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1-Two Possibilites 1:08
2-Dark Skies 1.36 3-Night Ride 0.46 4-Now Try To Go To Sleep 2.13 5-Migration 0.29 6-Grey Over 1.17 7-Night Visit 1.34 8-Missing Time 3.11 9-Found Agape 1.29 10-Geometric Branding 2.30 11-Not In Control 4.48 12-The Disturbances 2.57 13-Night Ride 2 3.40 14-Arrival 3.47 15-Day House 2.43 16-The Missing 1.17 17-Command Control 1.30 Musique composée par: Joseph Bishara Editeur: Void Recordings VR03 Album produit par: Joseph Bishara Préparation musique: Lauren Aghajanian Assistant musique: Alisa Burket Alto soliste: Daphne Chen Violoncelle soliste: Richard Dodd Basson soliste: Monte Namadio (c) 2013 Alliance Films/Blumhouse Productions/Cinema Vehicle Services. All rights reserved. Note: *** |
DARK SKIES
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Joseph Bishara
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Profitant d’un récent regain d’intérêt pour les films d’invasion extra-terrestre et les thrillers paranormaux, « Dark Skies » sort sur les écrans en 2013 en évoquant l’histoire terrifiante d’une famille américaine traquée par une angoissante menace venue d’ailleurs. Réalisé par Scott Stewart (à qui l’on doit les films d’action/fantastiques « Legion » et « Priest »), « Dark Skies » raconte le récit de Daniel Barrett (Josh Hamilton) et sa femme Lacy (Keri Russell) qui vivent avec leurs deux enfants, Jesse, l’aîné de 13 ans (Dakota Goyo), et leur plus jeune fils, Sammy (Kadan Rockett). Cela fait des mois que Daniel est au chômage et les problèmes d’argent menacent aujourd’hui l’équilibre du couple qui vit sous tension depuis un certain moment. La nuit, Sammy communique avec son frère Jesse par talkie-walkie en se racontant des histoires pour faire peur, avec un personnage qu’ils ont imaginé, le terrible ogre des sables. C’est surtout l’occasion pour les deux enfants de se réfugier dans leur monde imaginaire afin d’oublier les disputes répétées de leurs parents. Mais depuis quelques jours, quelque chose semble se détraquer dans la maison : des événements étranges surviennent la nuit dans la cuisine, des objets sont retrouvés entassés d’une façon étrange alors qu’il semble évident que personne n’a pas pu pénétrer dans la maison cette nuit-là, les portes étant toutes fermées. Alors que ces événements s’intensifient de plus en plus à chaque nuit, les Barrett comprennent qu’ils sont la cible d’une force terrifiante venue d’ailleurs, et qu’ils ont été marqués par des visiteurs extra-terrestres, de terrifiants ‘gris’ qui s’apprêtent à enlever l’un des leurs. Après s’être renseignés auprès d’Edwin Pollard (J.K. Simmons), un spécialiste en matière d’enlèvement extra-terrestre, les Barrett décident d’organiser la défense de leur maison et de protéger leur famille en danger. Avec un scénario somme toute particulièrement classique dans son genre, « Dark Skies » offre l’opportunité à Scott Stewart d’abandonner le registre de l’action/fantastique/post-apocalyptique qui ne lui a guère réussi sur ses deux précédents films en optant pour une approche plus subtile, intimiste et surtout plus atmosphérique. Avec moins de moyens et une mise en scène nettement orientée vers la suggestion, « Dark Skies » réussit son coup et parvient quand même à susciter la peur et l’angoisse, notamment grâce à ses décors de huis clos réussis (la maison devient une source d’anxiogène en elle-même : le système d’alarme, les portes, la télévision, les bruits dans le couloir, etc.), et la conviction du jeu des comédiens. Evidemment, le film s’inscrit dans la continuité des productions Blumhouse et les similitudes avec « Insidious », « Sinister » ou « Paranormal Activity » sont nombreuses (on décèle aussi des influences évidentes du « Poltergeist » de Tobe Hooper/Steven Spielberg, notamment avec la scène de l’écran de télévision), mais qu’importe, « Dark Skies » reste un divertissement de qualité pour ceux qui recherchent un peu de frissons et d’angoisse, une variation sobre et réussie sur le thème des enlèvements extra-terrestres abordé ici avec peu de moyens mais une réelle volonté de susciter la crainte et la terreur des aliens.
Après « Insidious » et « 11-11-11 », le compositeur Joseph Bishara retourne à son genre de prédilection, l’épouvante, dans « Dark Skies », pour lequel il signe une nouvelle partition totalement expérimentale et résolument atmosphérique. Bishara avoua dans une récente interview être un inconditionnel de ce type d’atmosphère musicale sombre et oppressante, et son travail sur « Dark Skies » s’inscrit dans la continuité de ses précédents travaux. A la première écoute de la musique dans le film, on est frappé par le caractère extrêmement expérimental et anti-conventionnel du score de Bishara : exit ici l’approche orchestrale hollywoodienne, place à une musique essentiellement dominé par un travail de sound design électronique et de manipulations sonores diverses, afin de mieux retranscrire à l’écran la tension et la menace extra-terrestre. L’identité sonore des aliens est d’ailleurs introduite dès le début du film dans « Two Possibilites », avec un son en glissando aigu et distant associé clairement aux extra-terrestres dans le film, et qui s’apparente à une sorte de signal sonore. Le caractère glauque et étrange du son des aliens apporte bien évidemment une ambiance particulière aux images, tout en rappelant le talent du compositeur dans le maniement des sons électroniques et du sound design expérimental. « Dark Skies » accompagne le générique de début du film en introduisant quelques sons synthétiques divers et métalliques tandis qu’un alto, un violoncelle soliste et un basson apportent un minimum de chaleur à une musique extrêmement froide et atmosphérique. Les sons métalliques des bols introduits dans « Dark Skies » sont ensuite repris dans l’étrange « Night Ride » où Joseph Bishara joue davantage sur la spatialisation sonore de ses samples industriels (des sons sont placés à gauche, d’autres à droite, etc.), évoquant les tensions nocturnes dans le film de façon plutôt subtile sur les images, tout en jouant sur l’ambiguïté entre musique et bruitage – il devient parfois difficile dans le film de percevoir où s’arrête la musique et où débutent les bruitages – Cette ambiguïté, on la retrouve aussi dans l’oppressant « Now Try To Go To Sleep » qui évoque là aussi une autre scène de nuit avec une nappe sonore stridente à la limite de l’infrason voire du parasite sonore, tandis que « Migration » évoque clairement le son alien, quitte à brouiller les pistes ici aussi entre musique et FX dans le film (à noter des effets artificiels de saturation rajoutés pour renforcer le côté étrange et terrifiant de la musique sur les images). Bishara procède de la même façon dans le bruyant « Grey Over » où il reprend le signal sonore des aliens pour une scène d’apparition des terrifiants gris, tout en jouant sur les effets de pitchs et de filtre des samples électroniques. Ici aussi, on reste frappé par le caractère totalement abstrait et expérimental de l’approche sonore de Bishara, qui, de toute évidence, ne conviendra certainement pas à tout le monde. Dans « Night Visit », le compositeur fait une concession et reprend le trio instrumental alto/cello/basson du début en apportant un semblant d’harmonie à sa musique tout en tempérant le caractère abstrait et bruitiste de sa composition, et ce même si les instruments sont accompagnées ici aussi des samples électro étranges repris du début du film. A contrario, « Missing Time » joue davantage sur les effets de silence et les nappes sonores oppressantes pour renforcer le suspense et la paranoïa dans le film. La présence des gris semble ici à la fois lointaine (sons mixés de façon sourde et distante) tandis que le signal sonore aigu des aliens est à nouveau repris et semble grandir progressivement vers le milieu du morceau tout en maintenant une tension permanente sur les images. On nage en pleine expérimentation bizarre dans « Found Agape », parsemé de sonorités industrielles, de nappes stridentes et de filtres sonores incongrus, un vrai cauchemar musical surréaliste que le compositeur applique avec une certaine dextérité sur les images. On retrouve aussi les sonorités métalliques et le motif de cordes du début dans « Not In Control », qui s’avère être le morceau le plus long de la partition (4min48), tandis que « The Disturbances » introduit quelques rythmes crées par le compositeur lui-même en tapant sur différents objets et surfaces, samples répartis ensuite selon une spatialisation sonore évidente qui permet à Bishara d’explorer clairement la stéréo. Même les cordes de « Night Ride 2 » paraissent désormais bien froides et distantes, tandis que « Arrival » nous plonge dans la terreur pure quitte à flirter dangereusement avec la cacophonie sonore brutale. Bishara nous propose ici une vraie musique d’horreur pure qui dérange, en partie à cause de son caractère sombrement expérimental et extrêmement bruyant, pour la scène de la dernière attaque des gris vers la fin du film, un cauchemar sonore qui aboutit au terrifiant « Day House » (avec ses effets sonores de cordes), « The Missing » étant la conclusion évidente du récit avec son atmosphère plus résignée et apaisée. Joseph Bishara signe donc un score 100% expérimental pour « Dark Skies », un score bruyant et radical très difficile d’accès, essentiellement basé sur le sound design et l’exploration des sons électroniques retravaillés par ordinateur. Il est clair que ce type de composition moderne ne plaira pas à tout le monde et risque fort d’en décevoir plus d’un, la principale critique récurrente à l’égard de ce score étant le caractère trop ambigu entre musique et bruitage. Plus radicale que « Insidious » ou même le récent « The Conjuring », la musique de « Dark Skies » apporte donc une tension et un suspense indispensable au film de Scott Stewart, même si l’expérience auditive sur l’album reste délicate et uniquement destinée aux fans du compositeur et à ceux qui apprécient les musiques non conventionnelles et les expérimentations sonores. Mais dans le film, la musique apporte une atmosphère particulière à la fois sombre, froide et surréaliste, une atmosphère réussie et qui complète parfaitement les images et la mise en scène de Stewart. Les amateurs d’ambiances sonores oppressantes devraient donc écouter plus attentivement le travail de Joseph Bishara sur « Dark Skies », tandis que les autres préfèreront sans aucun doute ses travaux moins singuliers pour « Insidious » ou « The Conjuring ». ---Quentin Billard |