1-The Burning of Achindoun 2.11
2-To The Cliff 1.54
3-A Lonely Place to Die 1.43
4-Hunter's Scherzo 1.12
5-Anna 1.10
6-Dream in a Box 2.12
7-Lonely Study 1.49
8-The Power of One 1.35
9-Hide and Seek 1.51
10-Lament 1.41
11-Boar and the Bullet 2.12
12-Alone 0.46
13-Highlands 1.03
14-The Mountain 2.36
15-Hunt the Hunters 1.07
16-The Eiger 1.57
17-River Chase Part 1 2.09
18-River Chase Part 2 1.08
19-River Chase Part 3 4.55
20-Hope 1.12
21-Little Sadie 2.47

Musique  composée par:

Michael Richard Plowman

Editeur:

Movie Score Media MMS-11015

Producteur exécutif de l'album:
Mikael Carlsson
Musique produite par:
Michael Richard Plowman
Programmation musique:
Michael Richard Plowman
Album produit par:
Mikael Carlsson
Supervision musique:
Alison Wright
Préparation musique:
Christopher Nickel
Assistant technique:
Samuel Karl Bohn

Artwork and pictures (c) 2011 Carnaby International. All rights reserved.

Note: ***
A LONELY PLACE TO DIE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Richard Plowman
« A Lonely Place To Die » (rebaptisé simplement « Poursuite mortelle » en V.F.) est le quatrième long-métrage de Julian Gilbey, jeune réalisateur britannique qui débuta en 2002 avec le film d’épouvante à petit budget « Reckoning Day » et continua sur sa lancée avec « Rollin’ With the Nines » (2005) et « Rise of the Footsoldier » (2007), des thrillers modestes qui n’ont pas vraiment laissé un grand souvenir auprès du public. « A Lonely Place To Die » permet au jeune Julian Gilbey de se replonger encore une fois dans le genre du film à suspense en abordant cette fois-ci le registre très prisé du survival. L’histoire débute dans les montagnes écossaises, alors qu’un groupe de cinq alpinistes découvrent par hasard une jeune fille serbe nommée Anna, enterrée en pleine forêt. Alors qu’ils tentent de sortir la jeune fille et de l’emmener avec eux, le groupe est soudainement attaqué par les deux sinistres ravisseurs, qui sont prêts à tout pour retrouver la fille. Si le script n’a rien de follement original en soi, la construction du film est elle-même plus étonnante : en effet, « A Lonely Place To Die » se divise en deux parties bien distinctes : la première suit la traque des alpinistes en pleine montagne, dans un style qui rappelle autant « Cliffhanger » de Renny Harlin que le « Vertiges » du français Abel Ferry, duquel le film de Julian Gilbey semble avoir emprunté pas mal d’éléments (l’histoire est relativement similaire). Si cette première partie de traque en montagne est somme toute particulièrement efficace et prenante, voire très oppressante et bien filmée, la seconde partie, plus terne et décevante, se déroule dans un petit village en plein Beltane Fire Festival et fait totalement retomber la tension, en accumulant les clichés et les banalités. Le résultat final est totalement bancal et inégal, avec une première partie réussie, et une autre complètement ratée et pas très bien filmée, surtout lorsque le réalisateur tente d’imiter maladroitement le style « Jason Bourne » caméra à l’épaule et montage serré. Dommage, car la traque en montagne durant les 50 premières minutes étaient fort prometteuses, et annonçaient un thriller en montagne assez immersif et passionnant. Ce sont d’ailleurs les quelques scènes d’escalade et de poursuites en montagne qui font monter la tension durant cette première partie, filmées avec un réalisme incroyable – y compris lors des chutes – Julian Gilbey maîtrise son sujet et cela se voit, sauf que le scénario veut essayer de caler trop de choses, trop d’éléments et de références, et finit par se casser la figure lors des 30 dernières minutes. Au final, « A Lonely Place To Die » reste une série-B à suspense pleine de promesses, mais qui n’aboutit jamais au résultat escompté, à force de vouloir mélanger trop d’éléments différents – la traque en montagne, les preneurs d’otage, les individus envoyés par le père de la fille pour négocier avec les ravisseurs, la poursuite dans le village – Restent quelques beaux paysages écossais et des personnages plutôt bien développés et assez nuancés, chacun possédant sa propre part d’ombre, sans jamais tomber dans le manichéisme typiquement hollywoodien. Niveau casting, hormis la jolie Melissa George qui reste l’actrice la plus connue du film, le reste est composé de seconds rôles tels que Ed Speleers (révélé en 2006 avec « Eragon »), Sean Harris, Karel Roden ou bien encore Alec Newman.

La partition du compositeur anglais Michael Richard Plowman (« Age of Heroes ») est l’un des atouts du film de Julian Gilbey. Très présente et bien mise en valeur, la musique de « A Lonely Place To Die » met en avant un style symphonique mélangeant – budget modeste oblige – samples orchestraux, percussions et instruments live pour les besoins du film, le tout agrémenté de quelques touches celtiques plus discrètes évoquant les décors écossais du film. Le score est avant tout dominé par un très beau thème principal, mélancolique et dramatique, évoquant l’idée du sauvetage de la jeune Anna et de sa relation avec Alison (Melissa George) qui tente de la protéger par tous les moyens tout au long du film. Le film s’ouvre au son d’un air écossais traditionnel médiéval, « The Burning of Auchindoun », brillamment interprété par la soliste Sophie Ramsay sur fond de guitare et de synthétiseurs. Cet air écossais ancien rappelle les décors du film et apporte une première touche celtique appréciable au score, bien que cet aspect restera assez restreint et minime tout au long de la partition. « To the Cliff » dévoile le thème principal avec ses cordes staccatos agitées développant le motif secondaire du score, motif de poursuite évoquant aussi bien le danger des montagnes que la traque avec les kidnappeurs. Les cordes staccatos (mélangeant live et samples) contribuent ici à créer un sentiment d’urgence et de fuite tandis que la mélodie principale est développée aux violons en notes longues. Dommage que le mélange instruments live/samples soit parfois un brin cheap et trahit bien souvent le manque de moyens alloués à la musique du film. Néanmoins, Michael Richard Plowman se rattrape en compensant le manque de moyens par une écriture assez soutenue et soignée. Les rythmes synthétiques de « A Lonely Place To Die » accompagnent le très beau thème principal, mélancolique et dramatique, ponctué ici aussi de quelques cordes staccatos qui suggèrent ici aussi l’idée de la traque. Mais c’est « Hunter’s Scherzo » qui attire ici particulièrement notre attention : Plowman évoque la traque avec les kidnappeurs/chasseurs en renforçant l’utilisation des percussions, des synthétiseurs et des cordes staccatos. Dans le livret de l’album, le compositeur explique d’ailleurs avoir eu comme principale référence sur le score Vangelis, essayant ainsi de reproduire des sons de synthétiseur analogue proche de ceux employés par le compositeur de « Blade Runner » dans les années 80, afin d’apporter une sonorité assez particulière et plus personnelle à la musique du film de Julian Gilbey. « Hunter’s Scherzo » est aussi intéressant dans la façon dont le compositeur a écrit ici pour les cordes, dans un style contrapuntique qui rappelle beaucoup les fugues baroques/classiques, tout en accentuant encore une fois la sensation d’urgence et de danger.

La tension devient plus présente dans « Dream In A Box » avec ses ponctuations agressives des percussions et ses cordes sombres, dramatiques et tourmentées. La poursuite s’intensifie dans « The Power of One », évoquant la détermination d’Alison et ses compagnons à sauver et protéger la petite Anna. Le morceau marque le retour du motif du danger, tandis que le sinistre « Hide and Seek » évoque le jeu du chat et de la souris entre chasseurs et proies, sur fond de percussions massives aux consonances tribales, de samples synthétiques (ici, un choeur samplé) et de ponctuations orchestrales agressives. L’émotion n’est pas en reste, un aspect que Michael Richard Plowman développe avec une sensibilité évidente tout au long de sa partition comme le rappelle l’intime et poignant « Lament », et sa reprise mélancolique et douce du thème principal sur fond de piano et de vocalises féminines. Evidemment, c’est le suspense et la tension qui reprennent rapidement le dessus avec l’agité et intense « Boar and the Bullet », ponctué de percussions tribales meurtrières, de glissandi stridents de cors, de cuivres agressifs et de nappes synthétiques menaçantes pour la poursuite dans les rues du village. Les sonorités celtiques reviennent en arrière-fond de « Highlands », tandis que « Hunt the Hunters » et « The Eiger » mélangent accalmies mélancoliques et montées brusques de tension d’une manière tout à fait remarquable, débouchant sur la longue poursuite près de la rivière (« River Chase ») divisée sur l’album en 3 parties. Ici aussi, priorité aux percussions diverses et aux orchestrations sombres et agressives (notamment dans le jeu des cordes et des cuivres) sur fond de synthétiseurs. Michael Richard Plowman nous livre donc une assez bonne partition à suspense pour « A Lonely Place to Die », un score empreint de tension et de mélancolie, qui pêche malheureusement par un manque de moyens parfois évident et par une absence totale d’originalité ou d’idées neuves. Le score reste malgré tout très soigné et mélange agréablement tension, action et émotion dans le film, tout en restant assez présent et très bien mis en valeur sur les images. Espérons que Michael Richard Plowman – dont on devine aisément le talent – saura mûrir son talent sur des projets plus personnels et ambitieux, qui lui permettront de s’exprimer plus librement, avec plus de moyens.



---Quentin Billard