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1-Theme from "Blow Out" 3.48
2-Jack Saves Sally 2.22 3-Hospital to Motel 2.05 4-Jack on the Move 1.14* 5-Jack Cuts Pictures 1.47 6-Freddie and the Mobsters/ Dead Freddie 2.39 7-Jack and Sally in Cafe #2/ Burke Kills Redhead 4.01 8-Jack Discovers Gunshot 1.06 9-Jack Hides Tape & Film 0.52 10-Burke at Phone Booth/ Burke & Manners/Evil Burke #1* 2.12 11-Sally Slugs Karp 1.11 12-Evil Burke #2*/Jack on Phone to Donahue/Burke Calls Sally 1.41 13-Burke to Phone Booth/ Burke Kills the Hooker 2.59 14-Sally To Station 1.09 15-Burke Meets Sally/The Station 3.15 16-Car Through Glass Window 1.17 17-Burke Kills Sally 3.38 18-Jack Kills Burke 2.44 19-Good Scream/End Credits 3.49 20-Jack and Sally in Cafe (source music) 3.46* 21-Coed Frenzy Disco (source music) 2.52 *Not used in film. Musique composée par: Pino Donaggio Editeur: Prometheus PCR 515 Orchestre conduit par: Natale Massara Monteur musique: Robert Q. Lovett Coordinateur musique: Jacquie Litto Direction de la musique pour MGM: Anita Camarata CD produit par: Ford A. Thaxton Producteur exécutif pour Prometheus Records: Luc Van de Ven Edition limitée à 2500 exemplaires. Artwork and pictures (c) 1981 Metro-Goldwyn-Mayer, Inc. All rights reserved. Note: **** |
BLOW OUT
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Pino Donaggio
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Grand classique de la filmographie de Brian De Palma, « Blow Out » est un thriller hitchcockien dans la plus pure tradition du genre, à ceci près que De Palma y expérimente ses propres techniques et ses propres idées de mise en scène avec un savoir-faire incroyable. On y suit l’histoire de Jack Terry (John Travolta), un preneur de son et bruiteur qui travaille sur un film de série-B horrifico-érotique pour lequel il recherche un cri d’effroi, qu’il ne parvient pas à enregistrer de façon satisfaisante. Une nuit dans un parc, Jerry se rend sur un pont enjambant une rivière et enregistre des sons à l’aide de son micro à capteur ultra-sensible : bruit des feuilles des arbres avec le souffle du vent, croassement des grenouilles, hibou qui hulule, quand tout à fait, des crissements de pneus et une détonation se font entendre soudainement, entraînant l’éclatement d’un pneu d’une voiture : Jack aperçoit alors le véhicule en train de quitter la route, défonçant la balustrade et se jetant dans la rivière, avec une femme à bord. Alors que son capteur a enregistré tous les sons de l’accident, Jack se lance à la rescousse des passagers du véhicule et parvient à extraire la jeune femme intacte, Sally (Nancy Allen), alors que le conducteur est mort. Il s’agissait en fait d’un important homme politique qui devait se présenter aux prochaines élections présidentielles, pour lesquelles il avait toutes ses chances. Lorsqu’il réécoute les sons de son enregistrement le lendemain matin, Jack comprend qu’il s’agissait en fait d’un attentat. Puis il apprend par les médias une étrange coïncidence : un photographe (Dennis Franz) se trouvait lui aussi sur les lieux du crime et aurait entièrement filmé l’accident. Jack parvient alors à convaincre Sally de l’aider à enquêter sur cet attentat et à récupérer les films du photographe, mais les choses se compliquent pour la jeune femme, car sa présence dans le véhicule de l’homme politique est clairement embarrassante pour sa mémoire et sa famille, puisqu’il était marié. De même, Sally connaît personnellement le photographe et avoue qu’il s’agissait d’une machination visant à salir l’honneur de l’homme politique et à le discréditer aux yeux de l’opinion publique. Pendant ce temps, Burke (John Lithgow), un redoutable serial killer engagé par les conspirateurs, traque Jack et Sally, bien décidé à supprimer les témoins gênants. « Blow Out » est au final un thriller immersif assez sinistre, reposant sur l’idée majeure d’un enregistrement sonore comme point de départ d’une redoutable intrigue de conspiration et de suspense glauque. Pour Brian De Palma, « Blow Out » lui offrit aussi l’occasion rare d’évoquer le processus de fabrication d’un film en centrant son récit autour d’un preneur de son et bruiteur pour le cinéma. De nombreuses scènes du film s’intéressent ainsi aux interactions entre les sons et les images, avec une description souvent très détaillée et minutieuse des méthodes de mixage et d’assemblage de sons ou de bandes (avec un matériel à la pointe du progrès en 1981 !). Visuellement, « Blow Out » est aussi connu pour son utilisation de la technique du split-screen, déjà utilisée par De Palma dans « Sisters » en 1973 ou par Norman Jewison dans « The Thomas Crown Affair » en 1968. Quand au scénario, il rend ici un hommage évident au « Blow-Up » du cinéaste italien Michelangelo Antonioni sorti en 1966, qui évoquait l’histoire d’un photographe londonien prenant des clichés dans un parc avant de découvrir qu’une de ses photos révèle un meurtre. Niveau casting, John Travolta et Nancy Allen sont très convaincants, tout comme John Lithgow, un habitué des films de De Palma (remarqué dans « Obsession » en 1976, et aussi dans « Raising Cain » en 1992). Avec une poignée de scènes anthologiques absolument remarquables (l’enregistrement des sons de l’accident sur le pont, la longue poursuite finale sous les feux d’artifice, entièrement filmée au ralenti et avec uniquement de la musique, le final incroyablement pessimiste et cynique, etc.), « Blow Out » est de loin l’un des meilleurs thrillers de Brian De Palma
, un véritable sommet du genre pour celui qui n’a jamais caché sa passion évidente pour Alfred Hitchcock ! Le compositeur italien Pino Donaggio retrouve à nouveau Brian De Palma pour la quatrième fois sur « Blow Out » en 1981, après avoir collaboré à plusieurs reprises avec lui sur ses précédents films, « Carrie » (1976), « Home Movies » (1980) et « Dressed to Kill » (1980). A la première écoute, pas de surprise particulière avec la partition musicale de « Blow Out » : Pino Donaggio reste fidèle à son style pop/disco/orchestral kitsch des années 70, qu’il prolonge ici sur le film de De Palma. Le score de « Blow Out » repose essentiellement sur un thème principal absolument poignant, « Theme from Blow Out », de loin l’un des plus beaux thèmes que Donaggio ait écrit à ce jour pour un film de De Palma. Mélancolique et passionné, le thème principal est partagé entre la tristesse délicate d’une flûte alto, la passion déchirante des cordes et l’intimité d’un piano solitaire. Le « Theme from Blow Out » évoque clairement la romance entre Jack et Sally avec un sentiment de tragédie et de mélancolie qui ne laisse aucun doute quand à l’issue de leur histoire, un morceau absolument magnifique typique du lyrisme très européen de Pino Donaggio – la mélodie pourrait aussi faire penser, par sa simplicité et son côté aisément mémorisable, à celle d’une chanson pop : on s’étonne même que « Theme from Blow Out » n’ait pas été adapté en chanson pour les besoins du film ! – Avec « Jack Saves Sally », Donaggio nous offre un premier morceau d’action tendu lors de la séquence où Jack sauve Sally de la noyade au début du film : cordes, vents, cuivres, harpe, timbales, l’orchestre est largement sollicité pour créer une tension et un sentiment de panique saisissant à l’écran, Donaggio développant ici un motif d’action associé à Jack tout au long du film. A noter l’emploi de quelques synthétiseurs discrets qui apportent une couleur supplémentaire à l’effectif orchestral du compositeur. Dans « Hospital to Motel », Donaggio ajoute un saxophone jazzy à l’orchestre, une guitare et quelques claviers pour parvenir à ses fins. Mais en bon compositeur de son temps, Pino Donaggio fait aussi référence aux styles musicaux de l’époque dans « Blow Out », affirmant le caractère urbain contemporain du film de De Palma : c’est le cas dans le fun et disco « Jack On The Move » ou « Jack Discovers Gunshot », pièce dominée par un riff de basse funky avec batterie, claviers et solo de guitare électrique reprenant le thème du personnage de John Travolta. On retrouve le ton sombre et tendu du début dans « Jack Cuts the Picture », alors que Jack assemble le film pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé durant l’accident. Le compositeur suggère clairement ici le mystère et la menace de la conspiration à l’aide d’accords sombres de cordes, de clavier et d’une utilisation remarquable d’un clavecin, avec une reprise du thème de Jack. Très attaché à son instrumentation et ses orchestrations, Donaggio varie l’utilisation des instruments solistes tout au long du film avec une inventivité typique du compositeur italien : ainsi, on découvre d’étranges arpèges de clavier électrique et guitare dans le sombre « Freddie and the Mobsters/Dead Freddie » ou un piano délicat dans la reprise du thème romantique dans « Jack and Sally in Cafe ». Le personnage du sinistre Burke est représenté par un motif d’ostinato mélodique de notes descendantes dans le film (à 3:09 dans « Burke Kills Redhead », ou à 1:33 dans « Evil Burke #1 ») et par certaines couleurs instrumentales particulières, comme c’est le cas dans « Burke Kills Redhead » avec son mélange de cordes tendues et de cuivres agités, ou « Burke At Phone Booth », avec son utilisation de caisse claire/timbales martiales et de cuivres, faisant du personnage de John Lithgow une sorte de guerrier de la mort insaisissable dans le film. A noter que le motif de Burke est en réalité constitué de deux cellules mélodiques qui se superposent, une première prenant la forme d’un ostinato entêtant de 4 notes de cordes, et une seconde, souvent confiée aux violoncelles/contrebasses, sur un rythme à trois temps un peu étrange (à la fin de « Burke Kills Redhead »). Les rythmes martiaux de la caisse claire sont plutôt inattendus pour évoquer la présence d’un serial killer dans un film, mais le résultat est malgré tout impeccable à l’écran. Donaggio accentue aussi les dissonances pour les passages menaçants évoquant la présence de Burke. Au fur et à mesure que l’histoire avance, le compositeur accentue d’ailleurs le caractère sombre et oppressant de sa musique, avec des idées instrumentales souvent fort inventives, comme c’est le cas au début de l’étrange « Evil Burke 2 », qui reprend le motif de 4 notes de Burke avec un arrangement insolite de xylophone, pizz de cordes et clavecin un peu grotesque et étrange. On retrouve aussi les rythmes martiaux de Burke dans « Burke to Phone Booth/Burke Kills Hooker ». La tension est à son comble lorsque Burke retrouve Sally dans la station de métro (« Burke Meets Sally/The Station »). Le motif de 4 notes de Burke est ici développé en monnayage des cordes sur fond de bongos et de percussions martiales entêtantes et agressives. Donaggio développe pleinement ici le thème du serial killer avant de s’accorder une pause dans un morceau pop/funky 80’s pour « Car Through Glass Window ». Puis, « Burke Kills Sally » accompagne la scène intense de la mort de Sally avec une reprise du matériau mélodique/instrumental de Burke, motif menaçant qui atteint ici son paroxysme, sur fond de timbales agressives, de cordes survoltées et de piano intense pour la scène anthologique sous les feux d’artifice, débouchant sur une coda puissante et brutale, puis sur le tragique et poignant « Jack Kills Burke » qui reprend le thème principal de façon élégiaque et déchirante, lorsque Jack tue Burke et se penche sur le corps de Sally, comprenant qu’il est arrivé trop tard. Le thème mélancolique revient enfin pour la fin du film dans « Good Scream/End Credits », et nous fait clairement comprendre ses intentions : dès le départ, le thème était rattaché à la mort inéluctable de Sally, annonçant ainsi à l’avance un drame à venir, inexorable, implacable. Et c’est sur cette ultime touche de lyrisme et d’émotion que se conclut l’excellent thriller de Brian De Palma, servi par une musique impeccable de Pino Donaggio, qui, à défaut de signer sa meilleure partition pour le cinéaste américain, nous livre malgré tout une musique de grande qualité, sombre, rythmée, lyrique et menaçante, dont l’impact sur les images est largement décuplée par l’inventivité instrumentale de Donaggio et son goût pour des mélodies entêtantes (les motifs de Burke, le thème principal) et des styles variés (passages pop/disco, musiques orchestrales, etc.) : les fans de Pino Donaggio devraient donc se procurer la BO de « Blow Out » sans plus attendre ! ---Quentin Billard |