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1-Opening 1.52
2-Psyched 0.51 3-Trading Up 1.04 4-Eddie Knows What to Do 1.02 5-Trippy 3.45 6-I Still Love You 1.05 7-Limitless 1.29 8-Coming Up 3.59 9-Lindy and Eddie Reunite 0.31 10-Walk Home 1.29 11-Down the Hatch 2.47 12-Escaping Tancoat 1.02 13-Hiring Eddie 1.14 14-Van Loon 2.28 15-Hiring Bodyguards 1.41 16-Lindy Chase 4.52 17-Lindy Leaves Eddie 1.29 18-Trashed Hotel 1.01 19-Phone Tap 2.38 20-Apartment Carnage 4.35 21-Eddie is Sick 1.23 22-You Want More? 2.47 23-Eddie's Back 2.31 24-Gennady Drop In 1.26 25-Happy Pills 4.33 Musique composée par: Paul Leonard-Morgan Editeur: Relativity Music Group No label number Score produit par: Paul Leonard-Morgan Coordinateur score: Darrell Alexander Montage musique: Nancy Allen Assistant Pro-Tools Air Studios: Tom Bailey Coordinateur musique: Ian Broucek Assistante du compositeur: Caroline Gorman Monteur musique associé: John Carbonara Mixage score: Rupert Coulson Supervision musique: Season Kent Assistant Pro-Tools Angel Studios: Jeremy Murphy Supervision musique: Happy Walters Guitares de: Aaron Steinberg Assistante montage musique: Katherine Gordon Miller (c) 2011 Relativity Media. All rights reserved. Note: **1/2 |
LIMITLESS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Paul Leonard-Morgan
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« Limitless » est un thriller sorti en 2011, réalisé par l’américain Neil Burger (auteur du film « The Illusionist »), adapté du roman « The Dark Fields » d’Alan Glynn édité en 2001. On y suit l’histoire d’Eddie Morra (Bradley Cooper), un écrivain en panne d’inspiration qui a des difficultés pour écrire son premier roman. Habitant dans un appartement vétuste de New York, Eddie vit aux dépends de sa petite amie Lindy (Abbie Cornish) et ne fait pas grand chose de sa vie. Le jour où Lindy le quitte, Eddie rencontre peu de temps après son ex-beau frère Vernon (Johnny Whitworth), ancien dealer qui travaille aujourd’hui pour l’industrie pharmaceutique. Vernon propose alors à Eddie de tester une substance en cours d’homologation, le NZT, sans rien lui expliquer sur les effets du produit sur l’organisme. Tout ce qu’Eddie sait, c’est que le produit est de très bonne qualité et que chaque comprimé sera vendu à 800 dollars pièces. D’abord hésitant, Eddie décide de prendre le comprimé, sans se douter que sa vie en sera bouleversée à jamais. Pour la première fois de son existence, Eddie commence à ressentir une profonde confiance en lui-même, alors que le NZT développe en quelques minutes ses capacités cérébrales. Il perçoit toutes les choses, raisonne de façon exceptionnelle et augmente ses capacités mémorielles de façon quasi surhumaine. Très vite, Eddie reprend le dessus sur son quotidien morne et terne : il rédige son roman en quelques temps, convainc sans difficulté son éditrice de le lire et réussit à voir son ouvrage publié sans aucun problème. Mais alors que les effets du NZT s’estompent, Eddie décide de reprendre d’autres comprimés et se rend donc chez Vernon, qui accepte alors de lui redonner des comprimés en l’échange de quelques services. De retour du pressing, Eddie retrouve Vernon assassiné chez lui et son appartement sans dessus dessous. Il décide alors de fouiller à son tour l’appartement et réussit à mettre la main sur une grande quantité de NZT, qu’il emporte discrètement avec lui. C’est alors qu’Eddie débute une nouvelle vie qui n’a plus aucune limite : prenant régulièrement des comprimés de NZT, l’écrivain est capable de tout faire : il apprend des langues étrangères en peu de temps, parle de tous les sujets et connaît tous les métiers, spécule en bourse et devient milliardaire, retrouve sa petite amie Lindy et devient le principal associé de Carl Van Loon (Robert De Niro), un homme d’affaires ambitieux et sans scrupules. Mais derrière ce portrait idyllique se cache aussi une réalité plus sombre : comme toute substance chimique, le NZT possède aussi d’importants effets secondaires qui commencent à affecter la vie d’Eddie, tandis qu’il sait que d’autres personnes sont au courant de l’existence de cette drogue, et la convoitent à leur tour.
Avec un scénario habile et plutôt subversif, « Limitless » s’avère être un jolie réussite qui doit beaucoup à son casting impeccable (Bradley Cooper et Robert De Niro en tête) et à un script malin qui explore parfaitement toutes les possibilités infinies offertes par la miraculeuse drogue NZT. Evidemment, le film est clairement subversif et joue sur le concept immoral d’un homme qui va réussir sa vie grâce à une drogue qui lui permet d’accomplir des choses extraordinaires en très peu de temps. A ce sujet, le réalisateur n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa démarche, quitte à rendre son personnage principal brillamment campé par Bradley Cooper plutôt détestable et incroyablement égoïste (il ne va vivre que pour satisfaire tous ses moindres désirs en très peu de temps, même si pour cela il faudra qu’il y ait des morts autour de lui et qu’il ne soit jamais arrêté par la police !). Entre trip hallucinogène et polar haletant, « Limitless » s’avère être une critique acerbe de l’individualisme poussé à l’extrême, du capitalisme américain et de l’idée de tout réussir à tout prix, le tout soutenu par une mise en scène astucieuse qui multiplie les plans originaux et les trouvailles visuelles avec un talent certain. Certes, le film n’est pas exempt de défauts et on se perd parfois un peu dans certains détails confus (notamment lors de la réapparition finale du personnage au manteau campé par Tomas Arana, dont les motivations restent plutôt floues), d’autant que certains éléments sont parfois peu crédibles et irréalistes, mais l’ensemble se regarde malgré tout avec grand plaisir, « Limitless » étant un thriller grinçant qui n’hésite pas à verser dans l’immoral et le subversif pour parvenir à ses fins, bien loin du côté lisse de nombreux blockbusters hollywoodiens actuels. La musique électro-techno speedée du compositeur écossais Paul Leonard-Morgan n’est pas l’élément le plus remarquable du film de Neil Burger, mais parvient à son tour à apporter un rythme et une tension omniprésente à l’écran. Le compositeur aborde musicalement « Limitless » comme un polar urbain en maximisant le plus possible l’aspect électronique/contemporain de sa partition, en misant une bonne partie de son score sur un axe électro/rock moderne et très rythmé, un aspect qu’il confirme dès l’ouverture (« Opening ») qui dévoile le thème principal de 4 notes sur fond de rythmes électro entraînants avec claviers, guitares, samples bourdonnants et quelques cordes noyées sous des tonnes d’effets électro. Cette partie synthétique revient dans « Psyched » qui s’accompagne de samples divers avec la panoplie habituelle de loops et de sons de claviers analogiques. Dans « Trading Up », Paul Leonard-Morgan évoque les effets du NZT sur Eddie en accentuant l’idée qu’il peut désormais tout accomplir avec un nouveau rythme électro/pop-rock assez accrocheur, et quelques riffs de claviers sur fond de guitare électrique. Le compositeur manipule ici les sons à sa guise, jouant sur des effets stéréo comme au début de « Eddie Knows What To Do » pour obtenir des effets sonores plus intéressants à l’écran, et ce même si ces détails s’apprécient surtout sur l’album mais demeurent assez imperceptibles à l’écran. Visiblement, Paul Leonard-Morgan s’y connaît en électronique et en sound design, traitant les sons sur ordinateur avec une aisance évidente dans « Trippy » où il utilise un loop tendance drum’n bass sur fond d’ostinato entêtant de claviers analogiques, de clavier rhodes et de sons filtrés. Désireux d’éviter toute approche orchestrale traditionnelle, Paul Leonard-Morgan parvient à instaurer un son électronique moderne et quasi futuriste pour le film de Neil Burger, sans jamais perdre de vue le thème de 4 notes associé aux réussites extraordinaire d’Eddie, le sound design un brin expérimental traduisant par la même occasion les effets de la drogue sur l’organisme d’Eddie. C’est le cas notamment dans « Limitless », où la musique devient plus agitée et bouillonnante, avec son mélange plus disparate de sons et de samples électro en tout genre, exprimant l’idée que tout est possible pour l’écrivain en quête de succès. La musique évolue ainsi tout au long du film, tout en stagnant dans son approche qui reste malheureusement très limitée et sans aucun relief particulier. A vrai dire, une fois les premières minutes de musique dévoilées au début du film, on a déjà entendu tout le reste du score. Paul Leonard-Morgan se contente ainsi de reproduire les mêmes schémas sonores du début jusqu’à la fin du récit, sans prendre aucun risque particulier. Evidemment, la partie thriller de l’histoire permet au compositeur de nous offrir quelques moments plus sombres comme dans « Coming Up » (où il se limite à quelques nappes sonores et loops divers), « Van Loon », « Lindy Chase », « Apartment Carnage » ou « Escaping Tancoat », qui évoque la fuite d’Eddie poursuivi par le mystérieux homme au manteau dans les rues de la ville. Le thème de 4 notes, omniprésent tout au long du film (beaucoup trop d’ailleurs !), revient dans une forme plus enthousiaste et optimiste dans « Hiring Eddie », traduisant ici aussi la réussite sociale et financière de l’écrivain, tout comme dans « Trashed Hotel », « Happy Pills » ou « You Want More ? ». Seule ombre au tableau : le thème n’évolue quasiment jamais, conserve sa même structure mélodique et ne connaît quasiment aucun développement, y compris dans le choix des sons ou des samples. Ici, comme pour le reste du score, on regrette l’aspect extrêmement répétitif et lassant qui empêche la partition de décoller réellement et déçoit plus qu’autre chose, notamment à cause de son manque de relief, de surprise, d’envergure. Evidemment, il y a quelques bons passages expérimentaux plus insolites et singuliers comme « Phone Tap » ou le psychédélique « Eddie is Sick », mais rien qui permette vraiment à la partition de « Limitless » d’offrir quelque chose de neuf ou de véritablement mémorable aux auditeurs/spectateurs du film. Du coup, passé l’aspect atmosphérique/fonctionnel du score sur les images, en écoute isolée, il n’en reste plus grand chose ! Seuls les amateurs de sound design électro et de musiques synthétiques modernes apprécieront le travail de Paul Leonard-Morgan sur « Limitless », mais pour un film au sujet aussi singulier, on se serait quand même attendu à un résultat musical bien plus passionnant et ambitieux : décevant, donc ! ---Quentin Billard |