1-M.I.B. Main Theme 2.58
2-D's Memories/Chase 3.57
3-Edgar's Truck/A New Man 2.58
4-Imports/Quiet Moment 2.22
5-J Contemplates 1.18
6-Headquarters 1.13
7-The Suit 1.28
8-Morgue Time 0.49
9-Petit Mort 1.42
10-K Reminisces 0.48
11-Orion's Belt/Cat Stinger 2.18
12-Noisy Cricket/
Impending Trouble 2.08
13-Sexy Morgue Babe/Icon 5.41
14-Take Off/Crash 7.20
15-Finale 3.02
16-M.I.B. Closing Theme 2.36

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Columbia/
Sony Music Soundtrax
CK 68859

Album produit par:
Danny Elfman, Ellen Segal
Montage de la musique:
Ellen Segal
Assistant montage:
Jennifer Nash
Assistant de Mr.Elfman:
L.M. Jones

Artwork and pictures (c) 1997 Columbia Pictures Indutries Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
MEN IN BLACK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Grand succès commercial de l'année 1997, 'Men In Black' est une énième adaptation cinématographique d'un comics book U.S. qui vante les exploits d'une bande d'agents spéciaux luttant contre des extra-terrestres sur terre. C'est le réalisateur Barry Sonnenfeld qui s'est vu confier le projet, lui qui avait déjà réalisé un autre film tout aussi étrange et décalée, 'The Addams Family' (1991). Dans 'Men In Black', il est question d'une agence gouvernementale secrète nommée les 'Men In Black', qui régit et contrôle la présence et les déplacements des aliens sur notre terre. Une nuit, à la frontière mexicaine, l'agent K (Tommy Lee Jones) intercepte parmi des clandestins mexicains un alien déguisé en humain et le supprime. Ayant été incapable de réagir à temps, son collègue, le vieux D (Richard Hamilton) décide de prendre sa retraite et de tout oublier, à l'aide d'un flasheur spécial qui annihile les derniers souvenirs afin de conserver le secret absolu sur l'existence et les activités des Men In Black. Privé de son vieux collègue, K décide d'embaucher une nouvelle recrue pour prendre la relève. A la suite d'un test qu'il a brillamment réussi, le flic James Edwards (Will Smith), qui avait coursé la veille un alien déguisé en humain, devient J, un nouveau membre des MIB, faisant désormais équipe avec l'agent K. Ensemble, K et J enquêtent sur l'assassinat de deux extra-terrestres par un alien menaçant et extrêmement belliqueux, une 'bestiole' s'étant crashé sur terre à bord son OVNI avant de s'emparer du corps d'un fermier (Vincent D'Onofrio). Parmi les deux extra-terrestres assassinés se trouvait un membre de la famille royale des Arquilliens. Cet attentat ne tarde pas à faire violemment réagir les Arquilliens, qui menacent de détruire la terre si on ne leur rend pas bientôt la mystérieuse galaxie miniature que portait sur son collier le chat de l'Arquillien assassiné, l'objet que convoitait la bestiole. K et J doivent donc faire vite s'ils veulent empêcher la destruction de la terre et déjouer les plans machiavéliques de la sinistre bestiole.

'Men In Black', c'est un blockbuster totalement loufoque et décalé, une grosse production hollywoodienne mélangeant science-fiction et comédie comme on en avait pas vu depuis les années 80. A l'instar de 'The Addams Family', Barry Sonnenfeld apporte un côté décalé et délirant au film, aidé de quelques effets spéciaux massifs et spectaculaires assurés par deux pointures des effets spéciaux hollywoodiens, ILM et KNB, sans oublier la participation du fameux Rick Baker qui a construit les aliens du film, tout en s'occupant de leur animation. Techniquement très réussi, le film nous offre quelques bons moments comme la scène de la voiture de K roulant à l'envers sur le toit d'un tunnel, la scène de l'affrontement final contre l'immense bestiole répugnante, sans oublier des scènes de pure délire comme celle où K décapite un alien à qui la tête repousse en quelques secondes ou celle où K s'adresse à un extra-terrestre en forme de chien. Mené par l'excellent duo Tommy Lee Jones/Will Smith, parfaitement convaincants dans leurs rôles respectifs, 'Men In Black' reste un excellent divertissement bourré d'humour, d'action, d'effets spéciaux et de scènes délirantes. Evidemment, le film n'évite pas les lourdeurs et risquera d'ennuyer profondément ceux qui sont allergiques à ce genre de production loufoque, mais les autres devraient probablement se régaler.

'Men In Black' était un film assurément fait pour Danny Elfman, qui a put retrouver dans le long-métrage de Barry Sonnenfeld quelques bribes de son style fantaisiste de la fin des années 80, même si au final, le score de 'Men In Black' est bien loin d'être la nouvelle grande partition d'Elfman que l'on attendait tous! On retrouve toutes les formules orchestrales chères au compositeur, avec une utilisation souvent très efficace et inventive des percussions, hérité incontestablement de l'excellent travail de Danny Elfman sur 'Mission: Impossible', le tout agrémenté des quelques touches électroniques habituelles et d'un choeur féminin qui apparaît deux ou trois dans le film. Rien de bien neuf donc! Le 'MIB Main Theme' nous permet de découvrir dès le générique de début le thème principal, amené dans un climat orchestral plutôt fantaisiste et coloré accompagné par une petite rythmique, des cordes, des cuivres et une guitare basse, et dont le motif évoque à merveille le côté étrange et loufoque du film. Ce thème, associé aux Men In Black, parcourra le film tout en restant toujours assez discret malgré tout. Elfman nous propose un premier passage intimiste dans 'D's Memories' avec cordes et guitare dans la scène où D évoque avec K son envie d'arrêter le boulot. 'Chase', c'est l'exact opposé du précédent morceau: un premier morceau d'action tonitruant, accompagné par une série de percussions héritées de 'Mission: Impossible' (le compositeur recycle les formules), avec des cordes frénétiques et des cuivres massifs et souvent très dissonants, avec une guitare basse et une rythmique électronique omniprésente. On appréciera ici la qualité de ce premier morceau d'action agressif et excitant, accompagnant la scène où Edwards poursuit un alien déguisé en humain. Les amateurs des musiques d'action massives de Danny Elfman vont pouvoir se régaler avec ce morceau, qui apporte un certain punch à cette première scène d'action du film.

'Edgar's Truck/A New Man' évoque de manière plus horrifique la transformation de la bestiole en Edgar, avec son lot de cuivres dissonants et son atmosphère atonale plus crasseuse. On pourra aussi apprécier le côté ironique de l'utilisation très colorée de l'orchestre dans 'Imports/Quiet Moment', tandis qu'un morceau comme 'J Contemplates' est typique du Elfman orchestral de la seconde moitié des années 90, qui apporte une dynamique essentielle au film de Sonnenfeld. La scène du costume dans 'Suit' annonce même par moment la puissance orchestrale de 'Spider Man' avec ses cuivres massifs et rythmés typiques d'Elfman. On retrouve dans 'K Reminisces' le thème intimiste de guitare entendu dans 'D's Memories' et qui évoque les souvenirs nostalgiques de K de la femme qu'il a dut délaisser pour accomplir sa tâche, un morceau plus doux qui permet de respirer entre deux passages orchestraux agités. On notera l'utilisation du choeur féminin dans 'Orion's Belt/Cat Stinger' pour la découverte de la ceinture d'Orion évoquant la galaxie miniature, le choeur féminin étant soutenu par des cuivres massifs illustrant l'aspect grandiose de la scène, ces choeurs étant l'une des marques de fabrique du compositeur, qui, décidément, applique toutes ses traditionnelles formules à la règle ici!

L'action culmine dans la poursuite avec la bestiole dans 'Sexy Morgue Babe/Icon' et le massif 'Take Off/Crash' pour l'affrontement final, qui nous permet d'entendre un solide morceau d'action où Elfman déchaîne son orchestre avant le 'Finale' reprenant le thème nostalgique de K à la guitare, lorsque ce dernier évoque son envie de quitter lui aussi les Men In Black et de retrouver la vie de famille qu'il a abandonné depuis trop longtemps. 'Men In Black', c'est donc un nouveau score d'action de Danny Elfman avec quelques rares pointes de fantaisie et d'ironie, qui recycle toutes ses traditionnelles formules orchestrales, mais sans le talent dont faisait pourtant preuve le compositeur à la fin des années 80 sur ce type de production loufoque. Il faut croire que Danny Elfman n'a plus l'inspiration qu'il avait auparavant pour ce type de musique, et ce même s'il continue toujours de livrer pour ces films des partitions solides dont l'efficacité ne peut être remise en question. Toujours est il que, aussi efficace et soigné qu'il soit, le score de 'Men In Black' est une nouvelle déception d'un Danny Elfman à qui il manque des projets cinématographiques plus audacieux qui lui permettraient enfin de retrouver sa verve d'antan!


---Quentin Billard