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1-Grindhouse (Main Titles) 3.30*
2-Doc Block 2.03** 3-The Sickos 1.39*** 4-You Belong To Me 2.15+ 5-Go Go Not Cry Cry 1.09++ 6-Hospital Epidemic 1.16*** 7-Useless Talent #32 3.11+++ 8-His Prescription...Pain 0.55** 9-Cherry Darling 1.01* 10-The Grindhouse Blues 3.01* 11-El Wray 1.18* 12-Police Station Assault 1.33* 13-Dakota 2.27** 14-Zero To Fifty In Four 1.35* 15-Fury Road 2.03* 16-Helicopter Sicko Chopper 1.22*** 17-The Ring In The Jacket 1.34# 18-Killer Legs 2.14++ 19-Melting Member 1.51*** 20-Too Drunk To**** 2.12## 21-Cherry's Dance of Death 3.26### 22-Two Against The World 2.08' *Robert Rodriguez **Robert Rodriguez & Carl Thiel ***Robert Rodriguez & Graeme Revell +Interprété par Rose McGowan Ecrit par Pee Wee King, Chilton Price & Redd Stewart ++Robert Rodriguez & Rick Del Castillo +++Interprété par Rose McGowan Ecrit par Rebecca Rodriguez & Robert Rodriguez #Robert Rodriguez & George Oldzley ##Interprété par Nouvelle Vague Ecrit par Jello Biafra ###Interprété par Chingon Ecrit par Robert Rodriguez 'Interprété par Rose McGowan Ecrit par Rebecca Rodriguez & Robert Rodriguez. Musique composée par: Robert Rodriguez/ Graeme Revell/ Carl Thiel Editeur: Varèse Sarabande 302 066 807 2 Producteur exécutif: Robert Townson Musique additionnelle de: Graeme Revell, Carl Thiel, George Oldzley Artwork and pictures (c) 2007 The Weinstein Company. All rights reserved. Note: *** |
GRINDHOUSE : PLANET TERROR
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Robert Rodriguez/
Graeme Revell/ Carl Thiel |
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A l’origine de « Planet Terror », il y a un concept cinématographique inédit, celui d’un double programme de films sobrement intitulé « Grindhouse », conçu par Quentin Tarantino et Robert Rodriguez en 2007. « Grindhouse » est un hommage aux films d’exploitation à petit budget diffusés dans des salles de cinéma américaines spécialisées pour ces films (que l’on appelle justement des Grindhouse), et qui connurent leur heure de gloire entre les années 60 et 70 aux USA. Ces séries-B produites rapidement à la chaîne avec peu de moyens tournaient généralement autour des mêmes thèmes : sexe, violence, étrangeté, perversité, sujets tabous, etc. Tombé en désuétude dans les années 80 et 90, les grindhouses finirent par disparaître au milieu des années 90 aux Etats-Unis. Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, cinéphile jusqu’à la moelle, décidèrent ainsi de se lancer un pari insensé : tourner ensemble un diptyque « Grindhouse » pour rendre hommage à ces programmes subversifs et underground qu’ils regardèrent fréquemment étant plus jeunes, avec respectivement le premier épisode « Death Proof » (Boulevard de la mort) de Tarantino et « Planet Terror (Planète Terreur) de Rodriguez, deux films qui devaient être diffusés ensemble au cinéma américain, séparés par des fausses bandes annonces (dont une mettant en scène le fameux « Machete » interprété par Danny Trejo) tournés spécialement pour le diptyque. En Europe, les deux films ont été diffusés séparément au cinéma à la demande des producteurs, les frères Weinstein. Le « Planet Terror » de Robert Rodriguez est un hommage aux séries-B des grindhouses d’antan, mettant en scène des attaques de zombies sanguinaires, du gore démesuré et de l’érotisme : tous ces éléments se retrouvent ainsi dans le film de Rodriguez, le tout porté par un casting impeccable (Rose McGowan, Josh Brolin, Bruce Willis, Jeff Fahey, Michael Biehn, Stacy Ferguson, etc.), et un humour noir remarquable. Le film se déroule dans une petite ville rurale du Texas. Un groupe de militaires dirigés par le lieutenant Muldoon (Bruce Willis) sont sur le point de conclure une transaction commerciale avec un ingénieur chimiste, Abby (Naveen Andrews), qui a mis au point un agent biochimique mortel baptisé DC2. Découvrant qu’Abby possède une plus grande quantité de DC2 dans ses stocks, Muldoon décide de prendre l’ingénieur chimiste en otage et de tuer ses collègues. Mais Abby riposte en libérant le gaz toxique dans l’air. Au même moment, le Dr. William Block (Josh Brolin) et sa femme Dakota (Marley Shelton), tous deux médecins à l’hôpital, découvrent que certains de leurs patients sont touchés par une mystérieuse forme de gangrène qui rend leur comportement étrange et inquiétant. Pendant ce temps, Cherry (Rose McGowan), une modeste go-go danseuse, se fait arracher une jambe au cours d’une attaque brutale d’un groupe de zombies cannibales. Son ex-petit ami El Wray (Freddie Rodriguez) décide alors de veiller sur elle, mais la ville plonge soudainement dans le chaos lorsque des patients de l’hôpital ayant été exposés au DC2 se transforment en zombies assoiffés de sang envahissant les rues et dévastant tout sur leur passage. Cherry et Wray regroupent alors leur force et organisent la résistance avec une poignée de survivants, bien décidés à en découvre avec les envahisseurs et à stopper l’épidémie avant qu’il ne soit trop tard.
Le scénario minimaliste de « Planet Terror » n’est donc qu’un prétexte à une série de scènes gores extrêmes, d’humour noir décapant (Josh Brolin campe un médecin cynique tout simplement jouissif !), de filles sexy (la sculpturale Rose McGowan), de répliques cultes et de bizarreries en tout genre (cf. la scène où Quentin Tarantino interprète un soldat pervers et contaminé, qui voit son sexe se transformer en une mélasse difforme et gluante). Niveau second rôle, « Planet Terror » est un pur festival du genre : quel plaisir de retrouver ainsi l’indispensable Michael Biehn, acteur phare des films de science-fiction/action des années 80, accompagné de Tom Savini (l’interprète du cultissime ‘Sex Machine’ dans « From Dusk Till Dawn » de Rodriguez). Quand à Bruce Willis, il semble tirer son épingle du jeu en campant le bad guy de service, un rôle plutôt atypique pour un acteur habitué à jouer les héros qui sauvent le monde au cinéma. Formidable hommage aux séries-B d’épouvante - Rodriguez est même allé jusqu’à reproduire les particularités visuelles des films d’exploitation des 70’s avec son lot de pellicules abîmées/brûlées, de grain qui vieillit l’image, etc. On sent derrière cette démarche une vraie passion de cinéphile de Robert Rodriguez envers tout un pan du cinéma américain qui berça son enfance, une démarche que l’on devinait déjà dans le cultissime « From Dusk Till Dawn » en 1996, mais qui se concrétise ici dans un film d’action/horreur fun, décomplexé, à l’humour bien gras, avec ses scènes de mutilation extrêmes, son gore bien crade, ses répliques cinglantes et ses personnages atypiques (une go-go danseuse unijambiste équipée d’un canon à la place de sa jambe). Le film est bien évidemment à réserver aux inconditionnels des séries-B horrifiques extrêmes, et à ceux qui, comme Tarantino et Rodriguez, ont grandis dans cette génération de films underground et subversifs, où tout est sacrifié au profit du fun, du spectacle bourrin et du gore à outrance : régressif et stupide, certes, mais jouissif à l’extrême ! La musique de « Planet Terror » permet à Robert Rodriguez de signer lui-même quelques nouveaux morceaux rock pour son propre film en s’adjoignant cette fois-ci les services des compositeurs Graeme Revell (avec lequel il collabora auparavant sur « From Dusk Till Dawn » et « Sin City »), Carl Thiel et George Oldzley. Rodriguez déclara à la sortie du film qu’il avait trouvé son inspiration en écoutant les musiques de John Carpenter pour ses propres films, et qu’il souhaitait à son tour écrire son propre score pour « Planet Terror ». Inspiré de l’esthétique musicale de Carpenter, Robert Rodriguez emploie ici une formation rock fun avec une pléiade de synthétiseurs et de rythmes modernes pour parvenir à ses fins. Le film s’ouvre sur l’excellent « Grindhouse (Main Titles) », thème principal dominé par un ensemble de guitares électriques, basse, batterie, saxophone et samples synthétiques en tout genre. Simple et efficace, le thème principal rock de « Planet Terror » évoque clairement le caractère trash et déjanté du film de Rodriguez avec ce sentiment de fun absolu (l’utilisation du saxophone est reprise du thème de « Sin City »). Avec « Doc Block », Rodriguez et Carl Thiel développent une atmosphère musicale plus sinistre et étrange, à l’aide d’une pléiade de synthétiseurs kitch et de samples cheap pour imiter les sons des musiques horrifiques des années 80. On se rapproche d’ailleurs ici des travaux de John Carpenter et d’Alan Howarth pour les films d’épouvante d’antan (on pense par exemple à « Halloween », « The Fog » ou « Assault on Precinct 13 »). Les choses se gâtent dans le non moins étrange « The Sickos », qui évoque le début de l’épidémie à grand renfort de dissonances, de nappes synthétiques obscures, de cordes stridentes/atonales et de cuivres horrifiques cheap (le morceau est co-écrit par Rodriguez et Graeme Revell). « The Sickos » est aussi le premier gros morceau d’action horrifique du score de « Planet Terror », qui n’hésite pas à basculer dans l’anarchie et la cacophonie pour renforcer la tension et l’horreur à l’écran. Dans « Go Go Not Cry Cry », Robert Rodriguez reprend son thème à grand renfort de guitares hard rock incroyablement fun et hystériques, et d’effets sonores en tout genre, un style que l’on retrouve aussi dans la scène de panique à l’hôpital dans « Hospital Epidemic », dominé par des synthétiseurs psychédéliques et totalement expérimentaux, et de rythmes techno/électro survoltés. Graeme Revell et Robert Rodriguez expérimentent ici pour se rapprocher des bandes originales étranges que l’on pouvait parfois entendre sur certains films d’exploitation des 70’s, sans jamais perdre de vue l’idée d’écrire une musique fun et décomplexée, à l’image du film (cf. la chanson « Useless Talent #32 » brillamment interprétée par la voix sexy de Rose McGowan). Rodriguez rend un hommage évident à John Carpenter dans « His Prescription…Pain », en citant quasi explicitement le célèbre thème synthétique de « Halloween », tandis qu’il s’essaie au blues et aux guitares latinos dans « The Grindhouse Blues ». Le thème d’El Wray est entendu dans « El Wray » à la guitare électrique et aux synthétiseurs, thème cool pour le héros rebelle interprété par Freddie Rodriguez (on pense ici au score de « Vampires » de Carpenter). D’une façon générale, Rodriguez et ses compères passent d’un style à un autre tout au long du film, parfois de façon brouillonne, et parfois de façon plus maîtrisée, multipliant les références et les clins d’oeil en tout genre : on devine l’influence de John Carpenter ou Brad Fiedel dans « Police Station Assault » ou l’horrifique et intense « Dakota ». Même chose pour « Zero To Fifty in Four », qui semble surgir tout droit du « Escape From New York » de Carpenter. On appréciera aussi l’intensité énergique de certains morceaux d’action comme le tonitruant « Fury Road » et ses percussions martiales/synthétiques déchaînées (énièmes samples issus de la banque de son Stormdrum de chez East-West) sur fond de reprises du thème à la guitare rock. Ce côté rock trash domine aussi « Helicopter Sicko Chopper » avec son harmonica folk, ses guitares trash et ses rythmes techno/électro nerveux et agressifs. Rodriguez et Rick Del Castillo vont même jusqu’à simuler les craquements d’un vinyl dans « Killer Legs » à grand renfort de guitares latinos, pour la scène fun où Cherry utilise sa jambe canon pour éliminer les zombies autour d’elle, avant d’expérimenter avec Graeme Revell sur des synthétiseurs anarchiques dans l’horrifique « Melting Member ». Vous l’aurez donc compris, Robert Rodriguez et sa bande nous livrent une composition éclectique, parfois anarchique et brouillonne mais finalement cohérente de bout en bout dans le film, un mélange de styles, d’approches musicales et de sonorités qui font du score de « Planet Terror » un sympathique hommage aux musiques horrifiques des années 80 et aux bandes originales des films d’exploitation des années 70. Point de subtilité à l’horizon ici, car à l’image du film, la musique en fait des tonnes, affiche un fun décomplexé à l’écran et fait monter le volume à plein régime : une musique rock sale et grunge, de l’électronique déjantée, des chansons variées, etc. Pour les fans du genre, uniquement ! ---Quentin Billard |