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1-Armageddon Suite* 5.20
2-Harry & Grace Make Peace 1.43 3-AJ's Return 4.27 4-Oil Rig 1.59 5-Leaving 2.31 6. Evacuation 3.43 7-Harry Arrives at Nasa 1.00 8-Back in Business 1.36 9-Launch 7.52 10-5 Words 1.37 11-Underwater Simulation 2.10 12-Finding Grace 1.05 13-Armadillo 1.14 14-Short Straw 3.46 15-Demands 1.25 16-Death of Mir 1.31 17-Armageddon Piano 0.35 18-Long Distance Goodbye/ Landing 6.31 * morceau non présent dans le film Musique composée par: Trevor Rabin/ Harry Gregson-Williams Editeur: Columbia/Sony Music Soundtrax CK 69689 Musique additionnelle (non crédité sur le CD): Harry Gregson-Williams, Don Harper, John Von Tongeren Producteur de l'album: Jerry Bruckheimer Producteurs: Trevor Rabin, Paul Linford et Steve Kempster Superviseurs de la musique: Kathy Nelson, Bob Badami Artwork and pictures (c) 1998 Touchstone Pictures. All rights reserved. Note: ****1/2 |
ARMAGEDDON
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Trevor Rabin/
Harry Gregson-Williams |
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Nouvelle grosse production du duo Michael Bay/Jerry Bruckheimer, « Armageddon » fait partie de ces films qui mettent en scène une grande aventure et des valeurs aussi simples et universelles telles que l'héroïsme, l'amour, la détermination et le courage face à une menace d’ordre mondial. Troisième film du réalisateur Michael Bay, « Armageddon » nous décrit l'aventure d'une bande de mineurs tête-brûlée engagés pour sauver le monde menacé par un immense astéroïde se dirigeant tout droit vers la terre. Lorsque la NASA est incapable de stopper la menace, seule l’équipe de minage de Harry Stamper (Bruce Willis) est capable de sauver le monde : pour cela, ils devront se rendre à bord de plusieurs navettes sur l’astéroïde lui-même afin de placer une charge explosive suffisamment puissante pour pouvoir faire exploser la météorite en plein vol. Le scénario de « Armageddon » sent bien évidemment le déjà-vu à plein nez, ce genre de sujet ayant déjà été traité dans un film comme « Meteor » en 1979 ou le concurrent du film de Michael Bay, « Deep Impact », sorti la même année. Et pourtant, « Armageddon » possède ce petit plus qui lui permet de se distinguer des autres films précités, une grande aventure épique et magnifique dans laquelle les émotions et l’action se mélangent à un rythme (trop ?) effréné, fidèle au montage ultra speed de Michael Bay et à ses effets spéciaux splendides - sans oublier un script que l’on doit en partie à J.J. Abrams, et un casting de qualité regroupant Bruce Willis, la très ravissante Liv Tyler (qui n’a jamais été aussi craquante que dans ce film !), mais aussi Billy Bob Thornton, Ben Affleck, Will Patton, Steve Buscemi, William Fichtner, Owen Wilson, Michael Clarke Duncan, Jason Isaacs, Keith David ou bien encore Peter Stormare. Le film regorge de scènes quasi anthologiques comme la destruction de la navette MIR, la pluie d’astéroïdes sur New York, la lutte pour le désamorçage de la bombe ou la scène finale, particulièrement poignante (à noter un Bruce Willis au sommet de sa forme, dans son rôle le plus « caricatural » à ce jour : celui de sauver du monde !). Certes, on regrettera comme toujours le côté parfois un peu puéril et patriotique de la réalisation de Michael Bay (la NASA n’échoue jamais, les américains sauvent le monde), et pourtant, la magie opère du début jusqu’à la fin, pour ce qui reste à ce jour l’un des plus beaux spectacles que nous ait offert Michael Bay à ce jour !
La musique de « Armageddon » a été confiée au duo Trevor Rabin/Harry Gregson-Williams, tous deux issus du studio Media-Ventures de Hans Zimmer. Les deux compositeurs - épaulés par Don Harper et John Von Tongeren à la musique additionnelle - nous livrent sur le film de Michael Bay une partition synthético-orchestrale épique, splendide et moderne, la quintessence même des scores d’action de Media-Ventures, le score de « Armageddon » se payant même le luxe de renouveler une seconde fois l’exploit de l’inoubliable « The Rock » (1996). Extrêmement prenante du début jusqu’à la fin, la BO de « Armageddon » nous offre un panel d’émotions d’une richesse rare tout au long du film, une richesse qui, hélas, ne transparaît qu’à moitié sur l’album officiel du score, n’incluant malheureusement que la partie composée par Trevor Rabin - l’autre partie, signée Harry Gregson-Williams, ayant été mise de côté pour des questions budgétaires ! Toujours est-il que, même si l’album paraît bien décevant en regard de la partition complète telle qu’entendue dans le film, « Armageddon » est un score grandiose et mémorable qui nous propose ainsi une variété de thèmes et d’ambiances magistrales à couper le souffle ! L’album débute ainsi sur le « Armageddon Suite », montage inédit conçu spécifiquement pour le CD, et qui nous offre la possibilité d'entendre les principaux thèmes du score interprétés à la guitare électrique par Trevor Rabin lui-même sur fond d’orchestre ample et massif et de percussions synthétiques/électro ! Après une introduction plutôt chaotique et sombre, on appréciera la toute première apparition du magnifique thème principal, le « Armageddon Theme », une très belle mélodie à la fois héroïque, épique et solennelle particulièrement prenante dans le film, un thème associé à l'équipe d’Harry Stamper (Bruce Willis) qui va affronter la menace de la météorite. Le thème se veut aussi dramatique et poignant, car la situation apparaît de plus en plus critique, et pour mener à bien leur tâche, certains membres de l'équipe d’Harry Stamper vont devoir mourir pour défendre la cause de l'humanité. Cette sensibilité émotionnelle demeure très présente tout au long de la musique, et ce jusqu'à la fin du film. Les choeurs (samplés) sont aussi très présents, illustrant comme toujours l'humanité, et qui introduisent ici un second thème majeur que l’on baptisera le « thème de l’humanité », l'humanité, un bien grand mot résumant parfaitement l'idée majeure de ce morceau d'une grande beauté, toujours interprété ici à la guitare par Trevor Rabin. La deuxième partie de ce thème - qui reviendra régulièrement tout au long du film - s’apparente au « thème de la terre », un thème associé à l’idée de l’espoir et de la survie du monde, un monde qui retient son souffle et prie pour qu’on le délivre de cette terrifiante menace qui pourrait bien causer sa perte à tout jamais. Ce thème semble plus triste et mélancolique en apparence, mais il évoque pourtant l'espoir que le monde entier a placé dans l'équipe de Harry Stamper. C'est ainsi que « Armageddon Suite » nous offre en l’espace de 5 minutes une belle synthèse des principaux thèmes de la partition de Trevor Rabin et Harry Gregson-Williams. Le thème principal réapparaît dans le très touchant et intime « Harry and Grace Make Peace », lorsque Harry se réconcilie avec sa fille peu avant son départ pour sa mission périlleuse sur l’astéroïde. La musique apporte une émotion quasi magique à cette très belle séquence du film évoquant avec tendresse la réconciliation d’un père et d’une fille aux heures les plus sombres de leur existence. Le thème est ici repris avec moult délicatesse par une guitare sèche sur fond de cordes amples quasi romantiques : tout bonnement magnifique ! Ainsi donc, la musique de « Armageddon » doit beaucoup à son incroyable puissance thématique, des thèmes amples et mémorables qui apportent une émotion rare au film de Michael Bay. La musique possède en plus la particularité de contenir une grande variété d’émotions qui la rendent particulièrement riche et fournie. Ainsi, après des morceaux romantiques et intime particulièrement poignant comme le bouleversant « Long Distance Goodbye » ou le début du très épique « Launch », on pourra apprécier un bon mélange de rock et de country dans « Oil Rig », interprété principalement par la guitare basse, le banjo et l'harmonica, et qui représente dans le film l'équipe de mineurs d'Harry Stamper. Toujours dans la même veine, les mineurs de Stamper ont droit à leurs propres musiques avec « Armadillo » et « Finding Grace », pour la scène du début où Harry poursuit AJ (Ben Affleck) lorsqu’il découvre que ce dernier couche avec sa fille Grace (Liv Tyler). Ces morceaux aux sonorités rock américain/country apportent un contraste agréable avec les autres morceaux plus intenses et permettent de respirer entre deux gros déchaînements orchestraux épiques et démesurés. Ils permettent aussi de rappeler le talent de Trevor Rabin dans le domaine du hard rock et de la musique country à l’ancienne, Rabin ayant d’ailleurs été guitariste pendant un temps pour le groupe de rock « Yes ». « Short Straw » reprend quand à lui le thème d'action et celui de la terre, thème aux sonorités celtiques/irlandaises, souvent confié à un violon soliste ou à une flûte, à l’image du magnifique thème de Mason dans « The Rock ». A noter deux morceaux particulièrement mémorables et inoubliables dans la BO de « Armageddon » : « Launch » et « Long Distance Goodbye/Landing », deux morceaux particulièrement intenses et riches en émotion, incluant de magnifiques envolées thématiques du plus bel effet ! Avec « Launch », on débute sur le thème de la terre et celui de l'humanité, tous deux interprétés divinement par la flûte celtique et le violon soliste, apportant à la musique une certaine beauté très touchante. « Launch » accompagne l’excellente séquence du décollage des deux fusées qui ont été conçues pour emmener nos héros sur la météorite afin de leur permettre d’accomplir leur devoir. Le morceau enchaîne ensuite sur la dite séquence de décollage des fusées, reprenant avec héroïsme et grandeur le « Armageddon Theme » dans toute sa splendeur. A noter la façon dont le thème se structure ici en deux parties : une première avec des harmonies poignantes et dramatiques, et une autre (conclusive) avec des harmonies majeures plus solennelles et patriotiques, évoquant l’idée de l’espoir et de la survie du monde. On enchaîne ensuite avec une très belle reprise héroïque du thème de la terre, sous la forme d'une marche triomphante teintée d'espoir, de bravoure et de détermination, qui tire sa ici force de la guitare électrique de Trevor Rabin. Et dans un registre vaguement similaire, « Long Distance Goodbye/Landing » clôture l'album en beauté, offrant sur plus de 6 minutes un pur condensé d’émotions, incluant ainsi la très poignante scène des adieux de Harry à sa fille et la séquence du retour des héros sur terre - scène illustrée ici avec une reprise grandiose et émotionnellement puissante du thème de l'humanité et celui de la terre - sans oublier un retour très touchant du « Armageddon Theme » joué au violon soliste, plongeant le morceau dans une atmosphère de recueil et de solennité poignante. On appréciera ici les reprises du thème de l'humanité et du thème de la terre, dans lesquels les sonorités magnifiques de l'Irlande offrent un sentiment de nostalgie profonde indissociable du final de « Armageddon ». La reprise triomphante du « Armageddon Theme » comme on a pu l'entendre dans le morceau « Launch » illustre ici l’idée de la destruction de l’astéroïde, avec ses grandes envolées thématiques poignantes qui évoquent l’idée que l'amour et l’humanité sont plus forts que toutes les catastrophes réunies. A noter pour finir l’apparition d’un dernier thème majeur du score de « Armageddon », qui devait être initialement entendu au début de « Landing » (mais qui a été coupé sur le CD de façon d'ailleurs très maladroite à la limite de l'amateurisme !), puissant morceau pour la scène où Harry se sacrifie en voyant toute sa vie défiler devant ses yeux avant de mourir, le « thème de la vie » qui a été écrit par Harry Gregson-Williams. Ce magnifique thème aurait dû être plus présent sur l’album, mais les producteurs du CD en ont décidément autrement - on se souvient d’ailleurs que l’album du score de Trevor Rabin faillit bien ne jamais voir le jour ! Hélas, malgré toutes ses grandes qualités, le score de « Armageddon » se retrouve amputé d’une bonne partie de sa musique sur le CD. Toute la partie composée par Harry Gregson-Williams a ainsi été entièrement délaissée, alors que la seconde partie de la musique contenait quelques passages quasi anthologiques comme le très poignant morceau tragique et élégiaque pour le crash de la navette sur l’astéroïde (reprenant le « thème de la vie » dans une version bouleversante et incroyablement prenante !) ou l’introduction du film avec son motif sombre associé à la menace de la météorite, sans oublier d’une façon générale tous les gros morceaux d’action accompagnant des séquences-clé comme le désamorçage de la bombe, la pluie de météorites au début du film ou l’évacuation de la station MIR (dont un segment se retrouve en partie dans « Death of MIR »). Et comme si cela ne suffisait pas, Rabin et Gregson-Williams nous offrent au final un dernier thème tout bonnement savoureux, le thème héroïque de la NASA, qui revient plusieurs fois dans le score de Rabin avec des morceaux tels que le triomphant et pêchu « AJ’s Return » (aux envolées thématiques purement « anthemic » 100% Media-Ventures !), « Harry Arrives At NASA » ou bien encore « Back in Business ». Hélas, les passages héroïques/anthemic les plus impressionnants ont été là aussi écartés du CD, avec ces envolées triomphantes de toute beauté pour la séquence où l’équipage arrive dans le hangar de la NASA ou lorsque le scientifique russe sauve l’Armadillo sur l’astéroïde après un saut dans le vide particulièrement périlleux. A noter aussi une reprise « anthemic » très prenante et poignante du thème de la vie lors de la séquence du speech du Président des Etats-Unis et du départ de l’équipe d’Harry pour le voyage vers l’astéroïde, morceau lui aussi injustement absent du CD ! Pour finir, les deux compositeurs ont aussi inclus un motif de 4 notes proche du « Dies Irae » grégorien traditionnel pour toutes les scènes où l’on aperçoit l’astéroïde en train de se rapprocher dangereusement de la terre. « Armageddon » apparaît au final comme une partition absolument magnifique, une musique à la fois grandiose, triste, héroïque, sombre et puissante, portée par un souci quasi constant de l’émotion parfois extrême. Très diversifiée et aussi incroyablement prenante et riche en thèmes, la musique de « Armageddon » représentait en 1998 l’aboutissement du style Media-Ventures, car après les deux exploits de « The Rock » et celui de Trevor Rabin sur le film de Michael Bay, le style action de Media-Ventures sera très nettement en perte de vitesse à la fin des années 90 et au début des années 2000. Il faudra finalement attendre « Pirates of the Carribean 3 » de Hans Zimmer ou « Transformers » de Steve Jablonsky pour retrouver une émotion aussi épique et puissante dans une nouvelle partition d’action de chez M-V ! Comme toujours, les détracteurs du style Media-Ventures pourront reprocher le style souvent très facile et un peu simplet de la musique de Trevor Rabin et Harry Gregson-Williams, une musique synthético-orchestrale qui repose bien souvent sur des nappes de synthétiseurs, des lignes de basse faciles et des orchestrations monotones (souvent cordes, cuivres et percussions !), et pourtant, le résultat fonctionne parfaitement à l’écran et même au-delà ! La plus grande réussite de la musique de « Armageddon » est d’avoir su nous offrir une variété splendide d’émotions diverses avec une pléiade de thèmes tous plus mémorables les uns que les autres, un exploit qui fait de « Armageddon » un score d’action moderne absolument incontournable ! ---Quentin Billard |