1-Main Titles 2.34
2-Turtle Bay Surfing 2.12
3-Fireworks 0.35
4-Shark Attack 6.22
5-Alana Visits Bethany 1.18
6-Homecoming 1.59
7-Dark Day 3.38
8-Back in the Water 2.38
9-Trying To Get Out 2.03
10-Bethany and Dad 2.20
11-Phuket 1.20
12-Half Pint Boards 2.53
13-Hymn for Bethany 2.24
14-Welcome to the Nationals 1.28
15-Big Drum Competition 3.09
16-Paddle Battle 1.51
17-Bethany's Wave 3.26
18-Awards 1.59
19-Bethany Gives Thanks 1.25

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

Rhino 527759

Score co-produit par:
Buck Sanders
Direction de la musique pour
Sony Pictures Entertainment:
Lia Vollack
Direction de la musique:
Spring Aspers
Musique additionnelle de:
Marcus Trumpp
Montage musique:
Jim Schultz
Coordinateur album:
Tim Ahlering

Artwork (c) 2011 TriStar Pictures, Inc. and FilmDistrict Distribution, LLC and Photography (c) 2010 Enticing Entertainment LLC. All rights reserved.

Note: ****
SOUL SURFER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
« Soul Surfer » raconte l’histoire vraie de Bethany Hamilton (AnnaSophia Robb), jeune adolescente de 13 ans qui vit à Kauai à Hawaï avec ses parents, Tom (Dennis Quaid) et Cheri (Helen Hunt), et ses deux frères Noah (Ross Thomas) et Timmy (Chris Brochu). Le principal hobby de la famille, c’est le surf, une passion que la famille Hamilton partage ensemble depuis des années. Bethany a grandi avec le surf aux côtés de sa meilleure amie Alana Blanchard (Lorraine Nicholson), avec laquelle elle participe régulièrement à des concours. Tout allait pour le mieux jusqu’au jour où Bethany se fit brusquement arracher le bras gauche par un requin. La jeune fille va survivre à ce tragique accident, remettant en cause sa conception de la vie et ses motivations. Elle pense qu’elle ne pourra plus jamais faire de surf comme avant. Mais c’est grâce à son courage, sa détermination et l’amour de sa famille que Bethany réussira à franchir toutes ces épreuves et deviendra une véritable championne du NSSA (National Scholastic Surfing Association) malgré son handicap. « Soul Surfer » s’inspire du livre autobiographique de Bethany Hamilton et nous offre une magnifique leçon de vie malgré un scénario un peu convenu et très prévisible. Le biopic de Sean McNamara a d’ailleurs suscité quelques polémiques à sa sortie en salles, en particulier à cause du message religieux du film évoquant l’importance de la famille et de l’entraide aux plus démunis – une partie du film se déroule durant le tsunami en Thaïlande en 2004 – « Soul Surfer » a d’ailleurs été accusé de faire du prosélytisme et de véhiculer un message chrétien qui, de toute évidence, n’a pas convaincu une partie des spectateurs athées. Pourtant, il serait ridicule de s’arrêter au contenu religieux, tant le film s’avère être honnête et émouvant dans sa description de l’histoire et des personnages. Difficile de ne pas se laisser attendrir par cette histoire poignante sur le courage, la foi et l’irrésistible envie de vivre et de concrétiser ses rêves malgré les épreuves de la vie (surtout qu’il s’agit d’une histoire vraie). Le film vaut autant par la qualité de son casting (AnnaSophia Robb, impeccable, entourée de l’excellent Dennis Quaid et de la trop rare Helen Hunt) que par ses magnifiques scènes de surf filmées avec brio et qui rythment l’ensemble du film, traversé de magnifiques paysages de bord de plage hawaïenne, rafraîchissants et totalement dépaysants. « Soul Surfer » reste donc une jolie réussite, sans être pour autant un film exceptionnel, une histoire touchante qui ne laissera personne indifférent.

Pour Marco Beltrami, un projet comme « Soul Surfer » est aussi inattendu que salvateur, car cela fait un moment que le compositeur est englué dans les musiques d’épouvante et de thrillers, un genre dans lequel il semblait tourner en rond depuis quelques années et qui ne l’inspirait plus vraiment. Avec « Soul Surfer », le compositeur d’origine italienne se voit enfin offrir l’occasion rêvée d’écrire une partition aérienne, intime, majestueuse et poignante, parsemée de guitares et chants hawaïens traditionnels et d’orchestrations plus légères et lumineuses. L’émotion est au rendez-vous avec la partition de « Soul Surfer », et pour Marco Beltrami, c’est l’occasion de rappeler à tous qu’il n’est pas qu’un maître du frisson mais qu’il sait aussi nous émouvoir à travers un lyrisme poétique et rafraîchissant. Première idée majeure ici : l’incorporation dans la partition du compositeurs de chants traditionnels hawaïens évoquant les décors exotiques du film et une instrumentation à base de solistes (guitare ‘slack key’, ukulélé, sifflet à nez – instrument originaire de l’Amazonie et très présent dans les musiques polynésiennes) en plus d’une chorale hawaïenne et de l’orchestre symphonique habituel. Le thème principal de « Soul Surfer » est dévoilé vers la fin de « Main Titles », un très beau thème touchant et intime évoquant le parcours initiatique de la jeune Bethany Hamilton tout au long du film, confié aux cordes et entendu à partir de 1:45 dans « Main Titles » sur fond de chorale hawaïenne. A noter qu’un chanteur soliste introduit d’ailleurs un premier chant hawaïen traditionnel en ouverture du film, pour poser les bases de la partition et suggérer le cadre dans lequel se déroule l’histoire. La musique évoque alors les premières scènes de surf avec une énergie et un tonus remarquable dans « Turtle Bay Surfing », avec ses cordes staccatos agitées, ses ponctuations percussives sur fond de loop synthétique discret et de guitares diverses. On ressent ici un sentiment d’exaltation et d’épanouissement à la fois exubérant et grisant, un sentiment typique des sports parfois extrêmes comme le surf. Pourtant, tout n’est pas rose comme le rappelle le sombre « Shark Attack », pour la scène où Bethany est attaquée subitement par un requin. On retrouve dans « Shark Attack » le style horrifique habituel de Marco Beltrami, à base de percussions électroniques et d’une utilisation plus avant-gardiste et atonale des cordes (clusters stridents, glissandi aléatoires, gargouillis de pizzicati), un morceau à la fois sinistre et violent assez impressionnant, ponctué de manière tribale par les vocalises d’un chanteur hawaïen, dont les sonorités graves et quasi gutturales évoquent une sorte de chant tribal et primitif assez impressionnant. C’est d’ailleurs dans ce mélange des instruments et des chants que la partition de « Soul Surfer » gagne en intérêt et en qualité, un intérêt qui va crescendo au fil de l’écoute dans le film. Le compositeur se montre même très inventif dans le maniement de ses différentes sonorités instrumentales dans « Shark Attack », lorsqu’il évoque un climat d’urgence et de danger à l’aide de percussions exotiques/ethniques diverses sur fond de dissonances de l’orchestre et de chants traditionnels scandés de manière quasi hypnotique. Beltrami signe en tout cas l’un des morceaux les plus spectaculaires de la partition de « Soul Surfer » avec « Shark Attack », 6 minutes extrêmement riches, brutales, intenses et très inspirées !

Dans « Alana Visits Bethany », la musique devient alors plus intime, retenue et chaleureuse, mettant en avant des cordes amères et dramatiques associées à la condition de Bethany après son accident. Même chose pour « Homecoming », où le thème principal de Bethany revient au piano sur fond de cordes touchantes évoquant son retour parmi les siens. Le morceau se conclut d’ailleurs sur un nouveau passage un brin dissonant mélangeant percussions exotiques, chants hawaïens et instrumentation hétéroclite et inventive. Les guitares dominent dans « Dark Day » où ce sentiment de résignation et d’amertume domine, tandis que l’espoir revient enfin dans l’enjoué et rythmé « Back in the Water ». L’action prend le dessus dans « Trying to Get Out » avec son utilisation plus prononcée des percussions acoustiques/électroniques et de l’orchestre. On appréciera aussi la reprise du thème principal au piano solo dans le très beau « Bethany and Dad », pur moment de poésie dans la partition de « Soul Surfer » et aussi un beau moment d’émotion, tout en finesse et en délicatesse. L’espoir est à l’ordre du jour dans « Hymn for Bethany » avec son hymne solennel pour guitare, orchestre et choeur grandiose, une musique vibrante et intense qui prend ici une dimension quasi religieuse avec l’utilisation de la chorale (la foi étant un des thèmes du film). L’engouement suscité par « Welcome to Nationals » annonce l’arrivée de Bethany dans les compétitions nationales finales, compétition qui débute au son des percussions tribales/ethniques de « Big Drum Competition » sur fond d’orchestrations intenses et agités, partagés entre cordes, cuivres et percussions. L’action, jusqu’ici assez présente, culmine dans « Paddle Battle » pour la compétition finale débouchant sur le grandiose et triomphant « Bethany’s Wave », évoquant l’accomplissement de la jeune fille en reprenant au passage le chant traditionnel du « Main Titles », avec le thème principal et l’hymne de Bethany dans une très belle variante orchestrale/chorale. Marco Beltrami signe donc une très belle partition riche et inspirée pour « Soul Surfer », un score un peu particulier dans la filmographie du compositeur, puisque c’est la première fois que le musicien mélange des chants ethniques hawaïens au sein d’une partition orchestrale. La musique évoque à la fois l’émotion du film mais aussi cette histoire de courage, de foi, de détermination et d’accomplissement personnel, une partition poignante, grandiose et prenante, traversée de moments d’une beauté rare chez le compositeur, rappelant la sensibilité d’un compositeur qui semble avoir été particulièrement inspiré par son sujet, preuve que Marco Beltrami a plus que jamais besoin de projets qui l’inspirent réellement pour l’inciter à se dépasser lui-même et à rompre la monotonie hollywoodienne habituelle. « Soul Surfer » est non seulement l’un des meilleurs travaux composés par Beltrami en 2011 mais aussi un score en passe de devenir une référence dans la filmographie du musicien !




---Quentin Billard