1-Prologue 2.00
2-Arashikage 1.38
3-Get Me The GI Joe's 2.34
4-Friendly Fire 1.42
5-Exile 3.34
6-Presidential Facade 2.38
7-Einsargen 2.44
8-Making Things Go Boom 2.10
9-Storm Shadow 2.12
10-Bad Dojo 5.05
11-Lady in Red 3.18
12-Fighting Ugly 1.51
13-Fort Sumter 2.37
14-Scare Tactics 2.29
15-I Want It All 0.51
16-End Game 4.10
17-Honor Restored 2.49
18-Firefly 4.19
19-Zartan 7.25

Musique  composée par:

Henry Jackman

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 190 2

Album produit par:
Henry Jackman
Producteur exécutif de l'album:
Randy Spendlove
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Coordinateur album:
Jason Richmond
Monteur superviseur musique:
Daniel Pinder
Musique conduite par:
Nick Glennie-Smith
Orchestrations:
Stephen Coleman, Andrew Kinney,
Larry Rench

Musique additionnelle de:
Dominic Lewis, Matthew Margeson,
Tom Holkenborg

Arrangements additionnels de:
Stephen Hilton, Andrew Kawczynski
Préparation musique:
Booker White
Ingénieur technique score:
Alex Belcher
Opérateur Pro Tools:
Kevin Globerman
Coordinateur score:
Frank J. Garcia
Services production musicale:
Steven Kofsky

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2013 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
G.I. JOE : RETALIATION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman
Après le premier opus de Stephen Sommers en 2009, voici que les héros musclés de l’élite des G.I. Joe sont de retour dans « G.I. Joe : Retaliation », deuxième opus confié au yes-man Jon M. Chu (auteurs d’un documentaire sur Justin Bieber et de deux opus de la franchise « Sexy Dance ») et toujours inspiré des personnages de la gamme de jouets Hasbro et du fameux dessin animé produit dans les années 80. L’histoire reprend là où s’arrêtait celle du premier film : l’Amérique est désormais dirigée par Zartan (Arnold Vosloo) qui a pris les traits du président américain (Jonathan Pryce) et organise un gigantesque complot visant à détruire pour de bon les Joes, accusés à tort d’avoir organisé une conspiration visant à tuer le chef d’état pakistanais. Utilisant ce faux prétexte pour atteindre son objectif, Zartan ordonne que les Joes soient éliminés pour de bon. L’attaque du camp des G.I. Joe se solde alors par la mort de plusieurs membres de l’équipe, dont Duke (Channing Tatum), qui était devenu le leader des Joes depuis la première mission. Roadblock (Dwayne Johnson), Lady Jaye (Adrianne Palicki) et Flint (D.J. Cotrona) sont les seuls survivants du massacre et doivent désormais trouver un moyen de retourner aux Etats-Unis et d’organiser la défense afin de laver l’honneur de leur équipe et de se venger du responsable de la destruction des G.I. Joe. Pendant ce temps, Storm Shadow (Byung-Hun Lee) et Firefly (Ray Stevenson) réussissent à libérer Cobra Commander (Luke Bracey), retenu prisonnier dans une prison ultra sécurisée en Allemagne. Peu de temps après, alors que Zartan réunit tous les principaux dirigeants internationaux pour les soumettre à un terrible chantage grâce au puissant Projet Zeus, qui menace le monde enier, Roadblock, Flint et Lady Jaye retrouvent la trace du général Joseph Colton (Bruce Willis), le tout premier membre originel de l’équipe des Joe, aujourd’hui à la retraite. Roadblock réussit à convaincre le général de leur venir en aide et de leur fournir des armes pour empêcher Zartan et Cobra Commander de mettre à exécution leur plan diabolique, et ce avant qu’il ne soit trop tard. « G.I. Joe : Retaliation » s’avère donc être un énième blockbuster d’action hollywoodien sans aucune autre prétention que celle de divertir au maximum, et notamment grâce à un rythme ultra soutenu, un casting de qualité (Dwayne Johnson et Bruce Willis sont de la partie !) et de bons effets spéciaux 3D. Le film a néanmoins connu quelques déboires durant la post-production, notamment à cause d’une conversion tardive en 3D, et à de nouvelles scènes inédites tournées à la dernière minute suite au mécontentement du public lors des premières projections test alors que le personnage de Channing Tatum mourrait à l’origine dès le début du film. La réalisation totalement impersonnelle de Jon M. Chu n’apporte rien de bien nouveau à la franchise « G.I. Joe » mais promet son lot d’action, de rebondissements et d’effets spéciaux spectaculaires, avec, au rayon des nouveautés, un combat ahurissant dans les airs en plein coeur des montagnes de l’Himalaya ou une bataille finale assez prenante. Le film remplit son objectif et reste un divertissement estival décérébré pour amateurs de héros bodybuildés et d’action martiale, sans oublier un scénario correct et un peu plus soigné que celui du premier film de Stephen Sommers. Quand à Bruce Willis, il confirme encore une fois son statut d’éternelle star du film d’action hollywoodien, à peine sorti des franchises « Expendables », « Red » et « Die Hard ». Au final : voilà un divertissement sympathique et sans prétention, idéal pour passer un bon moment sans trop se prendre la tête !

Après Alan Silvestri, c’est au tour du compositeur Henry Jackman de signer la musique de cette deuxième aventure des G.I. Joe. A la première écoute, un premier constat s’impose : on est loin ici du style symphonique de premier score de Silvestri, Henry Jackman optant à contrario pour une approche plus moderne et beaucoup plus rock/électro. Ainsi donc, en plus du traditionnel orchestre symphonique – le Hollywood Studio Symphony – Henry Jackman et son équipe de compositeurs additionnels de chez Remote Control (Dominic Lewis, Matthew Margeson, Tom Holkenborg) mélangent synthétiseurs, instruments solistes, loops et section rock pour parvenir à leurs fins. A l’écoute du score dans le film comme sur l’album publié par Varèse Sarabande, on s’imagine sans mal ce que les producteurs et le réalisateur ont demandé à Henry Jackman et son équipe : « fait du bruit », « fait un score branché que les jeunes écouteront », « fait un truc moderne », etc. C’est précisément à partir de ces desideratas que Jackman élabore son score de façon prévisible et sans surprise particulière. Après un « Prologue » fonctionnel qui ne laisse aucun souvenir particulier hormis le fait de dévoiler le thème principal des G.I. Joe aux cors, « Arashikage » fait appel à un ensemble de percussions ethniques/asiatiques pour l’une des scènes d’arts martiaux durant la bataille avec le clan Arashikage dans le temple de l’Himalaya vers le milieu du film. Ici, aucune subtilité à l’horizon : percussions guerrières, flûte ethnique, synthétiseurs, etc. Rien de bien passionnant hélas, surtout de la part d’un compositeur qui a pourtant brillé ses derniers temps (notamment dans le domaine des films d’animation). Hélas, cette impression se confirme avec « Get Me The GI Joes » pour la scène de l’attaque du camp des Joe au début du film. Jackman met ici en avant le thème principal des Joe – aucune trace de l’ancien thème écrit par Alan Silvestri, mais on s’en serait douté – sur fond de guitare électrique, loop électro-techno, percussions et cordes survoltées. La partie rock/électro de « Get Me The GI Joes » fonctionne bien, notamment lorsque le thème principal (qui s’oublie hélas très vite, car plutôt insipide et sans personnalité) décolle enfin sur fond de rythme rock fun et déchaîné façon Brian Tyler ou Steve Jablonsky.

Hélas, hormis les passages d’action, le score de « G.I. Joe : Retaliation » contient aussi son lot de passages fonctionnels incroyablement ennuyeux, comme « Friendly Fire », « Lady in Red » par exemple ou « Presidential Facade ». Néanmoins, Jackman fait quelques efforts lors des passages asiatiques plus prenants comme « Storm Shadow » et ses sonorités asiatiques rappelant certaines musiques modernes de films hongkongais – avec au passage une bonne envolée solennelle du thème principal lors de la séquence dans l’Himalaya, envolée héroïque façon « Transformers » - C’est aussi le cas durant la bataille avec Storm Shadow et Snake Eyes dans « Bad Dojo » pour lequel le compositeur utilise les sonorités asiatiques mélangées à l’orchestre, les rythmes électro et les percussions, le tout parsemé d’allusions musclées au thème principal. Que l’on ne s’y trompe pas : « Storm Shadow » est de loin le meilleur morceau du score de « G.I. Joe : Retaliation », surtout au regard de la piètre qualité du reste du score, qui semble avoir été écrit à la va-vite, sans grande réflexion particulière. Pour le reste, pas grand chose de particulier à se mettre sous la dent, car même la dernière partie du score, plus rythmée et nerveuse, ne laisse aucun souvenir particulier. Jackman applique les recettes des musiques d’action Remote Control moderne dans « Fort Sumter » où il rythme l’affrontement final dans le film à grand renfort d’ostinatos de cordes, de percussions synthétiques et de guitare électrique. A noter que Cobra Commander et ses sbires ont droit à leur propre motif de quatre notes, entendu notamment dans « Firefly » dans un arrangement électro/techno sympathique et sans prétention, motif aussi entendu vers le début de « Fighting Ugly » et dans « End Game », où Jackman fait se confronter le thème rock/électro des G.I. Joe et le motif des bad guys, sur fond de traditionnels ostinati entêtants des cordes, de rythmes martiaux (comme dans « I Want It All »), de sound design boursouflé de basses synthétiques (avec notamment une abondance d’effets de distorsion assez hideux) et de quelques envolées héroïques lors de la bataille finale du film et du sauvetage du président américain. On appréciera la reprise triomphante du thème des Joe dans « Honor Restored », même si on regrettera là aussi le côté quelconque d’un morceau qu’on aurait souhaité être plus emphatique, plus mémorable.

A l’écran, le score de « G.I. Joe : Retaliation » remplit donc parfaitement le cahier des charges en apportant de l’action et un certain fun aux images du film, accentuant le rythme et la tension comme il le faut mais sans aucune originalité particulière. Pire encore, le score semble avoir été écrit en compilant la plupart des samples électro de chez Remote Control et toutes les formules habituelles des musiques d’action modernes façon séries TV policières comme les scores de « C.S.I. » ou « Criminal Minds ». C’est d’autant plus regrettable qu’un blockbuster aussi explosif méritait certainement une approche musicale plus ambitieuse ou plus recherchée, du moins aussi efficace qu’aurait pu l’être le précédent score d’Alan Silvestri, qui, s’il ne brillait pas lui non plus d’une originalité particulière, avait au moins le mérite d’être écrit correctement et avec un certain talent. Henry Jackman est pourtant un compositeur talentueux, et il l’a prouvé à plusieurs reprises ces dernières années, mais force est de reconnaître que des films comme « G.I. Joe : Retaliation », « Abraham Lincoln : Vampire Hunter » ou « Man on a Ledge » ne lui apportent rien et ne lui permettent pas d’exprimer réellement tout son potentiel que l’on devine pourtant dans des films de bien meilleure qualité tels que « Wreck-it-Ralph », « X-Men : First Class » ou « Puss in Boots ». Seuls les inconditionnels des productions Remote Control qui ne jurent que par Zimmer et co. apprécieront donc le travail d’Henry Jackman sur « G.I. Joe : Retaliation », mais pour les autres, c’est une déception de la part d’un compositeur inégal qui peut et doit obtenir des projets plus riches et plus ambitieux pour réellement prouver ce dont il est capable !




---Quentin Billard