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1-Frankenweenie Disney Logo 0.37
2-Main Titles 2.19 3-Mr. Burgermeister/Noses Meet 2.16 4-Game of Death 2.20 5-The Funeral 2.38 6-Electricity 3.27 7-Re-Animation 5.15 8-Sparky's Day Out 1.53 9-Dad's Talk 0.49 10-The Bride/Edgar Knows 2.19 11-Invisible Fish/ Search for Sparky 4.41 12-A Premonition 1.25 13-The Speech 1.20 14-Mom's Discovery/Farewell 1.29 15-Getting Ready 2.38 16-Making Monsters 6.43 17-Pool Monsters Attack 1.50 18-Mad Monster Party 1.58 19-Final Confrontation 2.56 20-Happy Ending 3.25 Bonus Tracks: 21-Alternate Main Titles 2.18 22-Over The Fence 1.14 Musique composée par: Danny Elfman Editeur: Walt Disney Records D001766302 Musique produite par: Danny Elfman Musique additionnelle de: TJ Lindgren Artwork and pictures (c) 2012 Walt Disney Pictures. All rights reserved. Note: **** |
FRANKENWEENIE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Danny Elfman
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Avant d’être le nouveau long-métrage d’animation de Tim Burton sorti en 2012, « Frankenweenie » était à la base un court-métrage de jeunesse réalisé en 1984 avec de vrais acteurs. Désireux de se replonger dans cet univers si particulier, Tim Burton adapta son propre court-métrage sous la forme d’un film animé en stop-motion, technique déjà utilisée dans « Corpse Bride » et « The Nightmare Before Christmas ». Le résultat est une véritable déclaration d’amour du réalisateur aux classiques du cinéma d’épouvante américain, avec des références, des clins d’oeil et un humour noir macabre qui n’hésite pas à tourner le sujet en dérision. « Frankenweenie » raconte ainsi l’histoire du jeune Victor Frankenstein, un petit garçon qui vit paisiblement avec ses parents et son chien Sparky, jusqu’au jour où son animal meurt dans un accident de voiture. Désespéré, Victor a bien du mal à oublier Sparky. Mais c’est à l’école qu’il va trouver une solution aussi incroyable qu’inespérée : son professeur de biologie apprend ainsi à ses élèves que le corps d’un animal mort peut réagir au contact de l’électricité. Décidant de concevoir son propre projet de science, Victor part déterrer le cadavre de Sparky au cimetière et parvient à lui redonner vie grâce à une machine capable de canaliser la foudre. Mais son idée – interdite – inspire tous ses petits camarades, qui décident à leur tour de redonner vie à d’autres animaux morts, mais pour de bien mauvaises raisons, libérant par la même occasion des créatures maléfiques qui s’abattent sur la ville. « Frankenweenie » est un film animé visuellement époustouflant, dans laquelle la stop-motion, totalement maîtrisée, parvient à créer l’illusion d’un monde réel. L’utilisation du noir et blanc confère au film un aspect de cinéma fantastique des années 40/50, avec des références évidentes à des classiques tels que « The Bride of Frankenstein » (1935) - la chienne électrocutée qui voit apparaître deux grosses mèches blanches sur sa tête – « Gamera » (1965), « The Mummy » (1932), « The Wolf Man » (1941) ou bien encore « The Creature from the Black Lagoon » (1954), pour la scène de l’attaque des petits singes de mer, scène qui n’est pas sans rappeler les délires grotesques du « Gremlins » de Joe Dante (1984), sans oublier le personnage du professeur de biologie, dont le visage inquiétant est un hommage évident à l’acteur fétiche de Tim Burton, Vincent Price. Le scénario est suffisamment malin pour mélanger frissons, humour noir et émotion, avec un mélange de poésie et d’épouvante comme seul Tim Burton en possède le secret. Le film est en plus suffisamment rythmé et parvient à nous offrir quelques sympathiques rebondissements et quelques bonnes trouvailles (l’attaque finale des monstres dans la ville) qui permettent à Tim Burton de nous offrir là un film d’animation gothique et grinçant, idéal pour prolonger l’expérience du récent « Dark Shadows », une sorte de revanche personnelle pour un cinéaste trop souvent bridé ces derniers temps par Disney, et qui parvient pourtant à nous offrir avec « Frankenweenie » un film d’animation sombre, satirique et touchant : un exploit qui nous permet de retrouver (enfin !) le Tim Burton grinçant de la fin des années 80.
« Frankenweenie » marque la 14ème collaboration entre Tim Burton et Danny Elfman, son grand complice de toujours, qui signe là une nouvelle partition symphonique de qualité à la fois gothique, sombre et poétique, à mi-chemin entre la noirceur d’un « Wolfman » ou d’un « Dark Shadows » et l’intimité d’un « Big Fish » ou d’un « Corpse Bride ». Pour Danny Elfman, « Frankenweenie » est un projet ordinaire dans le sens où le compositeur évolue en terrain familier et ne prend donc pas beaucoup de risques. Dès « Frankenweenie Disney Logo », Elfman s’empare du traditionnel logo de Disney (dérivé de la célèbre chanson de « Pinocchio ») et détourne le final en imposant un élément récurrent du score : l’utilisation d’un orgue résolument gothique avec des cuivres massifs, un théremin et des choeurs déchaînés. A l’instar du film, Elfman imite clairement le style des musiques des films fantastiques/d’épouvante du Golden Age hollywoodien, entre les travaux de Ronald Stein pour les films de science-fiction dans les années 50, ceux de Bernard Herrmann pour la science-fiction à la même époque ou les partitions de James Bernard pour les films de la Hammer et plus particulièrement la franchise des « Dracula » entre les années 50 et 60. Maîtrisant ses références avec une passion évidente, Elfman renoue ici avec l’esthétique de « Mars Attacks ! » mais en se rapprochant clairement de la noirceur gothique de « Dark Shadows », rendant ainsi hommage aux musiques des ‘monster movies’ des années 50, le tout confié aux prestigieux musiciens de l’orchestre de Londres. Le thème principal, associé à l’amitié forte qui unit Victor et son chien Sparky est dévoilé dès le début du film avec une innocence et une légèreté évidente dans le « Main Titles ». Confié aux cordes, aux bois, au célesta et aux traditionnels choeurs si chers à Elfman, ce thème, résolument touchant, n’est pas sans rappeler les musiques plus légères du musicien comme celles pour « Charlotte’s Web » ou « Meet the Robinsons ». Le thème de Victor/Sparky apporte cette poésie et cette émotion indispensable au film, parfois confié au piano et passant d’un instrument à un autre dans « Mr. Burgermeister/Noses Meet » avec un enthousiasme et une insouciance constante. Les orchestrations restent, comme toujours chez Elfman, particulièrement riches et soignées, faisant la part belle à tous les pupitres de l’orchestre sans délaisser qui que ce soit. Les quelques touches mickey-mousing du début privilégient les pizz de cordes sautillants, le piano, la flûte, la clarinette, le hautbois, le célesta, la harpe, le marimba, les violons, etc. Très colorée, les musiques du « Main Titles » et de « Mr. Burgermeister/Noses Meet » sont typiques des productions musicales Disney habituelles. Le thème de Sparky est repris et développé à plusieurs reprises dans « Mr. Burgermeister/Noses Meet », où l’on remarque clairement l’influence habituelle de Bernard Herrmann, notamment dans le passage confié à l’ensemble des clarinettes/clarinette basse entre 0:24 et 0:44 qui rappelle les sonorités des musiques thrillers d’Herrmann dans les années 50/60. Les auditeurs attentifs remarqueront d’ailleurs la présence d’un motif secondaire discret de 4 notes cité dès le début de « Mr. Burgermeister », et qui annonce la création morbide de Victor et des autres enfants. Avec « Game of Death », la musique fait preuve d’une énergie et d’une force évidente, introduisant un instrument-clé du score, le fameux théremin si cher aux compositeurs des films de science-fiction des années 50, pour évoquer ce son rétro des films fantastiques d’antan. Si le thème de Sparky est encore présent, repris notamment ici lors d’une puissante envolée orchestrale/chorale alors que Victor et ses amis jouent à la balle avec le chien, « The Funeral » vient rompre l’enthousiasme ambiant du récit en imposant un ton plus tragique et mélancolique alors que l’enfant enterre son chien, tué accidentellement par une voiture. Les choeurs habituels d’Elfman sont repris ici dans un climat plus funèbre et poignant, avec la harpe, les cordes et les bois. Impossible de résister à la délicatesse émouvante du piano solo à la fin de « The Funeral », alors que Victor se remémore des bons moments passés en compagnie de Sparky, avant une reprise chorale grandiose du thème principal. Le score décolle enfin dans « Electricity », qui introduit le deuxième thème majeur du score, que l’on pourra considérer comme le thème du savant fou, déjà introduit dans la dernière partie du « Frankenweenie Disney Logo ». Le thème scientifique de 6 notes apparaît avec des cuivres sombres et des cordes pesantes à 1:23, qui renvoie clairement ici au thème de « Dark Shadows ». Par la suite, ce motif sera associé aux monstres maléfiques ramenés à la vie. A 2:05, Elfman introduit un troisième thème fondamental du score, thème de 5 notes de cuivres/cordes qui suggère la résurrection de Sparky. Enfin, le motif de 4 notes de la création, introduit dans « Mr. Burgermeister », réapparaît à la clarinette à 3:02. Dans « Re-Animation », Elfman confirme le ton plus sombre et gothique de sa partition avec un premier moment fort du score de « Frankenweenie », pour l’expérience de résurrection de Sparky. « Re-Animation » est un pur régal pour les amateurs des musiques gothiques et sombres d’Elfman : la vigueur des cordes, la complexité du jeu des cuivres, l’apport des choeurs, du théremin, des percussions et le croisement fréquent du motif de la résurrection et celui de la science/des monstres durant la séquence de l’expérience apportent une énergie et une intensité extraordinaire à cette séquence, peut-être un passage d’anthologie de la part de Danny Elfman comme on en avait entendu rarement ces dernières années chez le compositeur ! Le motif de la résurrection est repris à 1:16 dans « The Bride/Edgar Knows », lorsque Sparky croise à nouveau la chienne du voisin (avec un clin d’oeil au film « The Bride of Frankenstein »). Ce même motif est développé en grande pompe par un orgue puissant dès le début de « Invisible Fish/Search for Sparky », qui annonce clairement les ennuis à venir. La musique devient alors plus sombre et se radicalise dans son écriture, Elfman lorgnant de plus en plus vers les dissonances et les orchestrations plus graves, sombres et massives. Si la tonalité fantastique du score et du film transparaît clairement dans le mélange de harpe, célesta et théremin dans « A Premonition », « The Speech » crée un sentiment de menace avec l’apparition d’un violoncelle soliste qui rappelle le score de « Wolfman » et reprend le motif de 4 notes introduit dans « Mr. Burgermeister ». Le motif de la résurrection est de retour dans « Getting Ready », interprété par un orgue puissant et gothique sur fond d’orchestre déchaîné. On bascule clairement ici dans l’atmosphère des musiques de monstres d’antan avec une puissance orchestrale redoutable et un jeu exceptionnel de la part des musiciens de l’orchestre londonien. Autre moment d’anthologie du score : « Making Monsters », 6 minutes de terreur et de déchaînements symphoniques gothiques dans la grande tradition du genre : Elfman condense ici tous les principaux éléments du score, à commencer par une série de développements du thème de 5 notes de la résurrection, omniprésent dans « Making Monsters », suivi de l’orgue gothique, des choeurs gigantesques, des dissonances et des cuivres graves déchaînés (trombones/cors/tuba) pour l’impressionnante scène de la création des monstres. Les créatures attaquent dans le terrifiant et surpuissant « Pool Monsters Attack », passage d’action puissant de « Frankenweenie ». On ressent clairement l’influence des musiques de film de monstre dans « Mad Monster Party », un pur tour de force orchestral de la part du compositeur, comme « Final Confrontation ». Voilà donc un Danny Elfman en pleine possession de ses moyens sur « Frankenweenie », visiblement très inspiré par son sujet et soucieux d’offrir une musique riche en thèmes et en idées, un formidable hommage aux musiques des films de monstre des années 50 et des films de science-fiction de la même époque. Citant certains compositeurs du Golden Age, Elfman reste maître de ses références et ne verse jamais dans le pastiche pur : sa musique est écrite avec une passion réelle et un sérieux évident, un compositeur qui n’est jamais autant inspiré que lorsqu’il retrouve l’univers si personnel et farfelu de Tim Burton, apportant une intensité incroyable aux images du dernier film animé du cinéaste, à ne manquer sous aucun prétexte ! ---Quentin Billard |