1-Parker Takes Off 2.14
2-Ohio State Fair Heist 2.59
3-Parker's Code 3.09
4-Not So Clean Escape 2.53
5-Shower Love 2.58
6-Heal Thy Self 2.20
7-Leslie In Boca 2.34
8-Leslie Snoops 2.54
9-Guns and Money 4.28
10-It's The Principle 1.32
11-Fish Shack 1.30
12-Stick To Business 1.13
13-Take Off Your Clothes 4.01
14-Greed Trumps All 2.30
15-Kroll's Knife 1.47
16-Leslie Meets Claire 2.28
17-Going To Ca'D'Zan 2.12
18-Diamond Heist 3.33
19-We've Got The Girl 3.43
20-We Split The Rest 3.32
21-Nothing But Bills 2.03

Musique  composée par:

David Buckley

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 179 2

Producteur exécutif de l'album:
Taylor Hackford
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson

Artwork and pictures (c) 2013 FilmDistrict Distribution, LLC. All rights reserved.

Note: **1/2
PARKER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Buckley
« Parker » est à l’origine le héros d’une série de romans policiers à succès de l’écrivain américain Daniel Edwin Westlake. Parker est un cambrioleur audacieux et téméraire, qui a déjà été incarné à plusieurs reprises au cinéma, avec notamment « Point Blank » (1967) avec Lee Marvin, « The Outfit » (1973) avec Robert Duvall, « Slayground (1983) ou bien encore « Payback » (1999) avec Mel Gibson. « Parker » est le nouveau long-métrage de Taylor Hackford (« Ray »). Sorti en 2013, le film est l’adaptation du 19ème roman de Daniel E. Westlake dans la saga Parker intitulé « Flashfire ». Cette fois-ci, c’est au tour de l’infatigable Jason Statham de camper le personnage du célèbre cambrioleur dans une intrigue de trahison, de manipulations et de vengeance implacable. Après avoir réalisé un braquage orchestré par son mentor Hurley (Nick Nolte), Parker et ses quatre acolytes, Melander (Michael Chiklis), Carlson (Wendell Pierce), Ross (Clifton Collins Jr.) et Hardwicke (Michah Hauptman) réussissent à s’enfuir avec le précieux butin. Mais Parker est exigent et a un code d’honneur implacable : toujours voler les riches, ne jamais nuire aux nécessiteux, rester loyal envers ses collègues et respecter scrupuleusement le plan. Frustré par le fait que la mission ne soit pas complètement déroulée comme prévue à cause d’une négligence, Parker décide de rejeter en bloc l’offre de Melander, qui lui propose un autre casse qui devrait leur rapporter plusieurs millions. Devenu gênant pour lui et sa bande, Melander tente d’abattre Parker en le laissant pour mort au bord d’une route près d’un lac. Mais Parker a survécu à ses blessures et finit par sortir de l’hôpital. Désormais, il n’a plus qu’une seule idée en tête : retrouver ses anciens acolytes, récupérer sa part et se venger de ce qu’ils lui ont fait subir. Pour se faire, le cambrioleur remonte la piste du gang de Melander jusqu’à Palm Beach en Floride. Il décide alors de se faire passer pour un riche texan et rentre en contact avec Leslie Rodgers (Jennifer Lopez), une agente immobilière dépressive qui connaît toutes les luxueuses propriétés de l’île. Avec la complicité de Leslie, Parker monte un plan ambitieux pour récupérer les 50 millions de dollars que projette de rafler le gang de Melander. Le moins que l’on puisse dire, c’est que « Parker » ne fait pas dans la dentelle : exit ici l’aspect roman policier de l’oeuvre originale de Daniel E. Westlake. Le long-métrage de Taylor Hackford est une série-B d’action de plus à rajouter à la filmo explosive de Jason Statham, enfermé dans un registre dans lequel il semble tourner en rond depuis quelques années déjà. L’acteur anglais, sorti renforcé par le succès des « Expendables », est devenu en peu de temps l’action-man favori d’Hollywood. « Parker » n’apporte hélas rien de neuf au genre : Jason Statham reste fidèle à lui-même, soutenu par une séduisante Jennifer Lopez qui tente ici de relancer sa carrière d’actrice et de briser son image glamour et sexy en campant une femme fragile, dépressive et ruinée, qui décide d’aider Parker pour sortir de ses ennuis financiers. Habituée aux rôles sentimentaux et légers, Jennifer Lopez casse son image parfois superficielle et apporte un semblant de profondeur et d’émotion à son personnage dans le film. Hélas, la mise en scène de Taylor Hackford est totalement impersonnelle et le film s’avère être un peu trop long (1h58), parsemé de longueurs, et mal rythmé. En revanche, les scènes d’action sont efficaces, et le film n’hésite pas à verser dans de l’ultra violence sanguinaire (parfois trop), et notamment lors de la bagarre sur le balcon de la chambre d’hôtel, peut être la séquence la plus grand-guignolesque du film.

La musique de David Buckley n’attirera certainement pas les foules, car à l’instar de la réalisation de Taylor Hackford, le travail du compositeur sur « Parker » est totalement impersonnel, prévisible et sans surprises. Il faut dire que de toute l’écurie Remote Control d’Hans Zimmer, David Buckley est loin d’être le compositeur le plus remarquable de la bande. Pour « Parker », Buckley mélange ainsi orchestre (essentiellement dominé par les cordes et les cuivres), avec une pléiade de synthétiseurs et une formation rock à base de batterie/basse/guitares électriques. Si les orchestrations s’avèrent relativement pauvres et monolithiques, c’est la partie rock/électro qui attire ici notre attention, comme c’est le cas à la fin de « Parker Takes Off ». La séquence introductive du braquage est illustrée avec son lot de samples électro et de sonorités synthétiques manipulées sur fond de rythmes tendus, de cordes sombres et de nappes synthétiques. « Ohio State Fair Heist » apporte un suspense et une tension intense à la scène du braquage, sans grande originalité particulière. Dans « Parker’s Code », David Buckley prolonge son travail autour de l’électronique à base de loops et de samples électro bidouillés, sur fond de cordes sombres et tendues. La musique reflète ici les ennuis qui attendent Parker, trahis par ses complices. Mais si ces passages de tension s’avèrent être plutôt atmosphériques et relativement anecdotiques, c’est à partir de « Not So Clean Escape » que la musique apporte enfin un peu d’action et parvient à capter davantage notre attention : l’agitation permanente des cordes staccato et les nombreuses percussions électroniques/rock créent ici un rythme trépidant, dans un style synthético-orchestral typique des musiques d’action habituelles de Remote Control. La musique souligne par la même occasion toute la violence de la scène où Parker réussit à s’enfuir avant d’être blessé et laissé pour mort aux bords de la route. « Shower Love » apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes, avec des cordes plus lyriques et romantiques suggérant la liaison entre Parker et Claire durant la scène de la douche. L’intimité et la chaleur de « Shower Love », accompagnée par la guitare et les cordes, est réellement réussie et plutôt touchante, laissant à l’auditeur l’occasion rare de découvrir une sensibilité plutôt méconnue chez David Buckley. Quoiqu’il en soit, « Shower Love » est un grand moment d’émotion, même si le morceau fait tâche par rapport au reste du score, plus sombre et agressif.

On retrouve du suspense/action atmosphérique et fonctionnel dans « Heal Thy Self » tandis que « Leslie in Boca » introduit le personnage de Jennifer Lopez sur fond de rythmes drum’n bass/électro plutôt fun, dans la lignée des musiques de David Holmes pour la saga « Ocean’s Eleven ». Buckley développe ici des rythmes funky/rock fun sur fond de clavier et de riffs de basse réussis. On appréciera aussi l’esthétique hard-rock de « Guns & Money », avec ses guitares saturées fun et ses rythmes débridés tout à fait appréciables à l’écran. A vrai dire, ce sont les passages rock qui restent les moments les plus réussis de la bande originale de « Parker ». On retrouve le style drum’n bass/funky de Leslie (J-Lo) dans « Stick to Business », autre passage plus fun de la partition, dominé par le jeu du clavier rhodes. La séquence de l’affrontement sanglant avec Kroll sur le balcon de la chambre d’hôtel est de loin l’un des passages les plus sombres du score, et aussi l’un des plus anarchiques dans son genre : à la violence extrême de la scène, David Buckley répond par un véritable magma sonore chaotique et expérimental de samples synthétiques manipulés, saturés et triturés dans tous les sens. Le caractère plus expérimental de « Kroll’s Knife » risque d’ailleurs de rebuter les réfractaires aux sound design expérimental et bruyante. Et si le tempo se calme le temps d’un « Leslie Meets Claire » (alors que Leslie découvre Claire, la fiancée de Parker, et comprend qu’elle n’a aucune chance), « Going to Ca’d’zan » développe des rythmes électro plus nerveux et agressifs, tandis que le braquage final de la bande à Melander est en marche, ce que suggère clairement le sombre « Diamond Heist ». La confrontation finale est illustrée dans l’intense « We’ve Got the Girl », qui traduit clairement la tension et la violence de la confrontation finale (le passage dissonant et chaotique durant la confrontation Parker/Melander étant absent de l’album). Le générique de fin est accompagné d’un « Nothing But Bills » où l’on devine un thème final, confié à une guitare électrique soliste et un ensemble orchestre/rock/électro. Rien de bien neuf donc dans tout ce que nous propose David Buckley pour « Parker ». Le compositeur, peu enclin aux prises de risque, reste cantonné à ce qu’il sait faire de mieux : de l’action synthético-orchestrale sans grande surprise, fonctionnelle et ultra prévisible. Quelques bonnes idées (la trompette soliste jazzy de « Nothing But Bills », le romantisme passionné de « Shower Love », etc.) ne suffisent malheureusement pas à faire du score de « Parker » un score particulièrement remarquable ou mémorable dans son genre. Ceux qui se lassent du style action habituel de Remote Control fuiront à coup sûr cet énième score d’action sans grand relief, car même les fans des productions made in Hans Zimmer n’auront rien de particulier à apprécier dans cette musique. Si le score de « Parker » apporte son lot de suspense, de tension et de parties d’action nerveuses au film, avec quelques passages rock/électro plus fun pour souligner le personnage de Jason Statham, il déçoit par son manque d’idée, de repère thématique, d’originalité : à réserver exclusivement aux aficionados des productions musicales Remote Control !



---Quentin Billard