1-Grand Central 4.38
2-Good Morning Bess 2.47
3-Taxi Ride 3.50
4-Constellation Lyra 2.41
5-Blue Bird 3.52
6-4th of July 4.14
7-Prot Missing 2.30
8-Sarah 3.03
9-New Mexico 6.24
10-Powell's Return 1.11
11-July 27th 4.40
12-Coda 3.20

Musique  composée par:

Edward Shearmur

Editeur:

Decca Records 440 016 192-2

Musique produite par:
Edward Shearmur
Producteur exécutif:
Iain Softley
Montage musique:
Daryl Kell
Programmation:
Jeff McIlwain, Bryan Carrigan,
Herwig Maure

Assistant production:
Jeff Toyne
Direction de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Chairman, Universal Classics Group:
Chris Roberts
Music Business Affairs:
Phil Cohen, Cindy Zaplachinski
Coordinateur album:
Meredith Friedman, Leah M.Panlilio

Artwork and pictures (c) 2001 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
K-PAX
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Edward Shearmur
« K-Pax » est un drame intimiste mettant en scène Jeff Bridges dans le rôle d’un psychiatre attaché à résoudre l’énigme d’un mystérieux patient qui prétend être un extra-terrestre en provenance d’une lointaine planète. Le patient en question se nomme Prot (Kevin Spacey) et prétend débarquer de la planète K-Pax, située à des années lumières de notre terre. Le Dr. Mark Powell (Bridges) est chargé de s’occuper de ce patient énigmatique, qui porte constamment des lunettes de soleil et semble posséder un savoir-faire et des capacités étonnantes. Dès la première session psychiatrique, Powell comprend que Prot n’est pas un patient ordinaire, et son cas va le passionner au plus haut point. Mais plus le temps avance, plus le psychiatre commence à croire à ses affirmations. Prot parvient même à impressionner un groupe d’éminents astrophysiciens avec ses connaissances scientifiques insoupçonnées. Mais le jour où Prot affiche un comportement curieusement violent lors d’une visite à la maison du Dr. Powell, le psychiatre comprend que son patient ne lui dit pas tout et qu’il compte bien découvrir ce qui hante son passé par le biais d’une régression hypnotique. Le jour où Prot lui annonce qu’il compte quitter la terre le 27 juillet, le Dr. Powell sait qu’il va devoir entamer une course contre la montre afin de découvrir la vérité au sujet de Prot et de son passé tourmenté. Réalisé par le britannique Iain Softley (« Inkheart », « The Skeleton Key »), « K-Pax » est un drame psychologique plutôt réussi, entièrement centré sur la relation entre un psychiatre et un mystérieux patient qui prétend venir d’un autre monde. Le film joue constamment sur l’énigme autour de l’identité de Prot : est-il réellement celui qu’il prétend être, ou est-ce tout simplement un affabulateur à l’esprit malade ? Le long-métrage de Iain Softley nous invite ainsi à dépasser plus d’une fois le simple cadre de la rationalité pour suggérer l’existence de plusieurs formes de vérité, une énigme représentée ici par l’excellent Kevin Spacey, impeccable comme d’habitude. Quand aux scènes avec les autres patients de l’hôpital psychiatrique, elles rappellent parfois « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » de Milos Forman dans une approche plus légère et naïve. Face à Prot, Jeff Bridges s’impose dans le rôle du psychiatre obsédé par le secret de son patient, et prêt à tout pour découvrir la vérité. Quand à la fin du film, elle reste ouverte et laisse planer un certain mystère : chacun se fera sa propre opinion quand à la conclusion du récit. « K-Pax » reste donc un assez bon film, mené par un Kevin Spacey impeccable et une mise en scène très soignée, entre comédie, drame, émotion et science-fiction. Une jolie réussite, qui aborde aussi le thème des extra-terrestres sous un angle intimiste et nouveau !

Le compositeur Edward Shearmur retrouve à nouveau le réalisateur Iain Softley après « The Wings of the Dove » (1997). Pour sa deuxième collaboration avec le cinéaste, Edward Shearmur signe sur « K-Pax » une partition électro-orchestrale plutôt réussie, apportant un rythme constant au film tout en suggérant l’atmosphère à la fois intimiste, touchante et mystérieuse de cette intrigue entre un psychiatre déterminé et un patient énigmatique et plein de secrets. Shearmur adopte pour les besoins du film une approche musicale très clairement minimaliste, rappelant parfois Thomas Newman, notamment dans l’utilisation des instruments solistes et de l’électronique. Dès l’ouverture du film, « Grand Central » dévoile un premier thème intime et touchant confié à un piano sur fond de cordes et de loops électro modernes évoquant les décors urbains du film, tout en suggérant l’élément fantastique/science-fiction entourant l’identité de Prot. Les rythmiques électroniques restent d’ailleurs très présentes tout au long du film, utilisées avec brio mais sans jamais prendre le dessus de l’orchestre. La dernière partie de « Grand Central » s’avère être très rythmée, et typique de l’atmosphère urbaine/contemporaine voulue par Shearmur sur « K-Pax ». « Good Morning Bess » impose ensuite le ton intimiste et minimaliste de la partition avec le retour du piano sur fond de synthétiseurs cristallins et légers. La musique évoque non seulement le personnage de Prot et ses secrets mais aussi l’univers de l’hôpital psychiatrique sous un angle humain. Le score évoque ainsi l’intimité avec une retenue et un minimalisme qui rappelle encore une fois Thomas Newman. Le piano reste l’instrument-clé du score de « K-Pax », constamment accompagné de synthétiseurs ou de cordes. On retrouve d’ailleurs les loops électro urbains de l’ouverture dans « Taxi Ride », tandis que « Constellation Lyra » impose une atmosphère plus mystérieuse et planante à base de tenues de cordes amples, de nappes synthétiques et de notes vaporeuses de piano.

Le thème principal de piano revient avec délicatesse dans « Blue Bird », apportant un sentiment plus touchant d’espoir lorsque les patients découvrent l’oiseau bleu à la fenêtre, symbolisant la possibilité d’une rédemption, d’une possible guérison. La musique traduit d’ailleurs cet enthousiasme naissant, avant de renouer avec un style plus intimiste et retenu à base de cordes/piano/synthé pour la dernière partie. Les loops électro contemporains rythment « 4th of July », tandis que « Prot Missing » développe un mélange de marimba/cordes/piano/synthé emprunté à « Grand Central », créant un sentiment d’urgence et d’attente suite à la mystérieuse disparition de Prot. On notera l’utilisation très réussie de flûtes ethniques à la fin de « Prot Missing », qui apportent une couleur supplémentaire à la musique d’Ed Shearmur. « Sarah » introduit quand à lui une nouveauté, les vocalises féminines de la soliste Melissa Kaplan, vocalises éthérées aux consonances vaguement orientales, associées dans le film aux souvenirs de Prot et entendues lors des scènes d’hypnose. La musique devient même plus sombre et dramatique dans l’immersif « New Mexico », marquant là aussi le retour des vocalises féminines, alors que le Dr. Powell se rapproche de la vérité au sujet du passé de Prot. Dans un même ordre d’idée, « July 27th » conserve une approche dramatique en imposant un rythme plus urgent et soutenu évoquant la course contre la montre, lorsque Powell se précipite à l’hôpital le jour fatidique du 27 juillet, marquant au passage le retour du thème principal de piano entendu en conclusion, repris dans « Coda ». Edward Shearmur signe donc une partition minimaliste, rythmée et touchante pour « K-Pax », un score qui, à défaut de proposer quoique ce soit d’original ou de neuf, apporte une atmosphère particulière assez appréciable au film de Iain Softley, tout en accentuant la dimension humaine et psychologique du récit sans jamais en faire des tonnes. Le travail de Shearmur s’inscrit ainsi dans la continuité des musiques de Thomas Newman (on pense par exemple à « American Beauty », auquel le score de « K-Pax » a été longuement comparé à l’époque) tout en proposant un style plus personnel et typique des travaux d’Ed Shearmur, notamment dans l’utilisation de l’électronique et du piano. A défaut d’être une partition mémorable, « K-Pax » reste malgré tout un travail de qualité, à apprécier dans le film comme en écoute isolée, et ce malgré son caractère un brin monotone et répétitif sur l’album.



---Quentin Billard