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1-No Escape: Main Titles 1.58
2-Helicopter To Absolom 2.13 3-Robbins Captured By The Outsiders 1.52 4-Ralph: Director Of Aquatic Activities 0.48 5-The Father 1.55 6-The Insiders's Camp 1.34 7-"Wet Dreams" 2.05 8-"I Love Those Boots" 1.47 9-Banishment 1.32 10-On The Remparts/ Outsiders Attack 3.24 11-Battle With Marek 1.26 12-The Funeral Pyre 1.31 13-Robbins Rerturns To The Outsiders Camp 1.30 14-Casey Tortured 3.35 15-Robbins Kills Casey 1.19 16-Redemption And New Hope 2.16 17-Marek's Death 1.39 18-The Traitor Unmasked 1.38 19-The Trap Is Set And Freedom 3.46 Musique composée par: Graeme Revell Editeur: Varèse Sarabande VSD-5483 Album Produit par: Graeme Revell Producteur exécutif: Robert Townson Monteurs de la musique: Dick Bernstein & Philip Tallman Sampling: Brian Williams Artwork and pictures (c) 1994 Varèse Sarabande Records. Inc. All rights reserved. Note: *** |
NO ESCAPE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Graeme Revell
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Le réalisateur Martin Campbell, connu surtout pour le récent 'Mask of Zorro' mais aussi pour une énième aventure de l'agent secret 007, 'Goldeneye', nous a pondu en 1994 'No Escape' (Absolom 2022), film d'action/science-fiction dans lequel le prisonnier John Robbins (Ray Liotta), ancien soldat ayant assassiné son supérieur parce qu'il désapprouvait ses méthodes brutales, se retrouve jeté sur une île isolée dont l'existence est cachée au monde entier par un groupe de personnes sans scrupules. Robbins va se lier d'amitié avec les villageois qui ont crées toute une colonie pacifiste autour du père, un chirurgien incarné par l'excellent Lance Henriksen, mais qui doivent faire face aux outsiders, des barbares sanguinaires dirigés par le cruel Marek (Stuart Wilson). Rien de bien nouveau dans un film d'action banal qui aurait certainement gagné en intérêt si l'ensemble n'était pas aussi prévisible.
'No Escape' ne restera sûrement pas un hit dans la carrière du compositeur d'origine néo-zélandaise, Graeme Revell, mais a au moins le mérite d'exister. L'ensemble est écrit pour un orchestre (le London Symphony Orchestra), où les cordes ainsi que les cuivres sont bien mis en avant (surtout les cordes), avec quelques percussions tribales pour le contexte du film (une grande jungle sur toute l'île) et, surprise, une petite pièce d'ambiance country/blues avec banjo dans 'I Love Those Boots'. L'ensemble manque d'une réelle construction thématique, même si un thème de cordes est entendu dès le début du film lorsque l'on découvre l'île alors que les hélicoptères de la prison transfère Robbins sur Absolom. Le début du film est encore assez sombre. Pour l'introduction du 'No Escape Main Titles', Revell nous donne à entendre quelques samples de synthés étranges qui laissent vite la place à une pièce pour cordes amples et majestueuses assez étonnante de la part du compositeur. Le style symphonique de 'No Escape' est particulièrement intéressant pour deux raisons: tout d'abord, on a rarement entendu Revell écrire des parties orchestrales aussi soignées, lui qui privilégie plus souvent les synthétiseurs. Deuxième point: certains passages orchestraux comme le 'Main Title' témoigne par moment d'un style parfois légèrement proche du Post-Romantisme allemand de la fin du 19ème siècle, c'est qui est encore plus surprenant étant donné que l'on a jamais vraiment entendu le compositeur écrire ce genre de musique pour un film. L'idée intéressante vient ici d'un certain décalage entre l'aspect futuriste de ce film de science-fiction et la musique orchestrale traditionnelle. Ceci pourrait être ainsi être une façon d'évoquer une sorte de retour aux sources pour les personnages du film qui vivent sur cette île déserte. On notera à la fin du 'Main Title' une petite marche militaire rythmée par une caisse et un piccolo lors du défilée militaire du début du film où Robbins tue son supérieur à bout portant. Le thème de cordes qui représente l'île est plutôt assez dramatique avec ses cordes amples ('Helicopter To Absolom'), en tout cas plus dramatique que réellement sombre, ce qui est surprenant. Alors que Robbins est largué en plein milieu de l'île, sa première découverte des lieux s'ouvre sur sa rencontre avec les outsiders qui lui mettent la main dessus après une course poursuite dans la jungle. Revell souligne ici l'ambiance par de la percussion tribale plus appropriée pour la scène avec des samplers de voix représentant le côté barbares des outsiders. A ce sujet, le compositeur explique dans le livret de l'album du score qu'il a eu l'occasion de visiter la Nouvelle-Guinée en 1987, ce qu'il lui a permit d'enregistrer de la musique traditionnelle des villages locaux. C'est en voyant les paysages sauvages du film de Martin Campbell que Revell a eu ainsi la bonne idée de ressortir ses vieux enregistrements pour en faire des samples et les utiliser ainsi dans le film. On trouve donc des samples de chants ethniques traditionnels dans 'Robbins Captured By The Outsiders' ou dans 'The Father' (scène où Robbins rencontrer le personnage du 'père'), une idée intéressante qui nous prouve à quel point Graeme Revell possède plus d'un tour dans son sac. Le reste contraste beaucoup avec ce début assez sombre: Robbins arrive à s'échapper et arrive dans le village du père. La musique se veut plus douce, avec cette écriture pour cordes très traditionnelle, parfois d'essence Postromantique (cf. l'écriture raffinée des cordes à la fin de 'The Father') , possédant un côté lyrique parfois surprenant dans le film (mais pas en contradiction avec les idées de liberté, de nature sauvage, d'isolement, etc.). La première découverte de Robbins du village est souligné de manière lyrique, comme si Robbins se retrouvait dans le paradis après avoir échappé à l'enfer ('The Insiders' Camp), l'occasion pour Revell de nous dévoiler un nouveau thème plus majestueux mais qui sera très peu utilisé dans le film. Dans 'Wet Dreams', Revell met une fois de plus en avant l'orchestre dans un style plus tendu (Robbins découvre à quel point il est particulièrement difficile de s'échapper de l'île), avec une excellente écriture de cordes, cuivres et vents dans un classicisme d'écriture toujours aussi étonnant de la part du compositeur, surtout à l'écran. 'I Love those Boots' nous surprend de par son ambiance country inattendu pour le personnage de Stephano (Kevin J.O'Connor) qui se prend pour un cow-boy. Stephano a toujours cette habitude d'être déguisé en cow-boy et apparemment, les bottes de Robbins l'intéresse au plus haut point. Revell utilise ainsi de manière quasi humoristique la guitare à 12 cordes de Philip Tallman avec un piano pour sa pièce servant plus à souligner le personnage que la scène en elle-même. On retrouvera cette pièce une seconde fois dans le film dans une autre séquence avec Stephano. On appréciera tout de même cette petite touche d'humour inattendu, qui apporte un peu de diversité à un score relativement décousu par moment. Après le sombre 'Banishment' (un des membres du village est banni à l'extérieur, quasiment livré aux outsiders) arrive la première pièce d'action de la BO, 'On The Remparts/Outsiders Attack', lors de la scène de la première attaque du village par les outsiders, une musique d'action brève mais agitée dans laquelle Revell mélange l'orchestre avec des sonorités ethniques et des percussions tribales massives pour le côté barbare et brutal de la bande à Marek. Avec un 'Battle With Marek' plus orchestral et brutal (cf. ces impressionnants glissendi furtifs de cordes stridentes), c'est l'occasion pour le compositeur de nous rappeler à quel point il est particulièrement à l'aise dans le domaine des musiques d'action tonitruantes, même si dans ce domaine, il n'a jamais eu l'aisance d'un Jerry Goldsmith ou d'un James Newton Howard! La dernière partie du film (et de l'album) est certainement la plus sombre et la plus agitée, puisqu'il s'agit de la bataille finale contre les outsiders puis de Robbins contre Marek. Après un sombre 'The Funeral Pyre' et ses cordes tourmentées (les feux de la cérémonie funèbre évoquent pour Robbins le souvenir des innocents qu'il a fait brûler au cours d'une opération militaire), 'Casey Tortured' nous permet de retrouver le Graeme Revell des musiques atmosphériques glauques héritées de 'Dead Calm'. L'espoir pointe alors le bout de son nez dans un 'Redemption & New Hope' nettement plus orchestral avec ses cordes amples et dramatiques. On retrouve alors l'ambiance des batailles de 'Outsiders Attack' dans le violent 'Marek's Death', pièce d'action massive qui conclut la confrontation entre Robbins et Marek de manière excitante, tandis que le final du film reprend le thème de cordes entendu au début du film alors que Robbins va dévoiler l'existence de l'île au monde entier, une musique de happy-end intéressante mais néanmoins très conventionnel ('The Trap Is Set and Freedom'). Au final, 'No Escape' n'a rien d'un score particulièrement original ou accrocheur mais l'ensemble reste soigné et colle bien au film. On est surtout surpris par le classicisme de l'aspect symphonique de la partition, ainsi que par l'utilisation d'une brève pièce country ou de l'utilisation de samples de chants ethniques. On aurait simplement souhaité entendre ici une thématique plus présente et mieux développé. Néanmoins, 'No Escape' est à recommander à ceux qui apprécie les compositions de Graeme Revell et à tout ceux qui pensent qu'il ne sait pas écrire pour l'orchestre symphonique. Finalement, 'No Escape' est un score relativement calme et lyrique pour un film d'action censé se dérouler dans le futur. On appréciera le caractère diversifié de la partition, même si l'ensemble manque parfois d'unité. Un score certes pas indispensable, mais qui reste malgré toute une petite surprise dans l'univers musical éclectique du compositeur néo-zélandais! ---Quentin Billard |