1-This is the End 3.41
2-Stomp 1.00
3-Preparation 3.10
4-Requesting An Upgrade 3.40
5-Take the Engine 2.04
6-Axe Gang 2.22
7-Axe Schlomo 1.47
8-Blackout Fight 4.24
9-Water Supply 2.32
10-Go Ahead 2.45
11-Sushi 1.14
12-The Seven 1.00
13-We Go Forward 2.05
14-Steam Car 2.38
15-Seoul Train 2.26
16-Snow Melt 2.02
17-Take My Place 5.56
18-Yona Lights 3.33
19-This is the Beginning 4.00
20-Yona's Theme 3.38*

*Includes "Wilford Song"
as an hidden content.

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

CJ E&M CMDC 10153

Score produit par:
Buck Sanders
Arrangements additionnels de:
Dennis Smith
Monteur musique:
Chris McGeary, Angela Claverie,
Ron Finn

(c) 2013 SnowPiercer/Moho Films/Opus Pictures/Stillking Films/CJ Entertainment. All rights reserved.

Note: ***1/2
SNOWPIERCER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
Chaque décennie voit son lot de grand film débarquer miraculeusement sur nos écrans, un film qui réussit à sortir des rangs, à se distinguer de la masse, de la routine habituelle bien souvent ennuyeuse et décevante. « Snowpiercer » (Le Transperceneige) fait incontestablement partie de cette catégorie de film hors norme, bouleversant, mémorable, puissant, inoubliable. Film de science-fiction extrêmement particulier, « Snowpiercer » est l’oeuvre du cinéaste coréen Bong Joon-Ho, auteur des fameux « The Host », « Mother » et « Memories of Murder ». Adaptation d’une bande dessinée française post-apocalyptique en noir et blanc de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette publiée dès 1982 sous le titre « Le Transperceneige », « Snowpiercer » est un projet de longue haleine pour Bong Joon-Ho, qui travailla dessus pendant près de 4 ans et aura mis trois ans de plus pour le produire en compagnie d’un autre réalisateur coréen, Park Chan-Wook (auteur du fameux « Old Boy »), qui officie en tant que producteur sur ce film. Malgré des conditions de tournage difficiles, une coordination complexe entre les équipes coréennes et américaines et un scénario remanié plusieurs fois, « Snowpiercer » pris enfin forme et devint une oeuvre à part entière dans le paysage cinématographique actuel, un film choc que certains critiques n’hésitent pas à considérer comme le digne successeur de grands classiques du cinéma d’anticipation/science-fiction singuliers comme « Soylent Green » de Richard Fleischer (1973) ou « Children of Men » d’Alfonso Cuaron (2006). « Snowpiercer » débute en 2014, alors que notre monde a été entièrement ravagé par un cataclysme sans précédent provoqué par une tentative de géo-ingénierie pour lutter contre le réchauffement climatique de la planète. Conséquence inattendue de cette tentative : la terre a été entièrement ravagée par une ère glaciaire ayant détruit toute forme de vie. En 2031, les quelques survivants ayant échappés à la catastrophe sont aujourd’hui enfermés dans un train entièrement automatisé et futuriste, qui fonce à toute allure en roulant continuellement d’un bout à l’autre de la terre. Le train est divisé en deux parties : l’arrière, qui contient les habitants les plus pauvres et les plus démunis, contraints de vivre dans la promiscuité et de manger des barres de protéine ignobles pour survivre dans la crasse et la pauvreté, tandis que l’avant du train contient les habitants les plus riches, l’aristocratie qui vit de ses privilèges sans fin, possédant l’eau propre, la nourriture, les plantes, les divertissements, etc. Le train est l’oeuvre d’une seule et même personne : l’énigmatique Wilford (Ed Harris), génie milliardaire qui s’est mis en tête de survivre avec son immense machine en contrôlant les vies humaines à bord du train. Mais les habitants de la queue du train surnommés les « queutards » en ont assez de vivre affamés dans la pauvreté et décident de se révolter, portés par la détermination acharnée d’un homme qui deviendra le leader de la révolte : Curtis (Chris Evans). Ayant étudié minutieusement les habitudes des gardiens et des contrôles de sécurité, Curtis et ses compagnons décident alors de passer à l’attaque. Objectif de la révolte : traverser l’intégralité du train et atteindre l’avant où se trouve Wilford et le coeur même de la machine.

A la première vision du film, on risque fort d’être rebuté par l’aspect linéaire du scénario qui consiste en une succession de tableaux, de niveaux – les héros doivent passer d’un wagon à un autre en affrontant des adversaires et des dangers violents – et ce à la manière du déroulement classique d’un jeu vidéo de type « beat’m up ». Néanmoins, ce serait négliger un autre aspect essentiel du long-métrage de Bong Joon-Ho : une métaphore brillante de la condition humaine, entre les éléments symboliques de la lutte des classes avec d’un côté les pauvres (l’arrière du train) qui vivent comme des bêtes soumis à la dictature capitaliste, et de l’autre l’aristocratie (l’avant du train) qui s’enrichit toujours plus et profite de ses privilèges en vivant dans une bulle dorée sans se soucier du reste de l’humanité, condamnée à vivre dans une misère perpétuelle. Dans cette dénonciation quasi marxiste de l’oppression des classes moyennes de la population, on ressent un profond sentiment de révolte, sur le thème habituel de la lutte des classes, thème à consonance communiste mais qui reste un sujet incontournable dans le cinéma de science-fiction/anticipation (cf. le récent « Elysium » de Neill Blomkamp). Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, « Snowpiercer » ne véhicule aucune propagande communiste : Bong Joon-Ho s’intéresse bien plus à l’écologie et au cataclysme qui a ravagé le monde comme point de départ d’un scénario bien plus malin qu’il n’y paraît, le cinéaste considérant que « les problèmes écologiques proviennent de la cupidité humaine, car la nature ne se détruit pas toute seule, et si on en est là aujourd’hui, c’est la faute à la recherche du profit », dénonçant par la même occasion le dysfonctionnement d’un système capitaliste qui exploite toujours plus les ressources terrestres, jusqu’à l’épuisement total. « Snowpiercer » est aussi doublé d’une vision assez noire du monde, de la politique et de la société, car même lorsque le héros a atteint son objectif, il comprend qu’il a toujours été le pion de celui qu’il croyait être son ami, et découvre que l’avant et l’arrière du train ont été obligés de s’accorder dans l’ombre, pendant que les pauvres vivaient dans la misère et l’oppression infligée par le système. Concrètement, chaque étape de l’avancée de Curtis et ses compagnons s’accompagne dans chaque wagon par une saynète prenant l’aspect d’une longue séquence violente et pleine de rebondissements. A ce sujet, le film – interdit aux moins de 12 ans à sa sortie en salles – s’avère être extrêmement sanglant, une violence qui rappelle parfois le « Old Boy » de Park Chan-Wook, notamment lors de l’ahurissante confrontation à coup de haches dans le wagon plongé dans l’obscurité, qui rappelle la fameuse confrontation en plan séquence de « Old Boy ».

En plus d’être une redoutable métaphore politique et sociale, « Snowpiercer » est aussi une oeuvre d’art formidable, portée par une photographie remarquable exploitant différents éclairages et lumières – dont une scène entièrement filmée en vue infrarouge nocturne – Avec un éclairage quasi différent dans chaque compartiment du train, sans oublier un casting d’une richesse rare, porté par l’inattendu Chris Evans, qui brise ici son image habituel de « Captain America » en campant un homme hargneux, violent et débordant de haine, déterminé à organiser la révolte des opprimés jusqu’au bout. En bref, « Snowpiercer » a tout pour être un chef-d’oeuvre du genre, un film que l’on commence tout juste à découvrir mais qui s’avère être d’une richesse incroyable, et qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets et ses symboles en tout genre (on peut aussi remarquer une dénonciation de la propagande dictatoriale à travers la troublante séquence de l’école primaire, avec le lavage de cerveau orchestré par Wilford sur les jeunes enfants à qui l’on récite le même discours sécurisant matin, midi et soir, séquence très colorée et faussement décalée qui fait finalement froid dans le dos, sans jeu de mot). La musique symphonique de Marco Beltrami n’est d’ailleurs certainement pas étrangère au succès du film de Bong Joon-Ho. C’est d’ailleurs la première fois que le compositeur d’origine italienne travaille pour un réalisateur coréen. A la première écoute dans le film, on se laisse porter par le lyrisme mélancolique et la noirceur mécanique impressionnante de la partition de Marco Beltrami. Lors de sa première rencontre avec Bong Joon-Ho, Beltrami savait qu’il allait travailler sur un film exceptionnel : la survie de l’humanité, une ère glacière interminable, un train qui fonce de façon ininterrompue sur les rails, autant d’éléments qui allaient permettre à Beltrami de s’exprimer pleinement, avec pour commencer, le « Wilford Song », première pièce composée pour les besoins du tournage (scène de l’institutrice dans l’école primaire), chantée par la femme et les enfants de Beltrami lui-même. Puis, le compositeur reçut rapidement les premières images du film, pour lesquels il livra ses premières idées thématiques/sonores, et ainsi de suite. Beltrami explique d’ailleurs dans une note du livret de l’album que cette collaboration fut assez inédite, dans le sens où Bong Joon-Ho força le compositeur à penser de façon nouvelle sa musique et son approche des images, avec un sens du détail extrêmement rare, un vrai défi artistique pour Marco Beltrami (à ce sujet, le cinéaste est extrêmement élogieux envers son compositeur dans le livret de l’album !).

Le film débute avec un premier thème qui se reconnaît grâce à sa mesure à trois temps, sorte de valse lent et mélancolique suggérant le déclin de l’humanité et le début d’une ère glacière meurtrière sur terre. Le thème est introduit dans « This is the End », avec ce sentiment de désespoir, et de résignation largement véhiculé par la fragilité du piano sur fond de cymbalum, cordes et quelques nappes synthétiques discrètes en arrière-fond sonore. L’explosion ahurissante des cuivres à 2:52 vient renforcer le sentiment d’apocalypse et de fin du monde alors que l’on aperçoit les appareils traversant le ciel pour répandre le produit qui va détruire une bonne partie de l’humanité. A noter que Beltrami introduit déjà son second thème à 2:52, qui deviendra par la suite le « Yona’s Theme », associé dans le film à Yona (Ko As-sung), la fille de Namgoong Minsu (Song Kang-Ho). Si « Stomp » renforce ce climat mélancolique avec un travail plus soutenu autour des cordes, « Preparation » fait monter la tension alors que Curtis emmène ses semblables vers la révolte. Beltrami a l’occasion d’expérimenter ici autour d’orchestrations oscillant entre cordes, bois (flûtes, clarinette basse, etc.), harpe, effets sonores divers (sons de vent, objets en tout genre), percussions multiples (glockenspiel, shakers, cymbalum, timbales) et synthétiseurs étranges. L’inventivité avec laquelle le compositeur mélange ces différents sons est assez rafraîchissante et typique de son travail sur « Snowpiercer » : les détails sonores sont nombreux et variés, apportant une richesse à la musique et aux images, même si l’on regrettera le fait que la musique soit parfois mixée de façon distante à l’écran, alors que certains détails sont réellement perceptibles sur l’album, plus que dans le film. « Preparation » introduit d’ailleurs le troisième thème du score, motif associé à Curtis et à la révolte des opprimés : il s’agit d’un motif rythmique implacable d’une dizaine de notes des cordes, entendu à partir de 1:34, suggérant la détermination aveuglée de Curtis à accomplir sa mission.

« Requesting An Upgrade » nous permet de retrouver le Beltrami des musiques d’action façon « Live Free or Die Hard » avec une série de loops électro entêtants et d’orchestrations musclées, et une série de développements autour du motif rythmique de Curtis. Comme souvent, le compositeur renoue avec ses traditionnelles métriques à 7 temps, suggérant ici la détermination de Curtis et ses compagnons à foncer dans le tas afin de traverser les différents compartiments du train. On notera ici le rôle des cordes staccatos et des cuivres agressifs qui font monter la tension, notamment à l’aide du motif de Curtis largement développé ici de façon incisive et musclée, avec la détermination, la hargne et la ténacité du personnage campé par Chris Evans. On appréciera ici la façon dont le motif de Curtis devient un véritable ostinato mélodique/rythmique entêtant sur lequel viennent se greffer les sforzandos survoltés des cuivres et les percussions synthétiques. Dans « Take the Engine », Beltrami calme le jeu avec des cordes plus feutrées et des bois distants, ajoutant un peu d’électronique pour renforcer l’atmosphère mystérieuse de la musique à l’écran, sans oublier le rôle indispensable du piano, solitaire et fragile. Impossible de rester insensible à la violence ahurissante du triptyque « Axe Gang »/ « Axe Schlomo »/ « Blackout Fight », sans aucun doute les meilleurs moments de la partition de « Snowpiercer » (aussi acclamé par le cinéaste lui-même dans le livret de l’album). La bonne idée de Beltrami est d’avoir abordé la séquence ultra violente de la bataille à coup de hache et dans l’obscurité à l’aide d’un sound design totalement expérimental et incroyablement riche. Beltrami introduit ainsi dans « Axe Gang » une série de sonorités électroniques étranges tandis qu’une partie des samples sont élaborés à partir de sons de touches de piano et d’effets sonores divers sur un piano préparé. Les sons ont été ensuite manipulés afin d’obtenir des samples particuliers, alors que « Axe Schlomo » atténue la violence sanguinaire de la scène avec un piano mélancolique prenant le contre-pied de l’aspect sanglant de la séquence (renforcé par un ralenti dramatique assez impressionnant) comme dans « Blackout Fight ». A noter que l’idée du compositeur est ici de suggérer l’horreur de la situation en martelant sans cesser le même rythme fabriqué à partir de sons métalliques et d’un harmonica dépitché et manipulé par ordinateur. L’action est ensuite accompagnée par un nouveau morceau d’action tonitruant à grand renfort de percussions exotiques (caisse claire et shakers mis en avant) alors que l’orchestre résonne dans toute sa force et sa puissance, cuivres en tête.

Le « Yona’s Theme » revient dans « Water Supply » avec sa mélodie reconnaissable au piano et au cymbalum sur une mesure à trois temps, sorte de valse lente et triste, tandis que Beltrami continue de manipuler ici les sons pour créer des atmosphères sonores souvent troublantes, mystérieuses, mélancoliques, inquiétantes, typiques du film. Dans « Go Ahead », Beltrami renforce cette idée d’atmosphère opaque avec l’utilisation réussie de cordes en harmoniques, dont la froideur – renforcée par un delay rajouté sur les sons des cordes – complimente parfaitement les images souvent noires et peu optimistes du film de Bong Joon-Ho. Le thème principal de piano revient ensuite, à la manière d’une pièce minimaliste pour piano d’Erik Satie. Dans « Sushi », Beltrami va même jusqu’à évoquer la musique classique avec une autre pièce pour piano qui pourrait se rapprocher d’une nocturne de Chopin – dans le film, l’aristocratie à l’avant du train écoute de la musique classique – Le motif entêtant de Curtis revient dans « We Go Forward » avec un sentiment de détermination inquiétant, notamment dans le choix de confier le thème à un piano électrique très mécanique et un violoncelle, l’ostinato rythmique du motif de Curtis (par dessus lequel vient se greffer la phrase B du thème aux cordes à 0:30 en notes inversement plus longues) évoquant l’avancée effrénée du train en mouvement perpétuel, à l’instar de la révolte implacable et vengeresse organisée et dirigée par Curtis. Ici aussi, Beltrami expérimente autour des samples mécaniques/métalliques avec une inventivité remarquable mais peu perceptible à l’écran. Dans « Steam Car », il va même jusqu’à plonger dans une approche plus avant-gardiste en évoquant la musique électroacoustique des années 50 et plus particulièrement la musique concrète façon Pierre Henry, à l’aide de sons de train en tout genre (sons des rails, vapeur, bruitages des moteurs, sons de vent, etc.). Beltrami plonge clairement ici dans une atmosphère musicale industrielle 100% expérimentale et assez claustrophobique, dans un registre qui rappelle parfois les expérimentations uniques du musicien japonais Akira Yamaoka sur la saga « Silent Hill ». Dans « Seoul Train », les basses synthétiques techno tonitruantes martèlent là aussi un rythme mécanique, l’approche électro-techno du morceau rompant avec l’esthétique symphonique du début de façon plutôt judicieuse.

On pourrait aussi mentionner les passages plus froids et atmosphériques comme « Snow Melt » tandis que « Take My Place » calme le jeu avec une approche lyrique poignante et bouleversante, alors que Curtis rencontre enfin Wilford à l’avant du train. L’idée de Beltrami est ici de reprendre le motif de Curtis de façon très lente et posée à la harpe, optant pour une approche minimaliste avec un mélange de sons acoustiques de l’orchestre et de samples électroniques plus distants. Il règne dans « Take My Place » une atmosphère de désespoir et de résignation assez troublante, marquée par le rôle des cordes et du cymbalum, ainsi que la reprise du très beau « Yona’s Theme » de manière tragique à l’orchestre. Le thème est ensuite repris dans le dramatique et superbe « Yona Lights », climax puissant de la partition de « Snowpiercer », d’une émotion intense, tandis que « This is the Beginning » nous offre un dernier grand morceau d’action sur un ostinato rythmique à 7 temps à la caisse claire et une ultime reprise du motif de Curtis aux cordes (à partir de 2:25), pour ce qui reste un autre grand moment de la partition de « Snowpiercer ». On appréciera aussi le lyrisme étrange et quasi oriental de « Yona’s Theme », marqué par l’utilisation d’un duo de violon/violoncelle solistes enregistrés et mixés de façon lointaine, créant une sonorité particulière et froide du thème de Yona pour le générique de fin du film. On ressort donc comblé par l’écoute de la musique de « Snowpiercer » sur l’album, le score ne laissant pas un souvenir impérissable à l’écran (la musique est pourtant très présente mais tente paradoxalement de ne pas trop se faire remarquer !) mais gagnant en intérêt au fil des écoutes, notamment grâce à sa richesse sonore assez inouïe et son mélange souvent ambigu d’émotions : parfois minimaliste, souvent empathique et dramatique, la musique de « Snowpiercer » reflète les différentes facettes du récit (la lutte des classes sociales, la survie de l’humanité, la fin du monde, le train en mouvement perpétuel, etc.) avec une approche sonore souvent originale et intéressante, notamment dans le sound design élaboré à partir de cordes de piano, d’objets divers ou de sons de train. Si on a parfois du mal à retenir les thèmes à la première écoute, on reste malgré tout ébahit par la capacité avec laquelle Marco Beltrami parvient à rebondir sur chaque aspect de l’histoire avec une inventivité constante et une force musicale indéniable, que ce soit dans les moments minimalistes comme dans les passages d’action totalement débridés et survoltés. Du coup, le score, qui ne paie pas de mine lors d’une première écoute dans le film, gagne en intensité lors d’auditions répétées sur l’album, révélant tous ses secrets et ses détails, à l’instar du film lui-même. Si « Snowpiercer » n’est pas le chef-d’oeuvre de l’année, il s’agit néanmoins d’une grande partition qui prouve à quel point Beltrami est au sommet de sa forme depuis quelques temps !




---Quentin Billard