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1-A Storm Is Coming 0.37
2-On Thin Ice 2.55 3-Gotham's Reckoning 4.08 4-Mind If I Cut In? 3.27 5-Underground Army 3.12 6-Born in Darkness 1.57 7-The Fire Rises 5.33 8-Nothing Out There 2.51 9-Despair 3.14 10-Fear Will Find You 3.08 11-Why Do We Fall? 2.03 12-Death By Exile 0.23 13-Imagine The Fire 7.25 14-Necessary Evil 3.16 15-Rise 7.11 Musique composée par: Hans Zimmer Editeur: Sony Classical 88725431172 Produit par: Hans Zimmer Musique additionnelle de: Lorne Balfe, Jasha Klebe, Andrew Kawczynski, Junkie XL Arrangeurs additionnels: Jasha Klebe, Steve Mazzaro, Andrew Kawczynski Programmation synthétiseurs: Howard Scarr Sound design ambiance: Mel Wesson Assistant technique score: Max Aruj Design instrument digital: Mark Wherry Coordinateur score: Andrew Zack Orchestre conduit par: Gavin Greenaway Artwork and pictures (c) 2012 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved. Note: **** |
THE DARK KNIGHT RISES
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Hans Zimmer
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Très attendu par les fans de la franchise « Batman », « The Dark Knight Rises » est le troisième et (à priori) dernier épisode de la trilogie débutée par Chris Nolan en 2005 avec « Batman Begins » puis « The Dark Knight » en 2008. Dans cette dernière aventure du célèbre ‘caped crusader’, huit ans se sont écoulés depuis que Batman a disparu dans la nuit suite à la mort d’Harvey « double-face » Dent, endossant la responsabilité de son décès. Son sacrifice sembla fonctionner un temps, la criminalité de Gotham City ayant diminuée de moitié grâce à l’unité anti-crime de Dent et aux efforts du commissaire Gordon (Gary Oldman). Ce mensonge nécessaire resta dissimulé pendant toutes ces années pour permettre à James Gordon de neutraliser la pègre de la ville, Batman ayant ainsi décidé d’endosser à la fois la responsabilité des crimes commis par Harvey Dent et son décès. Mais l’arrivée d’une redoutable cambrioleuse de charme, Selina Kyle (Anne Hathaway), va bousculer l’ordre établi en parvenant à s’introduire dans le manoir de Bruce Wayne (Christian Bale) et à cambrioler le milliardaire qui vit reclus dans sa luxueuse demeure depuis près de huit ans, handicapé par ses blessures. Celle que l’on surnomme désormais « Catwoman » s’avère être une menace redoutable pour Wayne, alors que ses intentions sont encore plutôt obscures. Pire encore, Gotham City doit maintenant faire face à l’arrivée du sinistre Bane (Tom Hardy), un terroriste masqué qui compte bien faire réagir Bruce Wayne et l’obliger à sortir de son exil. Devant la menace grandissante de Bane, Wayne est forcé d’endosser à nouveau le costume de Batman, qui semble être complètement dépassé par la situation et aura bien du mal à stopper les agissements du terroriste, prêt à tout pour plonger Gotham City dans l’anarchie et le chaos. « The Dark Knight Rises » est le nouveau coup de maître du surdoué Chris Nolan, après le succès de « Inception » en 2010. Troisième volet de la nouvelle trilogie « Batman », « The Dark Knight Rises » est une réussite intégrale et un blockbuster monumental comme on en voit rarement à Hollywood, au moins aussi intense et intelligent que « Inception ». Pour Nolan comme pour Christian Bale, ce troisième opus marque la fin de l’ère Batman et peut être même des aventures de l’homme chauve-souris (même si Hollywood n’a jamais fini de dire son dernier mot !), avec une ultime aventure crépusculaire dans laquelle Batman, devenue l’ombre de lui-même, décide de sortir de son exil pour livrer un dernier combat qui semble perdu d’avance. Désormais, plus rien n’est sûr dans Gotham City face à la menace du surpuissant Bane, que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter. Et c’est justement là que le film de Nolan marque un point : Bane, brillamment interprété par l’époustouflant Tom Hardy, est de loin l’un des meilleurs méchants du cinéma américain de ces 10 dernières années. Rarement aura-t-on vu au cinéma un bad guy aussi puissant, impressionnant et charismatique : chacune de ses apparitions à l’écran provoquent un petit frisson et nous inquiète davantage quant aux chances minimes de succès de Batman face à son plus grand ennemi.
La féline Anne Hathaway apporte quant à elle un soupçon de charme féminin et de séduction à un film sombre, brutal, immersif et incroyablement intense, dans un rôle ambigu et mystérieux (de quelle côté se trouve-t-elle ?), même si sa performance de Catwoman peine à égaler celle de l’inoubliable Michelle Pfeiffer dans le « Batman Returns » de Tim Burton (1992). Le film fait certes dans la démesure, y compris dans sa longueur excessive (plus de 2h30 !) mais parvient malgré tout à nous captiver du début jusqu’à la fin grâce à ses interprètes talentueux et sa mise en scène immersive et spectaculaire. Et comme toujours chez Nolan, la psychologie occupe le premier plan dans le développement des personnages, chaque individu possédant une zone d’ombre ou un passé trouble que le cinéaste n’hésite pas à exploiter brillamment au détour de quelques twists savamment dosés. A une époque où les films de super-héros s’enchaînent et se ressemblent dangereusement, un blockbuster comme « The Dark Knight Rises » fait vraiment plaisir à voir, n’en déplaisent aux détracteurs de Chris Nolan ou à ceux qui critiquent les effets de ce type de cinéma sur les esprits faibles (cf. la fusillade par un désaxé lors d’une avant-première américaine du film, qui coûta la vie à 12 personnes et fit 40 blessés). Film anarchique et surpuissant sur la chute d’une ville – Gotham City et sa population – et celle d’un héros qui tombe puis se relève (« Rises » en anglais signifie « se lever »), « The Dark Knight Rises » se situe bien au-dessus de la masse hollywoodienne actuelle et impose la vision artistique et sans concession de Chris Nolan sur l’univers crépusculaire et noir de Batman, que ce soit grâce aux plans tournés en IMAX, à des séquences d’action d’anthologie (l’évasion de l’avion suspendu à la verticale au début du film, l’attaque du stade, l’attaque de la banque, la course poursuite finale, etc.) ou à un casting prestigieux, réunissant quelques acteurs fétiches de Chris Nolan – Tom Hardy, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt – et d’autres vétérans de la saga (Michael Caine, Morgan Freeman, Gary Oldman et bien sûr Christian Bale). Au final, « The Dark Knight Rises » reste LE blockbuster hollywoodien de l’été 2012, une réussite incontestable et un film surpuissant et monumental, à ne rater sous aucun prétexte, idéal pour conclure cette redoutable trilogie en beauté ! Hans Zimmer nous offre à son tour une partition intense et sombre pour ce troisième et dernier opus des aventures de l’homme chauve-souris. Après avoir travaillé à deux reprises avec James Newton Howard sur « Batman Begins » (2005) et « The Dark Knight » (2008), Zimmer s’offre ainsi un solo inédit pour ce troisième opus, toujours entouré de son équipe d’arrangeurs/compositeurs additionnels pour une nouvelle partition massive, intense et aussi encore plus réussie que celle du deuxième épisode. Reprenant les différents éléments thématiques et sonores de ses deux précédents scores, Hans Zimmer nous propose sur « The Dark Knight Rises » une conclusion grandiose et monumentale à la hauteur du film de Chris Nolan. Il faut dire que le compositeur aura disposé d’une année entière pour écrire la musique de « The Dark Knight Rises », puisque ses premières démos (à commencer par le fameux thème choral de Bane) ont été écrites courant 2011. Et à propos du thème de Bane, il reste l’élément le plus caractéristique et le plus mémorable du score de « The Dark Knight Rises », puisqu’il a largement été utilisé par la production lors de la campagne virale du film de nombreux mois avant sa sortie en 2012. Le thème de Bane est ainsi reconnaissable par deux éléments caractéristiques : une métrique à 5/4, plutôt rare chez Zimmer, habitué aux rythmes plus métronomiques et réguliers, et une utilisation impressionnante d’une chorale d’hommes entonnant à l’unisson un chant basé sur un ancien dialecte marocain, scandant régulièrement la même phrase de façon guerrière : « deshi, bashara ! », qui signifie littéralement « he rises » (ou « il s’élève »). Le concept de ce thème est assez inédit, puisque, de nombreux mois avant la sortie du film, Hans Zimmer proposa aux internautes du monde entier d’enregistrer leur propre performance vocale de cette phrase par le biais du site internet UJAM. Le résultat fut tout bonnement spectaculaire : Zimmer recueillit grâce à cette initiative audacieuse pas moins de 10.000 interprétations de « deshi, bashara ! ». Autre fait mémorable, Hans Zimmer composa quelques temps après la sortie du film une nouvelle musique intitulée « Aurora », en hommage aux victimes de la fusillade de James Holmes dans la salle de cinéma d’Aurora dans le Colorado, qui coûta la vie à 12 personnes et fit près de 58 blessés. L’annonce de cette pièce vocale fut accompagnée sur le Facebook d’Hans Zimmer par le message suivant : « Aurora est dédiée à tous ceux qui ont perdu la vie dans la tragédie d'Aurora et à ceux dont les vies en ont été affectées. J'ai composé cette chanson à Londres pendant les jours qui ont suivi la tragédie, afin de rendre hommage aux victimes et à leur famille. 100 % des gains seront données à l'association Aurora Victim Relief » Bien évidemment, « Aurora » est relié directement à la musique de « The Dark Knight Rises », puisqu’une partie de cette très belle pièce bouleversante reprend des éléments thématiques de la partition de Zimmer pour le film de Nolan, un Zimmer décidément plein de ressources et de surprise ! Après une ouverture atmosphérique sombre et lente dans « A Storm Is Coming », où l’on retrouve les atmosphères électroniques propres au compositeur, « On Thin Ice » dévoile un thème dramatique de cordes et synthé, une sorte d’adagio mélancolique et lent pour illustrer l’isolement de Bruce Wayne dans son manoir et la dégradation de sa relation avec son fidèle majordome Albert. Ce thème reviendra à quelques reprises dans le film pour apporter l’émotion indispensable à la décadence de Batman alias Bruce Wayne dans le film. Bien évidemment, c’est le thème de Bane qui va très rapidement prendre le dessus dans le film, bien qu’il faudra surtout se contenter de suites moins mémorables sur l’album, où les chœurs sont étrangement sous mixés de façon lointaine (et ce à l’inverse des versions film !), comme c’est le cas dans l’intense et brutal « Gotham’s Reckoning ». Plutôt que de remixer les choeurs dans une version plus synthétique, on aurait cent fois plus préféré entendre les explosions chorales guerrières du film avec ses 10.000 voix qui entonnent en même temps cette puissante phrase indissociable à l’écran du personnage de Bane (toujours ce même problème de la production bâclée des albums d’Hans Zimmer, qui trahissent souvent le travail du compositeur par rapport au film !). Certains ont aussi reproché au thème de Bane de n’accentuer que le côté guerrier, masculin, puissant et violent du personnage de Tom Hardy en délaissant ses origines tragiques. Que l’on soit contre ou pour ce nouveau thème, impossible de passer donc à côté du « Bane’s Theme », qui reste donc – surtout dans le film – l’attraction majeure du nouvel opus musical d’Hans Zimmer. Le surpuissant thème de Bane évoque aussi l’anarchie terrifiante qui s’installe progressivement dans les rues de Gotham City, et qui reste un thème omniprésent dans la trilogie, du premier jusqu’au dernier épisode. Catwoman alias Selina Kyle a droit elle aussi à son propre thème, introduit dans « Mind If I Cut In ? », un thème félin et élégant d’abord confié à un violoncelle mystérieux puis repris ensuite par le piano sur une série de plusieurs phrases mélodiques articulées autour d’un motif de 3 notes furtives aux consonances plus classiques d’esprit. Le thème de Catwoman évoque l’idée de la séduction et de l’élégance de cette cambrioleuse de charme, tout en apportant un contrepoids plus « féminin » aux montées de testostérone des thèmes de Batman et de Bane. A ce sujet, « Underground Army » développe les rythmes électroniques (et notamment les grosses basses synthétiques propres à l’univers musical de la trilogie) de façon plus intense, l’orchestre étant relayé aussi au second plan – limité, comme d’habitude chez Zimmer, aux cordes et aux cuivres sans les bois – le fameux motif harmonique de 2 notes de Batman est repris ici. On retrouve bien évidemment les thèmes et motifs des précédents opus, et plus particulièrement ceux associés à Batman, comme c’est le cas dans « Risen from Darkness » qui reprend des éléments du score de « Batman Begins », juxtaposés ici pour une suite énergique, héroïque et musclée, bien que recopiée des deux précédents scores de Zimmer, autre élément qui semble avoir contrarié une partie du public, de larges portions du score de « Dark Knight Rises » étant ainsi repris de « Batman Begins » et « The Dark Knight » pour les besoins du film. Les morceaux d’action sont toujours aussi robustes et énergiques à l’écran, comme en témoigne « The Fire Rises » et ses percussions déchaînées, mélangeant acoustique et synthétique avec le savoir-faire habituel du compositeur, passé maître dans la manipulation des sons. On retrouve aussi le thème mélancolique de Batman au piano dans le dramatique « Nothing Out There ». L’action explose dans le brutal « Fear Will Find You », qui reprend le rythme à 5/4 et le chant de Bane superposé au motif de 2 notes de Batman, pour illustrer une énième confrontation entre le héros et le bad guy. « Why Do We Fall ! » prend quand à lui une dimension dramatique avec son crescendo de cordes et de percussions un peu simpliste mais très efficace, débouchant encore une fois sur le motif de 2 notes de Batman. Les différents motifs bien connus de l’homme chauve-souris culminent d’ailleurs dans l’agité « Imagine the Fire », avec son lot de rythmes scandés, de basse synthétique et de choeurs guerriers. Quand à l’idée de l’anarchie, déjà prépondérante dans le score de « The Dark Knight », elle semble culminer majoritairement dans l’impressionnant final de 7 minutes de « Rise », coda élégiaque et dramatique où sont mélangés les motifs de Batman, la voix éthérée d’un jeune garçon soprano (repris du « Barbastella » de « Batman Begins »), un violoncelle mélancolique et un orchestre ample et tragique reprenant le thème dramatique de « Eptesicus » de « Batman Begins », déjà présent dans « The Dark Knight » avec la reprise mémorable de « Like a Dog Chasing Cars ». Hans Zimmer signe donc une partition solide pour cette conclusion des aventures de l’homme chauve-souris, aventure placée sous le signe du chaos, de l’ascension d’un super méchant de la chute d’un héros avant son ultime résurrection. Mais, privé de la participation de James Newton Howard, Zimmer se retrouve à composer une musique plus basique, moins nuancée que dans « The Dark Knight », et aussi plus testostéronée et incroyablement intense à l’écran. Le problème, c’est que cette intensité n’apparaît que peu ou pas sur l’album bâclé de 51 minutes pondu par le compositeur, les titres bonus étant disponibles à travers plusieurs formats, que ce soit les bonus du CD, ceux de la version digitale de l’album, ou la piste bonus exclusive du site MovieTickets.com, une tendance un peu agaçante chez Zimmer et déjà présente sur l’album de « Inception ». Parmi les titres bonus, il faudra surtout se procurer « No Stone Unturned », probablement l’un des meilleurs morceaux du score de « The Dark Knight Rises ». Au final, le travail que livre Hans Zimmer sur l’ultime opus de la trilogie « Batman » est tout bonnement impressionnant, apportant un impact et une puissance incroyable à l’écran, bien que la musique soit parfois trop présente voire surmixée sur les images. Mais l’impression globale reste positive, bien que plus mitigée sur un album très décevant, qui omet de nombreux passages majeurs du score. Que l’on ne s’y trompe pas, exception faite de l’album, la partition de « The Dark Knight Rises » est aussi monumentale que le film lui-même, sans être pour autant originale ou incontournable dans la filmo d’Hans Zimmer : elle témoigne néanmoins de la robustesse et de la force incroyable des travaux du musicien allemand pour les films de Chris Nolan ! ---Quentin Billard |