1-Main Title 3.39
2-"Ultimate Survivalist"
Theme Song 3.20*
3-Dale for Dinner 2.33
4-Birth of Baby Splooge 3.04
5-Nina's Theme 2.43
6-Mutant Cannibal Incest 3.01
7-Into The Mill 2.49
8-Arrow Through Two Heads 3.18
9-Dale Vigilante 3.19
10-Hunting Dale 3.40
11-Rescuing Nina 3.04
12-Dale To The Rescue 3.18
13-The Meat Grinder 2.15
14-Baby Splooge Lives 2.36
15-End Credits (Theme
From "Wrong Turn 2") 3.39
16-"Under Your Bones" 5.25**

*Composé par Bear McCreary
et Jonathan Snipes
Produit et interprété par
Captain Ahab.
**Composé par Bear McCreary et
Jonathan Snipes
Interprété par Captain Ahab,
Featuring Ivor.

Musique  composée par:

Bear McCreary

Editeur:

La-La Land Records LLLCD 1061

Producteur exécutif pour
La-La Land Records:
Matt Verboys
Album produit par:
Bear McCreary, Steve Kaplan,
MV Gerhard

Business Affairs pour Fox Music:
Tom Cavanaugh
Score produit par:
Bear McCreary, Steve Kaplan
Orchestré et conduit par:
Bear McCreary
Séquençage additionnel de:
Jonathan Snipes
Monteur musique:
Katrina Schiller

Musiciens:

Violon électrique et mandoline:
Paul Cartwright
Banjos et guitares:
Steve Bartek
Guitares et sitar:
Carlos De La Paz
Basse électrique:
John Avila
Sifflé, accordéon et
percussions:
Doug Lacy
Percussions:
M.B. Gordy
Accordéon, autoharps et
claviers:
Bear McCreary

Artwork and pictures (c) 2007 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
WRONG TURN 2 DEAD END
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bear McCreary
Après un premier film plutôt terne et sans grand relief, qui s’apparentait à une série-B gore jouant la carte du survival sanguinolent, la franchise « Wrong Turn » se voit désormais agrémenté de près de cinq films, les quatre suivants ayant été conçus pour le marché de la vidéo. C’est « Wrong Turn 2 Dead End » qui nous intéresse maintenant. Réalisé par Joe Lynch en 2007 et sorti directement en DVD, ce deuxième opus reprend les recettes du premier film en poussant plus loin l’horreur, le gore et la brutalité extrême. Tout commence lorsqu’une actrice nommée Kimberly (Kimberly Caldwell) se rend dans une forêt de l’ouest de la Virginie pour y tourner une émission de télé réalité baptisée « Apocalypse ». Sur la route, alors qu’elle arrive à une bifurcation, elle décide de prendre l’une des deux routes en ignorant encore là où elle s’aventure et ce qui l’attend au tournant. Peu de temps après, Kimberly renverse accidentellement un homme défiguré et se fait soudainement attaquer et massacrer par une bande de cannibales affamés, dont le fameux Three Finger (déjà aperçu dans le premier film). Peu de temps après, les autres candidats de l’émission TV arrivent sur les lieux du tournage, avec le présentateur vedette, un ancien marine, le colonel Dale Murphy (Henry Rollins), et le reste de l’équipe : la sexy Elena Garcia (Crystal Lowe), le skateboarder Matt Jones (Steve Braun), une jeune marine et vétéran de l’Irak Amber Williams (Daniella Alonso), un ancien joueur de football américain Jake Washington (Texas Battle) et une jeune fille recluse et solitaire, Nina Pappas (Erica Leerhsen). Alors que Kimberly manque à l’appel, le responsable du tournage, M (Matthew Currie Holmes), décide de remplacer la candidate par sa propre petite amie, Mara Wilson (Aleksa Palladino), productrice de l’émission et candidate improvisée pour le show. Mais alors que le jeu commence et que le tournage bat son plein, les candidats découvrent avec effroi que la forêt est peuplée de véritables cannibales qui vont les traquer, les chasser et les tuer les uns à la suite des autres. Livrés à eux-mêmes, les candidats vont réellement devoir se battre et lutter pour leur survie.

Si le scénario de « Wrong Turn 2 » n’apporte donc rien de nouveau, le film de Joe Lynch a au moins la bonne idée de baser le récit sur l’intrigue d’une émission de télé réalité qui dégénère. L’idée est excellente, donnant lieu au passage à une critique sévère de ces shows télévisés de plus en plus dégradants et abrutissants, dans lesquels on encourage toujours plus les candidats – et les spectateurs - vers la médiocrité et les bassesses humaines (rappelons qu’ironiquement, le but de ces émissions est toujours d’éliminer l’adversaire pour gagner). Exploitant au maximum les possibilités du show télévisé, Joe Lynch élabore ainsi un ersatz de « Running Man » en pleine forêt, sauf que les tueurs sont ici des cannibales déchaînés et défigurés, sortes de rednecks américains survivalistes qui se nourrissent de chair humaine et pratiquent régulièrement l’inceste dans une même famille. « Wrong Turn 2 » assure donc son quota de morts violentes, de gore à outrance et de scènes crades – il est conseillé de ne pas manger avant de voir le film ! – Au menu des réjouissances : corps découpés en deux à coup de hache, tripes répandues sur le sol, personnages broyés dont les restes atterrissent dans des bidons débordant de chair et de sang, candidats qui mangent de la viande sans savoir qu’il s’agit de chair humaine, etc. « Wrong Turn 2 » veut repousser les limites du gore quitte à frôler les extrêmes, un petit plus qui va bien plus loin que le premier film de Rob Schmidt qui s’avérait finalement plutôt terne et mou du genou. Ici, on appréciera l’ironie du film autour de l’intrigue du show télévisé qui dégénère, avec des allusions évidentes à des classiques de l’épouvante tels que « Texas Chainsaw Massacre » (scène où Nina est séquestrée chez la famille des cannibales et assiste à un dîner particulièrement épouvantable) ou « The Blair Witch Project » pour les scènes de forêt en vue subjective filmée à travers les caméras des candidats. Amateurs d’épouvante gore et de survival extrême, « Wrong Turn 2 » est vraiment fait pour vous, une très bonne série-B outrancière qui parvient même à battre à plate couture le premier film sorti au cinéma en 2003 !

La partition musicale du compositeur Bear McCreary est certainement l’un des principaux atouts du film de Joe Lynch. Pour rappel, le musicien américain est surtout connu pour ses travaux pour la télévision, et notamment ses nombreuses musiques pour les séries TV « Battlestar Galactica », « Terminator : The Sarah Connor Chronicles », « Caprica », « The Walking Dead », « Human Target », « The Cape » ou bien encore les récents « Defiance », « Da Vinci’s Demons », « Black Sails » ou « Agents of S.H.I.E.L.D. ». Pour « Wrong Turn 2 », Bear McCreary délaisse l’approche orchestrale convenue d’Elia Cmiral sur le premier film et opte davantage pour une esthétique plus moderne, à base de guitares électriques/acoustiques, banjos/mandolines/accordéons, avec des synthétiseurs et de rythmes électroniques/tribaux. Objectif pour McCreary : évoquer l’horreur et le suspense tout en accentuant le caractère sauvage des décors et l’aspect « survival » à l’aide d’un ensemble de guitares 'bluegrass' suggérant la présence des rednecks cannibales et la forêt sauvage, le tout non dénué d'humour. Le « Main Title » dévoile le thème principal, mélodie simple introduite par les guitares acoustiques/électriques dès le début du film, et non dénué d’un certain humour noir, notamment lorsque la mélodie est ensuite sifflée très ironiquement à partir de 2:11 sur fond de guitares folk/country – curieusement, ce passage rappelle certaines musiques d’Ennio Morricone pour des films français ou italiens des années 60/70 – Si le « Main Title » crée ainsi la surprise en introduisant la tension et les frissons avec un humour noir inattendu, « Dale for Dinner » nous ramène très vite dans l’horreur avec un ensemble de nappes synthétiques brumeuses et de percussions tribales omniprésentes tout au long du film. A noter ici l’emploi de sonorités techno/électro qui accentuent le caractère moderne de la musique du film, avec, comme toujours, la présence de l’ensemble des guitares qui viennent ponctuer régulièrement la musique de façon plutôt intéressante (et alors que le thème principal n’est jamais vraiment très loin !), ce à quoi viennent s’ajouter quelques cordes dissonantes finalement assez discrètes. Bear McCreary explore ainsi les sonorités électroniques et les possibilités sonores offertes par les guitares – et notamment les électriques – tout en exploitant les possibilités du sound design pour créer une atmosphère d’angoisse palpable à l’écran.

Evidemment, la musique reste essentiellement atonale et dissonante sans jamais délaisser pour autant l’aspect mélodique, avec notamment un rappel du thème ironique aux guitares au début de « Birth of Baby Splooge ». Le personnage de Nina se voit quand à elle confier un autre thème, un très beau « Nina’s Theme » plus mélancolique et intime qui rappelle les enjeux de la jeune fille, prête à tout pour gagner le show télévisé afin de remporter l’argent qui lui permettra de rembourser ses dettes. Dommage que le « Nina’s Theme » s’avère pour le coup largement moins mémorable que le thème principal et finalement plus terne et convenu. L’horreur est de la partie dans « Mutant Cannibal Incest » dans lequel Bear McCreary explore à nouveau les sonorités folk/bluegrass des guitares acoustiques/électriques pour les cannibales, avec toujours ce même humour noir véhiculé par le thème principal. Les dissonances progressent elles aussi de façon implacable, pour renforcer la tension à l’écran, tandis que les percussions tribales/électroniques intensifient le rythme dans « Into the Mill » et « Arrow Through Two Heads », renforçant l’idée de la chasse à l’homme. McCreary apporte aussi une bonne dose d’action et de suspense les exploits musclés de Dale dans « Rescuing Nina », « Dale to the Rescue » ou « Dale Vigilante », avec un rythme plus présent des guitares sur fond de nappes synthétiques et de sound design techno/électro à grand renfort de basses, y compris dans « The Meat Grinder » pour la confrontation finale extrêmement gore, avec son riff à l’unisson de basse/guitare électrique quasiment rock.

Evidemment, la musique de « Wrong Turn 2 » n’atteint pas l’intensité orchestrale du premier score d’Elia Cmiral mais explore une toute autre dimension, avec l’omniprésence de l’électronique, des sons techno (cf. un pur morceau de dance dans « Ultimate Survivalist Theme Song ») et de l’ensemble des guitares folk/rock, probablement dans le but d’évoquer la modernité des émissions de télé réalité contemporaines qui s’adressent souvent à un public d’ados et de jeunes adultes – et aussi parce que le budget musique du film devait être assez limité – Quoiqu’il en soit, le score de Bear McCreary reste plus surprenant que celui du premier « Wrong Turn » mais pas forcément plus passionnant pour autant. Le score de « Wrong Turn 2 » se rattrape avec un très bon thème principal empreint d’humour noir et de guitares folk/country, même si tout cela s’avère être assez fonctionnel et bien plus intéressant dans le film que sur l’album. Les fans de Bear McCreary y trouveront probablement leur compte, même si son travail sur « Wrong Turn 2 » reste assez alimentaire et bien en dessous de la qualité des musiques habituelles du compositeur.




---Quentin Billard