1-Main Title 3.51
2-I've Got A Large Pee Pee 0.48
3-You're Getting Wet 1.21
4-Doctor's Checkup 1.00
5-Punk or Play 1.10
6-Hey, Fish 1.34
7-A Shower with Sandman
(part I) 0.58
8-Burke In Laundry 1.33
9-Kenesky Gets It 5.02
10-Conjugal Visit 1.40
11-A Shower with Sandman
(part II) 2.59
12-Burke Fries The Guard 3.52
13-The Prison Riot (Part I) 1.52
14-The Prison Riot (Part II) 1.18
15-The Prison Riot (Part III) 1.49
16-Burke Vs. Sandman (Part I) 2.31
17-Burke Vs. Sandman (Part II) 2.50
18-Bring Me A Dream 3.47*
19-You Are My Everything
(Source Cue) 2.14**
20-A Sight For Sore Eyes
(Source Cue) 2.23

*Interprété par Craig Thomas
Ecrit par Martha Davis
et Gary Chang
Produit par Gary Chang
et Curt Taylor
**Interprété par Gary Chang.

Musique  composée par:

Gary Chang

Editeur:

Perseverance Records PRD 038

Score produit par:
Gary Chang
Montage musique:
Sherry Whitfield
Orchestré et conduit par:
Todd Hayen
Album produit par:
Robin Esterhammer

(c) 1990 Pathé Pictues International/Metro-Goldwyn-Mayer, Inc. All rights reserved.

Note: ***
DEATH WARRANT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Gary Chang
Tourné après « Bloodsport », « Kickboxer » et « Lionheart », « Death Warrant » (Coups pour coups) était un essai risqué pour Jean-Claude Van Damme, qui, en 1990, tentait déjà de changer de registre en tournant dans son tout premier thriller. Réalisé par Deran Sarafian (à qui l’on doit une longue liste de séries-B en tout genre telles que « Terminal Velocity » et de nombreux épisodes pour des séries TV telles que « Fringe », « Lost » ou « Dr. House »), « Death Warrant » plonge Van Damme dans son tout premier film d’univers carcéral, un genre alors très à la mode dans les années 80 – on pense notamment au « Lock Up » de Sylvester Stallone – L’acteur/karatéka belge y interprète Louis Burke, un inspecteur de police qui vient tout juste d’abattre un psychopathe qu’il traquait depuis longtemps, surnommé le « Démon » (the Sandman, dans la V.O.), à cause de son habileté à survivre miraculeusement à ses blessures. 16 mois plus tard, Burke est recruté par le gouverneur pour une mission spéciale : infiltrer la prison de l’état d’Harrison en Californie afin d’enquêter incognito sur une série de morts suspectes survenues dans la prison. Pour se faire, Burke se voit attribuer une nouvelle identité, se faisant passer pour un braqueur de banque, tandis que l’avocate Amanda Beckett (Cynthia Gibb) joue le rôle de sa femme afin de recueillir discrètement toute information utile au bon déroulement de l’enquête. Arrivé à la prison, Burke se retrouve plongé dans un univers plein de dangers, mais réussit néanmoins à sympathiser avec son compagnon de cellule Konefke (Conrad Dunn), Hawkins (Robert Guillaume) et celui que l’on a surnommé le prêtre (Abdul Salaam El Razzac), qui vont l’aider à mener son enquête sur les morts étranges survenues depuis plusieurs mois. Burke découvre alors que des prisonniers se font tuer pour leurs organes. Il comprend ainsi que les gardiens sont impliqués dans un sombre trafic d’organes humains qui a lieu à l’intérieur du pénitencier – avec la complicité de quelques prisonniers chargés d’exécuter les victimes - alors que sa propre vie est plus que jamais en danger, et que plus rien n’est sûr, surtout lorsque le directeur découvre l’identité de Burke et décide de transférer le Démon (Patrick Kilpatrick) dans la prison afin de l’empêcher de parler, le psychopathe – revenu d’entre les morts - révélant bien évidemment à tous la vraie identité de Burke, ce qui ne fait que renforcer ses ennuis avec les autres prisonniers, qui savent désormais qu’il est un policier ayant infiltré le pénitencier.

« Death Warrant » est au final une série-B à suspense plutôt prévisible et sans grande surprise. Jean-Claude Van Damme se retrouve cette fois-ci plongé dans un univers pénitencier plutôt sombre et glauque, mais aussi totalement improbable : dans les couloirs, les prisonniers circulent librement, alors que les sous-sols sont réaménagés en bordel, contrôlés par le mystérieux Prêtre et son harem féminin – on y raconte que les gardiens n’osent même pas y descendre : n’importe quoi !!! – Mais une fois acceptée la description farfelue et fantastique de cette prison particulière, le film se laisse regarder non sans un certain plaisir. L’ambiance sombre et le suspense sont maintenus admirablement, alors que l’enquête de Louis Burke évolue au fil des indices et des découvertes, et ce jusqu’à la révélation finale, plutôt décevante mais qui tient quand même la route, notamment grâce à son ambiance de conspiration assez réussie. Mais « Death Warrant » est surtout avant tout un film de Jean-Claude Van Damme, et l’acteur se voit offrir l’occasion de montrer du muscle en exécutant quelques prises de karaté très techniques et quelques coups bien trouvés. Si le scénario de David S. Goyer ne vole donc pas très haut, le film se rattrape grâce à un casting soigné, à une ambiance claustro réussie, magnifiée par la photographie bleutée de Russell Carpenter, de bonnes montées de tension et des scènes d’action bien filmées, notamment celle du combat final entre Burke et le Démon.

Le compositeur Gary Chang est un spécialiste des musiques de séries-B d’action, à qui l’on confie régulièrement ce type de film durant les années 80/90. Chang a écrit les partitions de films tels que « Dead Bang » (1989), « Under Siege » (1993), « Sniper » (1993), « The Substitute » (1996), « The Island of Dr. Moreau » (1996) ou bien encore « Double Team » (1997), autre film avec Van Damme. Son travail sur « Death Warrant » ne révolutionne en rien le genre et reste fidèle à l’esthétique et aux codes des musiques d’action hollywoodiennes de la fin des années 80, et notamment dans l’emploi des synthétiseurs. Interprétée par les 42 musiciens du Hollywood Studio Symphony, le score de « Death Warrant » suggère aussi bien l’action que la tension et le danger dans le film à l’aide d’une série de sonorités électroniques et de percussions métalliques qui évoqueront dans le film la froideur macabre du pénitencier dans lequel le héros est piégé. Le « Main Title » dévoile ainsi les sonorités principales du score, pour la scène où Burke affronte le Démon au début du film. C’est l’occasion pour Gary Chang de dévoiler ici quelques parties orchestrales essentiellement limitées aux cordes, aux cuivres et à des percussions martiales, tandis que l’environnement sonore est essentiellement rattaché aux nappes sonores, aux samples et aux percussions synthétiques diverses. Le sound design, conçu par John Bergamo, inclut des sonorités créées à partir d’un moteur de Boeing 707 que l’on a frappé de différentes manières afin d’obtenir des sons en tout genre. Ces samples – qui rejoindront les banques de sons habituelles du compositeur, utilisées notamment dans « Under Siege », « Sniper » ou « The Island of Dr. Moreau » - deviendront l’élément clé de la partition de « Death Warrant ». Si Burke se voit attribuer une ambiance cool pour son arrivée triomphante au commissariat au début du film après la capture du Démon dans « I’ve Got A Large Pee Pee », morceau pop/funk kitsch et très années 80 (notamment avec ses cuivres et ses boîtes à rythme typiques des eighties, qui rappellent les musiques d’Harold Faltermeyer), « You’re Getting Wet » introduit les sonorités de la prison avec un ostinato rythmique de percussions synthétiques diverses – incluant cymbales, mélange de marimba et de steel drums, timbales – On regrettera uniquement le côté cheap des samples choisis par le compositeur, samples plutôt efficaces pour un film de 1990 mais aujourd’hui assez datés.

« Doctor’s Checkup » développe les sonorités action de Burke dans la prison en renforçant ici aussi l’apport des percussions électroniques, Gary Chang annonçant par la même occasion le style à venir de sa musique pour une autre série-B d’action, « Under Siege », avec Steven Seagal (1993). « Punk or Play » renforce ce climat d’action et de danger avec le retour des percussions samplées (incluant ici un mélange de bongos/congas latinos) et de nappes sonores obscures suggérant la tension à l’écran. « Hey, Fish » va dans le même sens, avec l’utilisation des percussions latinos/métalliques et de nappes sinistres, alors que « A Shower With Sandman I » et « A Shower With Sandman II » développent les accents rythmiques martiaux du début et le retour des sonorités menaçantes du Démon. Dommage que certains passages utilisent un orchestre samplé (notamment dans la première partie de « A Shower With Sandman », avec des cuivres synthétiques ultra kitsch), alors que « A Shower With Sandman II » est en réalité utilisé pour le générique de début du film (le « Main Title » de l’album étant en réalité la version originale du compositeur), reconnaissable à son sample strident et grinçant que l’on retrouvera dans plusieurs scores de suspense/horreur dans les années 90/2000. On y retrouve aussi le sample métallique étrange crée à partir du moteur de l’avion, plongeant le spectateur/auditeur dans une ambiance pesante et sinistre à souhait. Extrêmement percussive, la musique de « Death Warrant » promet aussi quelques moments plus musclés, comme « Burke Fries the Guard », « Kenesky Gets It » et son cocktail de percus diverses sur fond de nappes sonores macabres (et le retour des samples grinçants de « A Shower With Sandman II »), tandis que l’unique apport mélodique est apporté par « Conjugal Visit », qui fait office de Love Theme (kitsch !) pour Burke et Amanda.

On regrettera que des passages d’action comme « Burke Fries the Guard » soient souvent gâchés par une alternance entre sample synthétique cheap et orchestre live (notamment ici dans les cuivres), le mélange des deux ne fonctionnant pas toujours comme il le devrait. Et que dire de l’utilisation d’un clavier électrique complètement kitsch et qui n’apporte rien de bien fameux à ce passage d’action pourtant très réussi en soi dans le film, pour la scène où Burke est traqué par les gardes vers la fin du film. L’action explose dans « The Prison Riot » et ses trois parties mouvementées, dans lesquelles Gary Chang illustre l’émeute dans la prison à grand renfort de claviers, percussions diverses et cuivres synthétiques. N’oublions pas non plus la confrontation finale dans « Burke vs. Sandman I » et « Burke vs. Sandman II », qui promet de bons moments énergiques et musclés dans le film. Gary Chang fait donc ce qu’il sait faire le mieux sur « Death Warrant » et reste fidèle à son style synthétique habituel, le score ressemblant davantage aux musiques de téléfilm d’action à petit budget que l’on entendait souvent à l’époque, et qui bien souvent, faute de moyens, devaient compenser la maigreur du budget par une utilisation accrue des synthétiseurs en tout genre. Le résultat est donc ce qu’il est : « Death Warrant » est une partition extrêmement datée et cheap, qui colle parfaitement à l’ambiance sombre et tendue du film de Deran Sarafian mais qui reste aussi plutôt réservée aux nostalgiques des musiques d’action synthétiques kitsch des années 80. L’album édité par Perseverance Records nous donne en tout cas l’occasion de redécouvrir le travail d’un bon compositeur un peu tombé dans l’oubli, mais qui fut pourtant assez présent dans le registre des films d’action et des thrillers des années 80 et 90.




---Quentin Billard