1-Main Title 6.04
2-First Flight 3.38
3-Reunion, Billy and Preston 1.55
4-Simulator 3.39
5-Laundry Mat 1.37
6-Good Morning 1.28
7-Copter Romance 2.43
8-Boxing 1.32
9-In The Bag 4.34
10-Periscope Montage 4.35
11-Corvette Drive 1.34
12-War Games 5.54
13-Flight To Camp 2.23
14-Brad and Preston 2.34
15-Gates of Hell 11.18
16-Final Scene 2.10

Musique  composée par:

David Newman

Editeur:

Intrada Special Collection Vol. 241

CD produit pour Intrada par:
Douglass Fake
Producteur exécutif CD pour Intrada:
Roger Feigelson
Consultant du projet:
Randy Thornton
Préparation musique:
Steven L. Smith
Assistante de production:
Regina Fake
Assistant éditorial:
Frank K.DeWald

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 1990/2013 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: ***
FIRE BIRDS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Newman
Sorti en plein été 1990 aux Etats-Unis, « Fire Birds » est un film d’action réalisé par l’anglais David Green. Le film a clairement été destiné à concurrencer avec le succès du « Top Gun » de Tony Scott (1986) tout en surfant sur la vague des films de combats aériens devenus à la mode à Hollywood à la fin des années 80 – « Iron Eagle », « Blue Thunder », « Top Gun » - Le film prend comme argument de départ le combat contre les trafiquants de drogues en se basant sur une phrase du président américain George Bush en 1989, puis nous propose une succession de séquences aériennes magnifiquement chorégraphiées mais sans un véritable scénario digne de ce nom ! L’armée américaine et la DEA mettent au point une grande opération aérienne et militaire afin de démanteler un gigantesque cartel de la drogue en Amérique du sud. Jusqu’à présent, toutes les tentatives visant à éliminer le cartel se sont soldés par des échecs et la perte de nombreux hélicoptères américains, en particulier à cause du redoutable Eric Stoller (Bert Rhine), redoutable pilote de l’hélicoptère d’attaque Scorpion à la solde du cartel. Dès lors, l’armée décide de mettre sur pied un escadron d’AH-64 Apache. L’instructeur et vétéran Brad Little (Tommy Lee Jones) est recruté afin d’entraîner les jeunes pilotes au maniement des Apache. Parmi ces recrues se trouve le brillant Jake Preston (Nicolas Cage), qui a réchappé il y a peu de temps à une attaque meurtrière de Stoller durant un combat aérien en Amérique du sud. Little connaît le potentiel de Preston et place de grands espoirs en lui, alors qu’un raid contre le cartel sud-américain est imminent. Avec un scénario incroyablement mince et peu d’enjeux dramatiques, « Fire Birds » ne pouvait guère prétendre aller plus loin que « Top Gun ». David Green tente de reproduire le fun ‘eighties’ du film culte de Tony Scott en remplaçant les avions par des hélicoptères Apache, mais rien n’y fait, car en dehors des scènes aériennes techniquement réussies et extrêmement impressionnantes – le film a nécessité la collaboration de nombreux militaires incluant l’acteur et vétéran de l’armée U.S. Dale Dye – « Fire Birds » échoue dans son objectif initial, l’évocation de la lutte du gouvernement américain contre les puissants cartels de la drogue à la fin des années 80. Alors que le réalisateur lui-même avouait avoir été attiré par ce sujet à l’origine, le résultat est extrêmement pauvre à l’écran : « Fire Birds » délaisse totalement le sujet pour se concentrer sur une longue série de scènes aériennes et de préparations au combat en simulation, si bien qu’il faudra finalement attendre les 20 dernières minutes pour assister enfin à une vraie séquence de combat aérien, finalement expédiée à la va-vite (le film dure à peine 87 minutes !). Derrière son éloge évidente du patriotisme U.S. (Tommy Lee Jones explique clairement à Nicolas Cage qu’il attend de lui d’être un vrai héros américain !) et de la glorification des hélicoptères Apache de l’armée américaine, « Fire Birds » n’a rien de spécial à nous offrir, et n’a même pas le charme de « Top Gun ». Pire encore, le long-métrage de David Green s’est pris un grand coup de vieux et le jeu des comédiens reste discutable, et ce malgré un bon casting (Jones, Cage, Young, etc.). En France, le film est sorti directement en DVD et semble être rapidement tombé dans l’oubli : une déception évidente, en somme !

Prévue initialement pour Alan Silvestri, la partition de « Fire Birds » fut finalement confiée à David Newman, et ce grâce aux recommandations de Silvestri lui-même, qui était déjà pris à l’époque du film sur d’autres projets et ne pouvait pas se décommander. Pour David Newman, « Fire Birds » était un projet un peu à part car c’était en réalité son premier grand film d’action militaire, lui qui était jusqu’à présent surtout connu pour ses partitions de comédie (« Throw Momma From the Train », « Bill & Ted’s Excellent Adventure ») et de films d’animation (« The Brave Little Toaster »). Newman avait aussi touché à d’autres registres incluant le thriller en 1987 avec « Malone » ou le film d’horreur avec « The Kindred » en 1987, mais rien de réellement concluant, en tout cas, rien de comparable à ce qu’il allait devoir produire sur « Fire Birds ». Respectant un cahier des charges très précis, David Newman devait livrer pour le film de David Green un thème héroïque et militaire typiquement patriotique et américain, sur fond de boîtes à rythmes et de sections rythmiques pop 80’s (un choix totalement volontaire et non imposé par une quelconque limitation de budget). Ainsi, Newman décida de mélanger orchestre et synthétiseurs pour parvenir à ses fins, probablement influencé par un temp-track évident surfant sur la vague des musiques d’action synthétiques de la fin des années 80, celles d’Harold Faltermeyer pour « Top Gun » ou d’Hans Zimmer pour « Black Rain » ou « Days of Thunder ». Ecrite en quelques semaines seulement, la musique de « Fire Birds » repose donc essentiellement sur son thème principal de cuivres qui se distingue par sa fanfare à base d’un motif héroïque de 3 notes ascendantes, dévoilée dès le début du film dans le « Main Title ». Sans aucune surprise particulière, ce thème rapidement rejoint par des cordes et des percussions martiales se voit adjoindre une section rythmique synthétique très ‘eighties’ et aussi typique des musiques d’action synthétiques de cette époque. L’ajout des percussions électroniques apporte un punch évident à l’écran, d’autant que le mixage des percussions est plutôt réussi et jamais envahissant sur les parties orchestrales. Newman crée donc un « Main Title » héroïque, noble et guerrier, avec un caractère ‘americana’ et militaire particulièrement prononcé. La première séquence de combat aérien au début du film permet d’ailleurs à David Newman de livrer son premier grand morceau d’action avec une série de développements autour du thème de cuivres et des percussions synthétiques/martiales.

Dans « First Flight », on retrouve quelques rythmes martiaux évidents et un orchestre toujours dominé par les cuivres. Mais dans cette première scène d’entraînement au vol, Newman introduit une idée plus intéressante : une série de notes en pizzicati synthétiques rapides, une idée sympathique que l’on retrouvera d’ailleurs durant la plupart des scènes d’entraînement aérien du film. Le compositeur n’hésite d’ailleurs pas à conférer à ces scènes un côté comédie avec une énergie évidente, quitte à rompre avec le style action/martial du reste du score. Dans le même ordre d’idée, « Reunion, Billie and Preston » introduit la partie romantique du score lors des retrouvailles entre Preston et son ex-fiancée Billie, avec un thème intime un brin kitsch confié à un clavier un peu daté. Enfin, Stoller et les trafiquants de drogue ont droit à leurs propres sonorités, introduites à la fin de « Reunion, Billie and Preston », et qui se distinguent par une ambiance plus sombre avec quelques percussions latinos. Le rapprochement évident avec « Top Gun » d’Harold Faltermeyer est clairement perceptible durant la scène du simulateur aérien dans « Simulator » : même utilisation de boîtes à rythme, de samples MIDI et d’une guitare électrique rock ! Si l’on ne savait pas que ce morceau a été écrit par David Newman (plutôt habitué aux musiques orchestrales), on jurerait entendre un mélange de Faltermeyer, Moroder ou Zimmer ! Avec un fun évident, « Simulator » apporte ce sentiment de fun débridé et décomplexé au personnage de Preston, qui se révèle être un excellent pilote intrépide et prêt à tout. Le Love Theme est repris dans « Laundry Mat » mais n’apporte pas grand chose au score, Newman évitant de développer ce thème quelconque et sans grand intérêt, probablement conscient du caractère anecdotique de cette mélodie (il faut dire que la romance dans le film est en elle-même inutile, si ce n’est de justifier une banale scène de sexe soft typiquement 80’s juste au milieu du film, comme dans « Top Gun » !). Même sa reprise en version comédie (avec les pizz) dans « Copter Romance » ne parvient pas à convaincre réellement, probablement à cause de son caractère synthétique très artificiel et pas vraiment enthousiasmant (idem pour « Corvette Drive »).

L’action reprend ensuite le dessus avec « In The Bag » et le très pop « Periscope Montage » et son utilisation de la guitare électrique pour l’un des passages 80’s très fun du score, comme dans les énergiques « War Games » et « Flight to Camp ». Mais ce sont surtout les 11 minutes détonantes de « Gates of Hell » qui attirent ici notre attention, David Newman considérant avoir écrit pour ce long morceau conclusif son premier grand morceau d’action hollywoodien de sa filmographie. « Gates of Hell » permet surtout à Newman de renouer avec l’orchestre, partagé ici entre cuivres déchaînés, cordes agitées et percussions martiales, traversé d’envolées héroïques, de rythmes trépidants et de cuivres belliqueux indissociables de la bataille aérienne finale du film. On devine ici des influences évidentes dont celles de Jerry Goldsmith (pour l’écriture des cuivres et des rythmes) ou de Basil Poledouris (dans le mélange orchestre/synthé), mais qu’importe, le résultat est assez impressionnant aussi bien dans le film que sur l’album, nous permettant enfin d’apprécier ce long déchaînement d’action orchestral dans toute sa splendeur, alors que le mix du film a tendance à noyer la musique sous les dialogues et les effets sonores. « Gates of Hell » reste en tout cas l’atout majeur du score de « Fire Birds », un superbe morceau d’action et véritable tour de force orchestral de 11 minutes, héroïque, martial et belliqueux, le tout servi par des envolées du thème principal, repris en grande pompe pour la fin du film dans le triomphant « Final Scene ». Vous l’aurez donc compris, « Fire Birds » est un sympathique score de jeunesse pour David Newman, qui signe là l’un de ses premiers grands scores d’action pour le cinéma hollywoodien en 1990, à redécouvrir dans son intégralité grâce à l’édition CD officielle d’Intrada, un score très daté pas forcément indispensable et plutôt mineur dans la filmographie du compositeur, mais qui a au moins l’avantage d’offrir l’opportunité à David Newman de s’exprimer dans le registre de l’action et des envolées synthétiques martiales typiquement ‘eighties’.




---Quentin Billard