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1-Opening 0.57
2-Nicole Leaves Hotel 0.43 3-Nicole Returns Home 0.28 4-Crash Site 1.19 5-The Old Farm House 1.07 6-News Report 1.35 7-Driving 1.37 8-Meeting's Over 1.09 9-The Letter 2.12 10-Whip's Mad Drive 1.05 11-Whip's Inspects Room 1.47 12-Mini Bar 1.42 13-Because I'm An Alcoholic 4.42 14-I Need Your Help 2.27 Musique composée par: Alan Silvestri Editeur: édition promotionnelle Montage musique: Peter Oso Snell Préparation musique: Victor Pesavento Piano solos de: Randy Kerber Score produit par: Alan Silvestri Artwork and pictures (c) 2012 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: *** |
FLIGHT
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Alan Silvestri
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Après s’être essentiellement concentré sur le cinéma d’animation pendant près d’une décennie avec « The Polar Express » (2004), « Beowulf » (2007) et « A Christmas Carol » (2009), Robert Zemeckis revient enfin dans le cinéma live avec « Flight », drame poignant sur l’alcoolisme entièrement porté par un Denzel Washington à contre-emploi, qui collabore pour la première fois à un film de Zemeckis. L’acteur fétiche de feu Tony Scott, Norman Jewison et Carl Franklin campe cette fois-ci le rôle de Whip Whitaker, un pilote d’avion chevronné mais qui a aussi un gros problème avec l’alcool. En octobre 2011, durant le vol du SouthJet 227 à destination d’Atlanta, Whip perd le contrôle de son appareil suite à un incident technique. Malgré une situation catastrophique et des problèmes qui s’accumulent dans l’avion, Whip, aidé de son jeune co-pilote Ken Evans (Brian Geraghty), parvient à retourner l’appareil à la verticale pour atténuer le crash et limiter les dégâts. L’appareil s’écrase, mais avec un nombre miraculeusement limité de morts (96 rescapés sur 102 passagers), et ce grâce aux prouesses héroïques de Whip. Considéré comme un héros, le pilote, qui se trouve à l’hôpital, devient pourtant la cible d’une enquête menée par la NTSB, qui l’accuse d’être responsable de négligence et d’être à l’origine du désastre. Epaulé par son vieil ami Charlie Anderson (Bruce Greenwood), représentant du syndicat des pilotes de l’air, Whip va avoir bien du mal à cacher la vérité aux yeux de tous : il était effectivement en état d’ivresse le jour du vol, avec plus de 2 grammes d’alcool dans le sang, et avait aussi consommé de la cocaïne la veille. Au final, « Flight » est une oeuvre qui cache bien son jeu, car si le long-métrage de Robert Zemeckis débute comme un film catastrophe, avec l’une des scènes de crash aérien les plus spectaculaires et les plus terrifiantes que l’on ait vu au cinéma ces derniers années (au moins similaire à celle du début de « Cast Away » avec Tom Hanks), le reste évolue très rapidement vers le drame intimiste pur et dur, un vrai film de personnage entièrement porté par les performances d’acteurs remarquables : Denzel Washington bien évidemment, mais aussi Kelly Reilly, poignante dans la peau d’une toxicomane en quête de rédemption, Don Cheadle, Bruce Greenwood, sans oublier l’excellent et indispensable John Goodman, qui apporte un humour noir remarquable lors de ses quelques apparitions à l’écran. Le film évoque les ravages de l’alcoolisme qui consume progressivement l’existence de Whip Whitaker et aborde le thème habituel de la quête de rédemption, à travers l’interprétation ahurissante de Denzel Washington, dans un rôle complexe et difficile à contre emploi, bien loin des héros d’action solides et vaillants qu’il campe habituellement au cinéma. Hélas, le film s’avère être lent et répétitif, parsemé de longueurs inutiles (le film fait 139 minutes sans rien raconter de vraiment passionnant), un brin monotone sur les bords, surtout lorsque c’est la dixième ou onzième fois que l’on voit Whip craquer dans le film et se servir pour la énième fois un p’tit verre en douce, retombant inéluctablement dans le piège infernal de l’alcool. Dommage, car avec quelques coupes dans le montage et un rythme mieux géré, « Flight » aurait pu être réellement passionnant et devenir une vraie étude de personnages comme on en voit plus souvent dans le cinéma européen.
« Flight » marque aussi les retrouvailles entre Robert Zemeckis et son complice de toujours, Alan Silvestri, qui signe sa quatorzième partition pour un film de Zemeckis. La première chose que l’on remarque lorsque l’on voit le film pour la première fois, c’est l’absence étonnante de musique à l’écran : effectivement, et comme pour « Cast Away » (2000), Zemeckis a choisi de limiter au maximum, dans un souci de réalisme, l’utilisation de la musique à l’écran, si bien qu’au final, Alan Silvestri n’a écrit qu’à peine 20 minutes de musique sur l’ensemble du métrage. Extrêmement discrète à l’écran, la partition de « Flight » peine donc à se faire vraiment remarquer, le tout renforcé par une approche musicale purement minimaliste. Pour se faire, Silvestri délaisse l’artillerie lourde et opte à contrario pour une musique intimiste à hauteur du récit : une guitare, un piano, quelques cordes et quelques bois suffisent à personnifier cette histoire de drame sur l’alcoolisme et de quête de rédemption. Le score s’articule autour de deux thèmes discrets, le premier, celui de l’Opening, est un thème lent et morose qui évoque clairement le drame humain, avec ses notes hésitantes d’un piano solitaire. La guitare intervient dans « Nicole Leaves Hotel » pour l’introduction du personnage de Nicole (Kelly Reilly), sur fond de cordes mélancoliques et douces. Ici aussi, priorité à un climat intime/minimaliste typique du travail de Silvestri sur « Flight ». La guitare de Nicole revient dans « Nicole Returns Home » avec l’ajout d’un loop électro plus moderne. Dans « Crash Site », le compositeur opte pour une approche purement électronique à base de samples et de drones sinistres évoquant le lieu du crash aérien. Les samples synthétiques résonnent ici de façon quasi macabre et oppressante – suggérant l’ampleur de la catastrophe - mais avec une retenue toujours assez impressionnante, sans jamais en faire de trop. Dans « The Old Farm House », Silvestri développe une mélodie au piano lorsque Whip revient à la ferme familiale pour s’y reposer et fuir les médias. La musique est alors porteuse d’une émotion délicate et retenue, à l’image du personnage brisé de Denzel Washington dans le film. La fragilité du personnage est retranscrite par le jeu délicat et subtil du piano, sans jamais forcer le trait ni tomber dans le mélodrame. Le thème dramatique introductif de Whip revient dans « News Report », alors que le destin semble s’acharner sur le pilote alcoolique, qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Ici aussi, le mélange piano/cordes opère pleinement, avec ses tenues sombres et lentes de cordes, et ses notes hésitantes de piano. A noter l’ajout d’un hautbois mélancolique qui apporte une chaleur plus humaine à la musique. On ressent une émotion similaire dans le fragile et touchant « Driving », tout comme dans « Meeting’s Over », qui personnifie clairement l’ambiance morose et lente du film de Zemeckis, avec la reprise du thème dramatique de « Opening » au piano. Le thème est aussi repris dans « The Letter » de façon totalement similaire, hormis une conclusion plus sombre à base de loops électroniques et de notes graves répétées du piano. Silvestri reprend à la fin de « The Letter » les notes du thème principal sous un angle plus sombre, avec l’ajout d’une rythmique électronique entêtante, le piano restant plus que jamais l’instrument-clé du score. Dommage que les morceaux s’avèrent être bien souvent trop courts dans le film (et trop discrets) pour pouvoir développer pleinement les idées ou les sonorités. Néanmoins, l’ostinato rythmique électronique de basse synthétique/piano de « The Letter » est repris dans « Whip’s Mad Drive », qui évoque la décadence de Whip dans la folie et l’alcool. Cette idée de folie est largement retranscrite par le côté plus agressif du loop électronique, qui évite là aussi d’en faire de trop. La partie électronique revient aussi dans « Whip Inspects Room », alors que Whip se rend dans sa chambre la nuit précédant son audition. La ligne de basse électro personnifie clairement ici l’entêtement de Whip à résister à l’alcool et le temps qui passe, inéluctablement. Le thème dramatique revient au piano dans « Mini Bar », lorsque le pilote brisé sombre à nouveau dans la boisson, bien malgré lui. Enfin, il faudra attendre la fin du film pour pouvoir entendre un nouveau thème surgir dans la partition de « Flight », le magnifique thème de la rédemption que nous dévoile le poignant « Because I’m an Alcoholic », lors des aveux finaux de Whip durant l’audition. Le thème est amené par des cordes lentes, un piano et un hautbois mélancolique de toute beauté, qui dévoile enfin les notes du thème à partir de 2:49, dans un style intime et délicat proche de « Cast Away ». Il est juste regrettable d’être obligé d’attendre la fin du film pour entendre un thème aussi magnifique, qui aurait gagné à être davantage présent à l’écran. Le thème de la rédemption est repris une dernière fois au piano dans le bouleversant « I Need Your Help » pour la fin du film, mais laisse comme un sentiment frustrant d’inachevé, d’inabouti : on aurait aimé en entendre davantage ! Et c’est bien là tout le problème de « Flight » : la musique est bien trop discrète et surtout pas assez présente dans le film pour pouvoir développer pleinement toutes les idées musicales proposées par Alan Silvestri : la guitare de Nicole (qui ne revient plus par la suite dans le film), les basses synthétiques liées à la descente aux enfers de Whip, le thème dramatique de piano, le thème de la rédemption, toutes ces idées auraient méritées un vrai développement musical digne de ce nom, plus riche et prononcé. Au lieu de cela, il faudra se contenter de 20 minutes maigrichonnes qui passent comme une lettre à la poste mais nous inciteraient presque à en réclamer davantage de la part du compositeur – pourquoi ne pas envisager de développer davantage ses idées dans une future oeuvre de concert, une suite symphonique par exemple ? – Musique intime, lente et mélancolique, « Flight » n’est pas la nouvelle claque musicale attendue pour les retrouvailles entre Robert Zemeckis et Alan Silvestri, mais cela reste malgré tout un bon travail dans le film, malheureusement trop court et trop inabouti pour laisser un souvenir dans l’esprit de l’auditeur/spectateur. Néanmoins, le score remplit parfaitement son rôle à l’écran et apporte une émotion et une nuance indispensable aux images, sans jamais en faire de trop : ‘retenue’ semble avoir été le mot d’ordre du compositeur sur « Flight » ! Voilà donc un score minimaliste et touchant qui satisfera sans aucun doute les fans d’Alan Silvestri et ceux qui aiment ses musiques plus dramatiques et intimes tendance « Cast Away », « Contact » ou « Forrest Gump ». ---Quentin Billard |