de « Twilight Eclipse » et aussi l’un des plus réussis, idéal pour se souvenir qu’Howard Shore n’est pas qu’un maître des musiques dissonantes/expérimentales et des musiques épiques, mais qu’il possède aussi une certaine sensibilité et un sens certain pour le lyrisme. La musique conserve globalement une approche sombre dans « Decisions, Decisions...», ponctué de quelques effets stridents et dissonants des cordes, sonorités sombres qui reviennent dans l’agressif « They’re Coming Here », alors que la bataille avec l’armée de vampires de Victoria paraît plus qu’imminente. Le motif de Victoria revient quand à lui dans « Mountain Peak » avec ses effets de cordes dissonantes stridentes, ses percussions agressives et ses ponctuations amples de cuivres. Le climax est atteint dans le puissant et redoutable « The Battle/Victoria vs. Edward », superbe déchaînement orchestral de plus de 6 minutes illustrant la bataille finale avec une férocité typique d’Howard Shore. On retrouve ici les sonorités qui rappellent bon nombre de musiques de bataille de « Lord of the Rings », avec le retour de la guitare électrique et de la guitare basse accompagnant le motif entêtant de Victoria, sur fond de tambours taïkos, de cuivres amples et de cordes agitées et sombres. Impossible de passer à côté de « The Battle/Victoria vs. Edward », sans aucun doute le meilleur morceau d’action de toute la saga « Twilight », et aussi l’un des plus impressionnants dans son genre, bien que le style soit globalement similaire aux scènes de batailles avec les orcs dans la trilogie « Lord of the Rings ». Dans le film, « The Battle/Victoria vs. Edward » apporte néanmoins une énergie incroyable à cette séquence d’affrontement sans merci, tout simplement indispensable ! Enfin, le thème de Jacob revient une dernière fois dans « As Easy as Breathing » : chose étonnante, car au final, son thème s’avère être bien plus présent dans le film que celui de Bella et Edward (repris dans « Wedding Plans »), preuve que le personnage de Jacob a atteint une importance capitale dans la saga. Malgré l’absence de continuité thématique dans la saga, « Eclipse » s’avère être l’épisode le plus convaincant musicalement parlant, et ce grâce au savoir-faire indéniable d’Howard Shore et à son intérêt évident pour la saga. Les fans du compositeur de « Lord of the Rings » apprécieront donc certainement cet opus musical plutôt sombre, agressif et guerrier, non dénué de lyrisme et de romantisme mélancolique, une très belle partition qui, bien que sans réelle surprise particulière, parvient aussi à allier les sonorités des anciens travaux de Carter Burwell et Alexandre Desplat pour un résultat musical somme toute très réussi !




---Quentin Billard