1-Vacancy Main Title Theme 2.50
2-Lost In Nowhere 1.38
3-Meeting Mason 1.12
4-Trapped 1.25
5-Phone Booth 1.52
6-Under Surveillance 1.56
7-Trucker Arrival 1.10
8-Rats In The Tunnel 2.01
9-They're Under Us! 2.10
10-Nobody's Fault 1.38
11-Searching the House 2.11
12-Chase and Barricade 1.39
13-David Stabbed 3.34
14-A New Day 1.02
15-Killed By A Beamer 1.22
16-Going For A Gun 0.45
17-Amy Attacked 1.31
18-Amy's Revenge 1.14
19-Finding David 1.56
20-Vacancy End Credits 4.51
21-Vacancy Variant Acid 4.19*
22-Temps Perdu 4.32**
23-Transmutation Void 9.19***

*Remix de Michael Fakesch
**Remix de Christoph Harbonnier
***Remix de Lustmord.

Musique  composée par:

Paul Haslinger

Editeur:

Commotion Records CR014

Musique produite par:
Paul Haslinger
Producteur exécutif de l'album:
Tracy McKnight
Superviseur musique:
Pilar McCurry
Monteur musique:
Brian Richards
Assistant montage musique:
John Jacobellis
Coordinateurs soundtrack:
Colby Trane, Eric Mahoney
Programmation additionnelle:
Brian Williams,
Christoph Harbonnier, Dave Porter

Violon et alto:
Jacques Deregnancourt
Sound design:
Ron McLeod, Colin Fraser
for Biolabs Audio

Sound design de:
Charlie Campagna, Gregg Barbanelle
Assistance programmation:
Chris Newlin

Artwork and pictures (c) 2007 Screen Gems, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
VACANCY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Paul Haslinger
Remarqué en 2003 pour son thriller hongrois « Kontroll », le réalisateur Nimrod Antal tourne son premier long-métrage hollywoodien en 2007 avec un film de commande, « Vacancy » (Motel), thriller glauque et tendu qui narre le cauchemar d’un jeune couple en crise piégé dans une chambre de motel par une bande de dangereux sadiques. David (Luke Wilson) et Amy Fox (Kate Beckinsale) ressortent traumatisés du décès tragique de leur fils unique et s’apprêtent à divorcer, alors qu’ils prennent une dernière fois la route ensemble en pleine nuit pour une réunion familiale. Mais durant le trajet, la voiture tombe en panne, obligeant le couple à s’arrêter la nuit dans un motel isolé au bord de la route. D’abord ordinaire en apparence, le motel se révèle être mal entretenu, sale et dérangeant. De plus, les lieux sont tenus par un gérant sadique, Mason (Frank Whaley), dont le principal hobby est de filmer des meurtres sanguinaires dans les chambres du motel avec l’aide de ses deux complices en tournant des snuff movies amateurs qu’il offre ensuite à des clients pervers en manque de sensations fortes. Terrorisés par des coups frappés violemment à la porte à plusieurs reprises, David et Amy se retrouvent en danger dans leur chambre de motel. Lorsqu’ils comprennent qu’ils sont filmés, ils n’ont plus qu’une seule idée en tête : quitter cet enfer au plus vite et tenter de survivre à cette nuit épouvantable. « Vacancy » est donc un énième thriller hollywoodien sans grande originalité, mais réalisé avec maestria par un Nimrod Antal en pleine possession de ses moyens. Tourné à la façon d’un suspense hitchcockien, « Vacancy » est un hommage plus qu’évident au « Psycho » du grand maître du frisson, à commencer par un excellent générique de début rétro, calqué sur celui de « Psycho ». Même le motel où se déroule l’histoire rappelle irréfutablement celui de Norman Bates dans le film d’Hitchcock. Mais ici, point de psychologie dans le script de « Vacancy » : Nimrod Antal se focalise essentiellement sur le suspense et la tension dans un climat extrêmement noir et claustrophobique, alors qu’un lieu apparemment ordinaire devient un véritable enfer pour un couple innocent. Les coups frappés brutalement à la porte de la chambre des Fox suffisent à installer une tension ahurissante à l’écran. Quand à la photographie obscure d’Andrzej Sekula, elle joue admirablement bien sur l’alternance lumière légère/noir nocturne pour renforcer la tension. On regrettera néanmoins un dénouement un peu stéréotypé et typiquement hollywoodien, alors que le film démarrait pourtant admirablement bien et réussissait à impressionner par son suspense radicalement intense et véritablement viscéral. Quand au duo Luke Wilson/Kate Beckinsale, il fonctionne parfaitement à l’écran, à tel point que l’on finit vraiment par s’attacher à ce couple brisé par une tragédie, qui va tenter de survivre à cette terrifiante épreuve. Un très bon thriller en somme, intense et angoissant, à mi-chemin entre le « Psycho » d’Hitchcock et le « Hostel » d’Eli Roth.

Connu pour ses participations à des films tels que « Crank », « Underworld » ou « Death Race », Paul Haslinger, membre du groupe électro Tangerine Dream, signe pour « Vacancy » une partition ténébreuse et oppressante à l’image du film de Nimrod Antal. Le score, plutôt atmosphérique et fonctionnel, illustre clairement le suspense et les montées de terreur du film avec une ouverture (« Vacancy Main Title Theme ») plutôt sympa, accompagnant le générique inspiré du « Pyscho » d’Hitchcock : pour se faire, Haslinger utilise un motif de cordes synthétiques cheap sur fond d’ostinato entêtant et de loop électro obsédant, peut être le morceau le plus mémorable du score de « Vacancy ». Avec « Lost in Nowhere », Paul Haslinger met davantage en avant les cordes dans un climat plutôt morose évoquant l’isolement de David et Amy perdu sur la route en pleine nuit. Dans « Meeting Mason », le compositeur nous fait clairement comprendre que quelque chose ne tourne pas rond dans le motel où le couple vient d’échouer. Quelques sonorités électroniques et métalliques viennent suggérer le suspense et la tension sur fond de cordes dissonantes et menaçantes. Avec « Trapped », le piège se referme enfin sur David et Amy, avec une musique plus chaotique et agressive, à base de samples synthétiques anarchiques et de percussions métalliques brutales. La musique bascule clairement ici dans un registre horrifique conventionnel, accompagné des traditionnelles cordes dissonantes qui viennent apporter une vraie noirceur aux images du film. Le suspense est à son comble dans « Phone Booth » ou « Under Surveillance », avec une série de samples électros métalliques graves qui illustrent aussi bien le danger qui pèse sur le couple que la folie meurtrière du gérant du motel et ses sbires. La dernière partie de « Under Surveillance » est un bon exemple de musique atonale angoissante et brumeuse traversée de samples fantomatiques et de sonorités cauchemardesques qui semblent surgir tout droit d’un film d’horreur rempli de créatures maléfiques. Les clusters stridents des cordes, qui font ici leur apparition, s’intensifient dans le chaotique « Trucker Arrival », lorsque David et Amy pensent avoir trouvé une issue avant de comprendre qu’ils font à nouveau fausse route.

Paul Haslinger n’innove nullement avec « Vacancy » et va là où on l’attend : le compositeur utilise toutes les techniques musicales habituelles pour personnifier le suspense et la terreur à l’écran, comme le rappelle « Rats in the Tunnel » avec ses sonorités glauques, ou l’intense « They’re Under Us ! » et son atmosphère de traque frénétique brutale et résolument agressive, qui bascule parfois dans la cacophonie pure et le sound design un brin simpliste. La musique offre une brève respiration dans « Nobody’s Fault », passage de cordes plus dramatique évoquant le rapprochement du couple, à nouveau soudé par la terrible épreuve qu’ils doivent affronter ensemble. Dans « Searching the House », Paul Haslinger mélange électro et rythmes rock dans un style plus contemporain typique du compositeur et de ses musiques habituelles pour Tangerine Dream. La traque s’intensifie dans le mouvementé « Chase and Barricade » pour lequel Haslinger expérimente davantage autour de ses sonorités électroniques agressives et brumeuses. La terreur est au rendez-vous dans les chaotiques « Killed By A Beamer », « Amy Attacked » et « Amy’s Revenge » pour la conclusion violente du film. Haslinger nous ramène enfin son thème principal dans le générique de fin (« Vacancy End Credits »), un thème curieusement absent du film en dehors des génériques de début et de fin. Vous l’aurez donc compris, Paul Haslinger nous offre un score horrifique prévisible et sans grande originalité pour « Vacancy », qui illustre parfaitement le suspense et la tension du film de Nimrod Antal tout en apportant une certaine intensité assez immersive aux images, mais sans aucun génie ni idée particulière. Haslinger se contente bien souvent d’appliquer toutes les règles du genre en expérimentation autour du sound design et des samples électroniques dans un style atmosphérique qui laisse parfois à désirer, et qui survivra difficilement hors des images. Voilà donc un score horrifique fonctionnel et banal qui ravira peut être certains amateurs de frissons pas trop exigeants. Quand aux autres, qui préfèrent davantage les musiques d’épouvante plus spectaculaires et passionnantes de Christopher Young ou de Marco Beltrami, « Vacancy » restera une petite déception à éviter, et ce même si le film est plutôt réussi dans son genre !



---Quentin Billard