1-The Proposal/Trying To Tell Her 2.22
2-The Makeup/First Kiss 2.26
3-Apartment Dwelling/
Hollywood Loft 0.49
4-Arrival/Airport/Catching Julia/
Gotta Stop Them 2.55
5-Flower Shop Talk/To The Restaurant/
The Realization/Mi Familia 3.27
6-Light Conversation/
Chivalrous Gestures/He's Married/
Forget Me Not 3.25
7-Liz Leaves/Having Sex/
I Have No Life 3.10
8-Julia Sees The Light/Edgar & Estelle/
Young Love/First Time 3.32
9-She Said No/Don't Go/
I Like Her 3.50
10-My Life's A Mess/
This Is Awkward 1.23
11-Ride Home/Guys Talk 1.48
12-Mom's Home/Soccer Practice/
Bike Ride 2.24
13-Reed and Julia 2.26
14-Valentine's Day 2.32
15-Every Time You Smiled 2.53*

*Interprété par Carina Round
Ecrit par John Debney
et Glen Ballard.

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

WaterTower Music WTM39188

Musique conduite par:
John Debney
Orchestrations:
Brad Dechter
Supervision musique:
Julianne Jordan
Monteur musique:
Tom Kramer, Jeff Carson
Coordinateur musique:
Jessica Neilson
Préparation musique:
Steven L. Smith, Victor Pesavento

(c) 2010 New Line Cinema/Rice Films/Karz Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
VALENTINE'S DAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Le réalisateur Garry Marshall renoue à nouveau dans « Valentine’s Day » avec son genre de prédilection : la comédie romantique. Sorti en 2010, « Valentine’s Day » est un film choral évoquant les destins croisés d’une poignée de couples qui vont s’aimer, se repousser ou s’attirer toute la journée du 14 février, fêtant par la même occasion la Saint Valentin. A Los Angeles, le fleuriste Reed Bennett (Ashton Kutcher) vient de demander la main de sa fiancée, la jolie Morley Clarkson (Jessica Alba), qui a accepté sa proposition. Pendant ce temps, le journaliste sportif Kelvin Moore (Jamie Foxx) se retrouve affecté aux faits divers pour toute la journée, obligé de tourner un reportage fastidieux sur la St-Valentin en interrogeant des gens dans la rue, ce qui l’ennuie plus qu’autre chose, et ce jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Kara Monahan (Jessica Biel), secrétaire frustrée qui travaille pour une agence de publicité renommée dirigée par Paula Thomas (Queen Latifah), mais pour qui la St-Valentin est synonyme de célibat, de solitude et d’ennui. Un peu plus loin, le footballeur Sean Jackson (Eric Dane) prépare une conférence de presse pour annoncer son avenir dans le sport, l’occasion pour lui de révéler ses véritables orientations sexuelles, tandis qu’Holden Bristow (Bradley Cooper) discute dans l’avion avec Kate Hazeltine (Julia Roberts), une militaire qui se prépare à rejoindre sa famille à Los Angeles. On y suit aussi les péripéties amoureuses de Liz (Anne Hathaway) et son fiancé Jason (Topher Grace), qui finit par découvrir avec horreur que sa promise arrondit ses fins de mois en assurant un service de téléphone rose, alors qu’au même moment, Julia Fitzpatrick (Jennifer Garner) s’apprête à rejoindre son fiancé le Dr. Harrison Copeland (Patrick Dempsey), et ce malgré les avertissements de son ami Reed Bennett, qui l’informe que le Dr. Copeland est marié à une autre femme. Les destins de ces différents personnages vont se croiser un peu partout à Los Angeles tout au long de la journée, l’occasion pour certains de prendre des décisions cruciales pour leur avenir ou d’envisager de faire un bout de chemin ensemble. « Valentine’s Day » est donc une énième comédie romantique hollywoodienne dont l’unique originalité vient du concept du film choral, qui permet à plusieurs personnages de se croiser et de mélanger différentes histoires et intrigues dans un même scénario. Le résultat, un peu laborieux, tient finalement la route malgré l’extrême diversité des personnages et l’accumulation d’intrigues amoureuses – il faut être particulièrement concentré pour se souvenir de qui est qui – Garry Marshall nous rappelle par la même occasion qu’il n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il s’agit de filmer les aléas amoureux de ses personnages et des romances balbutiantes, le cinéaste new-yorkais en profitant pour retrouver ici quelques uns de ses acteurs fétiches, dont Julia Roberts, avec laquelle il a tourné « Pretty Woman » et « Runaway Bride » ou bien encore Hector Elizondo, présent dans de nombreux films du réalisateur. « Valentine’s Day » tire aussi son énergie d’un casting trois étoiles absolument époustouflant, réunissant certaines stars majeurs d’Hollywood : Patrick Dempsey, Jennifer Garner, Jessica Alba, Jessica Biel, Asthon Kutcher, Jamie Foxx, Topher Grace, Anne Hathaway, Emma Roberts, Julia Roberts, Bradley Cooper, Taylor Lautner (révélé par la saga « Twilight »), Eric Dana (révélation de la série « Grey’s Anatomy »), Hector Elizondo, Shirley MacLaine, Taylor Swift, Bradley Cooper, Kathy Bates, Queen Latifah, George Lopez et même une brève apparition de Joe Mantegna, la star de la série TV « Criminal Minds »). La mise en scène est suffisamment dynamique pour susciter l’intérêt, et on suit avec un certain plaisir les intrigues amoureuses croisées de ces personnages sur fond de fête de la St-Valentin, entre humour et tendresse, une sympathique comédie romantique parsemée de longueurs (le film frôle les 2 heures) et un peu laborieuse par moment, mais aussi divertissante et très attachante.

Le compositeur John Debney retrouve à nouveau Garry Marshall sur « Valentine’s Day » après avoir travaillé sur « The Princess Diaries » (2001), « Raising Helen » (2004), « The Princess Diaries 2 » (2004) et « Georgie Rule » (2007). Pour sa cinquième collaboration à un film de Marshall, John Debney signe un score poétique, drôle et touchant pour « Valentine’s Day », sans apporter quoique ce soit de neuf au genre. Le compositeur américain reste ici dans son domaine de prédilection, la musique de comédie, et signe une partition orchestrale assez présente dans le film bien que cohabitant avec de nombreuses chansons intégrées à la bande originale du film. Le principal challenge du compositeur était ici de trouver un style musical global et cohérent capable d’évoquer chaque personnage du film, et ce malgré l’extrême diversité des intrigues amoureuses. John Debney devait donc unifier tout cela à travers un style musical commun, capable d’évoquer tel couple ou tel autre sans jamais faire de réelle différence entre les différentes intrigues. Enregistrée avec le Hollywood Studio Symphony et quelques instruments solistes, la partition de « Valentine’s Day » pose d’emblée le ton du film avec « The Proposal/Trying to Tell Her » avec l’introduction d’un thème pour cordes et guitare acoustique, la guitare étant l’un des instruments-clé de la partition. On ressent ici la tendresse du sujet à travers le jeu délicat de la guitare et la chaleur des cordes, un élément décuplé dans « Trying To Tell Her » où la musique se partage entre les arpèges poétiques de guitare, les tenues de cordes et les bois intimes (flûte, clarinette) sur fond d’accords nostalgiques et touchants. Très présent tout au long du score, le thème principal de « Valentine’s Day » évoque la St-Valentin et les romances des différents couples du film, avec toujours cette délicatesse minimaliste et une utilisation modérée des instruments. C’est le cas dans « The Makeup/First Kiss » où l’on devine la romance naissante d’un jeune couple au détour d’une flûte, d’accords de cordes, de harpe, piano et de guitare. Les orchestrations restent soignées, privilégiant chaque pupitre de l’orchestre.

Dans « Apartment Dwelling/Hollywood Loft », le compositeur introduit quelques rythmes pop plus énergiques de guitare, pour évoquer les péripéties de certains personnages tout en apportant une certaine fraîcheur aux images. Les guitares sont d’ailleurs utilisées de différentes façons tout au long du score : intimes et délicates dans « The Proposal », elle deviennent plus énergiques et dynamiques dans « Arrival/Airport/Catching Julia/Gotta Stop Them », pour la scène où Reed entame une course vers l’aéroport pour y rattraper Julia. On retrouve ici le style comédie habituel de John Debney avec ses cordes staccatos enthousiasmantes, ses rythmes plus prononcés et sa guitare énergique, sur fond de percussions martiales et de cuivres, Debney apportant un certain humour à cette scène. Dans « Flower Shop Talk/To The Restaurant/The Realization/Mi Familia », le compositeur introduit un style plus proche de ses musiques de mickey-mousing habituelles, avec une introduction au marimba, des guitares et un ensemble de bois et de cordes plus rythmées. Debney reste ici dans une zone de confort permanent, recyclant ses formules musicales habituelles sans aucune originalité particulière. On ressent ici une certaine fraîcheur et un plaisir évident, mais le tout semble tellement impersonnel et banal qu’il aurait pu être écrit par n’importe quel autre compositeur hollywoodien. Chaque péripétie et intrigue du film permet néanmoins à John Debney de varier les ambiances d’une scène à une autre, avec en particulier un peu de mickey-mousing sautillant au début de « Light Conversation/Chivalrous Gestures/He’s Married/Forget Me Not », les morceaux étant ainsi rassemblés sous forme de suites de 2 à 3 minutes pour les besoins de l’album. On notera l’introduction d’une nappe de synthétiseur vers le milieu du morceau, tandis qu’une clarinette et un piano jouent en duo de façon minimaliste et réservée. La musique de Debney reste donc à échelle humaine et n’en fait jamais de trop, même si l’on regrette le côté peu mémorable d’un score impersonnel et furieusement passe-partout.

« Liz Leaves/Having Sex/I Have No Life » met davantage l’accent sur les rythmes de cordes, les pizz et les guitares avec une énergie constante, mais ce sont les passages romantiques qui dominent l’essentiel de la partition de Debney, comme dans l’émouvant « Julia Sees the Light/Edgar & Estelle/Young Love/First Time », qui dévoile aussi un passage particulièrement poignant pour le couple âgé du film, Edgar (Hector Elizondo) et Estelle (Shirley MacLaine), écrit dans un style romantique flamboyant que n’aurait certainement pas renié John Barry. On retrouve dans « She Said No/Don’t Go/I Like Her » la tenue de nappe synthétique de « Light Conversation » tandis que la musique devient à nouveau touchante, chaleureuse et intime pour évoquer les romances du film. Des passages comédie comme « My Life’s a Mess/This is Awkward » n’apportent rien de neuf au film et se contentent bien souvent d’apporter un peu d’humour et d’énergie aux scènes plus humoristiques du film, mais sans réelle personnalité. Fonctionnelle et prévisible au possible, la composition de John Debney risque encore une fois d’alimenter les critiques de ses détracteurs, qui ne voient qu’en lui un musicien caméléon capable d’adopter tous les styles mais incapable d’apporter une vraie personnalité à sa musique. Malgré ce constat sévère mais ô combien réaliste, on notera quelques passages fort sympathiques dans la partition comme « Ride Home/Guys Talk » qui inclut un passage rock agréable, avec batterie, basse, clavier et guitares funky. Idem pour le début de « Mom’s Home/Soccer Practice/Bike Ride » qui permet à Debney de verser dans du rock pur et dur avec un passage dansant avec orgue hammond funky (mais malheureusement trop bref pour susciter un réel intérêt). A noter l’utilisation plus paresseuse de quelques loops électroniques dans « Bike Ride » qui rappellent le côté urbain et moderne du film, sans oublier la tendresse de « Reed and Julia » et la reprise finale du thème principal pour « Valentine’s Day » débouchant sur un tutti orchestral imposant et passionné.

A l’écoute de la musique dans le film, difficile de ne pas penser à d’autres compositeurs : Alan Silvestri, James Newton Howard, Rachel Portman, John Barry, Patrick Doyle, etc. John Debney connaît son métier sur le bout des doigts et applique chaque recette musicale à la règle pour les différentes scènes et situations du film, mais son travail manque cruellement de passion, d’originalité, de singularité pour susciter un réel intérêt sur la longueur (même pour la très belle chanson du générique de fin reprenant le thème principal chanté par Carina Round). Il est d’ailleurs regrettable de constater à quel point John Debney semble définitivement tourner en rond dans le registre des comédies et des films romantiques, des films qui ne lui apportent plus rien et ne lui permettent plus de se surpasser aujourd’hui en tant que compositeur. Il n’en reste pas moins que le score de « Valentine’s Day » apporte un charme agréable au film de Garry Marshall et va là où on l’attend, sans jamais briller d’une quelconque originalité particulière. Tout ça reste très impersonnel et ultra prévisible, même si la musique s’écoute aussi bien dans le film que sur l’album, notamment grâce à un séquençage sous forme de suites qui permettent d’éviter les accumulations de petits morceaux de 20 ou 30 secondes par-ci par-là. Mais il paraît peu probable de s’enthousiasmer pleinement pour un score aussi convenu et ultra banal, car si la musique apporte au film la tendresse, l’humour et l’émotion qu’impose un sujet pareil, l’écoute sur CD reste purement anecdotique, à peine divertissante, même sur les 39 minutes de l’album.




---Quentin Billard