Chansons

1-Sunshine Of Your Love 5.17
2-Darkness Darkness 4.08
3-Alone in the Dark 4.46
4-Entity 4.21
5-Sunshine of your Love (Remix) 5.49

Score

6-Main Title/Harry Makes
His Entrance 2.40
7-Escape from the Chateau 2.41
8-Harry's Sweet Home 1.06
9-Harry Rides Again 7.05
10-Spying on Helen 4.16
11-Juno's Place 1.29
12-Caught In The Act 1.29
13-Shadow Lover 1.20
14-Island Suite 6.55
15-Causeway/Helicopter Rescue 7.56
16-Nuclear Kiss 0.51
17-Harry Saves The Day 8.26

Musique  composée par:

Brad Fiedel

Editeur:

Epic Soundtrax
EPC 476939 2

Album produit par:
Brad Fiedel
Superviseur montage:
Allan K. Rossen
Monteur de la musique:
Patty Von Arx
Assistant du compositeur:
Lauren Hayes
Producteurs exécutifs de l'album:
James Cameron, Randy Gerston
"Sunshine Of Your Love"

Jack Bruce, Pete Brown &
Eric Clapton)
interprété par: living Colour
Produit par: Michael Beinhorn
"Sunshine Of Your Love (Remix)"
Production additionnelle
et remix de:
Adrian Sherwood & Skip McDonald
"Alone In The Dark"
(John Hiatt)
interprété par: John Hiatt
produit par: John Chelew
"Darkness Darkness"
(Jesse Colin Young)
interprété par: Screaming Trees
produit par:
Don Flemming, Sreaming Trees
"Entity"
(Mother Tongue)
interprété par: Mother Tongue
Produit par: Mario Caldato, Jr.
co-produit par
Mother Tongue, Victor Murgatoyd.

Artwork and pictures (c) 1994 Lightstorm Entertainement, Inc./Twentieth Century Fox Film Corporation/Sony Music Entertainement, Inc. All rights reserved.

Note: ***
TRUE LIES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brad Fiedel
Remake américain de « La Totale » de Claude Zidi, « True Lies » permet au réalisateur James Cameron de dépasser le sujet d’origine pour nous offrir un film bien plus réussi et bien plus abouti - plus qu’un remake, une véritable relecture virtuose à la sauce James Cameron. L’histoire de « True Lies » raconte les péripéties d’Harry Tasker (Arnold Schwarzenegger), un agent secret qui découvre un jour que sa femme Helen (Jamie Lee Curtis) a une relation extra-conjugale avec Simon (Bill Paxton), un homme se faisant passer pour un agent secret. Mais alors qu’il s’apprête à mettre fin à cette adultère, un groupe de terroristes musulmans menace la sécurité des Etats-Unis. Harry aura donc fort à faire, entre reconquérir une femme qu’il a trop souvent délaissée, punir Simon comme il le mérite et stopper les terroristes avant qu’il ne soit trop tard. James Cameron reprend les grandes lignes de « La Totale » de Claude Zidi et nous offre une véritable parodie de film d’action hollywoodien, dans la lignée du « Last Action Hero » de John McTiernan, films qui ont un même acteur en commun : Arnold Schwarzenegger. Toujours soucieux de varier ses rôles, Schwarzy s’offre un bon moment de déconnade avec « True Lies », pour lequel il semble s’auto-caricaturer lui-même dans le rôle d’Harry Tasker, un agent secret dont la femme ignore tout de ses activités secrètes, un homme qu’elle considère comme un mari effacé et ordinaire. Mais lorsque sa vie professionnelle se mélange soudainement avec sa vie privée, c’est le début d’une succession de péripéties loufoques et musclées pour notre héros. James Cameron multiplie les situations cocasses - scène de l’affolant strip-tease de Jamie Lee Curtis, scène finale de l’avion - et les gags avec une frénésie jubilatoire rare. Dommage cependant que le film tombe bien souvent dans un côté surréaliste lourdingue, le réalisateur se sentant toujours obligé d’en faire des tonnes pour divertir ou amuser le public. Certes, le film n’évite pas la surenchère mais l’ensemble demeure malgré tout très convaincant, avec un humour omniprésent et des acteurs qui s’auto-caricaturent constamment : la belle Jamie Lee Curtis qui joue de sa plastique généreuse lors d’un strip-tease d’anthologie, Schwarzy qui se croit de nouveau dans « Terminator » (du même James Cameron !), un Bill Paxton en amant de la femme d’Harry abruti au possible, et un méchant terroriste arabe ultra caricatural au possible, sans oublier des scènes d’action totalement démesurées, de bons effets spéciaux et quelques répliques cultes typiquement années 80 (« Tu as déjà tué quelqu’un ? Oui, mais c’était des méchants ! »). En bref, un grand classique de la comédie d’action des années 90 !

Avec « True Lies », James Cameron semble décidément vouloir tout faire pour se rapprocher le plus possible de « Terminator », car en plus de la présence de Schwarzenegger dans le rôle principal, le réalisateur s’est offert les services du compositeur Brad Fiedel à la musique du film, ce dernier ayant déjà écrit la musique des deux « Terminator ». La musique de Brad Fiedel est à l'image même du film, énergique et survitaminée, sans être pour autant d’une originalité quelconque. Pour les besoins du film, le compositeur a dû cette fois-ci mettre ses sempiternels synthétiseurs de côté pour nous offrir une partition plus massive et orchestrale, soutenue par les orchestrations de Shirley Walker, un orchestre auquel s’ajoutent quelques rythmiques électroniques modernes plus typiques du compositeur. La partition est bâtie autour d’un unique thème principal, entendu dès l’ouverture du film (« Main Title »), un thème qui se distingue par son motif de cordes aux notes descendantes et ses cuivres massifs. Le thème est associé dans le film aux exploits d’Harry Tasker et fera aussi office de thème d’action dans les scènes les plus agitées. Pour le reste, le score de « True Lies » oscille entre action, passages intimes romantiques et ambiances d’infiltration/espionnage avec guitare comme c’est le cas dans « Harry Makes His Entrance » et ses sonorités ‘film d’espionnage’ avec l’orchestre, les synthétiseurs et la guitare basse cool à la James Bond pour la scène où Harry s’introduit dans l’ambassade au début du film.

Dans « Spying on Helen », Fiedel tente même d’introduire un peu d’humour en utilisant une trompette jazzy sur fond d’orchestre et de claviers un peu kitsch - qui plombent souvent la musique par un côté très « musique de téléfilm d’action à petit budget ». La partie du film où Harry espionne sa femme qu'il a surpris au téléphone avec un mystérieux individu est assez intéressante. Brad Fiedel utilise une ambiance musicale rappelant les polars d’espionnage à l'ancienne, utilisant une trompette en sourdine à la sonorité jazzy fort bienvenue dans le film, une idée amusante apportant un climat plus léger à la musique, renforcent le caractère mi-action mi-comédie du film. Les mélanges orchestre/synthétiseur ne sont malheureusement pas toujours très convaincants ici, ce qui n’empêche nullement le compositeur d’apporter une certaine énergie aux images du film de James Cameron (cf. « Caught in the Act »). Dommage cependant que le compositeur tombe trop souvent dans du kitsch atrocement ringard comme c’est le cas dans le très sensuel « Shadow Lover » pour la scène du strip-tease d’Helen, avec son saxophone romantique ultra kitsch. Le compositeur nous proposera même une grande envolée orchestrale de cordes romantique dans « Nuclear Kiss » pour les retrouvailles entre Harry et Helen vers la fin du film.

Les morceaux d’action permettent à Brad Fiedel de faire monter la tension dans le film, qu’il s’agisse de « Escape from the Chateau » (avec ses synthétiseurs 80s très « série-B » à budget modeste), « Harry Rides Again » et sa reprise très énergique du thème principal sur fond de percussions omniprésentes ou bien encore « Island Suite », climax d’action pour la scène de l’affrontement avec les terroristes sur l’île vers la fin du film. Dommage que la seconde partie du score, 100% action, soit nettement moins originale et aussi bien moins intéressante. Cependant, Brad Fiedel maintient un tempo effréné, à l'image de la course poursuite d’Harry pour stopper les terroristes arabes menaçant le pays avec leurs missiles nucléaires. « Causeway/Helicopter Rescue », « Island Suite » et « Harry Saves the Day » apportent un rythme indispensable aux grosses scènes d’action du film, le compositeur maintenant constamment ses mélanges orchestre/synthétiseurs avec des percussions et un travail rythmique intéressant mais sans grande imagination. Les terroristes arabes n'ont pas de thème en particulier, même si le compositeur utilise à quelques reprises des percussions ethniques/orientales pour personnifier les méchants dans le film. L'héroïsme d'Harry, mis en avant dans « Harry Saves the Day » et « Helicopter Rescue » est illustré par des passages héroïques rappelant le thème principal, aussi associé dans le film aux retrouvailles entre Harry et Helen.

En conclusion, Brad Fiedel signe donc un score ultra fonctionnel pour « True Lies », un score orchestral sans grande envergure, qui se limite bien souvent à un accompagnement très banal des images et des différentes ambiances du film. On sent très clairement ici que le compositeur n’est pas vraiment à l’aise avec l’orchestre, lui qui utilise essentiellement les synthétiseurs dans la plupart de ses musiques de film. Voilà donc un score d’action sympa mais sans grand relief, idéal pour se replonger dans l’ambiance du film de James Cameron, même si l’on se serait tout de même attendu à mieux sur ce film !



---Quentin Billard