1-Main Title 2.14
2-Large Collection 1.18
3-Tiny Bubbles 1.04
4-En Guard 1.51
5-Dracul 1.06
6-Bucharest University 1.10
7-The Judas Chalice 1.37
8-Something New 1.00
9-Dream Song 1.04
10-Fat Tuesday 0.46
11-Simone's Song 4.02
12-The Russians Are Coming 2.09
13-Just Can't Help It 1.02
14-Kiss/Just Can't Help It (pt.2) 1.46
15-The Tomb 1.57
16-It's a Mad, Mad Russian 3.55
17-Simone to the Rescue 2.06
18-Simone's Story 1.30
19-Up the River/Boat Ride/
Comes the Night 3.11
20-Lafitte's Ship 1.36
21-Flynn's Second Law 2.14
22-Comin' Home 0.53
23-Bonne Chance 1.35
24-The Real Deal 1.17
25-Vlad is Back/Battle in the Bayou/
Flynn vs. Dracul 6.12
26-Sunrise 4.04
27-Yet to Come 3.14

Musique  composée par:

Joseph LoDuca

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1084

Producteur exécutif de l'album:
Matt Verboys
Album produit par:
Joseph LoDuca, MV Gerhard
Score produit par:
Joseph LoDuca
Conduit par:
Joseph LoDuca
Orchestrations:
Joseph LoDuca,
Nathan Hofheins

Monteur musique:
Jason Ruder
Producteur pour LoDuca Music:
Kathie Stork
"Simone's Song" interprétée par:
Stana Katic

Artwork and pictures (c) 2008 TNT Originals, Inc. A Time Warner Company. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE LIBRARIAN :
CURSE OF THE JUDAS CHALICE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joseph LoDuca
Troisième épisode de la franchise « The Librarian », « Curse of the Judas Chalice » (Les Aventures de Flynn Carson : Le Secret de la coupe maudite) permet au réalisateur Jonathan Frakes d’offrir une troisième grande aventure à Flynn Carson, le célèbre bibliothécaire aventurier en quête de trésors mythiques et de reliques magiques. Toujours destiné à la télévision, ce troisième opus diffusé sur le petit écran en 2008 débute alors que Flynn (Noah Wyle) est dans une vente aux enchères en Angleterre afin de mettre la maison sur un précieux vase Ming qui doit rejoindre la collection secrète de la Bibliothèque pour laquelle il travaille. Durant les enchères, Flynn se retrouve aux prises avec un autre acheteur prêt à tout pour acquérir le vase. Mais grâce à son ingéniosité et sa ténacité, Flynn récupère enfin le vase et le brise, récupérant la mythique pierre philosophale qui se trouvait à l’intérieur. Après un combat à l’épée avec son adversaire, Flynn réussit à s’échapper et rejoint ensuite New York. Pendant ce temps, dans les Carpates, un ancien agent du KGB Sergei Kubichek (Dikran Tulaine) organise un plan diabolique visant à ressusciter le prince Vlad Dracula afin de créer une puissante armée de soldats morts-vivants indestructibles. Pour cela, il doit d’abord mettre la main sur le précieux calice de Judas, une coupe maudite capable de ressusciter les morts et de les contrôler. Après avoir kidnappé le professeur Lazlo (Bruce Davison) à Budapest, un historien de renommée internationale et spécialiste des vampires, Sergei apprend que la coupe maudite se trouve à la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis. Mais alors qu’il cherche à s’extirper de son rôle de bibliothécaire aventurier qui le frustre de plus en plus et qu’il aspire enfin à vivre une vie normale, Flynn Carson décide de prendre des vacances à la Nouvelle-Orléans, où il va croiser la route de la belle et mystérieuse Simone Renoir (Stana Katic), qui lui apprend qu’elle a tenté de le contacter dans ses rêves à plusieurs reprises afin de l’avertir du danger imminent : ensemble, ils vont devoir déjouer une grande conspiration et empêcher le retour de Dracula. « The Librarian : Curse of the Judas Chalice » reprend donc les formules habituelles des deux précédents épisodes, avec cette fois-ci un scénario un peu plus bancal et plutôt fourre-tout, qui mélange action, humour, romantisme et frissons avec la présence de vampires, de morts vivants et du prince Dracula en personne ! Hélas, si les deux premiers épisodes fonctionnaient parfaitement dans un savoureux mélange d’aventure et d’humour, la sauce ne prend plus et la franchise semble ici s’essouffler. Même Noah Wyle semble lassé (est-ce un hasard si le personnage de Flynn Carson exprime son envie de tout arrêter et de prendre enfin des vacances ?). Quand aux bad guys, ils sont tellement peu pris au sérieux qu’on a du mal à croire à cette histoire de conspiration et de vampires, d’autant que le mélange de tous ces thèmes donne surtout l’impression d’un gigantesque bazar dans lequel les scénaristes ont essayé de juxtaposer plusieurs idées sans jamais vraiment obtenir un résultat cohérent, d’autant que le côté surréaliste/fantastique lié aux vampires ne colle pas vraiment à la franchise des « Librarian ». Seule l’intrigue romantique entre Noah Wyle et la belle Stana Katic (révélation de la série TV « Castle ») tient finalement la route, et ce jusqu’à un final étonnamment triste et poignant, qui rompt là aussi trop radicalement avec le ton humoristique et familial de la franchise.

La musique de Joseph LoDuca reste encore une fois le principal atout du téléfilm de Jonathan Frakes. Le compositeur reprend donc son matériau musical des deux précédents épisodes et concocte une nouvelle partition symphonique avec quelques idées rafraîchissantes qui permettent au compositeur d’explorer de nouvelles pistes et de tirer parti du caractère fourre-tout de ce troisième opus. Ainsi, et comme le rappelle une note du livret de l’album publié par La La Land, Joseph LoDuca s’est particulièrement intéressé ici au personnage de Simone, la vampire qui va vivre une histoire d’amour passionnée avec Flynn Carson. C’est l’occasion pour le compositeur d’écrire une chanson originale, « Simone’s Song », ballade jazzy aux rythmes caribéens de bongos pour l’introduction du personnage dans un club de la Nouvelle-Orléans (chanson interprétée par Stana Katic elle-même), et qui va devenir le Love Theme de la partition, tandis que les paroles sont basées sur l’histoire dramatique de cette romance à l’issue tragique. Ainsi donc, « Simone’s Song » et ses accents français va vite devenir le coeur même de la partition de « The Librarian : Curse of the Judas Chalice », tandis que les autres thèmes, eux aussi très présents, vont se construire progressivement, à commencer par le retour de la fameuse fanfare aventureuse et héroïque de Flynn Carson reprise dès le générique de début (« Main Title ») de façon similaire aux précédents films – avec toujours l’influence du « Stargate » de David Arnold dans la partie chorale à 0:14 – Au rayon des nouveautés, on notera un thème pour Dracula entendu dans « Dracul », mélodie mystérieuse et sombre aux cordes évoquant les origines du prince des vampires et la menace qu’il représente sur le monde. Avec le thème d’aventure de Flynn Carson, le Love Theme de Simone/Flynn et le thème de Dracula, Joseph LoDuca élabore une partition jouant sur les différentes ambiances, le mélange des styles, les ruptures de ton et une fraîcheur omniprésente tout au long du score. On retrouve le thème de la bibliothèque issu des précédents scores dans « Large Collection » avec une brillante utilisation des choeurs et de l’orchestre, et des orchestrations toujours très soignées (incluant d’ailleurs quelques instruments samplés, probablement pour des raisons budgétaires), ainsi que quelques touches de mickey-mousing suggérant l’aspect plus humoristique du film.

Visiblement, Joseph LoDuca se fait toujours autant plaisir sur cette franchise puisqu’il écrit par exemple une parodie des musiques d’espionnage à la James Bond dans « Tiny Bubbles » avec son lot de rythmes jazzy et de guitares électriques 60’s – apportant l’humour indispensable au personnage de Noah Wyle – tandis que l’action débute dans « En Guard » durant la scène du duel à l’épée au début du film, l’occasion pour LoDuca d’évoquer les rythmes des musiques de swashbuckler façon Korgnold ou Alfred Newman, avec l’emploi plus regrettable de banques de sons orchestrales un peu cheap (notamment dans les cuivres, qui ont bien du mal à faire oublier leur côté synthétique) et de quelques touches de clavecin. Malgré des moyens un peu limités, LoDuca parvient à apporter un vrai souffle d’aventure à « En Guard » et contourne les limites des samples en développant une écriture orchestrale plutôt riche, classique et rafraîchissante. Le thème de Dracula dans « Dracul » fait quand à lui la part belle aux cordes sombres, alors que « Bucharest University » développe les touches mickey-mousing sautillantes et résolument orientées vers la comédie. LoDuca évoque la coupe maudite de Judas dans « The Judas Chalice » avec un mélange plus mystérieux de cordes, cuivres et piano, et introduit une guitare dans « Something New », entourée des cordes et des bois. « Dream Song » juxtapose le thème de Flynn et le thème romantique de Simone avec l’emploi de sonorités synthétiques de la chanson « Simone’s Song ». Plus amusant, « Fat Tuesday » rend un hommage évident à la musique cajun de la Nouvelle-Orléans, le compositeur ayant d’ailleurs eu l’occasion de visiter les lieux du tournage à la Nouvelle-Orléans afin de s’imprégner de l’ambiance unique de cette région des Etats-Unis. L’action revient dans « The Russians Are Coming », pour lequel LoDuca contourne aussi les difficultés des samples orchestraux et nous offre un nouveau morceau d’action détonnant et fun, sans jamais trop se prendre au sérieux.

Le compositeur nous livre aussi une autre chanson originale, « Just Can’t Help It », avec ses rythmes funky/jazzy particulièrement entraînants, bien qu’un peu courts (on aurait aimé en entendre davantage !), sans oublier la chanson « Comin’ Home’ » plus proche des musiques afro-américaines entre jazz et gospel. La partie romantique de « Kiss/Just Can’t Help It, Pt. 2 » et sa guitare savoureuse ramène l’émotion dans la partition et la romance entre Simone et Flynn, avec un rappel du Love Theme poignant (sans aucun doute l’une des plus belles réussites de la partition). On retrouve ensuite les sons jazzy/funky dans l’amusant « The Tomb » qui apporte là aussi un certain humour au film – notamment dans l’emploi de la batterie, de l’orgue électrique, du marimba, de la contrebasse et du vibraphone – Il est aussi question du thème de Dracula dans « It’s a Mad Mad Russian » avec des accords plus ténébreux et très herrmanniens de cuivres, bois et orgue gothique, et c’est finalement l’aventure qui domine la partie finale du film avec « Simone to the Rescue », qui développe de nouveaux rythmes funky avec une guitare électrique très 70’s façon James Bond. Joseph LoDuca s’amuse comme un petit fou en mélangeant les sons et les ambiances sur ce score, quitte à rompre parfois avec le style symphonique des deux précédents scores, mais le caractère rafraîchissant de la musique apporte ici un fun considérable au téléfilm : entre le romantisme mélancolique de « Simone’s Story », les rythmes funky de « Up the River/Boat Ride/Comes the Night », les accents jazzy de « Bonne Chance », la noirceur gothique et herrmannienne de « Laffite’s Shop » et « The Real Deal », l’émotion poignante de « Sunrise » avec la reprise de « Simone’s Song » pour la fin tragique du film ou les accents de violon cajun/americana de « Flynn’s Second Law », LoDuca se fait plaisir et cela s’entend vraiment dans le film comme sur l’album. On appréciera aussi les 6 minutes intenses de l’affrontement final contre Dracula dans « Vlad is Back/Battle in the Bayou/Flynn vs. Dracul », morceau d’action au suspense sombre mais qui parvient constamment à éviter de trop se prendre au sérieux avec l’emploi de quelques touches mickey-mousing. Au final, Joseph LoDuca signe donc une partition dynamique, énergique et pleine de surprises pour « The Librarian : Curse of the Judas Chalice ». Le compositeur parvient aisément à renouveler le son de la franchise sans jamais trahir ses idées initiales (le thème d’aventure, le thème de la Bibliothèque), apportant un humour rafraîchissant à cette troisième aventure, un score assez attachant et fort sympathique !




---Quentin Billard