1-Paladin's Theme
(Search for the Dragon) 3.00
2-You're Doing It All Wrong 1.44
3-A Paladin's Journey 2.16
4-The Dragon Kills 1.34
5-In Training 2.23
6-Will and Kate 2.41
7-Dragon at the Castle 2.51
8-The Search for Kate 2.00
9-The Dragon Lurking 1.59
10-Forbidden Love 3.30
11-The Battle 2.48
12-Alone in the Cold 2.23
13-Rise of a Paladin 3.51
14-The Duel and the Dragon 4.37
15-A Triumphant Return (Suite from
Dawn of the Dragonslayer) 5.39

Musique  composée par:

Panu Aaltio

Editeur:

Movie Score Media MMS-12002

Musique produite par:
Panu Aaltio
Album monté et produit par:
Mikael Carlsson

Edition limitée à 500 exemplaires.

(c) 2011 Arrowstorm Entertainment. All rights reserved.

Note: ***1/2
DAWN OF THE DRAGONSLAYER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Panu Aaltio
Le marché du direct-to-video est constamment saturé de nanars fauchés et autres productions à bas budget que l’on retrouve régulièrement dans les brocantes ou les bacs à DVD discount de certains supermarchés. Difficile alors pour les réalisateurs de ce genre de film de seconde zone de se faire une place parmi les plus grands, tant le marché est impitoyable – et les chances de succès relativement minces. Hélas, « Dawn of the Dragonslayer » (Paladin, le dernier chasseur de dragons) fait partie de cette catégorie de production fauchée, au scénario éculé, avec un casting terne et des effets spéciaux minables. Réalisé par l’inconnue Anne K. Black, « Dawn of the Dragonslayer » nous propose une simple histoire de chevalier et de dragon au temps du moyen âge. On pense évidemment au célèbre « Dragonslayer » de Disney, mais sans le charme ni la puissance de ce dernier. On y suit les péripéties de Will (Richard McWilliams), un jeune homme des montagnes dont le père a été tué par un immense dragon, alors qu’il recherchait les oeufs de la créature pour pouvoir payer ses dettes. Peu avant sa mort, Will avait reçu de son père une lettre destinée à Lord Sterling (Ian Cullen). Suivant les recommandations de son père, le jeune homme se rend alors au château du baron pour y être engagé et y suivre une formation de chevalier. Will fait alors la connaissance de Kate (Nicola Posener), la très belle fille de Sterling, dont il tombe rapidement sous le charme. Kate s’attache très vite à Will et va lui enseigner tous les secrets des paladins, ces anciens chevaliers qui luttaient autrefois contre les dragons en utilisant la magie. Dès lors, Will n’a qu’une idée en tête : devenir chevalier et partir combattre le dragon, afin de venger la mort de son père. « Dawn of the Dragonslayer » reprend donc tous les codes habituels des fresques épiques médiévales, sauf qu’ici, le film n’a rien de véritablement épique : alors qu’on nous promettait du combat barbare contre un immense dragon et des scènes de batailles médiévales, le film d’Anne K. Black n’est qu’une longue succession de scènes ennuyeuses dans le château de Sterling, avec une romance contrariée entre un jeune homme des montagnes et une belle demoiselle au coeur pur. Le dragon n’apparaît finalement quasiment pas en dehors de deux ou trois scènes vers le début du film et lors des 10 dernières minutes : vous vous attendiez à un film épique « dans la lignée d’Eragon » comme le suggère le DVD du film ? Détrompez-vous, car le résultat est à mille lieux de nos attentes : les termes « ennuyeux », « soporifique », « bâclé » et « vide » conviendraient mieux au descriptif de cette très modeste production d’aventure irrémédiablement fauchée, avec un dragon réalisé par ordinateur et totalement raté, un scénario nul et des acteurs méconnus qui semblent s’ennuyer plus qu’autre chose ! Hormis quelques paysages irlandais plutôt magnifiques et dépaysants, difficile de sauver quoique ce soit de ce film plat et ennuyeux !

Seule la musique du compositeur finlandais Panu Aaltio reste l’élément le plus positif de ce nanar d’aventure fauché, car malgré la maigreur extrême du budget alloué au film, le musicien s’en tire ici de manière remarquable, la réalisatrice ayant d’ailleurs quasiment tout misé sur l’aspect épique, héroïque et grandiose du score de Panu Aaltio, récemment publié par le label suédois Movie Score Media (qui avait déjà édité en 2009 le score du compositeur pour le film « The Home of Dark Butterflies »). Compensant la lenteur et l’ennui du film, Aaltio tente de sauver les meubles en apportant un vrai souffle épique à un film qui en manque cruellement : aussi surprenant que cela puisse paraître, l’illusion finit par passer, même si la musique s’avère parfois plus épique que les images elles-mêmes. Arborant un style syntéthico-orchestral manifestement très inspiré de Hans Zimmer et de l’écurie Remote Control, Panu Aaltio a conçu une partition ample et épique à base d’envolées thématiques prenantes, de percussions guerrières et de choeurs épiques, une musique héroïque et chevaleresque qui rappelle clairement les grandes musiques d’action/aventure des productions Media-Ventures/Hans Zimmer des ‘nineties’. Question de budget oblige, Aaltio est souvent obligé d’avoir recours à des samples orchestraux un peu cheap, mais qui correspondent parfaitement au style musical voulu par le musicien sur le film d’Anne K. Black. Le ton est donné avec le « Paladin’s Theme », qui évoque le héros de l’histoire, Will, et sa quête pour devenir un paladin pourfendeur de dragon. Epique, héroïque et solennel, ce thème éminemment prenant n’est pas sans rappeler certaines mélodies épiques du Zimmer 90’s, et plus particulièrement l’anthem de « Backdraft », dont le « Paladin’s Theme » semble quelque peu s’inspirer par moment, notamment à travers certaines tournures mélodiques vaguement similaires. Niveau orchestration, Panu Aaltio met l’accent ici sur une pléiade de percussions guerrières, cuivres amples, cordes et quelques bois pour parvenir à ses fins. Ce thème épique et héroïque sera très présent tout au long du film, accompagnant le héros dans sa quête intrépide. La musique devient plus légère et nuancée avec le bondissant « You’re Doing It All Wrong » et ses accents dansants et un brin médiévaux. Mais le thème reste tout de même très présent, et repris en grande pompe dans « A Paladin’s Journey » avec ce sentiment constant de quête noble, de départ à l’aventure.

La partie associée au dragon (« The Dragon Kills ») met en valeur les percussions, les cuivres et les choeurs sombres et épiques. Aaltio utilise d’ailleurs régulièrement les choeurs tout au long du score pour personnifier la traque du dragon et la quête du héros. Ces choeurs apportent à leur tour un sentiment d’aventure épique assez grandiose à l’écran, bien qu’ici aussi, la musique s’avère être 100 fois plus épique que les images elles-mêmes (qui sont d’une pauvreté affligeante). On retrouve les influences de Zimmer dans « In Training » avec une superbe reprise du thème héroïque dans un style là aussi proche de « Backdraft », et un même sentiment de dépassement de soi, de courage et d’espoir. Le morceau est accompagné fièrement par son ostinato rythmique typique des musiques synthético-orchestrales à la Media Ventures, et accompagne la scène où Will s’entraîne avec Kate pour devenir un nouveau paladin. A noter d’ailleurs que la musique est tout de même très valorisée dans le film, la réalisatrice s’appuyant fortement sur la composition de Panu Aaltio pour compenser la faiblesse des images (et du film en général). De son côté, le compositeur se fait plaisir en variant action, envolées héroïques et même passages romantiques comme le Love Theme de « Will and Kate » pour la romance naissante – et contrariée – entre Will et Kate dans le film, à grand renfort de cordes, harpe et bois. Le Love Theme sera repris ensuite dans « Forbidden Love » sous un angle plus dramatique, où il évoque l’amour impossible entre le paladin et sa dulcinée, promise à un autre homme. Ici aussi, « Forbidden Love » rappellera immédiatement bon nombre de mélodies de Hans Zimmer, notamment dans la façon dont Panu Aaltio écrit ici pour les cordes et les loops de percussions très années 90. Et si l’action vous manque, vous serez servi avec le déchaînement choral et percussif de « Dragon at the Castle » illustrant une attaque de la créature sur le château Sterling à grand renfort de cuivres et de voix épiques et démesurées. Les amateurs des productions Remote Control apprécieront certainement la démesure bruyante de « The Dragon Lurking » et sa chorale déchaînée. L’action culmine dans « Rise of a Paladin » et « The Duel and the Dragon », qui concluent l’aventure de façon épique, héroïque et guerrière.

Au final, la partition de « Dawn of the Dragonslayer » est un effort louable de la part de Panu Aaltio, qui semble avoir trouvé un peu d’inspiration sur un film pourtant assez mauvais, creux et ennuyeux. Puisant dans ses proposes références, le compositeur finlandais nous offre ici une musique épique et héroïque inspirée de Hans Zimmer mais non dénuée d’un certain charme rétro qui nous renvoie clairement 20 ans en arrière, à l’époque des grandes musiques épiques débridées du studio Media Ventures et des fameux « anthem » qui firent la gloire de scores tels que « Backdraft », « Crimson Tide », « The Rock » ou bien encore « Armageddon », avec toujours cette même conception de thèmes musicaux forts, puissants, mémorables et fédérateurs, un aspect que l’on retrouve ainsi dans « Dawn of the Dragonslayer », sans originalité particulière. Néanmoins, après « The Home of Dark Butterflies », « Dawn of the Dragonslayer » reste une bien belle surprise de la part d’un compositeur encore peu connu, mais qui, s’il continue sur cette lancée et réussit à obtenir des projets plus crédibles et ambitieux, pourrait bien devenir une nouvelle valeur sûre de la musique de film hollywoodienne.




---Quentin Billard