1-Theme from A Thousand Words 1.44
2-Redemption 4.43
3-Wake Up 1.16
4-Sacred Pact 0.59
5-Boom It's A Tree 1.42
6-Calling Singa 2.15
7-Dire Consequences 4.06
8-Taping Jack's Mouth Shut 1.02
9-I Speak, I Die 1.42
10-Drunk Jack 1.16
11-Meeting The French 1.34
12-Blind Guy Street Cross 1.05
13-The Flashback 1.57
14-Blue Butterfly 3.09
15-A Fine Mess 0.40
16-Coffee Shop 1.40
17-Mom Visit 0.56
18-The Kiss 4.19

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande 302 064 213 2

Album produit par:
John Debney
Producteur exécutif album:
Brian Robbins
Direction de la musique pour
Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Producteur exécutif de l'album
pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Coordinateur de l'album:
Jason Richmond
Monteurs musique:
Jeff Carson, Jim Harrison
Coordinateur du score:
Lola Debney
Supervision production score:
Stephanie Pereida
Opérateur ProTools:
Vincent Cirilli

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 DW STUDIOS L.L.C. All rights reserved.

Note: ***
A THOUSAND WORDS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Nouvelle comédie d’Eddie Murphy, « A Thousand Words » (Mille mots) met en scène l’acteur dans un rôle taillé sur mesure : celui de Jack McCall, un agent littéraire qui s’avère être un imperturbable bavard et un incorrigible menteur. McCall décide un jour de rencontrer l’énigmatique gourou Dr. Sinja (Cliff Curtis), afin d’acheter les droits de son livre sur la pensée new-age et d’en faire un futur best-seller. Ce que Jack ignore encore, c’est que le deal passé avec le gourou va bouleverser sa vie, peut-être à tout jamais. Une nuit, un mystérieux arbre magique apparaît soudainement en plein milieu de son jardin, l’arbre contenant mille feuilles. Intrigué, le Dr. Sinja se rend chez Jack et découvre que les feuilles de l’arbre tombent à chaque fois que Jack prononce un mot. Lorsque toutes les feuilles de l’arbre magique seront tombées, Jack mourra avec l’arbre. Le problème, c’est que même s’il écrit ses mots sur du papier, les feuilles continuent de tomber malgré tout. Comprenant ainsi que son destin est désormais lié à celui de l’arbre, Jack MCall va devoir limiter sa parole, car il ne lui reste plus que mille mots à prononcer avant de mourir. Dès lors, sa vie se transforme en un véritable calvaire, à commencer par sa vie de couple qui va voler en éclat, incapable dès lors de communiquer correctement avec son épouse Caroline (Kerry Washington), qui interprète son soudain mutisme comme une marque de rejet et un manque d’amour. Seul le jeune assistant de Jack, Aaron (Clark Duke), comprend la vérité et se décide à aider son patron du mieux qu’il le peut. Bouleversé, Jack retourne voir le Dr. Sinja et lui demande de l’aider à mettre fin à sa malédiction. Le gourou lui explique alors que la seule façon pour lui de s’en sortir, c’est de faire la paix avec tous ses proches. Produit par Alain Chabat et Nicolas Cage, « A Thousand Words » (qui devait d’ailleurs être réalisé par Chabat lui-même à l’origine !) offre un nouveau rôle comique à Eddie Murphy dans un registre qui rappelle parfois Jim Carrey dans « Liar, Liar » : un imperturbable bavard obligé de limiter ses mots au maximum, et qui devra apprendre à reconstruire sa vie en affrontant de nombreuses péripéties. Le lien entre Jack et l’arbre est au coeur même de l’intrigue du film. Hélas, « A Thousand Words » tombe bien souvent dans la banalité pure et dure, avec son lot habituel d’humour, de gags et de bons sentiments typiquement américains – à noter qu’Alain Chabat fait lui-même une apparition surprise dans le film – le long-métrage de Brian Robbins vaut surtout pour les pitreries d’Eddie Murphy et les situations invraisemblables auxquelles il doit constamment faire face tout au long de l’histoire. Hélas, cela ne semble guère avoir suffi au public qui n’a pas suivi, le film ayant été un solide échec au box-office, ayant à peine remboursé la moitié du budget initial du film.

John Debney confirme encore une fois avec sa participation à la musique de « A Thousand Words » qu’il est le ‘monsieur musique de comédie’ préféré des producteurs hollywoodiens, son registre de prédilection depuis ses débuts dans les années 80. N’allons pas par quatre chemins, le score de « A Thousand Words » va directement là où on l’attend : à l’aspect dramatique et humoristique du film de Brian Robbins, John Debney répond par une musique tour à tour intime, chaleureuse et légère, avec, pour commencer, un très beau thème pour Jack et sa malédiction, « Theme from a Thousand Words », d’abord confié à un piano puis repris par les cordes, les vents et un violoncelle soliste. Délicat et touchant, le « Theme from a Thousand Words » est une jolie réussite, dans la lignée des pages plus intimistes et lyriques du compositeur (on pense entre autre à « Dreamer »). Ce thème, illustrant le compte à rebours tragique de Jack, est repris dans le poignant « Redemption », partagé à nouveau entre le piano et les cordes, rejoints ensuite par la chorale du Page LA Studio Voices, dont les envolées chorales grandiloquentes ne sont pas sans rappeler le travail de Debney sur « Evan Almighty ». Mais si ces premiers morceaux imposent un climat émotionnel fort, « Wake Up » nous permet de retrouver un Debney beaucoup plus familier, celui des musiques de comédie : ainsi donc, au caractère facétieux et survolté de Jack au début du film (à la limite de l’hyperactivité), Debney répond dans « Wake Up » par une série de touches de mickey-mousing qui paraissent surgir tout droit d’une musique de dessin animé : pizzicati sautillants, bois espiègles, accordéon, percussions latinos, tous est mis en oeuvre pour suggérer ici l’atmosphère de comédie humoristique du début du film. On nage en terrain connu pour un John Debney qui, comme d’habitude, semble s’amuser comme un petit fou dans ce registre qu’il maîtrise désormais à la perfection (à défaut d’avoir quelque chose de nouveau à raconter !).

On retrouve les choeurs dans « Sacred Pact », apportant un côté vaguement religieux qui reviendra à plusieurs reprises dans le film. « Boom It’s a Tree » illustre par exemple de façon grandiose le lien secret entre Jack et l’arbre avec quelques voix féminines et des orchestrations assez rafraîchissantes (incluant quelques éléments synthétiques discrets), à grand renfort de pizz, bois et percussions diverses. Si les musiques mickey-mousing vous insupportent, vous risquer de grincer des dents en écoutant « Calling Singa », qui résume à lui tout seul l’essentiel des musiques de comédie de John Debney : bois espiègles, cordes agitées, pizz bondissants, et même quelques ponctuations de cuivres plus sèches pour traduire l’urgence de la situation pour Jack, qui découvre son étrange lien avec l’arbre. Les choeurs reviennent dans « Dire Consequences », apportant un côté à la fois religieux et mystique assez intéressant à la partition de « A Thousand Words », même si les touches de mickey-mousing finissent encore par reprendre rapidement le dessus. Plus intéressante, l’ouverture de « Taping Jack’s Mouth Shut » traduit le mutisme soudain de Jack en accentuant les éléments synthétiques plus modernes sur fond de pizz, cordes, vents et piano. Malgré l’humour et la légèreté de la musique, il règne comme un arrière-goût de mélancolie, un élément qui deviendra de plus en plus flagrant au fil du récit, comme le suggère le touchant « I Speak, I Die », qui annonce le destin funeste et inéluctable de Jack, condamner à mourir davantage à chaque fois qu’il prononce ou écrit un mot et qu’une feuille de son arbre tombe. Le très beau thème principal de Jack revient d’ailleurs dans « The Flashback » et « I Speak, I Die », qui apportent un lyrisme poignant à la partition et permet de contrebalancer le mickey-mousing ambiant un peu redondant et pas original pour un sou (cf. le sautillant « Meeting the French », musique de gag par excellence !). Fini de rire avec « Drunk Jack », qui fait basculer la partition dans le drame avec une musique plus sombre à base de nappes synthétiques sombres, de cordes et de piano atmosphérique. Malgré cela, Debney s’amuse encore dans « Blind Guy Street Cross », où il accompagne la scène où Jack aide un aveugle à traverser la rue à grand renfort de rythmes/clavier funky old school plutôt rafraîchissants, des rythmes groovy que l’on retrouve aussi dans le bref « A Fine Mess ». On notera aussi les accents indiens du début de « The Kiss » et le retour des rythmes groovy avant de conclure sur une très belle reprise orchestrale/chorale du « Theme from A Thousand Words ». John Debney signe donc une partition tour à tour lyrique, touchante et amusante pour « A Thousand Words », car, même s’il n’apporte absolument rien de nouveau au genre ultra usé de la musique de comédie hollywoodienne, préférant jouer sur ses recettes orchestrales habituelles au profit d’un réel renouvellement de ses idées, sa musique pour « A Thousand Words » reste plutôt attachante, sympathique et rafraîchissante dans le film, à recommander surtout aux fans de John Debney !




---Quentin Billard