1-Legacy 2.40
2-Drone 4.15
3-NRAG 0.59
4-You Fell In Love 1.42
5-Program Shutdown 3.00
6-Over The Mountain 0.51
7-High Powered Rifle 2.50
8-They're All Dead 2.48
9-Manila Lab 2.40
10-Wolves and Sick Ric 2.19
11-Doctor Of What? 4.28
12-Aaron In Chicago 1.32
13-Wolf Attack 2.57
14-Chem Talk 1.35
15-Flight 167 3.30
16-Aaron Run! 1.08
17-You Belong Here 1.17
18-Cognitive Degrade 2.49
19-17 Hour Head Start 3.51
20-Viralled Out 0.58
21-You're Doing Fine 1.18
22-Simon Ross 1.37
23-LARX Tarmac 1.45
24-Magsaysay Suite 3.04
25-Aftermath 2.49
26-Extreme Ways
(Bourne's Legacy) 4.51*

*Composé, enregistré et
interprété par Moby.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 158 2

Produit par:
James Newton Howard
Co-produit par:
Nic Ratner, Sven Faulconer
Producteur exécutif:
Tony Gilroy
Direction de la musique pour
Universal Pictures:
Mike Knobloch
Musique supervisée pour
la Universal Pictures:
Rachel Levy
Music Business Affairs
Universal Pictures:
Philip M.Cohen
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Monteur musique:
Nic Ratner
Assistant montage:
Katherine Miller
Arrangements additionnels et
programmation synthétiseurs:
Sven Faulconer, Stuart Thomas
Design musique d'ambiance:
Clay Duncan
Design musique
d'ambiance additionnelle:
Mel Wesson, Joe Trapanese
Programmation synthétiseur:
Rob Persaud, Matt Ward,
Alex Kharlamov

Coordinateur score:
Pamela SollieAssistant scoring:
Christopher Wray

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2012 Universal Studios. All rights reserved.

Note: **1/2
THE BOURNE LEGACY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Après trois films à succès qui forment la trilogie « Jason Bourne », inspirée des romans de Robert Ludlum, les producteurs de la saga ont décidé de rempiler pour un quatrième opus, « The Bourne Legacy » (Jason Bourne l’héritage), dont le scénario nous propose de revenir sur les méandres d’une vaste conspiration orchestrée par diverses branches secrètes du gouvernement américain, incluant plusieurs agences de renseignement et des programmes militaires et scientifiques top secret. Dans le film précédent (« The Bourne Ultimatum »), nous découvrions Treadstone, un gigantesque programme de défense secret rendu public grâce aux efforts acharnés de Jason Bourne, ancien agent de l’opération décidé à révéler la vérité au grand jour. Le film commence alors que les programmes Treadstone et Blackbriar sont exposés au public, et que bon nombre de hauts fonctionnaires du gouvernement sont la cible d’enquêtes internes menées par le FBI et le SSCI. Aaron Cross (Jeremy Renner), agent de l’opération secrète Outcome, subit un test en plein coeur de l’Alaska tandis qu’il doit suivre, comme la plupart des autres agents du programme, une médication spéciale censée décupler ses capacités physiques et mentales. Pendant ce temps, le colonel à la retraite Eric Byer (Edward Norton), est recruté par le directeur de la CIA Ezra Kramer (Scott Glenn) pour aider les responsables de ces programmes à échapper aux investigations du FBI. C’est alors que Byer découvre une vidéo compromettante sur internet et décide qu’il est grand temps de mettre fin à tous ces programmes avant que l’opération Outcome, encore restée secrète, ne soit elle aussi rendue public. Byer ordonne alors que tous les agents d’Outcome soient tués, ainsi que tous les scientifiques et chercheurs qui ont participé de près ou de loin aux recherches secrètes du programme. Mais alors que la plupart des participants au programme ont été tués un peu partout dans le monde, Aaron Cross survit à une attaque surprise en Alaska. Découvrant que ses supérieurs cherchent à l’éliminer, Cross se rend par ses propres moyens aux Etats-Unis et rentre en contact avec le docteur Marta Shearing (Rachel Weisz), une biochimiste du programme qu’il sauve de justesse d’une embuscade tendue par des agents de la CIA. Cross découvre qu’il a été infecté par un virus secret dans le traitement médicamenteux qu’il prenait régulièrement pour développer ses capacités physiques et intellectuelles, traitement impossible à arrêter. Désormais, il va entamer une longue course contre la montre avec l’aide du Dr Shearing afin de trouver un remède à ce traitement et sortir une bonne fois pour toute de cette vaste conspiration. « The Bourne Legacy », réalisé cette fois-ci par Tony Gilroy (scénariste des trois premiers opus), reprend les formules des films précédents, à savoir un rythme hyper nerveux, un montage rapide et un style visuel reposant essentiellement sur la caméra à l’épaule (un héritage de Paul Greengrass), sans oublier les sempiternelles scènes d’action et autre course poursuite motorisée et déchaînée. Rien de bien nouveau donc, si ce n’est que le personnage de Jason Bourne est totalement absent du film (bien que suggéré une ou deux fois au début de l’histoire), remplacé par celui de Jeremy Renner, nouvelle star montante du cinéma d’action américain d’aujourd’hui (vu dans « Avengers » et « Mission Impossible 4 »). « The Bourne Legacy », sans être un opus indispensable de la franchise, reste un thriller d’action de qualité, speed et nerveux, idéal pour se replonger dans cette atmosphère de conspiration et de traque à l’espion.

Après trois scores signés John Powell, Tony Gilroy décida d’engager son compositeur de prédilection, James Newton Howard, avec lequel il a déjà travaillé sur ses précédents films, « Michael Clayton » (2007) et « Duplicity » (2009). Pour JNH, rien de bien neuf avec « The Bourne Legacy » : le compositeur reste fidèle à son style synthético-orchestral largement proéminent chez lui depuis son rapprochement évident avec Hans Zimmer et ses sbires du studio Remote Control. Ainsi donc, le score de « The Bourne Legacy » s’inscrit dans la continuité directe de l’esthétique musicale moderne et rythmée voulue par John Powell sur les trois précédents épisodes de la franchise. Pas de surprise donc : James Newton Howard va là où on lui demande d’aller, point barre. « Legacy » introduit le film en rappelant subtilement le motif principal composé par John Powell sur les anciens films, l’ouverture servant de pont entre les scores de Powell (le thème mystérieux de basson, le motif rythmique des cordes) et la nouvelle partition de JNH, traduisant de façon implicite l’idée de « l’héritage » de Bourne. On retrouve ici le traditionnel mélange entre sonorités électroniques-synthétiques modernes et parties orchestrales sensiblement limitées au traditionnel trio cordes/cuivres/percussions. A cet univers de technologie high-tech et d’espionnage moderne, JNH répond comme Powell par une esthétique musicale toute aussi moderne, typiquement dans l’ère du temps (du moins pour l’époque), bien que déjà usée jusqu’à la moelle dans les films d’action américains de ces 20 dernières années. Ainsi donc, JNH expérimente autour de ses sonorités synthétiques sombres, froides et quasi mécaniques comme c’est le cas dans « Drone », à grand renfort de guitare électrique, loops, rythmes électro et cordes menaçantes. A noter à partir de 2 minutes un rythme plus nerveux et tendu des cordes graves, assez caractéristique des musiques d’action habituelles de JNH, malheureusement gâché par des sonorités électroniques trop envahissantes et trop présentes. Néanmoins, LE style action de James Newton Howard est toujours là et plaira à coup sûr aux fans du compositeur.

Après un premier morceau d’action rudement solide pour « Drone » lors de la séquence d’attaque du drone aérien, « NRAG » impose un climat plus tendu à base de nappes sonores et instrumentation plus réduite, tout comme « You Fell in Love », dominé par des cordes lentes et amères (on retrouve à 1:22 le motif de basson de John Powell !). Dans « Program Shutdown », c’est le début des ennuis pour Aaron Cross et ses compagnons, tués les uns à la suite des autres sur ordre de la CIA. On retrouve ici un style musical emprunté à « Salt », autre partition d’action récente de JNH qui surfait déjà sur des formules musicales similaires : à noter ici, en plus des rythmes électroniques, l’emploi de la guitare électrique (parfois filtrée, un peu comme dans « The Dark Knight » de Zimmer) et même de quelques sonorités orientales pour rappeler l’idée qu’Outcome se trouve implanté un peu partout dans le monde. De l’action, JNH nous en offre en veux-tu en voilà avec « High Powered Rifle », morceau d’action speed et nerveux à l’image du film, dominé par ses cuivres syncopés agressifs, ses cordes déchaînées et ses percussions synthétiques survoltées, traduisant l’idée de la course contre la montre et de la traque. Si l’on devine un soupçon de mélancolie dans la première section du sombre « They’re All Dead », on retrouve les rythmes nerveux de « High Powered Rifle » ou « Drone » dans « Manila Lab », là aussi dominé par la guitare électrique et le motif d’action de cordes emprunté à « Drone », développé dans « You Belong Here ». Même chose pour l’agité « Doctor of What ? », l’agressif « Wolf Attack » et le survolté « Aaron Run ! », nouvelle illustration musicale musclée d’une scène de course poursuite et probablement l’un des meilleurs morceaux d’action du score de JNH avec la longue course poursuite finale en moto de l’impressionnant « Magsaysay Suite ». James Newton Howard n’offre donc rien de nouveau avec « The Bourne Legacy » et prolonge le travail de John Powell en conservant un style totalement similaire sur le film de Tony Gilroy, inspiré des productions Remote Control. La musique est mixée suffisamment fort à l’écran pour pouvoir retenir notre attention, apportant un rythme et une tension nécessaire aux images. Mais encore une fois, on ne peut qu’être déçu quand on connaît le potentiel réel du compositeur, autrefois prometteur, aujourd’hui en panne d’inspiration flagrante et en pilotage automatique sur la plupart de ses partitions pour le cinéma : vivement les retrouvailles entre JNH et Shyamalan, qui semble apparemment être le seul réalisateur d’aujourd’hui pour lequel JNH s’investit dans son travail avec davantage de passion et d’inspiration !



---Quentin Billard