1-Trelew, Cornwall, England 1.48
2-Operation Christmas 4.54
3-"Waker!" 2.51
4-Mission Control 2.55
5-One Missed Child 3.00
6-Bring Them Home 1.43
7-Dash Away 3.46
8-Paris Zoo? 2.29
9-The Wrong Trelew 1.54
10-Race to Gwen's House 2.09
11-Arthur's Sadness 2.22
12-Serengeti Escape 2.24*
13-"Worry Me!" 1.37
14-Space Travel 2.48
15-Goodbye Evie 2.48
16-Christmas Morning 4.00
17-We Wish You A...0.48**
18-Make Someone Happy 2.34***

*Contains portions of
"Silent Night"
**Contains portions of
"We wish you a merry christmas"
***Interprété par Bill Nighy
Ecrit par Betty Comden,
Adolph Green, Jule Styne
Produit par Harry Gregson-Williams.

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Sony Classical 88697998022

Musique produite par:
Harry Gregson-Williams
Direction de la musique pour
Sony Pictures:
Lia Vollack
Monteurs musique:
Meri Gavin, Kirsty Whalley,
Tony Lewis

Musique additionnelle de:
Halli Cauthery, Chris Bacon
Orchestrations:
Ladd McIntosh, Jennifer Hammond
Coordinateur musique:
Beck Bentham,
Hothouse Music Ltd.

Coordinateur orchestrations:
Esther McIntosh
Préparation musique:
Booker White, Jill Streater
Assistants technique:
Costa Kotselas, Peter Hutchings,
Rob Houston

Arrangements additionnels:
Phillip Klein, Hybrid
Coordinateur album:
Tim Ahlering

Artwork and pictures (c) 2011 Columbia Pictures Industries, Inc./Sony Pictures Animation Inc. All rights reserved.

Note: ****
ARTHUR CHRISTMAS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Première production animée du studio Aardman Animations (« Wallace & Gromit ») et Sony Pictures Animation sortie en 2011, « Arthur Christmas » (Mission : Noël) est un énième film sur Noël, dont l’unique originalité vient de son scénario présentant la famille du père Noël en course pour livrer un cadeau à une enfant oubliée. Arthur est le fils du père Noël. Il travaille dans l’usine ultra secrète de Noël située sous la glace du pôle Nord, où il répond aux lettres des enfants. Grâce à une technologie ultra moderne et très sophistiquée utilisé par une équipe constituée de millions d’elfes, Steve, le fils aîné du Père Noël, dirige ses troupes comme un véritable chef militaire perfectionniste et rigoureux, mais peu soucieux des détails : pour lui, seul le rendement compte ! Chaque année, la tournée du père Noël est préparée et dirigée depuis la base secrète du pôle Nord, et chaque année, c’est une mission réussie pour l’équipe de Steve. Jusqu’au jour où, en plein soir de Noël, et alors que la tournée semble s’être bien passée, l’équipe découvre qu’un cadeau n’a pas été livré à une petite fille dans un village anglais. Si Steve semble peu contrarié par ce petit oubli qu’il juge sans conséquence, Arthur lui, réagit soudainement et refuse d’en rester là, choqué à l’idée que Steve, son frère aîné, n’ait pas davantage de considération pour l’enfant oubliée. Pour lui, si un enfant ne reçoit pas de cadeau à Noël, alors c’est l’esprit de Noël tout entier qui risque d’être compromis et de perdre tout son sens auprès des enfants. Avec l’aide de son grand-père (l’ancien Père Noël) et son vieux traîneau d’antan, Arthur décide de se lancer dans une course poursuite effrénée où il fera tout pour livrer le cadeau à temps à la petite fille oubliée, et ce avant que le jour se lève. « Arthur Christmas » est donc un divertissement de qualité qui met en scène la famille du Père Noël dans une aventure loufoque et rocambolesque, durant laquelle Arthur et ses proches vont parcourir une bonne partie du monde et affronter des épreuves et des péripéties en tout genre. Entre gags, humour, tendresse et émotion, le film de Sarah Smith et Peter Baynham est une jolie surprise, avec son animation de qualité, ses personnages attachants et son scénario intéressant. C’est l’occasion pour les concepteurs du film de critiquer le caractère commercial et industriel de la fête de Noël aujourd’hui, qui semble avoir perdu tout son sens, avec un message évident sur les valeurs de la période de Noël, et un humour omniprésent qui apporte une vraie force à cette jolie réussite des studios Aardman. Les scènes du début dans la base du pole Nord sont un grand moment de dérision et d’humour british, tandis que le film nous offre quelques jolies séquences d’aventure assez ahurissantes, pour un résultat extrêmement sympathique et attachant, un joli divertissement pour toute la famille, idéal pour les fêtes de fin d’année !

Prévue initialement pour Michael Giacchino et Adam Cohen, la musique de « Arthur Christmas » sera finalement confiée au compositeur Harry Gregson-Williams, qui n’est pas étranger aux musiques de film animé puisqu’il avait déjà signé le score d’une précédente production du studio Aardman : « Flushed Away » en 2006 (tandis que son jeune frère Rupert Gregson-Williams avait écrit de la musique additionnelle sur « Wallace & Gromit : The Curse of the Were-Rabbit » en 2005). Pour « Arthur Christmas », Harry Gregson-Williams reste fidèle à son style orchestral frais, classique et coloré, teinté de thèmes accrocheurs, de grands moments d’émotion et de quelques rythmes électro plus modernes et incisifs. Très à l’aise dans le registre de la musique de film animé (on se souvient notamment de « Shrek », « Antz », « Chicken Run » ou le triomphal « Sinbad », Harry Gregson-Williams véritablement avoir retrouvé son âme d’enfant sur « Arthur Christmas », car dès les premières notes de l’introduction (« Trelew, Cornwall, England »), on comprend que la musique sera placée sous le signe de l’aventure et de l’humour avec un orchestre londonien mélangeant cordes, bois, célesta, harpe, synthétiseurs cristallins, cuivres imposants et chœurs féminins du Apollo Voices. La partie chorale renforce ici le ton fantastique et aventureux du film de Sarah Smith avec un soupçon de fantaisie qui n’est pas sans rappeler Danny Elfman. L’orchestre devient plus coloré dans « Operation Christmas », superbe morceau d’action énergique et revigorifiant, fourmillant de détails et d’idées en tout genre : thème d’action/aventure aux cuivres façon James Bond avec batterie/rythmes rock/électro et guitares, passages mickey-mousing (incluant une jolie utilisation du célesta), bongos de type musique de film d’espionnage et rythmes plus modernes. Le thème des trompettes apporte ici un punch particulier à la séquence de l’opération Noël, sans oublier une superbe envolée orchestrale/chorale héroïque et épique particulièrement prenante et triomphante. C’est surtout l’occasion pour le compositeur anglais de suggérer la technologie ultra moderne de la famille Noël à l’aide d’un thème d’action aux rythmes électro modernes façon 007. Aucun doute possible : Harry Gregson-Williams est inspiré par son sujet et il s’amuse comme il le fait habituellement sur ce type de film ! Dès lors, HGW accompagne chaque scène clé du film en multipliant les thèmes, conservant une approche mélodique/tonale rafraîchissante, et des orchestrations très soignées et colorées.

Comme la plupart des compositeurs hollywoodiens actuels, Harry Gregson-Williams n’échappe pas sur « Arthur Christmas » au problème récurrent des temp-tracks, et sa partition semble ainsi matinée d’influences évidentes, comme c’est notamment le cas dans « Waker ! », dont l’écriture répétitive et rapide des cordes et des harmonies mineures rappelle incontestablement Alan Silvestri (flagrant, entre 2:03 et 2:16, dans un passage tendance suspense que l’on croirait sorti de « Predator » ou « Back to the Future » !). Il y a des influences évidentes du « Wallace & Gromit : The Curse of the Were-Rabbit » de Julian Nott dans « Mission Control », du John Powell dans « Paris Zoo ? », et même un peu de Danny Elfman avec l’utilisation du théremin qui rappelle « Mars Attacks ! », sans oublier la guitare et les rythmes western vers la fin de « The Wrong Trelew », qui rappellent le récent travail d’Harry Gregson-Williams sur le film « Cowboys & Aliens ». La musique apporte une énergie et un fun rafraîchissant au film, sans jamais perdre de vue l’émotion typique des films de Noël, comme le rappelle le touchant « One Missed Child », quand Arthur découvre qu’une petite fille a été oubliée lors de la distribution des cadeaux : piano, cordes et bois suffisent à personnifier ici l’émotion, avec une délicatesse que l’on aurait presque oublié de la part d’un compositeur trop souvent limité à ses musiques d’action chez Tony Scott et co. Les rythmes à trois temps plus entraînants de « One Missed Child » apportent un sentiment d’espoir et d’optimisme typique de « Arthur Christmas », avec son lot de sons cristallins (harpe, célesta, piano, choeurs, etc.), tandis que « Bring Them Home » évoque l’organisation quasi militaire de l’équipe de Steve Noël et sa bande d’elfes. Le thème d’aventure est repris ici aux cuivres sur fond de loops électro survoltés évoquant l’idée de l’organisation et la technologie high-tech à la disposition du nouveau père Noël.

L’aventure culmine ensuite dans l’excellent « Dash Away », qui développe le thème principal déjà introduit dans « One Missed Child » et « Athur’s Sadness », associé à l’idée de la magie de Noël et de la quête pour apporter à temps le cadeau à la petite fille. Ce thème plus émouvant et intime prend une tournure quasi féerique et aventureuse quand Harry Gregson-Williams parvient à le faire décoller de façon grandiose et aventureuse dans « Dash Away » avec ses choeurs oniriques et ses orchestrations plus chaleureuses et majestueuses. Le score atteint ainsi un climax d’émotion spectaculaire dans « Dash Away » à 2:31 au cours d’une superbe envolée du thème principal, teintée d’héroïsme et d’émerveillement, à la manière des musiques de Noël des films d’antan (on pense notamment à John Williams ou Bruce Broughton). Evidemment, on nage ici en plein héroïsme/espoir bon enfant avec cette sensation d’émerveillement et d’innocence remarquable de la part d’un compositeur que l’on considère (à tort) comme trop souvent bourrin, alors qu’il est capable d’écrire des musiques plus belles, classiques et élégantes que ses habituels scores d’action électro/techno ampoulés.

Qui dit aventure dit aussi dépaysement, HGW jouant ainsi sur l’idée de la traversée du monde et des différents pays avec notamment un accordéon franchouillard dans l’énergique « Paris Zoo » (avec son théremin façon film d’invasion extra-terrestre !) ou ses percussions ethniques/africaines dans « Serengeti Escape » qui ne sont pas sans rappeler certains passages du monumental « Godzilla » de David Arnold, le tout traversé de superbes envolées de cuivres héroïques dignes des grandes musiques d’aventure des années 80, façon de John Williams ou Bruce Broughton. L’écriture orchestrale d’Harry Gregson-Williams reste incroyablement riche et colorée, que ce soit dans l’utilisation souvent agréable des choeurs, de la fluidité avec laquelle chaque pupitre est utilisé ou de l’importance des trompettes dans les passages d’aventure/action. Il y a aussi les habituels rythmes/loops électro chers au compositeur anglais dans « Worry Me ! », qui restent malgré tout relégués bien souvent au second plan, l’orchestre occupant ici une place majeure dans la musique d’Arthur Christmas. Et si « Serengeti Escape » ne vous a pas convaincu, attendez d’écouter l’envolée triomphale des cuivres à la John Williams dans « Space Travel », alors qu’Arthur et ses amis traversent le ciel pour parvenir à leurs fins, le tout accompagné de quelques rythmes martiaux savoureux (on se croirait revenu ici au temps des musiques de « E.T. » ou de « Indiana Jones » !). Le thème principal revient de façon grandiose et merveilleuse dans « Goodbye Evie » alors que « Christmas Morning » évoque le matin de Noël et la fin de l’aventure pour la famille Noël. C’est aussi l’occasion pour Harry Gregson-Williams d’inclure quelques références à des célèbres tubes de Noël, qu’il s’agisse de « douce nuit, sainte nuit » (dans « Serengeti Escape ») ou de « we wish you a merry christmas » dans le joyeux « We Wish You A… », le tout accompagné des traditionnelles clochettes de Noël.

« Arthur Christmas » est au final une jolie réussite de la part d’un Harry Gregson-Williams qui semble avoir retrouvé son âme d’enfant sur le film de Sarah Smith, visiblement très inspiré par son sujet. Le résultat est donc à la hauteur de la tâche : un score coloré, énergique, fun, héroïque et aventureux, parfois touchant, parfois plus rythmé et moderne dans son utilisation de loops électro, mais toujours aussi rafraîchissant, agréable et enjoué, une vraie musique de Noël, pleine de chaleur et de vie, que l’on appréciera autant dans le film que sur l’album, une jolie surprise idéale pour oublier certaines partitions récentes plus décevantes du compositeur !





---Quentin Billard