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1-Jack's Dream 1.29
2-Waking Up 4.17 3-Supercell 4.18 4-Tech 49 6.01 5-The Library 3.26 6-Horatius 2.31 7-StarWaves 3.41 8-Hydrorig 2.22 9-Crater Lake 1.27 10-Unidentified Object 2.31 11-Odyssey Rescue 4.11 12-Return from Delta 2.22 13-Retrieval 6.47 14-Earth 2077 2.22 15-Revelations 1.42 16-Drone Attack 3.26 17-Return to Empire State 6.41 18-Losing Control 3.57 19-Canyon Battle 5.57 20-Radiation Zone 4.11 21-You Can't Save Her 4.58 22-Welcome Back 1.46 23-Raven Rock 4.35 24-Knife Fight in A Phone Booth 4.39 25-I'm Sending You Away 5.39 26-Ashes of Our Fathers 3.32 27-Temples of Our Gods 3.15 28-Fearful Odds 3.11 29-Undimmed by Time, Unbound by Death 2.26 30-Oblivion 5.56* *Interprété par Susanne Sundfor Ecrit par Anthony Gonzalez et Susanne Sundfor Produit par Anthony Gonzalez Production additionnelle de Josh Humphrey Arrangé et orchestré par Joseph Trapanese. Musique composée par: M83 Editeur: Back Lot Music Score produit par: Anthony Gonzalez, Joseph Trapanese Producteur exécutif album: Joseph Kosinski, Bryan Lawson Direction de la musique pour Universal Pictures: Mike Knobloch Musique supervisée pour Universal Pictures par: Rachel Levy Music business affairs pour Universal Pictures: Philip M.Cohen Orchestre arrangé et conduit par: Joseph Trapanese Score mixé par: Satoshi Noguchi Orchestre enregistré par: Joel Iwataki Monteur musique: Bryan Lawson Monteur musique additionnelle: Sam Zeines Monteur musique: David Channing Préparation musique: Booker White Assistants mix: Peter Nelson, Miguel Lara, Seth Waldmann Assistants compositeur: Josh Humphrey, Jason Lazarus Programmation synthé analogue: Josh Humphrey Manager de produit pour Back Lot Music: Jake Voulgarides Artwork and pictures (c) 2013 Universal Studios. All rights reserved. Note: *** |
OBLIVION
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by M83
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Après « Tron : Legacy » sorti en 2010, le jeune réalisateur Jospeh Kosinski rempile dans le domaine de la science-fiction avec « Oblivion », pour lequel il adapte à l’écran son propre roman graphique co-crée avec Arvid Nelson. Avec un budget conséquent (environ 120 millions de dollars), Kosinski concrétise sa vision d’un monde futuriste dans lequel la Terre est devenue inhabitée en 2077, suite à de nombreuses années de guerre contre une race extra-terrestre belliqueuse qui a tout dévasté. Alors que la population a été évacuée, Jack Harper (Tom Cruise) est chargé de surveiller la terre et d’assurer la réussite d’une grande opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie humaine, partie se réfugier dans une immense colonie spatiale située à des milliers de kilomètres de la terre. Pour se faire, il fait équipe avec Vika (Andrea Riseborough) qui suit les opérations depuis leur demeure située très haut dans le ciel, et plusieurs drones, qui les aide à assurer la sécurité et la réussite de leur mission. Mais un jour, Jack aperçoit un vaisseau spatial qui vient tout juste de se crasher sur terre. Il décide de porter secours à ses occupants et découvre alors une capsule renfermant une mystérieuse jeune femme à la beauté radieuse : Julia (Olga Kurylenko). Cette dernière commence alors à ressentir une soudaine attirance pour Jack, persuadée qu’elle le connaît alors que ce dernier jure ne l’avoir jamais rencontrée auparavant. Attiré à son tour par la belle Julia, Jack finit par se souvenir d’éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Comprenant qu’il doit accomplir une nouvelle mission, Jack découvre alors que la réalité qu’il croyait connaître jusqu’à présent n’était qu’un gigantesque subterfuge destiné à le manipuler et à lui permettre d’accomplir la volonté d’une entité supérieure et lointaine, qui représente aujourd’hui une terrible menace pour le monde et le reste de l’humanité. Sorti en salles en 2013, « Oblivion » s’inscrit donc dans la continuité des nombreux films de science-fiction de cette année : « Elysium », « World War Z », « After Earth », « Star Trek Into Darkness », etc. Visuellement, le film de Joseph Kosinski est stupéfiant et la qualité des images filmées en caméra numérique Sony F65 apporte un souffle épique remarquable au film. Niveau scénario, Kosinski va plus loin que dans le décevant « Tron : Legacy », ponctuant son récit de rebondissements, de twists (notamment à la fin du film), de manipulation et de quête de la vérité. Le film aborde aussi l’idée des souvenirs, de la mémoire et de la remise en cause de la réalité, avec un sujet relevant davantage de l’existentialisme : et si la réalité que nous connaissons n’était qu’une invention destinée à nous camoufler une autre réalité bien plus inquiétante ? Certes, le thème n’est pas neuf et a déjà été traité des centaines de fois auparavant (on pense à « Matrix » par exemple), mais Joseph Kosinski parvient à lui apporter un souffle particulier grâce à un casting de qualité (Tom Cruise est impeccable, comme d’habitude, tout comme Olga Kurylenko, Andrea Riseborough et Morgan Freeman), une mise en scène soignée, une photographie élégante et des scènes d’action grandioses dont l’ampleur visuelle n’a d’égale que leur intensité. Et puis il y a les effets spéciaux, très réussis (les drones, véritables stars du film, sont excellents), qui renforcent le caractère spectaculaire de l’oeuvre et achèvent de faire de « Oblivion » une jolie réussite de S-F, un solide blockbuster qui rattrape la semi déception de « Tron : Legacy ».
Après Daft Punk sur son précédent film, Joseph Kosinski fait à nouveau appel à un groupe de musiciens électros français, M83, pour composer la musique de « Oblivion ». Originaire d’Antibes et aussi très populaire aux States, le duo formé à l’origine par Anthony Gonzales et Nicolas Fromageau s’est vu adjoindre par la suite les services de nouveaux membres après le départ de Nicolas Fromageau en 2004 : Yann Gonzalez, Morgan Kibby, Loïc Maurin et Jordan Lawlor. Installé aux Etats-Unis depuis 2010, Anthony Gonzalez signe alors la partition synthético-orchestrale de « Oblivion » aux côtés du compositeur Joseph Trapanese, qui travailla auparavant avec Joseph Kosinski sur « Tron : Legacy » en tant qu’arrangeur et orchestrateur pour Daft Punk. Dans une note du livret de l’album, le réalisateur explique qu’il a choisi M83 pour la musique de son film après avoir écouté une chanson du groupe intitulée « Unrecorded », et ce alors qu’il commença à travailler sur le script du film en 2005. Le résultat est contre toute attente totalement prévisible et sans surprise, car comme pour le travail de Daft Punk sur « Tron : Legacy », le score de « Oblivion » est manifestement calqué sur le style d’Hans Zimmer et de ses collègues de chez Remote Control. Avec un grand orchestre symphonique de taille conséquente, un choeur et une pléiade de synthétiseurs et de rythmes électroniques modernes, le score de « Oblivion » suite les traces d’Hans Zimmer et plus particulièrement de « Inception » ou « The Dark Knight », avec une influence manifeste du « Transformers » de Steve Jablonsky. Après l’ouverture lente et intime de « Jack’s Dream », avec ses tenues de cordes/synthé oniriques et son thème de notes délicates de piano, « Waking Up » évoque le personnage de Jack Harper avec un thème héroïque entièrement porté par les sempiternels ostinati de cordes, de lignes de basse synthétique et d’accords héroïques et dramatiques de l’orchestre. Si « Waking Up » apporte un espoir épique agréable au début du film, alors que Jack entame sa tournée à l’extérieur pour assurer la sécurité, on reste déçu par le manque d’imagination de M83, obligé de recycler toutes les formules musicales des musiques d’action épiques actuelles, évacuant toute forme de personnalité ou d’originalité de leur musique. Ce manque d’originalité est encore plus criant dans « Supercell » pour l’une des premières scènes d’action du film, à grand renfort de percussions/loops électroniques à la Zimmer, d’ostinatos de cordes et cuivres imposants. Le mélange orchestre/synthé fonctionne parfaitement dans le film, mais risque fort d’en lasser plus d’un, notamment à cause du caractère totalement impersonnel et interchangeable de la partition. L’émotion de « Waking Up » se retrouve ensuite dans « Tech 49 », avec ses accords amples de cordes/cuivres majestueux apportant là aussi une idée d’espoir pour l’humanité et la terre. Puis, très vite, « Tech 49 » cède le pas à une série de sforzandos agressifs de cuivres, de cordes dissonantes et de roulements de percussions. Enfin, le morceau se conclut de nouveau de façon héroïque et épique, avec une envolée orchestrale/synthétique grandiose sur fond de batterie rock reprenant le thème héroïque de Jack tiré de « Waking Up », la batterie apportant un punch et une énergie assez prenante au thème. La scène de l’affrontement dans la bibliothèque offre ensuite l’occasion aux compositeurs d’écrire un premier morceau d’action massif et déchaîné dans « The Library », marqué là aussi par ses ponctuations rythmiques percussives, ses lignes de basse synthétique, ses sforzandos menaçants de cuivres et ses cordes staccatos rapides. On regrette simplement encore une fois la faiblesse des orchestrations (qui se limitent aux cordes et aux cuivres, souvent écrits de façon monolithiques en blocs) et la maigreur de l’écriture orchestrale, sans oublier le recours facile aux fameux effets d’infra basse descendante que l’on entend régulièrement de nos jours dans les musiques de film hollywoodiennes modernes depuis « Inception » (et notamment lors des ralentis dans le film). Cette accumulation de clichés et de stéréotypés usés jusqu’à la moelle de nos jours à Hollywood fait véritablement peine à entendre, car l’on se demande parfois où est la place réelle d’Anthony Gonzalez et Joseph Trapanese dans le processus créatif du score de « Oblivion ». Malgré cela, le score est bien loin d’être déplaisant, et certains passages sont même particulièrement prenants, malgré l’abondance de passages fonctionnels peu intéressants dans le film (« Horatius », « Retrieval »). Ainsi, « StarWaves » voit la musique décoller à nouveau dans une nouvelle envolée spectaculaire et épique entièrement portée par l’orchestre, les synthétiseurs new age façon « Blade Runner » de Vangelis et la batterie. Dans un registre similaire, difficile de ne pas se laisser emporter par l’émotion du non moins spectaculaire « Earth 2077 », qui évoque la terre du futur avec une envolée thématique épique très prenante et rythmée qui rappelle parfois les premiers travaux d’Hans Zimmer au début des années 90 ou ceux de Vangelis à la même époque. Le thème héroïque de Jack est aussi repris dans « Crater Lake » avec toujours ce sentiment de grandeur épique solennelle, suggérant l’idée que l’humanité peut être sauvée pour de bon. « Return to Empire State » évoque le voyage de Jack et Julia alors que le personnage de Tom Cruise cherche à se souvenir de son passé avec Julia, et retourne pour cela vers des lieux de son passé. Les deux compositeurs suggèrent ici la détermination de Jack avec un usage banal d’ostinati de cordes et de rythmes énergiques et métronomiques, tandis que la seconde partie de « Return to Empire State » développe une atmosphère onirique et mélancolique plutôt mystérieuse et réussie. « Canyon Battle » est quand à lui l’un des passages d’action majeurs du score de « Oblivion », mené tambour battant par des rythmes électroniques continus et un orchestre toujours dominé par des ostinati de cordes et des accords imposants de cuivres, sans aucun doute l’un des meilleurs passages d’action du score d’Anthony Gonzalez et Joseph Trapanese. A noter l’emploi inventif des percussions et des batteries (mixés à gauche puis à droite) avec ses rythmes déjantés et désaxés dans « Radiation Zone », un effet plutôt intéressant qui renforce la tension de la scène où Jack se rend dans la zone irradiée et se rapproche enfin de la vérité, pour un autre passage d’action particulièrement nerveux, brutal et musclé. Si l’on ressent le drame dans « You Can’t Save Her », qui reprend le thème de Jack et Julia entendu dans « Jack’s Dream » sur fond d’ostinato rythmique repiqué du « Dark Knight Rises » d’Hans Zimmer, « Knife Fight in a Phone Booth » développe l’action à grand renfort de percussions, synthés, cordes et cuivres dissonants et chaotiques. Le thème héroïque solennel revient dans « I’m Sending You Away », tandis que la bataille finale débute dans le lugubre « Temples of Our Gods » alors que Jack se rend dans le temple spatial à la fin du film pour y découvrir la vérité. Gonzalez et Trapanese utilisent ici un choeur masculin pour apporter une dimension religieuse/mystique un peu étrange à la scène, notamment lors du puissant final grandiose pour choeur, synthé et orgue. Le crescendo triomphant de « Fearful Odds » permet au thème héroïque de Jack de se concrétiser pour la coda du film, avant de céder une dernière fois la place au thème de piano de Jack et Julia dans « Undimmed by Time, Unbound by Death » - un titre qui fait très James Horner – Il faudra aussi signaler l’excellente chanson du générique de fin, « Oblivion », basée sur le thème de Jack et brillamment interprétée par Susanne Sundfor et M83. Au final, le score d’Anthony Gonzalez et Joseph Trapanese apporte un souffle épique impressionnant au film de Joseph Kosinski et s’apprécie autant à l’écran que sur l’album, mais il est regrettable de constater qu’encore une fois, on engage à Hollywood des musiciens capables de faire autre chose, mais à qui on demande au final de recycler du Hans Zimmer et des musiques de chez Remote Control, des musiciens dont le talent et l’inspiration sont totalement bridés par un cahier des charges contraignant et des producteurs frileux, incapables de prendre la moindre prise de risque quand à la musique de leur film. Le résultat est donc là et il faudra bien s’y faire : « Oblivion » est un score réussi dans le film, mais un peu frustrant en écoute isolée, car totalement impersonnel et dénué de la moindre once d’originalité. Néanmoins, le score se rattrape grâce à ses envolées épiques puissantes, héroïques et poignantes, pas subtiles pour un sou mais redoutablement efficaces et très prenantes dans le film comme sur l’album. ---Quentin Billard |