1-History In A Paddle 3.18
2-Shock From An Eastern Bloc 2.04
3-A Harsh Ballerina 2.10
4-Tiny Balls Go Olympic 1.31
5-Training Shakedown 2.12
6-Open Invitation 1.14
7-Journey To The Competition 1.46
8-Reflecting In A Glass Pool 0.36
9-Sweet Victory 2.05
10-Statesman Feng Makes
The Intros 3.46
11-Falling Hard And Going Soft 0.56
12-On The Bridge 3.20
13-Cracking The Ice 0.59
14-Derailed 1.37
15-Homecourt Advantage 2.27
16-Taking All Comers 2.18
17-Blood Ties 0.27
18-Storming The Garrison 1.55
19-An Old Wise Tale 0.57
20-Facing The Dragoness 1.55
21-Pong The Swords 2.39
22-Spoons and Bugs 1.42
23-Little Girls Don't Cry 2.08

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 838 2

Produit par:
Randy Edelman
Producteur associé:
Elton Ahi
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Superviseur post-production:
Steve Gaub
Monteur musique:
Chuck Martin
Music Business & Legal
pour Rogue Pictures:
Christine Bergren
Soundtracks pour Rogue Pictures:
Jennifer Towle

Artwork and pictures (c) 2007 Focus Features LLC. All rights reserved.

Note: ***
BALLS OF FURY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
Créateur de la série TV satirique « Reno 911 ! », Robert Ben Garant semble s’être spécialisé depuis quelques années dans le registre de la comédie déjantée, un genre avec lequel il flirte à nouveau dans « Balls of Fury » (Balles de feu), épaulé par son complice habituel Thomas Lennon, acteur et scénariste dans le film. Sorti en 2007, « Balls of Fury » (dont le titre parodie celui du film de Bruce Lee, « Fist of Fury ») raconte l’histoire de Randy Daytona (Dan Fogler), jeune prodige américain de tennis de table dans les années 80 qui connut une défaite cuisante face à l’allemand Karl Wolfschtagg (Thomas Lennon) durant la finale des Jeux olympiques de Séoul en 1988, et qui fit de lui un loser raillé de tous. Ayant parié sur la victoire de son fils, son père, le sergent Pete Daytona (Robert Patrick) ne put rembourser une dette qu’il devait à un mafieux chinois et fut assassiné par les membres d’une triade travaillant pour le compte du mystérieux Mr. Feng. 19 ans plus tard, Randy fait des numéros de ping-pong dans un casino de Reno, jusqu’au jour où il est contacté par l’agent du FBI Rodriguez (George Lopez), qui lui propose une mission particulière : participer à un grand tournoi organisé par le sinistre Mr. Feng (Christopher Walken), dans le but de démasquer le mafieux et de l’arrêter. Désormais, Randy représente l’ultime espoir d’arrêter Feng pour de bon, le seul problème étant que la star déchue du tennis de table n’a plus participé à un tournoi depuis sa défaite il y a 19 ans. Pour se remettre sur les rails, Rodriguez décide de confier Randy aux soins de Wong (James Hong), vieux maître chinois aveugle qui dirige une école de tennis de table dans le quartier de Chinatown avec sa fille Maggie (Maggie Q). « Balls of Fury » traite ainsi d’un sport rarement abordé au cinéma : le tennis de table. Le film est une large parodie du « Enter the Dragon » (1973) de Bruce Lee, le scénario reprenant les grandes lignes de l’intrigue du film de Robert Clouse sauf que la compétition d’arts martiaux est remplacée ici par celle du ping-pong. Dès lors, le film de Robert Ben Garant aligne les gags et les situations rocambolesques à vitesse grand V, avec un humour sous la ceinture et des gags parfois lourdingues, faisant de « Balls of Fury » un somptueux nanar pas toujours drôle. On sent à quel point les acteurs se sont amusés sur ce film, comme en témoigne l’excellente séquence du générique de fin, dans laquelle les acteurs se réunissent pour chanter et se taper un gros délire ensemble. Le problème, c’est qu’à force de ne pas se prendre au sérieux, les concepteurs du film et leurs acteurs ont finit par plomber une histoire qui commençait pourtant de façon crédible et se transforme finalement en n’importe quoi : caricature de l’univers chinois traditionnel, romance improbable entre le héros bedonnant et la jolie asiatique (la très belle Maggie Q !), méchant grotesque incarné par un Christopher Walken en roue libre total, qui cabotine à outrance comme si sa vie en dépendait, seconds rôles inutiles (Robert Patrick, Terry Crews, Jason Scott Lee et Cary-Hiroyuki Tagawa, fameux acteur nippon connu pour ses seconds rôles dans le cinéma américain des années 90) et gags lourdingues à tous les étages – les scènes de tennis de table, faussement épiques, qui utilisent le bullet time de « Matrix » - « Balls of Fury » reste divertissant mais parfois indigeste et grotesque : le film vous décrochera quelques sourires, certes, mais vous consternera aussi à coup sûr !

Randy Edelman est connu depuis la fin des années 80 pour ses nombreuses musiques de comédie, un genre dans lequel il s’est spécialisé tout au long de sa carrière avec des films tels que « Twins », « Kindergarten Cop », « My Cousin Vinny », « Beethoven », « The Mask » ou bien encore « Black Knight ». Sa participation à « Balls of Fury » n’est donc pas vraiment surprenante, Randy Edelman allant là où on l’attend forcément. Et les fans du compositeur de « Dragonheart » seront satisfaits de retrouver ici le mélange entre orchestre traditionnel et touches ethniques/asiatiques similaires à son travail sur « Dragon : The Bruce Lee Story » (1993), qui reste à ce jour l’une des musiques les plus populaires du compositeur, largement utilisée dans les médias et dans les bandes-annonces tout au long des années 90. A la première écoute de « Balls of Fury » dans le film, comme sur l’album, aucun doute n’est permis : Randy Edelman reste fidèle à son style comédie et ses manies habituelles, qui ont bien souvent tendance à exaspérer ses détracteurs, qui reprochent bien souvent au compositeur son tic de plaquer des nappes synthétiques inutiles (et cheap) sur ses parties orchestrales, ou d’écrire des mélodies trop souvent simplistes. Pour « Balls of Fury », Edelman tombe à nouveau dans ses travers habituels, mais pourtant, le résultat n’est pas vraiment honteux et reste plutôt sympathique et réussi dans le film, apportant une énergie et un humour considérable aux images. « History in a Paddle » introduit le thème principal, ample et solennel, dès 0:12 et à 1:58, enregistré avec le Prague Philharmonic Orchestra, les rythmes synthétiques, et les touches asiatiques, omniprésentes tout au long du score pour évoquer l’univers chinois du film. C’est dans l’utilisation des touches asiatiques – et notamment l’emploi du traditionnel violon erhu – que le score de « Balls of Fury » se rapproche d’ailleurs fortement d’un classique d’Edelman : « Dragon : The Bruce Lee Story ». Avec ses références évidentes à « Dragon », Edelman élabore sa partition sans jamais perdre de vue l’humour et les gags du film. Ainsi, le musicien n’hésite pas à évoquer les séquences de ping pong en utilisant un humour bien à lui dans « Shock from an Eastern Bloc », rendant ces scènes de tennis de table exagérément épique, notamment dans ses harmonies héroïques et ses envolées orchestrales solennelles, malheureusement plombées par l’emploi des synthés cheap habituels de Randy Edelman – qui semblent ne pas avoir évolués en 20 ans ! – Dans « Harsh Ballerina », Edelman réemploie l’erhu, la flûte et les guitares pour souligner ici aussi l’atmosphère chinoise de l’histoire, avec un passage plutôt mélancolique et émouvant assez réussi.

Dans « Tiny Balls Go Olympic », Edelman introduit des sonorités martiales et solennelles non dénuées d’ironie, dans un style qui renvoie clairement aux anciennes musiques de comédie du compositeur. Dommage que les parties orchestrales semblent bien trop souvent noyées dans les samples synthétiques 90’s d’Edelman – une vraie faute de goût, assurément – Un morceau rythmé et énergique comme la scène de l’entraînement musclé avec Maggie (« Training Shakedown ») aurait certainement gagné en punch si Edelman n’avait pas autant accentué le côté synthétique cheap de ses sons – à croire qu’il ne disposait que d’un budget misérable sur la musique du film – Et c’est bien là tout le problème récurrent de ce score, car si ce défaut lié au caractère souvent laid et limité des synthétiseurs de Randy Edelman pouvait encore passer il y a 10 ou 15 ans, cela semble bien difficile à apprécier de nos jours pour une musique d’un film de 2007, d’autant que le choix des sons n’est pas toujours très approprié pour le score. Malgré tout, certains passages parviennent à tirer leur épingle du jeu, comme l’introduction d’un thème héroïque/solennel associé à la compétition dans « Open Invitation » et « Journey to Competition », ce dernier étant ponctué de rythmes martiaux/action très réussis lorsque Daytona se rend à la compétition organisée par Mr. Feng en bus. On appréciera aussi l’envolée héroïque triomphante de « Sweet Victory » ou l’introduction d’un motif associé à Feng dans « Statesman Feng Makes the Intro », motif dont les harmonies ne sont pas sans rappeler celles du thème de « The Mask » (1994). Le compositeur apporte un peu de romantisme dans la mélodie délicate et nostalgique de « Falling Hard and Going Soft », ou de l’action pour l’affrontement final sur le pont dans « On the Bridge », qui permet à Randy Edelman de développer un autre thème majeur du score, un thème d’action sur un rythme à 3 temps illustrant l’affrontement entre Pete et Feng (entendu à partir de 0:55), morceau ponctué d’envolées héroïques (le passage un peu simpliste et naïf à partir de 1:10) et de touches humoristiques (la guitare hispanique pour l’agent Rodriguez à 0:40). Le thème d’action revient aussi dans « Homecourt Advantage » et dans plusieurs passages d’action cheap malheureusement gâchés par cet emploi inefficace de synthétiseurs bon marché (« Taking All Comers », « Storming the Garrison »). A noter que le thème principal solennel revient dans « Blood Ties » et « Little Girls Don’t Cry », tandis que le thème héroïque simpliste de « On the Bridge » revient dans « Pong the Swords ».

Randy Edelman renoue donc avec le registre de la comédie avec « Balls of Fury », dans lequel il reprend toutes ses formules habituelles, quitte à passer pour un ringard lorsqu’il ressort ses synthés datés des années 80/90, qui, s’ils pouvaient encore faire leur effet sur un film comme « Ghostbusters II » en 1989, ont perdu totalement de leur charme et de leur conviction aujourd’hui. Du coup, seuls les nostalgiques hardcore du compositeur réussiront à y trouver leur compte, ainsi que ceux qui ont adoré les pitreries de Dan Fogler et Christopher Walken sur le film de Robert Ben Garant. La musique remplit parfaitement son rôle à l’écran et contribue à apporter humour, dérision, énergique et même un brin d’émotion aux images, mais cela n’en fait pas pour autant un score indispensable : à consommer avec modération, donc !




---Quentin Billard