1-Main Titles 1.30
2-Senior Year 2.23
3-Honor to Serve Him 1.07
4-Dave's Field Test 2.34
5-You're Not Hit-Girl 1.38+
6-Convenience Store 2.01
7-Rich as Sh*t 0.52
8-Justice Forever 1.44
9-Fat Bouncer Dismissal 2.18
10-First Mission 2.06
11-Toxic Mega-C*nts 1.18
12-Mindy's First Date 1.36
13-Real Evil 4.09
14-Mindy & Dave 1.36
15-Night-B*tch Gets It 1.27
16-Remembering Colonel
Stars and Stripes 1.28
17-Unjust Arrest 0.53+
18-Fatherly Sacrifice 1.50
19-Unpleasant Picture Text 2.40+
20-Cemetery Remorse 0.58
21-Cemetery Attack/
Hit-Girl Is Back 4.12
22-To Be A Real Superhero 2.27
23-Warehouse Showdown 5.57
24-Shark Bait/Rooftop 2.45
25-Hit-Girl's Farewell 2.15

Bonus Tracks

26-Main Titles (alternate) 1.29+
27-Last Resort (alternate) 1.06+

+Album exclusive tracks.

Musique  composée par:

Henry Jackman/
Matthew Margeson

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1272

Score produit par:
Henry Jackman, Matthew Margeson
Arrangements additionnels:
Jason Soudah
Production services musicaux:
Steven Kofsky
Producteurs de l'album:
M.V. Gerhard, Matt Verboys,
Dan Goldwasser

Montage musique:
Catherine Wilson
Superviseur montage musique:
Jack Dolman
Supervision musique:
Ian Neil, Will Quiney
Assistant technique score:
Denise Slenski

Artwork and pictures (c) 2013 Universal Studios/Marv Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
KICK-ASS 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman/
Matthew Margeson
Trois ans après le succès du brillant et subversif « Kick-Ass » de Matthew Vaughn sorti en 2010, les studios d’Universal décident de rempiler très vite pour un second opus, confié cette fois-ci au réalisateur Jeff Wadlow (à qui l’on doit « Cry Wolf » et « Never Back Down ») et sorti en salles en 2013. « Kick-Ass 2 » reprend peu de temps après l’histoire du premier opus : Dave Lizewski (Aaron Taylor-Johnson) alias Kick-Ass reprend du service dans les rues de la ville le jour où une nouvelle bande de justiciers se forme en ville, dirigée par le colonel Stars and Stripes (Jim Carrey), ancien mafieux reconverti dans le combat pour la justice. Le jour où Kick-Ass apprend l’existence du groupe du colonel, il décide de les rejoindre pour patrouiller à leurs côtés dans les rues de la ville. Pendant ce temps, Mindy Macready (Chloë Moretz) alias Hit-Girl, essaie de reprendre une vie normale d’adolescente sur les conseils du sergent Marcus Williams (Morris Chestnut), chargé de veiller sur elle depuis la mort de son père. Mais Mindy ressent le besoin d’enfiler à nouveau le costume de la justicière aux lames tranchantes, car elle sait qui elle est réellement au fond d’elle. Kick-Ass et Hit-Girl ignorent alors qu’une terrible menace pèse sur l’ensemble des justiciers de la ville : Chris d’Amico (Christopher Mintz-Plasse), alias Red-Mist, a décidé lui aussi de reprendre du service mais en optant pour un tout nouveau look et un nouveau nom : le Mother Fucker. Avec un gang de criminels redoutables, le Mother Fucker décide alors d’écumer toutes les rues de la ville à la recherche de Kick-Ass et ses justiciers, et ce afin de venger la mort de son père. Alors que plus personne ne semble être à l’abri de la terrible vengeance du Mother Fucker, seule Hit-Girl semble capable de les arrêter. « Kick-Ass 2 » reprend donc les principales recettes du premier film sorti en 2010, avec, syndrome de la suite oblige, une réelle surenchère dans tout ce qui faisait du premier film une jolie réussite dans son genre. Vous aimiez le côté trash et subversif de « Kick Ass » ? Vous aimiez son humour d’ado à la mode internet/réseaux sociaux façon ‘teenage movie’ ? Vous aimiez la violence bien grasse du premier film ? Avec « Kick Ass 2 », vous serez donc comblé, par Jeff Wadlow multiplie tout par 10, parfois même jusqu’à l’écoeurement !

Ainsi, le film tombe plus d’une fois dans le piège de l’humour gras et pas vraiment drôle, avec une bonne dose de vulgarité bien souvent inutile (la scène où Mindy provoque les vomissements et la diarrhée de la jeune fille), quelques punchlines et dialogues grossiers qui semblent avoir été écrits par un collégien de 13 ans (« ça va chier bande d’enculés ! »), et des situations débiles qui ne feront rire que le public concerné. Le comble de la vulgarité gratuite est atteint lors de la scène où le Mother Fucker s’apprête à violer l’une des héroïnes du film lorsqu’il se rend compte d’un petit souci d’érection et commence alors à se masturber rapidement le dos tourné à ses sbires (véridique !). Et que dire de la violence extravagante du film, renforcée par la polémique autour des déclarations de Jim Carrey qui, peu de temps après la sortie de « Kick-Ass 2 », et suite aux événements tragiques de la fusillade du Sandy Hook Elementary School le 14 décembre 2012, dénonça la violence du film et son recours systématique aux armes à feu et s’excusa même auprès des familles des victimes, un amalgame que certains lui reprochèrent très rapidement, accusant ainsi l’acteur d’hypocrisie – mais la polémique a néanmoins relancé l’éternel débat du problème de la violence au cinéma, même si cela n’avait absolument aucun rapport avec la fusillade à l’école – Enfin, à trop vouloir rallier à sa cause le public adolescent avec ses problématiques d’actualité (le problème de la violence et des armes à feu chez les jeunes américains, l’omniprésence d’internet et des réseaux sociaux, etc.) et son humour bidon, « Kick-Ass 2 » échoue à retrouver l’équilibre formel du premier film de Matthew Vaughn, qui était davantage un hommage violent à l’univers des comics books U.S. et toute son imagerie populaire. Malgré quelques bonnes scènes d’action (le massacre des policiers par Mother Russia, le combat sur le toit de la camionnette, la bataille finale, la mort sanglante du colonel, etc.) et un humour omniprésent, « Kick-Ass 2 » n’est finalement pas à la hauteur du premier film, et prouve encore une fois que la surenchère n’a jamais été un critère de qualité pour faire la suite d’un film.

Henry Jackman et Matthew Margeson signent ensemble la musique de « Kick-Ass 2 », Jackman ayant déjà assuré une partie de la musique de « Kick-Ass » aux côtés de Ilan Eshkeri, John Murphy et Marius de Vries. Les deux compères, tous deux issus du studio Remote Control, livrent un score héroïque et trépidant dans la veine de celui du premier film. On y retrouve ainsi le superbe thème héroïque du premier score, thème entendu dès les premières secondes du « Main Titles », avec toujours ce même sentiment de noblesse et d’héroïsme pur. Jackman et Margeson optent ici pour une approche synthético-orchestrale typique de leurs travaux habituels, avec l’emploi constant de synthétiseurs (les samples électro du « Main Titles » rappellent d’ailleurs le travail de Daft Punk sur « Tron Legacy » avec un côté rétro 80’s réussi), de rythmes rock à base de guitare électrique/basse/batterie et d’orchestre. Cette approche culmine d’ailleurs dans le sympathique « Senior Year », dont l’approche rétro n’est pas sans rappeler par moment le travail d’Henry Jackman sur « Wreck-it-Ralph » (notamment dans l’emploi de synthés analogiques). La partition de « Kick-Ass 2 » ne se limite pas qu’au thème héroïque principal, Henry Jackman et Matthew Margeson ayant ainsi la bonne idée de nous offrir d’autres thèmes pour les personnages principaux du film (à noter que la plupart des nouveaux thèmes sont l'oeuvre de Margeson, Jackman ayant été occupé à la même époque sur le score du film d'animation « Turbo »). Ainsi, le Mother Fucker se voit adjoindre les services d’un thème sombre et déterminé avec son motif entêtant de 8 notes, introduit dans « Convenience Store » et très présent lors de la plupart des scènes avec le bad guy et sa bande d’affreux, notamment dans l’intense « Real Evil » pour la scène de la mort du colonel Stars and Stripes, avec ses rythmes rock et ses guitares entêtantes. Mindy/Hit-Girl possède elle aussi son propre thème, introduit au piano avec délicatesse dans « Mindy’s First Date ». Le thème de Mindy s’avère être plus mélancolique et touchant, notamment grâce au caractère plus posé et délicat du piano sur fond de cordes et bois. On y découvre la facette plus humaine de la jeune fille, qui découvre son adolescence et essaie de mener une vie normale. A noter que le thème est déjà introduit dans « Senior Year » à 0.39, sur fond de rythmes rock/électro associés à l’environnement de l’école dans le film. Enfin, on retrouve le thème de Big Daddy (Nicolas Cage), le père de Mindy, dans « Honor to Serve Him » à 0:10 au piano.

Dès lors, Jackman et Margeson développent leurs thèmes de façon plutôt satisfaisante, tout en suggérant le rythme ou les émotions des principaux protagonistes du film. « Dave’s Field Test » souligne ainsi la scène de l’entraînement de Kick-Ass et Hit-Girl sur fond de loops électros, percussions à la Remote Control, guitare électrique rock et cordes denses, sans oublier une brève envolée du thème principal de Kick-Ass. Les passages suggérant les méfaits du Mother Fucker font partie des réussites de ce second score, Jackman et Margeson semblant s’en donner à coeur joie dans l’évocation musicale du bad guy dans « Convenience Store », notamment grâce à l’emploi des guitares rock et de l’ostinato quasi martial des cordes. Si la reprise du thème héroïque dans « Justice Forever » évoque les héros qui oeuvrent du bon côté, tout comme l’héroïque « First Mission », « Toxic Mega-C*nts », « Night-Bitch Gets It » et « Real Evil » permettent au thème du Mother Fucker d’atteindre son paroxysme, notamment grâce au mélange judicieux de rythmes électro-rock dans « Toxic Mega-C*nts » (en plus de l’emploi bref d’un choeur synthétique), « Real Evil » étant à coup sûr l’un des meilleurs passages du score de « Kick-Ass 2 », et aussi l’un des plus sombres, pour l’une des scènes les plus violentes du film. Du coup, on apprécie les moments plus intimes et posés comme « Mindy & Dave » qui reprend le thème de Kick-Ass de façon plus lyrique aux cordes/bois, les deux compositeurs mélangeant subtilement ici le thème de Dave et celui de Mindy (à la clarinette durant les premières secondes), comme pour rappeler l’amitié entre les deux ados. Le thème est aussi repris de façon plus touchante dans « Remembering Colonel Stars and Stripes », lorsque le groupe de Justice Forever décide de retrouver le Mother Fucker après ce qu’il a fait au colonel. On retrouve cette émotion touchante et quasi solennelle dans « Fatherly Sacrifice » et « Cemetery Remorse », où les harmonies du thème principal apportent ici un éclairage émotionnel salvateur aux images (avec cette ambiance plus méditative) pour la scène où Dave apprend la mort de son père. Enfin, l’action reprend ses droits avec la fusillade dans le cimetière pour « Cemetery Attack/Hit-Girl is Back », et le retour d’Hit-Girl pour la scène de l’attaque de la camionnette. C’est l’occasion ici pour le duo de développer les thèmes de Kick-Ass, Hit-Girl/Mindy et le Mother Fucker, le tout sur fond d’ostinati de cordes, de rythmes rock et de percussions survoltées. Le thème d’Hit-Girl/Mindy prend d’ailleurs enfin une tournure plus héroïque et déterminée dans « To Be A Real Superhero », lorsque la jeune fille comprend que son destin se résume à être Hit-Girl et à combattre le mal sous toutes ses formes.

Enfin, la bataille finale débute dans l’intense « Warehouse Showdown » et « Shark Bait/Rooftop », l’album omettant malheureusement l’excellent passage héroïque et prenant durant la scène où Hit-Girl terrasse Mother Russia et où Dave prend le dessus sur le Mother Fucker, une omission regrettable étant donné qu’il s’agissait probablement de l’un des passages les plus plaisants du score (c’est d’autant plus regrettable que l’album édité par La La Land Records inclut deux prises alternées, alors qu’il aurait plus judicieux de mettre ce morceau à la place !). On apprécie malgré tout les développements thématiques enragés de « Warehouse Showdown », Jackman et Margeson superposant parfaitement les thèmes de Kick-Ass, de Hit-Girl et du Mother Fucker pour amplifier le caractère violent et épique de la bataille finale dans l’entrepôt. A noter que l’emploi des rythmes synthétiques rappelle beaucoup ici le travail d’Hans Zimmer sur la saga « Dark Knight », bien que l’on ne soit guère loin par moment des « Transformers » de Steve Jablonsky. Globalement, le travail d’Henry Jackman et Matthew Margeson sur « Kick-Ass 2 » reste donc plutôt plaisant et très réussi sur les images, confirmant la qualité musicale de la franchise. Le score tire son épingle du jeu grâce à des thèmes de qualité, une écriture satisfaisante alternant orchestre, rock, synthé avec un certain fun. Certes, le score ne révolutionne nullement le genre mais s’inscrit parfaitement dans la continuité du premier « Kick-Ass » de 2010, et reste surtout à recommander aux fans du film et des musiques d’Henry Jackman, compositeur prometteur du studio Remote Control en passe de devenir la nouvelle référence du moment à Hollywood, surtout depuis ses excellents travaux sur « X-Men First Class », « Puss in Boots » ou « Wreck-it-Ralph ».




---Quentin Billard