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1-Main Title 4.34
2-The Escape 1.10 3-Billy's Death 1.15 4-Sam Finds A Spot To Camp 0.54 5-Sam Breaks In For Salt 1.06 6-Father's Chest 1.07 7-Billy's Car Put to Rest 1.43 8-Sam Returns The Salt 1.14 9-Cow Fight 1.48 10-Clydie Meets Sam 0.50 11-Sam Wakes Up The Next Morning (With Guitar) 1.34 12-Sam Watches Clydie 0.53 13-Sam Works On The Motorcycle 0.52 14-Barnburning 3.16 15-Clydie Overhears Sam and Mookie 1.12 16-Clydie Washes Her Horse 1.00 17-Home Movies 2.02 18-Valley Of The Moon 2.42 19-Bulldozers 1.25 20-The Beating 1.11 21-Love Scene 3.09 22-Clydie Watches Sam and the Kids 0.50 23-Clydie Learns About Sam 0.49 24-Sam's Departure 2.22 25-Mookie Listens To The Tape 1.01 26-The Cop's Suspicions Are Aroused 1.58 27-Motorbike Chase 2.01 28-Spooky Clothesline 0.54 29-Hale Pays A Visit 1.20 30-Lonnie Is Knocked Out 1.54 31-Sam Retaliates 1.11 32-The Showdown 2.19 33-The Resurrection 0.51 34-Sam's Farewell 4.01 35-End Titles 2.56 Bonus Tracks 36-Main Title (Alternate version) 4.14 37-Sam Wakes Up The Next Morning (Without Guitar) 1.35 38-End Titles (Short Alternate Version) 0.42 Musique composée par: Mark Isham Editeur: Perseverance Records PRD 047 Album produit par: Mark Isham Edition limitée à 3000 exemplaires. Artwork and pictures (c) 1993 Columbia Pictures. All rights reserved. Note: ***1/2 |
NOWHERE TO RUN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Mark Isham
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Dans la filmographie de Jean-Claude Van Damme, « Nowhere to Run » (Cavale sans issue) fait partie de ses films tombés dans l’oubli ou très sous-estimés, et pour cause : le long-métrage de Robert Harmon, réalisateur du thriller culte « The Hitcher », est d’une mollesse étonnante pour un film de Van Damme, entièrement tourné avec un budget dérisoire (15 millions de dollars) et un script plutôt paresseux, pourtant l’oeuvre de Joe Eszterhas, habitué aux scripts sulfureux et sexy (« Basic Instinct », « Jade », « Showgirls ») et de Richard Marquand (réalisateur de « Return of the Jedi »). Pour l’acteur/karatéka belge, « Nowhere to Run » était surtout l’occasion de montrer un côté plus sentimental et émotionnel de son jeu d’acteur, le comédien ayant surtout tourné dans les années 80 et au début des années 90 dans une pléiade de films d’action bourrins. Sorti en 1993, le film de Robert Harmon met en scène Van Damme dans le rôle de Sam Gillen, un malfrat qui vient tout juste de s’évader d’un convoi pénitencier avec l’aide de son complice, qui est tué durant l’évasion. Sam se réfugie ensuite dans la propriété agricole de Clydie Anderson (Rosanna Arquette), une jeune femme qui vit seule avec ses deux enfants, Mookie (Kieran Culkin) et Bree (Tiffany Taubman). Une nuit, Sam intervient pour sauver Clydie d’un guet-apens tendu par des brutes envoyées par Franklin Hale (Joss Ackland), un ignoble promoteur véreux qui cherche à expulser Clydie et sa famille afin de récupérer ses terres et d’y construire de nouveaux édifices. Dès lors, Sam s’érige en protecteur de la jeune femme et de ses enfants, et va tout faire pour tenter de les défendre contre les tentatives d’intimidation et les agressions répétées orchestrées par Franklin Hale et Mr Dunston (Ted Levine), le principal homme de main de l’ignoble promoteur. « Nowhere to Run » nous propose donc un scénario basique sur le thème traditionnel du héros solitaire venu de nulle part, qui défend la veuve et ses enfants contre des méchants sans scrupules – le script est un décalque intégral de celui du western « Shane » datant de 1953 – Pourtant, sur papier, il y avait tout pour faire de ce film une pure réussite, à commencer par une équipe technique solide : Robert Harmon à la réalisation, Joe Eszterhas et Richard Marquand à l’histoire, Peter McDonald (« Rambo III ») à la seconde équipe, Mark Isham à la musique, etc. Et pourtant, le film reste plat et ennuyeux malgré le jeu plus intime et convaincant de Jean-Claude Van Damme dans un registre émotionnel assez peu exploité dans sa filmo au début des années 90, la faute principalement à un script bâclé qui reprend point par point l’histoire de « Shane » (pourquoi ne pas avoir présenté « Nowhere to Run » comme un remake modernisé de ce western ?) sans grande originalité, et une mise en scène inégale et frustrante, teintée d’effets visuels parfois étonnants (le plan accéléré qui suit la trajectoire de la balle au début du film, le mouvement de caméra audacieux lorsque Dunston s’écrase dans le parebrise d’une voiture lors du combat final, etc.) et de passages plus ternes et insipides – la course poursuite en moto avec les policiers, probablement la scène de poursuite la plus nulle de toute la filmo de Van Damme, au cours de laquelle une dizaine de policiers parviennent à se crasher sans raison apparente (les policiers américains n’ont donc plus le permis de conduire ?), tandis que l’on remarque trop souvent la doublure de Van Damme sur les plans en moto, souvent ratés et mal maîtrisés. Restent quelques jolies scènes romantiques entre Van Damme et la sexy Rosanna Arquette (star en vogue à Hollywood dans les années 90) et de bonnes scènes de combat comme le violent affrontement final ou la bagarre sur les bulldozers. Van Damme en profite aussi pour apparaître nu à quelques reprises (gratuitement ?), histoire d’émoustiller un peu plus son public féminin. Au final, on ne retiendra donc pas grand-chose de « Nowhere to Run », qui reste un film anecdotique dans la carrière de Jean-Claude Van Damme !
Mark Isham retrouve à nouveau le réalisateur Robert Harmon après avoir composé en 1986 la musique de « The Hitcher ». Confiée au Hollywood Studio Symphony, le score de « Nowhere to Run » fait la part belle à des orchestrations soignées, quelques solistes (incluant une guitare sèche) et quelques éléments électroniques accentuant l’action et la tension du film. Le « Main Title » dévoile ainsi quelques notes de guitare sur fond de tenues de cordes mélancoliques avec quelques bois, une trompette et un piano. Mark Isham privilégie dans le « Main Title » une certaine émotion et soigne tout particulièrement son écriture orchestrale et ses orchestrations. Mais au fur et à mesure que le « Main Title » évolue, la tension monte crescendo, annonçant clairement les ennuis à venir pour Sam Gillen. Dans « The Escape », Isham illustre l’évasion de Sam du fourgon pénitencier à grand renfort de percussions martelées (mélangeant caisse claire/timbales/piano) et de cuivres agités : on notera ici l’apport indispensable des trompettes, tandis que les cordes paraissent survoltées en arrière-fond avec les percussions. L’action est donc au rendez-vous, Mark Isham se montrant visiblement assez à l’aise dans le registre de l’action. Le thème mélancolique de guitare du « Main Title » prend une tournure plus funèbre dans « Billy’s Death », alors que le compagnon d’évasion de Sam décède au cours de l’évasion. Ce thème mélancolique, associé à Sam dans le film, évoque son caractère solitaire et marginalisé comme le confirme clairement « Sam Finds A Spot To Camp », où règne toujours une certaine tension avec les ponctuations graves de piano/timbales et les notes plus nostalgiques et intimes de la guitare et de la harpe. La première partie du film permet à Isham de conserver une approche plus intime et retenue comme le rappellent « Father’s Chest » ou « Billy’s Car Put to Rest ». Le compositeur nous offre même un très joli Love Theme délicat pour Sam et Clydie qui commence à apparaître discrètement dans « Clydie Meets Sam », pour guitare, cordes et piano. Dans le même ordre d’idée, on notera le touchant et nostalgique « Sam Wakes Up The Next Morning » et son utilisation toujours très réussie de la guitare. Ce n’est qu’avec « Cow Fight » que la partition de « Nowhere to Run » prend une tournure soudainement plus musclée, avec des cuivres massifs, des cordes agitées et des percussions solides et agressives. « Cow Fight » évoque la première scène de combat du film, alors que Sam intervient pour corriger les bad guys et les empêcher de malmener Clydie et sa famille. On y retrouve un style action typique des scores plus musclés de Mark Isham, notamment dans sa période 80/90’s, influencé des standards de l’époque (Jerry Goldsmith entre autre). L’action prend une autre tournure dans « Barnburning », durant la scène où les hommes de main de Franklin Hale mettent le feu à la ferme. Mark Isham met ici l’accent sur les percussions, à commencer par un ensemble rythmique dominé par timbales, piano, marimba, cymbales, gong, et un mélange détonnant de cordes et de cuivres. Force est de constater qu’Isham met les bouchées doubles lorsqu’il s’agit d’évoquer les passages d’action, avec une certaine puissance orchestrale assez spectaculaire à l’écran comme sur l’album. Les passages plus mélancoliques et intimes comme « Valley of the Moon » ou « Home Movies » soulignent le rapprochement entre Sam et la famille de Clydie, pour laquelle Sam devient une sorte de nouvelle figure paternelle. On retrouve aussi le Love Theme à la guitare dans le romantique « Love Scene » à partir de 0:53 et aussi dans « Clydie Washes Her Horse ». Isham fait preuve d’une retenue touchante lors de ces passages plus intimes et émouvants, utilisant les instruments solistes (piano, guitare, harpe) avec délicatesse. A contrario, les morceaux d’action dévoilent une puissance orchestrale redoutable, comme le rappelle « Bulldozers » ou « The Cop’s Suspicions Are Aroused », dans lequel Isham fait même preuve d’un certain classicisme d’écriture dans sa façon de privilégier chaque pupitre de l’orchestre (cordes, bois, cuivres, percussions martiales, etc.). La poursuite en moto avec les policiers est même l’un des moments fort de la partition de « Nowhere to Run », et probablement l’un des meilleurs passages d’action du film, notamment dans ses accélérations rythmiques finales assez saisissantes. Même chose pour l’agressif « Hale Pays A Visit » et le violent combat final du triptyque « Sam Retaliates », « The Showdown » et « The Resurrection ». A noter l’emploi constant de la caisse claire martiale dans ces trois passages, qui apporte un punch tout particulier à ces morceaux d’action massifs et robustes. On retrouve dans « Sam’s Farewell » le ton pastoral et chaleureux du début, avec une dernière reprise dense et émouvante du Love Theme de Sam et Clydie (à partir de 0:55) dans un très bel arrangement pour cordes/bois et piano, nostalgique et chaleureux. Grâce au travail assez remarquable de Mark Isham, « Nowhere to Run » se voit agrémenté d’un surplus émotionnel assez appréciable et surprenant pour un film de Jean-Claude Van Damme, preuve que certains films du karatéka belge possèdent parfois plus de coeur que de muscles, et ce même si le score d’Isham contient aussi son lot d’action, de rythmes martiaux et de cuivres déchaînés. On retrouve dans « Nowhere to Run » le style intimiste et romantique cher au compositeur, avec une retenue exemplaire héritée de ses partitions pour « Of Mice and Men » ou « A River Runs Through It », un score de Mark Isham un peu tombé dans l’oubli, que l’on peut enfin redécouvrir aujourd’hui grâce à l’excellente édition CD du label Perseverance Records, dont le contenu ainsi que le son s’avèrent être de qualité. ---Quentin Billard |