1-The Unborn 1.22
2-The Glove 2.49
3-Jumby Wants to Be Born Now 1.13
4-Twins 4.43
5-Mom's Room 2.47
6-Barto 2.27
7-Possessed 2.01
8-Experiments 1.59
9-Breakin Mirrors 2.18
10-Dybuk 2.38
11-The Doorway's Open 1.12
12-Sofie's Letter 2.18
13-Medicine Cabinet 3.34
14-Bugs 3.15
15-Book of Mirrors 2.12
16-Circle of Trust 2.22
17-Hex or Schism 1.56
18-Inhabit the Helpless 1.24
19-Sefer Ha-Marot 2.07
20-Casey 4.17

Musique  composée par:

Ramin Djawadi

Editeur:

Lakeshore Records LKS-34065

Musique arrangée par:
Ramin Djawadi
Score produit par:
Ramin Djawadi
Monteur musique:
Shannon Erbe
Design ambient music:
Rob Simon
Assistant de Mr. Djawadi:
Bahram Atefi
Producteurs exécutifs album:
Skip Williamson, Brian McNelis
Music business & legal
pour Rogue Pictures:
Christine Bergren
Albums pour Rogue Pictures:
Jennifer Towle
Superviseur musique:
Spring Aspers

Artwork and pictures (c) 2009 Universal City Studios Productions L.L.L.P. All rights reserved.

Note: **
THE UNBORN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Ramin Djawadi
« The Unborn » est un énième film d’épouvante hollywoodien surfant sur le surnaturel et le paranormal, revenu au goût du jour dans le cinéma américain depuis l’arrivée des « Paranormal Activity » et autres films mettant en scène des entités maléfiques qui s’en prennent à des individus innocents ou maudits. Le film a été produit par Michael Bay (aussi producteur des « Texas Chainsaw Massacre », « Hitcher » et « Amityville ») et réalisé par David S. Goyer, qui n’en est pas à son premier coup d’essai - on lui doit un film de fantôme plutôt passable, « Invisible », et plusieurs scénarios pour « The Dark Knight », « Batman Begins », « Blade », etc. – « The Unborn » évoque l’histoire terrifiante d’une jeune femme, Casey Bell (Odette Annable), hantée par le suicide de sa mère lorsqu’elle était enfant, mais qui tente aujourd’hui de mener une existence ordinaire. Pourtant, des événements inquiétants commencent à se produire autour d’elle : harcelée par de terrifiants cauchemars et des hallucinations angoissantes, Casey se retrouve traquée par l’esprit d’un enfant qui n’a jamais vu le jour. A la suite d’un examen médical oculaire, la jeune femme découvre qu’elle est atteinte d’hétérochromie dû à une source génétique étrangère. C’est alors qu’elle cherche à en savoir plus et apprend par son père qu’elle est une jumelle mais que son frère est mort avant de naître. Après avoir mené sa propre enquête sur le suicide de sa mère, Casey décide de faire appel au rabbin Joseph Sendak (Gary Oldman) qui lui révèle la vérité au sujet de ses tourments : la jeune femme est possédée par un dibbouk, un démon qui, selon les croyances de la mythologie juive et kabbalistique d’Europe de l’est, possède le corps d’un individu en y restant constamment attaché. Pour elle, l’unique solution est de chasser l’esprit malin par un exorcisme. Mais le dibbouk n’a pas dit son dernier mot : l’esprit de Jumby, son frère jumeau décédé avant sa naissance, cherche par tous les moyens à renaître et ira jusqu’au bout, quitte à détruire l’existence de Casey et de ses proches pour y parvenir. « The Unborn » est donc un énième thriller théologique aux contours mystiques, avec son lot d’esprit frappeur, de malédiction, d’exorcisme, d’ésotérisme et de religion. Ici, tout y passe sans la moindre once d’imagination. David S. Goyer parvient à instaurer une atmosphère assez immersive dans son film mais le manque de personnalité de sa mise en scène et son accumulation de clichés d’épouvante (on finit par se lasser des films de fantômes et autres esprits maléfiques) et de scènes téléphonées empêchent le film de décoller réellement, sans oublier que les 20 dernières minutes (l’exorcisme avec le rabbin interprété par Gary Oldman), peu crédibles, gâchent tout le suspense instauré pendant une bonne partie de l’histoire. Malgré quelques sursauts, la mayonnaise ne prend pas, et on s’ennuie très rapidement.

La présence de Michael Bay à la production explique sans aucun doute la participation du compositeur Ramin Djawadi à « The Unborn », le musicien provenant tout droit du studio Remote Control d’Hans Zimmer. Djawadi n’en est pas à son premier coup d’essai lorsqu’il compose pour « The Unborn » en 2009, puisqu’il a été pendant un temps compositeur additionnel pour Zimmer et a participé à la composition générale de « Pirates of the Caribbean » (2003) aux côtés de Klaus Badelt et de toute sa bande, avant de retrouver Badelt la même année sur « Beat the Drum ». Djawadi a aussi écrit aux côtés de Zimmer sur « Thunderbirds » (2004) et compose la même année le score de « Blade Trinity », sans oublier de la musique additionnelle sur « Batman Begins » (2005) et un autre score en solo sur l’envoûtant et sinistre « Mr. Brooks » en 2007, suivi du décevant « Iron Man » en 2008. Pour « The Unborn », Ramin Djawadi se voit confier un score horrifique, genre dans lequel il n’avait pas vraiment eu l’occasion de s’exercer jusqu’à présent. Le résultat est, comme on pourrait s’en douter, prévisible et sans surprise. Djawadi applique toutes les recettes du genre en ayant recours à l’orchestre traditionnel essentiellement composé des cordes et de nombreux synthétiseurs, samples électro et percussions synthétiques. Djawadi apporte le suspense et la tension nécessaire au long-métrage de David S. Goyer et illustre l’atmosphère glaciale du film par un recours systématique aux synthétiseurs et aux sons manipulés et traités sur un logiciel audio (son de piano inversé, etc.). Le thème principal est dévoilé dans « The Unborn », entendu en réalité lors du générique de fin du film, accompagné par une batterie pop/rock, des cordes, de la guitare électrique, des synthés et des vocalises féminines à la Marco Beltrami. Si le thème de « The Unborn » reste à coup sûr l’élément le plus mémorable du score, le reste ne vous fera certainement pas décoller de votre siège. Avec « The Glove », Djawadi illustre les premières découvertes de Casey avec une série de nappes synthétiques cristallines, mystérieuses et inquiétantes. Le suspense domine avec « Jumby Wants To Be Born Now » où il est question du dibbouk, l’esprit de Jumby, l’enfant qui cherche à revenir à la vie en possédant la jeune Casey. Le morceau fait la part belle aux nappes synthétiques avec un bref sursaut angoissant et typique de ce genre de musique. Dans « Twins », Djawadi mélange synthés, piano et violoncelle électrique aux sons manipulés, créant un sentiment étrange et mystérieux à l’écran.

On nage clairement ici en pleine musique synthétique atmosphérique, ponctuée de quelques notes sombres qui instaurent un climat de menace et de suspense assez anarchique à l’écran mais redoutablement immersif. Le problème, c’est que l’ensemble tient davantage du sound design pur et dur que de la réelle composition organisée, une sorte de magma sonore maîtrisé mais plutôt ennuyeux à l’écoute et peu valorisé sur les images. Même un morceau comme « Possessed » illustrant un moment fort du film (la possession de Casey) ne parvient pas à remporter notre adhésion, en particulier à cause de son recours banal aux nappes synthétiques et aux samples sans grande imagination : on se serait attendu à quelque chose de bien plus audacieux et viscéral pour évoquer un sujet aussi inquiétant ! Et que dire du final cacophonique où Djawadi déverse son lot habituel de percussions action synthétiques et de samples trash et saturés, sur fond de cordes dissonantes ? Efficace à l’écran, certainement, mais ennuyeux au possible sur l’album ! Cette atmosphère de mystère et de tension se prolonge dans « Experiments » où les samples se mélangent aux cordes pour un résultat déroutant mais sans imagination - à noter que « Experiments » répète constamment un motif de trois notes au piano qui rappelle curieusement un thème similaire dans « The Omen » de Jerry Goldsmith – Dès lors, inutile d’attendre grand chose du score, en dehors de quelques passages plus rythmés (« Breakin Mirrors »), de suspense glauque atmosphérique plutôt terne et cacophonique (« Dybuk » ou le très brouillon « Bugs »), de parties mystérieuses (« Sofie’s Letter », « Book of Mirrors ») ou de moments de terreur plus agressifs (« The Doorway’s Open », « Hex or Schism » avec ses étranges voix chuchotées), sans oublier des passages d’action malheureusement gâchés par une utilisation souvent cheap des cordes synthétiques (« Inhabit the Helpless »), qui réduit le travail de Djawadi à une simple illustration sonore de série-B horrifique à bas budget. Ramin Djawadi fait donc ce qu’il peut sur « The Unborn » et mélange les samples et les sons triturés et manipulés dans tous les sens pour obtenir un résultat somme toute très homogène mais aussi très insipide et assez lassant sur la longueur. La musique ne laisse aucun souvenir particulier dans le film comme sur l’album, et même si l’on appréciera les rythmes et l’énergie de la première piste (« The Unborn »), il paraît peu probable de s’enthousiasmer pour un travail aussi brouillon et cacophonique qui ne révèle pas vraiment le potentiel de Djawadi, hormis sa capacité à bidouiller les sons sur ses claviers et à aligner les dissonances sans grande imagination. Si la musique apporte une bonne dose de mystère et d’angoisse aux images du film, elle ne parvient pas à nous emporter réellement dans son univers clos, si bien que l’on délaissera finalement ce score pour se concentrer sur d’autres travaux bien plus enthousiasmants de Djawadi !




---Quentin Billard