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1-Thalia's Story 3.42
2-Percy at the Lake 1.29 3-Colchis Bull 4.08 4-The Shield Is Gone 1.31 5-The Oracle's Prophecy 3.08 6-Cursed Blade Shall Reap 1.43 7-Wild Taxi Ride 3.25 8-Hermes 2.34 9-Hippocampus 3.34 10-Onboard the Yacht 1.39 11-Wave Conjuring 6.49 12-Sea of Monsters 2.31 13-Belly of the Beast 3.52 14-New Coordinates 2.13 15-Polyphemus 2.58 16-Thank You Brother 6.01 17-Kronos 5.08 18-Annabeth and the Fleece 2.03 19-Resurrection 3.05 20-Percy Jackson : Sea of Monsters - Main Titles 3.15 21-To Feel Alive 4.06* *Interprété par IAMEVE Ecrit par Tiff Randol et Andrew Lockington Produit par Brian Liesegang. Musique composée par: Andrew Lockington Editeur: Sony Classical 88883758272 Score conduit et orchestré par: Nicholas Dodd Préparation musique: Mark Graham, JoAnn Kane Music Service Assistant musical: John Aspinall Solo vocal: Tiff Randol de IAMEVE Assistant du compositeur: Neil Parfitt Monteur musique: Will Kaplan Album Mixdown: Noise Alchemy Studio Superviseur musique: Julia Michels Direction de la musique pour la 20th Century Fox: Danielle Diego Business Affairs 20th Century Fox: Tom Cavanaugh Production musicale supervisée pour la 20th Century Fox: Rebecca Morellato Music clearance 20th Century Fox: Ellen Ginsburg Sony Classical Licensing: Mark Cavell Sony Classical Product Development: Klara Korytowska Artwork and pictures (c) 2013 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved. Note: **** |
PERCY JACKSON :
SEA OF MONSTERS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Andrew Lockington
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Sorti en 2010 au cinéma, « Percy Jackson » se voulait comme une réponse évidente au succès magistral de la saga « Harry Potter », véritable phénomène de pop culture qui toucha le monde de la littérature pour ado et jeunes adultes au début des années 2000. Adapté d’une série de cinq romans de Rick Rioardan, « Percy Jackson » raconte les aventures mouvementées de Percy Jackson (Logan Lerman), un ado de 12 ans qui s’avère être le fils du dieu grec Poséidon, parti pour une quête qui l’amènera à la découverte de ses origines mythologiques, entouré de ses fidèles compagnons d’aventure, affrontant des hordes d’ennemis puissants bien décidés à l’arrêter. Deuxième opus de la franchise récupérée par la 20th Century Fox, « Percy Jackson & The Olympians : The Sea Monsters » (La mer des monstres) nous permet de retrouver Percy dans une nouvelle année où il mène ses études dans un nouveau collège. Le jeune ado fait alors la connaissance de Tyson (Douglas Smith), son demi-frère qui s’avère être un cyclope, qu’il défend contre les autres garçons qui se moquent de lui. Alors qu’il se trouve à la colonie des sangs mêlés, Percy apprend par son amie Annabeth Chase (Alexandra Daddario), que l’arbre de Thalia, défunte fille de Zeus, est en train d’agoniser pour une raison mystérieuse, le problème étant que l’arbre protége la colonie contre toute attaque extérieure. Désormais, la colonie, privée des barrières magiques qui disparaissent, est exposée aux attaques ennemies. Les choses se gâtent lorsqu’un gigantesque taureau mécanique attaque soudainement la colonie et provoque de nombreux ravages. Après avoir défait l’immense bête robotisée, Percy retrouve la trace d’un ennemi qu’il connaît bien, Luke Castellan (Jake Abel), fils d’Hermès, qu’il avait vaincu lors de sa toute première quête. Percy découvre alors que Luke a empoisonné l’arbre et qu’il va de nouveau tenter d’obtenir sa vengeance contre les Dieux de l’Olympe. Suivant une prophétie qui le concerne et annonce l’arrivée d’un héros sang-mêlé qui sauvera le monde, le jeune Percy va devoir à nouveau compter sur l’aide de ses amis Annabeth, le satyre Grover (Brandon T. Jackson) et son demi-frère Tyson, pour se lancer dans une nouvelle quête afin de récupérer la mythique Toison d’or qui permettra de guérir l’arbre de Thalia et de sauver la colonie des sangs mêlés. Percy et ses amis voyageront jusqu’au Triangle des Bermudes et affronteront mille dangers dans les eaux inexplorées de la Mer des Monstres afin d’empêcher la résurrection programmée de Kronos, le Titan qui faillit détruire le monde il y a bien longtemps, et que Luke espère bien ramener à la vie pour accomplir sa terrible vengeance.
« Percy Jackson : Sea of Monsters » est au final une suite plutôt honnête mais sans grande ambition, offrant un spectacle de qualité pour un jeune public amateur de mythologie de pacotille modernisée à grand renfort d’images numériques et d’effets spéciaux 3D. Le problème du film vient surtout d’un scénario plat qui aligne les scènes d’aventure spectaculaires mais omet bon nombre de détails de l’histoire du roman original, tandis que le long-métrage est un prétexte à quelques apparitions de créatures fantastiques – un cyclope géant, un taureau mécanique, un Titan monstrueux, un hippocampe géant – En revanche, le récit s’avère être incroyablement linéaire et sans réel rebondissement, ultra prévisible et insipide, recyclant tout ce que l’on a vu récemment dans le genre, de « Harry Potter » à « Clash of the Titans » et co. Du coup, le film se laisse regarder sans réel plaisir, conçu par un jeune réalisateur allemand au nom improbable (Thor Freudenthal), qui n’a rien réalisé de franchement mémorable jusqu’à présent. Décidément, après un premier film en demi teinte, difficile de se passionner pour une saga inégale et frustrante, sorte de cocktail de mythologie gréco-romaine reliftée et modernisée pour un jeune public ado des années 2000. De plus, le titre annonçait une mer fortement houleuse remplie de monstres, mais quand on regarde le film, on est encore en train de les chercher ! Décidément, ce deuxième opus de la saga « Percy Jackson » s’avère être une bonne déception d’un bout à l’autre, preuve s’il en est que les adaptations hollywoodiennes de roman à succès ont encore de beaux jours devant eux malgré leur qualité toujours décroissante. Après Christophe Beck sur le premier film de 2010, c’est au tour du compositeur canadien Andrew Lockington de signer la partition de « Percy Jackson : Sea of Monsters ». Le compositeur, habitué aux musiques d’aventure/fantasy, reprend l’esthétique symphonique grandiose qu’il avait déjà mis en place dans ses précédents films (« Journey to the Center of the Earth », « City of Ember », « Journey 2 : The Mysterious Island ») et apporte aux images du film de Thor Freudenthal un souffle épique assez impressionnant, sans révolutionner quoique ce soit dans le genre. Andrew Lockington reste en terrain connu puisqu’il convoque une formation symphonique ample, servie par les orchestrations du fidèle Nicholas Dodd (orchestrateur habituel d’Andrew Lockington et aussi de David Arnold) sans oublier l’inévitable chorale, vocalises féminines et la sempiternelle partie électronique avec guitare électrique moderne justifiant le statut de divertissement pour ado et les sonorités musicales qui vont avec. « Thalia’s Story » est en ce sens une formidable mise en bouche puisque tous les principaux éléments du score de « Percy Jackson : Sea of Monsters » sont posés en quelques minutes. Avec une ouverture rythmée et massive qui rappelle celle de « City of Ember », Lockington introduit le premier thème interprété par les vocalises éthérées de la chanteuse Tiff Randol du groupe IAMEVE, thème aux consonances magiques et féeriques rappelant l’idée de la quête et de la prophétie de Percy Jackson. Le second thème, celui de l’aventure et de l’héroïsme de Percy, apparaît rapidement dès 0:21, reconnaissable grâce à sa mélodie ample des cors. Le thème principal se divise d’ailleurs en deux phrases mélodiques bien distinctes : la partie A débute donc à 0:21, tandis que la partie B, basée sur une cellule de 6 notes de cuivres plus incisives, est introduite à 0:35 sur fond d’ostinati entêtants des cordes et de quelques loops électro discrets mais bien présents, et fera office de thème d’action durant la plupart des scènes spectaculaires du film. Le final de « Thalia’s Story » nous permet de retrouver les traditionnelles envolées orchestrales/chorales grandioses et majestueuses si chères à Andrew Lockington avec une magnifique reprise du thème de la quête portée par la voix sensuelle et féerique de Tiff Randol, avec une émotion qui rappelle le monumental et épique « Journey 2 The Mysterious Island ». En plus du thème féerique et des deux thèmes héroïques/action de Percy, on découvre très vite un motif plus sombre associé à la menace de Luke et des adversaires de Percy (incluant les monstres qu’il va affronter au cours de son périple) : on le reconnaît à son motif imposant de cors sur fond de cordes agitées à 1:54. Fidèle à son habitude, Andrew Lockington livre donc une poignée de thèmes solides pour « Percy Jackson : Sea of Monsters » tout en calquant ici une bonne partie de l’esthétique musicale du fabuleux « Journey 2 The Mysterious Island » qui semble l’avoir particulièrement inspiré sur « Percy Jackson » (probablement utilisé dans les temp-tracks du film). Les fans du compositeur ne vont certainement pas s’en plaindre, d’autant qu’il y a bien pire comme référence, mais il est juste dommage de constater que le compositeur canadien se laisse de plus en plus enfermer dans un moule musical plutôt rigide duquel il risque très vite de tourner en rond d’ici quelques temps. Qu’à cela ne tienne, Lockington va jusqu’au bout et assume pleinement le parallèle musical entre les deux partitions. Et qui dit film d’aventure/fantasy dit bien évidemment déchaînements orchestraux épiques, ce qui se confirme dans le tonitruant « Colchis Bull » qui accompagne furieusement la séquence de l’attaque du taureau mécanique au début du film, à l’aide de loops électroniques/percussions synthétiques, guitare électrique et orchestrations survitaminées : on retrouve clairement ici le grand Andrew Lockington des musiques d’aventure épiques, à grand renfort de cuivres surdimensionnés, de cordes survoltées et de rebondissements rythmiques multiples. Niveau orchestrations, c’est du tout bon, comme d’habitude, d’autant que l’on retrouve avec plaisir le son typiquement cuivré de Nicholas Dodd. La musique apporte une excitation et une frénésie remarquable aux images, même si l’on regrettera l’utilisation souvent envahissante de la partie électronique, plutôt banale et impersonnelle (on reconnaît les samples des banques de sons habituelles, notamment dans les fameux glissandi de cordes issus de EWQLSO de EastWest Quantum Leap ou les loops électro de Percussive Adventures du même EastWest !). L’action permet aussi au compositeur de développer ses thèmes, avec une allusion au thème héroïque de Percy aux cors à 3:21, tandis que le très beau thème de la quête est repris par les vocalises féminines mystérieuses de « The Shield is Gone ». On retrouve des allusions au thème de Percy joué par les cordes dans « The Oracle’s Prophecy » (qui utilise de manière étrange des voix d’enfants), une référence à la phrase B du thème à 2:33 et des reprises furtives du motif menaçant de Luke et des monstres à 1:46 et 2:13, passage durant lequel le dit motif descend de plus en plus grave aux cors sur fond de bourdonnement électronique sonore. Comme dans ses précédentes partitions d’aventure épiques, Andrew Lockington conserve son atout maître, un talent rare à écrire des thèmes multiples et variés qu’il développe à loisir, à tel point qu’aucun morceau de la partition de « Percy Jackson » ne contient pas au moins une allusion à l’un des thèmes du score, ce que rappelle par exemple un passage plus bref et dispensable comme « Cursed Blade Shall Reap », tandis que Lockington se fait aussi plaisir en parsemant sa musique de quelques sonorités parfois plus inventives et originales, comme c’est le cas dans le délirant « Wild Taxi Ride » où il expérimente à loisir autour de sons loufoques – flûte à coulisse, castagnettes, solo improbable de basse funky, casseroles, samples kitsch façon années 80, xylophone et même un bref solo de scat – pour la séquence de l’ahurissante course en taxi avec les trois sorcières. L’humour de la scène est totalement retranscrit dans la musique de Lockington avec une inventivité que l’on avait rarement entendue sur un blockbuster de ce calibre, preuve s’il en est que le compositeur a décidément plus d’un tour dans son sac. Le musicien est d’autant plus malin qu’il réussit à éviter de rompre avec l’esthétique musicale générale du reste de la partition en conservant la trame symphonique de manière ininterrompue, reliant les sonorités humoristiques/délirantes à la Danny Elfman aux orchestrations générales du morceau et du reste du score. On pourrait aussi citer le mickey-mousing amusant mais plus traditionnel de « Hermes », mais ce serait omettre que la partition contient aussi ses grands moments de bravoure comme le superbe « Hippocampus » qui introduit un nouveau thème du score, mélodie majestueuse symbolisant les pouvoirs de Percy sur l’eau qu’il contrôle à loisir (thème qui rappelle beaucoup James Newton Howard façon « Waterworld » ou « The Last Airbender »). Ce thème victorieux et résolument optimiste est aussi repris dans « New Coordinates » avec l’apparition surprise d’une batterie rock plutôt fun. Lockington développe aussi dans « Hippocampus » le thème principal de Percy dans une envolée orchestrale grandiose qui devrait faire bondir de plaisir les fans de « Journey 2 The Mysterious Island » (le passage solennel et majestueux entre 2:07 et 2:46 est un pur régal pour les amateurs de musiques héroïques épiques à la Lockington, et aussi un grand moment dans la partition de « Percy Jackson : Sea of Monsters » !). Le compositeur emploie un autre thème, associé à l’amitié entre Percy et ses compagnons d’aventure, entendu dans « Percy At the Lake » dès 0:25 et repris dans « Hippocampus » aux violoncelles à 1:12, et aussi dans « Sea of Monsters » ou à la toute fin de « Belly of the Beast ». Le thème de Luke et des monstres réapparaît brièvement dans « Onboard the Yacht », tandis que « Wave Conjuring » apporte une grandeur épique remarquable au film avec un nouveau morceau d’action déchaîné marqué par des choeurs guerriers en latin impressionnants. Difficile de ne se laisser entraîner par la fougue orchestrale débridée de « Belly of the Beast » (et ses envolées héroïques martiales grandioses), les toms guerriers et survoltés de « Polyphemus », les assauts symphoniques/choraux épiques de « Thank You Brother » ou la bataille finale de « Kronos » et ses sonorités électroniques menaçantes sur fond d’allusions au motif des monstres, repris dans toute sa splendeur à partir de 1:13, rejoint par des choeurs masculins en latin du plus bel effet. « Kronos », c’est 5 minutes d’action pure et dure, idéale pour tous les fans des musiques épiques d’Andrew Lockington. « Annabeth and the Fleece » vient calmer le jeu, tout comme le très beau « Resurrection » qui reprend le thème de la quête de « Thalia’s Story » de façon grandiose et poignante, avec des allusions aux harmonies de « Hippocampus ». Bilan final plutôt positive pour le nouvel opus symphonique débridé et épique d’Andrew Lockington, qui signe pour « Percy Jackson : Sea of Monsters » une partition remarquable sur plus d’un point, un cran en dessous du superbe « Journey 2 The Mysterious Island », mais au moins tout aussi bon dans sa forme et son approche mélodique et orchestrale. Si la partition apporte une émotion et une ferveur épique et aventureuse au film de Thor Freudenthal, elle permet aussi à Andrew Lockington de confirmer un talent indéniable dans le domaine des films d’aventure/fantasy pour lesquels il fait preuve d’une énergie incroyablement enthousiasmante, soutenu par son savoir-faire orchestral techniquement irréprochable, à l’instar de l’un des grands maîtres actuels du genre, Michael Giacchino. « Percy Jackson : Sea of Monsters » reste donc une partition de haut niveau pour Andrew Lockington, sans aucun doute l’un des meilleurs scores de l’été 2013, à ne rater sous aucun prétexte ! ---Quentin Billard |