1-Welcome to the Jungle 1.56
2-#3 Ashed 0.50
3-Who We Are 3.03
4-Water Vision 0.59
5-Getting To Know Sarah 3.28
6-Ok We'll Stay 3.05
7-Finding Henry 2.31
8-VI To the Rescue 3.42
9-IV and Sarah Escape 1.50
10-Pack Your Things 1.37
11-Mog Shop and Feed 1.00
12-Henry Dies 1.25
13-Hit Me With Your Lumen 2.49
14-Forest Fight 2.28
15-Going To A Party 1.29
16-Darkroom Lumenary 1.07
17-Rising From The Ashes 1.00
18-Warehouse Search 3.14
19-Commander Mog Explodes 2.30
20-Quaterback Intuition 1.07
21-We Know Where To Go 3.07

Musique  composée par:

Trevor Rabin

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 090 2

Produit par:
Trevor Rabin
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction DreamWorks Music:
Jennifer Hawks
Musique additionnelle:
Paul Linford
Monteurs musique:
Robb Boyd, Erich Stratmann
Préparation musique:
Booker White
Supervision musique:
Jennifer Hawks
Coordinateurs musique:
Tori Fillat, Christopher Hogenson

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 DreamWorks LLC. All rights reserved.

Note: ***
I AM NUMBER FOUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Rabin
Nouveau long-métrage de science-fiction signé D.J. Caruso, « I Am Number Four » (Numéro quatre) est adapté du roman éponyme de Jobie Hugues et James Frey, sorti en 2010. Le film est produit par Michael Bay et Steven Spielberg par le biais du studio DreamWorks, et met en scène neuf extra-terrestres à l’apparence humaine traqués sur terre par les Mogadoriens, leurs ennemis issus de leur planète d’origine, Lorien. Pour échapper à la menace de ces tueurs aliens, les neufs loriens se sont réfugiés sur la terre, où ils espéraient semer leurs poursuivants qui sont responsables de la destruction de leur planète d’origine. Chaque individu porte un numéro et est protégé par un gardien/guerrier qui va l’aider à développer ses super-pouvoirs à l’âge adulte. John Smith (Alex Pettyfer), le numéro 4, est protégé depuis longtemps par son gardien Henri (Timothy Olyphant), et s’est installé à Paradis dans l’Ohio, prenant l’identité d’un jeune lycéen. Mais pour échapper aux Mogadorians, il doit changer régulièrement d’identité et se fondre discrètement dans la masse sans jamais être remarqué. John développe alors ses pouvoirs extra-terrestres plus tôt que prévu, et possède une force et une agilité incroyable. Il possède aussi le pouvoir de générer de la lumière dans ses mains. Dès lors, difficile pour lui de rester discret et de ne pas se faire remarquer. John se lie alors d’amitié avec Sam (Callan McAuliffe), un mordu d’extra-terrestres, et tombe aussi amoureux de Sarah Hart (Dianna Agron), jeune lycéenne du Middle West passionnée de photographie. Las de fuir constamment ses ennemis, John décide un jour de rester dans cette ville et de combattre les Mogadoriens, qui ont réussis à le retrouver après avoir éliminé les numéros 1, 2 et 3. Il sera aidé dans sa quête par numéro 6 (Teresa Palmer), qui a réussi à le retrouver et combat à son tour les Mogadoriens et leur commandant (Kevin Durand). « I Am Number Four » est un divertissement ultra calibré et sans grande originalité, filmé de façon impersonnelle par un D.J. Caruso que l’on a connu bien plus inspiré – son passage aux blockbusters hollywoodiens depuis « Eagle Eye » n’a guère arrangé sa filmographie – Le film reste un teen movie basique et sans relief, qui vaut surtout pour ses effets spéciaux et ses quelques scènes de combat futuristes. Pour le reste, le casting plutôt terne et la mise en scène un brin superficielle achèvent de rendre l’ensemble plutôt ennuyeux et tout à fait dispensable, d’autant que « I Am Number Four » semble un peu trop vouloir surfer sur la vague des adaptations de saga littéraire pour ados tendance « Twilight » (sauf qu’ici les vampires sympathiques sont remplacés par de gentils extra-terrestres à l’apparence humaine !), à tel point qu’il en devient carrément peu crédible au final. Reste quelques scènes d’action finales plutôt réussies, qui permettront aux spectateurs de se réveiller un peu et d’oublier l’extrême fadeur et la monotonie de la première partie du film.

Trevor Rabin compose à nouveau la musique d’une production Disney avec « I Am Number Four », le musicien étant devenu en quelques années un spécialiste des musiques pour divertissement ado comme le rappellent ses contributions à « Race to Witch Mountain » ou « The Sorcerer’s Apprentice », des partitions bien souvent assez ternes et fort décevantes. Le score de « I Am Number Four » reste typique du style actuel de Trevor Rabin, un style qui a beaucoup changé ces dernières années, le musicien ayant témoigné à plus d’une reprise son envie de progresser et de maîtriser davantage son écriture orchestrale (il reste l’un des compositeurs dont on se moque le plus dans le milieu des béophiles). Rabin utilise le Hollywood Studio Symphony agrémenté de quelques sonorités rock pour l’aspect « teen movie » du film, sans oublier une pléiade de sonorités électroniques modernes indissociables du style Rabin. Dès les premiers instants du film, « Welcome to the Jungle » nous plonge dans une atmosphère sombre évoquant la traque des Loriens à grand renfort de synthétiseurs et de cordes staccatos survoltés. « #3 Ashed » impose une série de sonorités synthétiques et percussives menaçantes avec un choeur synthétique évoquant la menace des Mogadoriens, sonorités que l’on retrouvera tout au long du film pour illustrer les ennemis jurés des jeunes extra-terrestres. « Who We Are » dévoile le thème principal associé à Numéro 4, thème intime et un brin mélancolique confié à un piano sur fond de guitare acoustique, de bois et de cordes. Le thème, plutôt simple et touchant, évoque l’espoir incarné par Numéro 4, dont les pouvoirs vont l’aider à combattre les Mogadoriens et à sauver la terre d’une menace imminente. Le score de « I Am Number Four » oscille ainsi tout au long du film entre action et émotion avec une intensité constante, bien que l’on regrettera parfois le côté un peu bâclé des morceaux d’action, comme le rappelle « Water Vision » et son utilisation trop souvent systématique des cordes staccatos typiques des productions Remote Control de chez Hans Zimmer. La partie plus intime et émotionnelle est illustrée avec le joli « Getting To Know Sarah », évoquant la romance entre John et Sarah dans le film, à grand renfort de piano, cordes, bois et choeurs synthétiques aux consonances quasi magiques. Rabin, peu à l’aise dans le passé avec les bois, n’hésite pas à faire appel ici au hautbois ou à la clarinette dans ses orchestrations, qu’il assure d’ailleurs régulièrement lui-même avec ses complices habituels (incluant Gordon Goodwin). L’espoir et la chaleur qui se dégage de « Getting To Know Sarah » reste agréable dans le film comme sur l’album, que ce soit dans la partie orchestrale, le piano ou les guitares électriques sur la fin du morceau, sans oublier un sympathique rappel au thème principal du numéro 4.

Les sonorités menaçantes des Mogadoriens reviennent dans « Ok We’ll Stay », à grand renfort de cordes staccatos, de synthétiseurs et de percussions électroniques ‘action’ façon « Race to Witch Mountain ». Le thème principal, à nouveau suggéré par le piano, rappelle la destinée de John et son combat pour sauver les siens. L’action reste donc très présente, cohabitant avec l’émotion sans grande surprise. « VI to the Rescue » confirme d’ailleurs l’orientation action assez musclée de la partition de « I Am Number Four », avec ce style synthético-orchestral si cher à Trevor Rabin et aux productions Remote Control actuelles. On regrettera le côté souvent quelconque et pâteux des orchestrations dans ces passages, pas toujours très convaincants (on a connu Rabin plus inspiré dans le genre de la musique d’action !), même si des efforts ont été faits dans la façon d’écrire pour les instruments. « Henry Dies » distille quand à lui un doux parfum de mélancolie et d’espoir, car après la mort de son fidèle gardien Henri, numéro 4 comprend qu’il va devoir continuer à mener le combat seul, privé de l’aide de son mentor de toujours. De l’action, Trevor Rabin nous en offrira dans « Forest Fight » et « Hit Me With Your Lumen », morceau parsemé de quelques envolées héroïques typiques du compositeur – sans oublier des sonorités synthétiques/percussives qui rappellent clairement ses partitions action des années 90 (« Enemy of the State », « Deep Blue Sea », etc.). L’action culmine dans « Commander Mog Explodes » accompagnant avec férocité l’affrontement final dans le stade. La conclusion est dévoilée dans « We Know Where To Go », qui apporte un vrai sentiment d’espoir, alors que numéro 4 et numéro 6 sont en route à la recherche de leurs semblables. C’est l’occasion pour reprendre une dernière fois son thème principal au piano, aux cordes et aux vents. « I Am Number Four » est un score d’action somme toute relativement fonctionnel, qui apporte suffisamment d’énergie et d’émotion au film de D.J. Caruso sans laisser pour autant un souvenir impérissable. On a connu un Trevor Rabin bien plus inspiré, et surtout bien plus prenant dans l’écriture de ses thèmes et ses passages d’émotion. On est décidément bien loin ici de la grandeur épique de « Armageddon », « I Am Number Four » restant un Rabin mineur et pas original pour un sou, plus intéressant et maîtrisé que le kitsch « Race to Witch Mountain » mais assez terne et plat, à l’image du film lui-même. L’écoute reste néanmoins agréable et le score s’appréciera autant pour son mélange d’action/émotion que pour son sympathique thème principal. A recommander surtout aux inconditionnels de Trevor Rabin !



---Quentin Billard