CD 1
The Librarian : Return to
King Solomon's Mines


1-Main Title 1.28
2-Crystal Skull 2.02
3-On Horses 2.26
4-The Package 1.47
5-Fencing 1.35
6-Casablanca 0.16
7-Escape From the Tomb 3.08
8-Journey Begins 0.48
9-Photos of Dad 1.02
10-Jomo's Village 1.42
11-Chocolate 0.37
12-Hardly Knew Him 3.03
13-Breasts of Sheba 1.49
14-Ruins 0.52
15-Honeymooners 1.18
16-All Seeing Eye 2.32
17-Red Dress 0.35
18-Song of Solomon 0.42
19-Goodbye, Jerry 2.56
20-Lava 0.56
21-The Key 2.51
22-Uncle Told Me/Drowning Pool 4.33
23-Summoning Evil/
Schooling Jerry 5.56
24-Temple Destruction/
Looking At You 6.57
25-Lesson Learned/End Credits 3.16

CD 2
The Librarian : Quest for the Spear


1-Through These Stones 2.26
2-The Met 2.19
3-The Library 2.12
4-Amazon Chase 1.56
5-About Time 1.50
6-Mt. Kailash/Shangri-La 4.19
7-Death Chamber/The Spear 2.39
8-Semper Fi/Power of Death 5.01
9-Chick Fight 2.15
10-Poppin' The Cork 1.51
11-Flynn Prevails/Portrait 3.13
12-Worthy/By The Throat/
Wild Task 2.45
13-Spear of Destiny 4.08
14-Into the Temple/Grabbing
The Spearhead 2.06
15-Nicole/Butterflies/Starry Night 1.40
16-Captured 1.02
17-Mongo Dance 0.50
18-Send Off 1.58
19-End Credits 2.30

Musique  composée par:

Joseph LoDuca

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1054

Producteurs exécutifs de l'album:
MV Gerhard, Matt Verboys
Album produit par:
Joseph LoDuca
Score produit par:
Joseph LoDuca
Orchestrations:
Nathan Hofheins, William Stromberg,
David DePalo, Joseph LoDuca

Préparation musique:
Nathan Hofheins
Monteur musique:
Christine Luethje
Produit pour LoDuca Music:
Kathie Stork
Album assemblé par:
Scott Davidson

Edition limitée à 1500 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 2004 TNT Originals, Inc. A Time Warner Company. All rights reserved. Still Photography : Erik Heinila.

Note: ****
THE LIBRARIAN :
QUEST FOR THE SPEAR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joseph LoDuca
Depuis le succès colossal des « Indiana Jones » de Steven Spielberg dans les années 80 (lui-même inspiré des « Tintin » d’Hergé), plusieurs réalisateurs et producteurs ont tenté à leur tour de surfer sur la vague du film d’aventurier, qu’il s’agisse d’Allan Quatermain, de Benjamin Gates ou du récent Jack Hunter. Le producteur Dean Devlin, comparse bien connu des films de Roland Emmerich (« Stargate », « Independence Day », « Godzilla », etc.), décida à son tour de se lancer dans l’aventure en produisant pour la télévision en 2004 le premier épisode de « The Librarian » (Les aventures de Flynn Carson), réalisé par Peter Winther et sobrement intitulé « The Librarian : Quest for the Spear » (le mystère de la lance sacrée). Dans ce premier épisode, on y découvre les débuts de Flynn Carson (Noah Wyle), un brillant étudiant passionné d’archéologique et d’histoire qui rêve d’aventure et de consécration. Avec près de 22 diplômes en poche, Carson mène une existence solitaire, enfermé dans ses études mais désespérément célibataire, vivant encore chez sa mère alors qu’il a plus de 30 ans. Un jour, Carson accepte de postuler pour un poste de conservateur dans la prestigieuse Bibliothèque Métropolitaine de New York, poste qu’il finit par obtenir grâce à son savoir-faire impressionnant et ses aptitudes insoupçonnées. Judson (Bob Newhart), le patron de la Bibliothèque, présente à Flynn Carson sa nouvelle mission : conserver et protéger des objets aussi mystérieux que mythiques, cachés dans les sous-sols secrets de la Bibliothèque (l’Arche de l’alliance, Excalibur, la boîte de Pandore, etc.). Mais un jour, un mystérieux cambrioleur réussit à s’introduire dans la Bibliothèque et dérobe un bout de la lancée sacrée de Longinus, celle qui perça le flanc du Christ sur la croix, qui possédait d’immenses pouvoirs dont celui de contrôler la destinée du monde. Désormais, seul Flynn Carson est en mesure d’arrêter le malfrat, qui se trouve être Edward Wilde (Kyle MacLachlan), l’ancien conservateur du musée, qui, après s’être fait passé pour mort, ressurgit mystérieusement et se met en tête de récupérer la lance sacrée pour devenir le maître du monde. Edward et son organisation criminelle, la confrérie du serpent noir, sont en quête des trois morceaux de la lance, qui, une fois ré-assemblée, procurera des pouvoirs infinis à son détenteur. Flynn Carson part donc aux quatre coins du monde pour retrouver les morceaux de la lance avant lui et sauver le monde d’une menace imminente.

« The Librarian » est au final un téléfilm d’aventure plutôt sympathique et bien fichu malgré des moyens limités (les effets spéciaux ne sont pas toujours très convaincants et les incrustations d’images laissent à désirer), dans la lignée des « Indiana Jones » et « Benjamin Gates ». Noah Wyle, connu pour son rôle du docteur John Carter dans la série « Urgences », campe ici un Flynn Carson plutôt sympathique, naïf et bon enfant, dans une histoire de quête au trésor matinée d’humour, d’action et d’aventure. L’aventurier voyagera à travers le monde entre New York, l’Amazonie et Shangri-La pour retrouver la très convoitée mythique lance sacrée de Longinus. Sans originalité particulière mais avec un fun constant, « The Librarian : Quest for the Spear » constitue un spectacle télévisé de qualité idéal pour la famille, avec son lot de héros rigolo, de romance classique, de méchants bien méchants (à noter la très jolie Kelly Hu qui campe une méchante sexy un peu amoureuse du héros), de clins d’oeils cinématographiques évidents (allusion à « Raiders of the Lost Ark » avec l’Arche de l’alliance au début du film) et de combats décomplexés (l’affrontement final dans la pyramide, inspiré du « Young Sherlock Holmes » de Barry Levinson). Rien de bien surprenant donc dans cette histoire d’aventure et de quête au trésor plutôt classique et prévisible, mais qui s’apprécie comme un bon divertissement qui tient ses promesses jusqu’au bout. Après le succès du téléfilm de Peter Winther en 2004, la saga continuera de plus belle pour devenir une trilogie, avec un deuxième opus sorti en 2006 (« Return to King Solomon’s Mines ») et un troisième sorti en 2008 (« Curse of the Judas Chalice »), Noah Wyle ayant été systématiquement nominé sur chaque opus de la franchise au Saturn Award du meilleur acteur d’un programme télévisé.

C’est grâce au producteur Dean Devlin que Joseph LoDuca fut embauché pour écrire la musique de « The Librarian : Quest for the Spear ». Le compositeur est surtout connu pour ses quelques musiques de film (« Evil Dead », « Le Pacte des Loups », « Saint Ange », « Boogeyman ») et ses nombreuses musiques de séries TV et téléfilms (« Spartacus », « Xena : Warrior Princess », « Hercules », etc.). Il était donc le choix parfait sur « The Librarian », pour lequel la production souhaitait un grand score symphonique qui puisse prétendre rivaliser avec les grandes musiques d’aventure épiques hollywoodiennes, malgré un budget assez modeste. Relevant le défi avec panache, Joseph LoDuca signe pour le téléfilm de Peter Winther une partition riche, épique, énergique et colorée, à l’image du film. A la première écoute de la musique dans le film, on est frappé par l’ampleur de la partition, plutôt rare pour un téléfilm, avec des orchestrations riches, soignées et une musique plutôt élaborée, au classicisme d’écriture évident. Dès les premières minutes de l’ouverture, « Through These Stones » nous plonge dans une atmosphère mystérieuse et sombre à la manière de l’ouverture du « Raiders of the Lost Ark » de John Williams : motif oriental mystérieux pour la pyramide, cordes, bois, cuivres, percussions, tout est mis en oeuvre pour plonger d’emblée l’auditeur dans une atmosphère d’aventure et d’énigme assez impressionnante. On devine à la fin de « Through These Stones » une première influence évidente : celle de David Arnold (compositeur fétiche des productions Dean Devlin/Roland Emmerich), dont l’ombre plane sur une bonne partie de la partition de Joseph LoDuca. C’est d’autant plus flagrant dans « The Met », avec ses choeurs mystérieux qui rappellent clairement « Stargate » de David Arnold. A vrai dire, l’influence de « Stargate » est incontestable tout au long du score, puisqu’on retrouve une citation flagrante à un morceau du film de Roland Emmerich lors de la découverte de Shangri-La (« Mt Kailash/Shangri-La ») à 3:29, et une autre dans « Into the Temple/Grabbing the Spearhead » (avec, curieusement, un point commun avec « Stargate », la présence d’une grande pyramide aux pouvoirs mystérieux !). L’omniprésence des temp-tracks, sujet de controverse fréquent au cinéma, est aussi flagrante dans un morceau comme « Into The Temple/Grabbing the Spearhead », tandis que l’on trouve une citation ultra flagrante au score de « The Mummy » de Jerry Goldsmith dans « Semper Fi/Power of Death » pour une autre scène dans la pyramide vers la fin du film.

Mais il serait injuste de limiter le travail de Joseph LoDuca sur « The Librarian » à une simple compilation d’extraits de BO repiquées à droite à gauche, car le compositeur fait réellement preuve d’une énergie et d’un enthousiasme remarquable tout au long du film, surtout pour une production télévisée au budget aussi modeste. Ainsi, on appréciera par exemple l’apparition sautillante et enjouée du thème principal de Flynn Carson dans « The Met », pour son arrivée à la Bibliothèque Métropolitaine de New York au début du film, thème d’aventure héroïque espiègle et malicieux présenté ici dans un arrangement orchestral qui n’est pas sans rappeler Prokofiev. On retrouve clairement ici la personnalité malicieuse et un peu amusante du personnage de Noah Wyle à travers ce thème d’aventure héroïque que LoDuca reprendra tout au long du film, plus particulièrement lors des grands moments de bravoure de Flynn Carson. « The Library » dévoile un autre thème majeur du score, le thème de la lance sacrée, entendu dès 0:24 à la flûte sur un tapis majestueux de cordes, cuivres et harpe. Le thème de la lance possède ce côté solennel et majestueux évoquant le caractère fabuleux de l’objet mythique tout en suggérant l’aspect épique de sa quête, un thème d’aventure qui n’est pas sans rappeler là aussi certains thèmes écrits par David Arnold sur « Stargate ». C’est d’autant plus flagrant avec l’apparition d’un second thème d’aventure à 1:27, que l’on retrouve notamment dans « Mt. Kailash/Shangri-La », et qui reprend note pour note une mélodie de « Stargate ». L’action n’est pas en reste, avec quelques jolis déchaînements orchestraux en règle comme le très cuivré « Amazon Chase », l’héroïque « About Time » avec ses toms agressifs et ses cuivres imposants, l’excitant « Death Chamber/The Spear » ou l’affrontement final dans « Into the Temple/Grabbing the Spearhead ». Joseph LoDuca en profite pour nous rappeler qu’il est incontestablement à l’aise dans le registre des déchaînements symphoniques débridés aux rythmes martiaux et aux cuivres guerriers, apportant un vrai souffle épique spectaculaire à l’écran.

Le mystère de l’objet sacré que poursuivent le héros et les méchants est reflété dans « Spear of Destiny », dans lequel LoDuca introduit quelques éléments synthétiques discrets dans son orchestre, reprenant le thème de la lance, tandis que « Death Chamber/The Spear » illustre la scène dans la chambre de la mort avec une utilisation remarquable des synthétiseurs atmosphériques plus oppressants et un orchestre teinté de dissonances agressives et menaçantes. « Semper Fi/Power of Death » s’impose aussi par son utilisation ahurissante de choeurs en latin aux sonorités maléfiques symbolisant les pouvoirs occultes de la lance sacrée, des choeurs dont le caractère satanique frôle parfois le style des « Omen » de Jerry Goldsmith (on pense aussi au morceau choral de « Young Sherlock Holmes » de Bruce Broughton). Joseph LoDuca se fait véritablement plaisir tout au long de « The Librarian », allant même jusqu’à parodier dans « Chick Fight » (bataille entre Nicole et Lana lors de la confrontation finale dans la pyramide) le célèbre tube rock du guitariste Tomoyasu Hotei « Battle without honor or humanity » du film japonais « Another Battle » (2004). Dommage cependant que l’aspect rock de « Chick Fight » rompt totalement avec l’esthétique symphonique plus classique du reste du score, mais il n’empêche que Joseph LoDuca se prête au jeu des références avec un humour et un fun constant, comme sa reprise amusante du thème de Flynn en jazz rétro savoureux pour « Poppin’ The Cork ». Le compositeur nous offre aussi l’inévitable Love Theme pour Flynn et Nicole dans « Nicole/Butterflies/Starry Night », avec le cliché du saxophone romantique et langoureux un brin sensuel, et qui rappelle le style des grands thèmes romantiques hollywoodiens de John Williams (on pense aux Love Theme de « Raiders of the Lost Ark » ou de « Star Wars : The Empire Strikes Back » par exemple). Variant ses thèmes et ses orchestrations à loisir tout au long du film, développant ses différentes ambiances et ses styles en fonction de l’avancée de l’histoire, Joseph LoDuca se fait plaisir sur « The Librarian » et le fun rafraîchissant de sa partition fait réellement plaisir à entendre. Certes, il n’y a rien de bien original ou de neuf ici, les références musicales sont nombreuses et (trop) évidentes, mais le plaisir d’écoute est bien là et reste constant dans le film, notamment grâce à une poignée de thèmes attachants, à une écriture orchestrale riche et élégante, et un sentiment d’aventure exubérant et plutôt rare de nos jours à Hollywood : une belle réussite de la part de Joseph LoDuca !




---Quentin Billard