1-Twilight Overture 3.02
2-A World Bright and Buzzing 1.12
3-The Lamb Hunts The Lion 1.59
4-Meet Renesmee 2.43
5-Here Goes Nothing 0.59
6-Sparkles At Last 1.04
7-Catching Snowflakes 1.41
8-The Immortal Children 2.01
9-Merchant Of Venice 0.44
10-Into The White 1.04
11-Renesmee's Lullaby And
Something Terrible 3.03
12-A Way With The World 1.38
13-The Amazon Arrives 1.00
14-A Yankee Vampire 1.07
15-Cloud Forest 1.23
16-Witnesses 1.37
17-We Will Fight 0.57
18-Shield Training 2.09
19-At Bedtime A Child Asks
About Death 1.14
20-Decoding Alice 1.45
21-The Driving Question 1.09
22-Present Time 2.11
23-This Extraordinary Life 2.11
24-Gathering In Snow 2.45
25-She Is Not Immortal 0.53
26-Reading Edward 0.55
27-Magnifica 1.10
28-Irina Loses Her Head 2.52
29-Aro's Oration 2.48
30-A Kick In The Head 0.58
31-Exacueret Nostri
Dentes In Filia 1.48
32-Chasing Renesmee 1.20
33-A Crack In The Earth 2.24
34-Aro's End 1.52
35-That's Your Future 0.52
36-Such A Prize 3.25

Musique  composée par:

Carter Burwell

Editeur:

Atlantic Records 533081-2

Produit par:
Carter Burwell
Orchestrations:
Carter Burwell, John Asthon Thomas,
Sonny Kompanek

Musique additionnelle de:
Christopher Willis, Adam Smalley

Artwork and pictures (c) 2012 Summit Entertainment, LLC. All rights reserved.

Note: ****
THE TWILIGHT SAGA :
BREAKING DAWN PART 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Carter Burwell
Ultime volet de la saga « Twilight » toujours inspiré des livres de Stephenie Meyer, « Twiligh Saga Breaking Dawn Part 2 » reprend là où l’on s’était arrêté à la fin de « Breaking Dawn Part 1 » : alors que sa fille Renesmée vient de naître, Bella (Kristen Stewart) tente de s’adapter à sa nouvelle vie de vampire aux côtés d’Edward (Robert Pattinson). Mais hélas, la naissance de Renesmée n’est pas passée inaperçue, et le clan des puissants Volturi, mis au courant de cette naissance hors du commun d’un genre nouveau, s’apprêtent à déclarer la guerre à la famille Cullen, persuadés que Bella et Edward ont commis le crime ultime en donnant naissance à cette enfant. Afin de préparer la défense de leur famille, les Cullen décident de parcourir le monde entier à la recherche d’autres familles de vampires et de témoins pour faire d’eux leurs alliés et pour les aider à repousser les Volturi, à quelques heures de la bataille finale qui s’avèrera décisive pour les uns comme pour les autres. A nouveau confié au réalisateur Bill Condon, « Breaking Dawn Part 2 » vient donc clore une saga fantastique décidément très populaire parmi les ados mais régulièrement critiquée et malmenée par le public adulte (les films furent constamment nommés aux Razzie Awards), qui reproche assez souvent la faiblesse du jeu de certains acteurs, un script souvent indigent, du sentimentalisme gnian-gnian (surtout dans les premiers films), de la mièvrerie et des longueurs inutiles. Tous ces défauts sont effectivement présents dans les cinq films de la franchise, sauf que ce chapitre 5 est un peu particulier dans le sens où il se propose de délaisser les roucoulades et les love stories d’ados pour se concentrer sur une résolution plus apocalyptique, un dénouement plus épique. C’est pourquoi « Breaking Dawn Part 2 » est en ce sens une solide conclusion, car plus enlevé, plus brutal, plus grandiose et surtout plus attachant que la première partie 1, qui restait cruellement inégale et frustrante. Malgré la multiplication de personnages secondaires et le fait que les vampires aient une fâcheuse tendance à se transformer en X-Men (on les découvre tous dotés de pouvoirs spéciaux), le film de Bill Condon nous propose une seconde partie incroyablement guerrière et sauvage avec un rebondissement final plutôt astucieux et inattendu (ou bien paresseux, au choix), quitte à verser à l’occasion dans du gore bon enfant (quelques scènes de décapitation et de cadavres de vampires brûlés). Rien de bien méchant bien évidemment – film pour ado oblige – mais un sérieux atout pour cet ultime volet qui rattrape un peu les tares des précédents, et qui parvient enfin à trouver un rythme de croisière satisfaisant en évitant les longueurs ennuyeuses et éprouvantes de certains chapitres précédents, quitte à prendre quelques libertés nécessaires par rapport au roman d’origine (notamment par rapport à la bataille finale). Quand au générique de fin, il permet de conclure la trilogie sur une touche de nostalgie en présentant tous les acteurs dans un montage final dédié aux fans de la saga « Twilight ». Le message est d’ailleurs on ne peut plus clair : « Twilight », c’est bel et bien terminé !

C’est en toute logique que l’on retrouve Carter Burwell sur la musique de « Twilight Saga : Breaking Dawn Part 2 », un compositeur qui avait déjà oeuvré sur le premier film en 2008 et qui a aussi composé la musique de « Breaking Dawn Part 1 » en 2011. Carter Burwell conclut donc la franchise en nous offrant l’une de ses meilleurs partitions pour la saga « Twilight » : sombre, dramatique, rythmée, nerveuse et épique. Burwell reprend les grandes lignes directrices de ses précédents travaux, et surtout de « Breaking Dawn Part 1 », et introduit son célèbre « Bella’s Lullaby » aux cordes dès les premiers instants de l’ouverture (« Twilight Overture »). Les orchestrations sont très soignées, privilégiant chaque pupitre de l’orchestre, que ce soit les cordes, les vents (hautbois), les cuivres, les percussions (triangle, cymbales, timbales, toms, enclumes) ou le piano. A 0:21, Burwell réintroduit un autre thème bien connu de la saga, le thème de « Twilight New Moon » composé par Alexandre Desplat, sans oublier un motif d’action issu du score d’Howard Shore pour « Twilight Eclipse » à partir de 1:07. Carter Burwell saisit ainsi l’occasion de faire le lien avec les musiques des anciens épisodes afin d’assurer la continuité avec les autres musiques de la franchise (ce qui manquait justement aux anciens opus !). Néanmoins, le Love Theme d’Edward et Bella reste plus que jamais présent, partagé ici entre les cordes, le piano et les vents. « Twilight Overture » annonce par son emphase orchestrale que l’aventure touche bientôt à sa fin, et que l’heure de la conclusion arrive. On ressent d’ailleurs clairement cette emphase tout au long de la partition, comme pour mieux personnifier l’idée que l’affrontement est proche et s’annonce épique. Epique est bel et bien le maître mot de la partition de Burwell, d’où une très large valorisation dans les orchestrations des cuivres et des percussions guerrières – et notamment tout l’ensemble de tambours taïkos japonais et de percussions ethniques – Outre le piano, la partie plus intime de la musique est aussi assurée par une guitare sèche dans « Meet Renesmee » et quelques synthétiseurs discrets. C’est d’ailleurs avec le personnage de Renesmée que Burwell introduit son nouveau thème, une mélodie plutôt simple et facilement mémorisable, très présente tout au long du film. A 1:33, le compositeur introduit le « Renesmee’s Theme » à la flûte sur fond de célesta, harpe et cordes, leitmotiv chaleureux qui accompagnera la petite fille aux pouvoirs télépathiques tout au long du récit. Concernant la thématique, outre le « Bella’s Lullaby » et le thème de Renesmée, on découvre aussi un thème associé aux Volturi, entendu dans « The Immortal Children ». Burwell introduit ici une nouveauté, l’utilisation fort bien pensée d’un choeur aux résonances mystiques et guerrières associées à la menace des Volturi dans le film. On retrouve ainsi le motif des Volturi dans « Reading Edward ».

Les voix apportent ici un surplus dramatique et épique saisissant à la partition de Carter Burwell, intensifiant l’action et le caractère grandiose et guerrier de la seconde partie du film. Ainsi, les chœurs apportent un éclairage épique saisissant à la bataille finale, à commencer par l’impressionnant « Exacueret Nostri Dentes In Filia », avec ses paroles latines qui renvoient autant au « Omen » de Goldsmith qu’au récent « Priest » de Christopher Young. Burwell accompagne aussi cette bataille finale avec une bonne dose de dissonances et d’effets instrumentaux avant-gardistes (glissandi, clusters, effets sonores aléatoires, etc.), et une écriture orchestrale somme toute assez complexe – cf. le spectaculaire « Chasing Renesmee » dont l’empilement progressif de dissonances aux cuivres rappelle dans le film le « Matrix » de Don Davis – L’action culmine avec les spectaculaires « A Kick In The Head » qui suggère la brutalité des combats entre vampires à l’aide d’un flot de percussions guerrières, de guitare électrique et d’orchestrations robustes, dans la lignée du morceau écrit par Howard Shore pour la bataille finale de « Twilight Eclipse ». Idem pour « A Crack In The Earth », durant la séquence où la terre s’ouvre en deux, Burwell en profitant ici pour conférer à la scène un caractère apocalyptique largement valorisé par la puissance des cuivres, des percussions et des choeurs. Le motif des Volturi est réentendu aux cuivres dès le début de « Aro’s End » et accompagne la fin de la bataille avec une puissance orchestrale constante, une guitare électrique rythmique et des choeurs épiques en latin à la Don Davis (on pense parfois à certains passages de « House on Haunted Hill » ou de « House of Frankenstein »). La chorale prend une tournure plus mystique voire religieuse dans « Magnifica » ou le sombre « Irina Loses Her Head », tandis que les voix d’hommes résonnent avec une puissance guerrière dans « Gathering in Snow » pour la scène du rassemblement des vampires et des loups dans l’immense terrain enneigé, excellent morceau d’action rythmé et déterminé qui illustre parfaitement l’idée du rassemblement des combattants, avec une coda grandiose et un brin héroïque.

Loin de se limiter à cette déferlante de musique d’action chorale épique, Carter Burwell nous offre aussi ses traditionnels morceaux d’ambiance pop/rock comme le confirme l’excellent « A World Bright and Buzzing », alors que Bella profite de sa nouvelle vie de vampire et de ses nouveaux pouvoirs, morceau dominé par la section rock batterie/basse et la mélodie confiée à la guitare électrique et aux cordes. L’enthousiasme rock de « A World Bright and Buzzing » fait plaisir à entendre, d’autant qu’il permet de confirmer clairement l’idée que Bella a définitivement rejoint le clan des Cullen. Dans « The Lamb Hunts the Lion », la jeune vampire apprend à maîtriser ses nouveaux pouvoirs pour sa première chasse à l’animal en pleine forêt : Burwell en profite pour développer ici ses percussions ethniques/exotiques à l’aide des tambours taïkos et des percussions boisées traditionnelles. Tout le milieu du film est dominé par le thème de Renesmée, qui restera à coup sûr dans la tête de l’auditeur, à force d’être constamment répété. A ce sujet, impossible de résister au charme et à l’élégance de « Renesmee’s Lullaby/Something Terrible », scène durant laquelle Renesmée interprète sa propre mélodie au piano, apportant une magie à l’image et une poésie qui renvoie clairement à la fameuse scène de « Bella’s Lullaby » dans le premier « Twilight » de 2008 (la partie finale, « Something Terrible », fait intervenir des choeurs d’hommes menaçants associés aux Volturi). Certains développements du « Bella’s Lullaby » sont aussi très réussis, comme dans l’optimiste « Sparkles At Last », suivi du non moins remarquable « Catching Snowflakes ». D’autres passages s’imposent par leur instrumentation plus hétéroclite comme « The Amazon Arrives » et son ensemble de percussions/flûtes ethniques/indiennes du plus bel effet, ou le fun « A Yankee Vampire » dominé par sa guitare électrique rock. On appréciera aussi l’espoir du solennel « We Will Fight », alors que les alliés se réunissent et acceptent de se battre ensemble aux côtés de Cullen pour la bataille finale. Ainsi donc, Carter Burwell conclut la saga « Twilight » en grande pompe et en beauté avec une ultime partition orchestrale épique, dramatique et riche, une grande réussite qui doit beaucoup à l’utilisation inattendue de choeurs spectaculaires, d’orchestrations variées et de thèmes mémorables, sans oublier les allusions aux mélodies de Desplat et de Shore, qui contribuent à faire de « Breaking Dawn Part 2 » une superbe conclusion à une saga très inégale mais musicalement assez satisfaisante.




---Quentin Billard