1-St. Andrews 7.16
2-Baby Strokes 4.05
3-The First Lesson 4.39
4-Not Just A Game Anymore 3.05
5-Destined For Greatness 6.52
6-The Painful Secret 3.42
7-"A Win, Finally!" 3.36
8-Playing The Odds 6.07
9-"He's On A Roll Now" 2.03
10-The Shot Of A Lifetime 4.47
11-Living The Dream 10.26
12-End Credits 6.42

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 577 2

Album produit par:
Simon Rhodes, James Horner
Supervision montage musique:
Jim Henrikson
Montage musique:
Ramiro Belgardt
Supervision scoring musique:
Sylvia Wells
Programmation synthétiseur:
Ian Underwood
Préparation musique:
Bob Bornstein
Album séquencé et masterisé par:
Simon Rhodes
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande Records:
Robert Townson
Direction de la musique pour
Film Foundry Releasing:
Rick Eldridge

American Federation of Musicians.

(c) 2004 BobbyJonesFilm, LLC. All rights reserved.

Note: ***
BOBBY JONES :
STROKE OF GENIUS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
« Bobby Jones : Stroke of Genius » est un film biographique retraçant l’histoire vraie de Robert Tyre Jones Jr. (Jim Caviezel) alias Bobby Jones, célèbre golfeur qui fut le tout premier à remporter en 1930 quatre tournois majeurs aux USA, l’US Open, le British Open, l’US Amateur et le British Amateur, le tout à seulement 28 ans, un exploit resté inégalé à ce jour dans ce sport. Le film débute lors de la jeunesse du petit Bobby, dans les années 1910. Passionné très tôt par le golf, Bobby manifeste un don véritable pour ce sport, faisant la fierté de ses parents. Mais Bobby est un enfant à la santé fragile, l’obligeant ainsi à limiter ses efforts. Devenu adolescent, le jeune Bobby commence à participer à des matchs et étonne par son swing incroyable et sa technique épatante pour son jeune âge. Mais Bobby est doté d’un tempérament colérique excessif qui lui pose bien des soucis sur les greens. De plus, sa célébrité grandissante le ronge de plus en plus, et son corps a de plus en plus de mal à supporter toute cette pression qui l’entoure. C’est alors qu’il croise la route du célèbre Harry Vardon (Aidan Quinn), qui lui conseille de ne jamais abandonner, même lorsque tout semble perdu. Et de fil en aiguille, Bobby Jones apprendra à maîtriser ses émotions lors des matchs et à devenir celui qui reste encore aujourd’hui considéré comme une véritable légende du golf, animé par un sens des valeurs exemplaire et par une fougue incroyable. Réalisé par Rowdy Herrington (« Road House »), « Bobby Jones : Stroke of Genius » est un excellent drame biographique sur l’ascension incroyable de cette super star du golf dans les années 30, qui devra jongler entre les nombreux tournois et sa vie de famille avec sa femme Mary (Claire Forlani), tout en souffrant régulièrement de nombreux troubles physiques/psychiques liés à son état de santé fragile. A noter que c’est la seconde fois que le personnage de Bobby Jones apparaît dans un film après « The Legend of Bagger Vance » de Robert Redford en 2000. Les films sur le golf sont moins répandus à Hollywood, néanmoins, parmi les plus connus, on pourra aussi citer « Tin Cup », « Caddyshack » ou bien encore « The Greatest Game Ever Played ». « Bobby Jones : Stroke of Genius » est aussi connu pour avoir été le premier film pour lequel le Royal and Ancient Golf Club de St. Andrews en Ecosse a donné une autorisation de tournage, afin d’accentuer le réalisme des scènes de golf. Le film vaut donc autant pour la qualité et l’intensité de ses scènes de golf que pour le jeu remarquable de Jim Caviezel et le reste du casting, réunissant quelques grands noms tels que Claire Forlani, Aidan Quinn, Jeremy Northam, Malcolm McDowell ou bien encore Paul Freeman. Malheureusement, le film de Rowdy Herrington n’a guère convaincu le public, et « Bobby Jones » fut un échec total au box-office de 2004 (le film remporta à peine 2,7 millions de dollars alors qu’il en coûta 17 millions), à tel point que le réalisateur n’a plus rien fait depuis. Dommage, car le film reste sympathique et se laisse regarder malgré sa longueur (2h00 environ), un très joli film dans la lignée de « The Greatest Game Ever Played » et « The Legend of Bagger Vance » !

La partition symphonique de James Horner occupe une place privilégiée tout au long du film de Rowdy Herrington. La musique est certes non seulement très présente à l’écran mais aussi bien mise en valeur (parfois même un peu trop) et accompagne les différents aspects du film en multipliant les thèmes et les ambiances avec le style musical habituel d’Horner, reconnaissable entre mille. Encore une fois, on retrouve ici les qualités mais aussi les défauts habituels du compositeur, qui ne prend aucun risque particulier sur « Bobby Jones », et renoue avec ses bonnes vieilles méthodes : faire du neuf en recyclant des anciennes mélodies – ici, un thème est repris intégralement de « Braveheart ». Niveau interprétation, la musique de « Bobby Jones : Stroke of Genius » est confiée au Hollywood Studio Symphony ainsi qu’aux musiciens solistes habituels du compositeur, accentuant ici les sonorités écossaises/celtiques liées au film (Bobby Jones est d’origine écossaise) : on retrouve ainsi Ian Underwood aux synthétiseurs, Tony Hinnigan aux flûtes ethniques, Eric Rigler aux cornemuses, George Doering à la guitare, etc. Dès les premières secondes du score dans l’ouverture (« St. Andrews »), l’influence du score de « Braveheart » paraît plus qu’évidente : des cordes mystérieuses sur fond de nappe synthétique discrète reprises de l’introduction du film de Mel Gibson sont entendues alors que l’on aperçoit les premières images d’un terrain de golf. La cornemuse fait ensuite son apparition avec la flûte celtique pour camper le décor écossais du film. Le premier thème est entendu vers la fin du morceau, thème associé à la fougue de Bobby Jones, et qui accompagnera son parcours initiatique tout au long du film. La première apparition du thème de Bobby Jones est faite à la flûte celtique sur fond de percussions et de rythmes celtiques évoquant par moment les jig irlandaises traditionnelles, sans oublier l’utilisation des cordes, des cors et des bois. Rien de bien neuf donc, les fans d’Horner retrouvant encore une fois les tics d’écriture habituels du compositeur (et sa manie agaçante de repiquer ses anciens motifs/thèmes). Dans « Baby Strokes », c’est le début du succès pour le jeune Bobby : le thème est repris à la penny whistle avec la cornemuse et le cor sur fond de percussions écossaises, de nappe synthétique et de cithare. A 0 :51, Horner nous fait entendre le deuxième thème de la partition, motif solennel et majestueux constitué d’une succession de notes ascendantes évoquant les valeurs d’honneur défendues par Bobby Jones. Le troisième thème du score d’Horner est entendu ensuite à partir de 2:45, et nous vient en droite ligne du score de « Braveheart », thème qu’Horner reprend intégralement sans changer la moindre note (quelle originalité !) : une clarinette introduit ce thème d’espoir qui accompagnera Bobby lors de certaines scènes de tournoi du film, évoquant non seulement son courage, son honneur mais aussi l’espoir de victoires à venir. Enfin, le quatrième thème est entendu dans « Not Just A Game Anymore » : il s’agit d’un thème mélancolique et touchant associé aux doutes et aux tourments de Bobby dans le film, thème lent et mélancolique confié à la flûte ethnique de Tony Hinnigan sur fond de harpe, cordes et bois, sans aucun doute le plus beau thème du score de « Bobby Jones : Stroke of Genius », mais là aussi, pas original pour un sou de la part du compositeur.

Avec une thématique plutôt forte et variée, Horner développe sa partition avec son goût habituel pour un lyrisme personnel et mature, sans fioriture, mais très présent tout au long du film (peut être même trop ?). Dans « Destined For Greatness », la musique évoque non seulement l’ascension et le succès grandissant de Bobby mais aussi son génie incroyable et intuitif pour le golf, sport qu’il élèvera au rang d’art grâce à ses valeurs et sa technique impressionnante. Le thème principal est repris ici sur fond de rythmes celtiques, flûte et cornemuse avec un enthousiasme triomphant et déterminé. Puis, très vite, la musique devient plus nuancée et tempérée en renouant avec un style plus intime et émotionnel, privilégiant les cordes et les vents. Les notes deviennent même plus sombres et torturées dans « The Painful Secret », évoquant les souffrances physiques et mentales qu’endure Bobby durant les tournois. « A Win, Finally ! » développe les rythmes celtiques/écossais, tandis que « Playing the Odds » développe la partie plus émotionnelle et humaine de la musique avec une reprise ample et grandiose du thème du succès (emprunté à « Braveheart »), tandis que le film atteint son climax lors des 10 minutes intenses et dramatiques de « Living The Dream », Bobby Jones accomplissant enfin son rêve de victoire : on appréciera la très belle reprise lyrique du thème dramatique poignant aux cordes au début du morceau, « Living The Dream » évoquant l’accomplissement personnel du golfeur, ayant atteint l’objectif de sa vie, et pouvant enfin se retirer du golf pour se consacrer entièrement à sa famille. « End Credits » résume quand à lui l’essentiel de la partition avec une très belle reprise du thème dramatique interprété avec délicatesse par la guitare de George Doering, suivi du thème solennel. James Horner signe donc une partition lyrique belle et prenante pour « Bobby Jones : Stroke of Genius », mais sans aucune prise de risque particulière, sans aucune originalité ni idée neuve. Horner recycle ses idées encore une fois, qu’il s’agisse des sonorités celtiques empruntées à « Braveheart », « The Devil’s Own » ou « Titanic », sans oublier des idées mélodiques là aussi reprises de « Braveheart » ou des enchaînements harmoniques empruntés à divers scores (« To Gillian for her 37th Birthday », « Bicentennial Man », « Deep Impact », etc.). Malgré tous ces défauts, la partition de « Bobby Jones » recèle une vraie poésie et un lyrisme propre à James Horner, une partition riche en thème et en émotion, illustrant le parcours personnel de cette super star du golf américain. Le score de « Bobby Jones » aurait certainement gagné en intérêt si le compositeur n’était pas encore une fois retombé dans ses travers habituels et sa manie agaçante de reprendre ses anciennes idées en bloc, manie justifiée par le prétexte fallacieux de former un véritable cycle dans ses musiques de film. Horner se montre ici assez paresseux et peine à se renouveler, et l’impression d’entendre le compositeur tourner en rond et n’avoir plus grand chose à dire pointe rapidement le bout de son nez ! Mais ne soyons pas trop sévère, car la partition de « Bobby Jones : Stroke of Genius » reste néanmoins très agréable dans le film et aussi très réussie dans le genre dramatique/lyrique. En tout cas, les fans de James Horner seront certainement comblés. Pour les autres, c’est une toute autre histoire.



---Quentin Billard