1-Katniss 1.42
2-I Had to Do That 2.22
3-We Have Visitors 3.01
4-Just Friends 1.29
5-Mockingjay Graffiti 1.44
6-The Tour 5.56
7-Daffodil Waltz 0.26+
8-Waltz in A
(op. 39, No. 15) 0.43*
9-Fireworks 3.05
10-Horn of Plenty 0.36**
11-Peacekeepers 5.55
12-Prim 2.08
13-A Quarter Quell 2.05
14-Katniss is Chosen 3.18
15-Introducing the Tributes 1.29
16-There's Always A Flaw 1.48
17-Bow and Arrow 1.07
18-We're A Team 1.52***
19-Let's Start 2.02
20-The Games Begin 4.43
21-Peeta's Heart Stops 2.10
22-Treetops 1.22
23-The Fog 4.58
24-Monkey Mutts 4.44
25-Jabberjays 1.33
26-I Need You 3.57
27-Broken Wire 3.53
28-Arena Crumbles 1.43
29-Good Morning Sweetheart 3.07

+Ecrit par Sunna Wehrmeijer
et Sven Faulconer
*Ecrit par Johannes Brahms
avec une musique additionnelle
de Sunna Wehrmeijer et Sven Faulconer
**Ecrit par Win Butler
et Regine Chassagne
***Ecrit par Guy Berryman,
Jonny Buckland, Will Champion,
Chris Martin et James Newton Howard.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Republic Records B0019638-02

Produit par:
James Newton Howard
Co-produit par:
Jim Weidman, Sven Faulconer,
Sunna Wehrmeijer

Monteur superviseur musique:
Jim Weidman
Monteur musique:
David Olson
Arrangements additionnels et
programmation synthés:
Sven Faulconer, Sunna Wehrmeijer
Programmation synthés:
Dave Porter, Christopher Wray
Voix additionnelles de:
Sunna Wehrmeijer
Préparation musique:
Dakota Music Service
Monteur scoring:
David Channing
Coordinateur score:
Pamela Sollie
Direction de la musique
pour Lionsgate:
Tracy McKnight
Manager général
& EVP, Music Business affairs:
Lenny Wohl
Directeur senior musique film:
Trevon Kezios
Supervision budget musique:
Chris Brown
Coordinateurs, musique film:
Ryan Svendsen, Nikki Triplett
Assistant de Ms. McKnight:
Rona Rapadas

Artwork and pictures (c) 2013 Lions Gate Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE HUNGER GAMES :
CATCHING FIRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Deuxième opus très attendu de la saga « Hunger Games », « Catching Fire » (Hunger Games : l’Embrasement) est l’adaptation du deuxième roman de la trilogie littéraire de Suzanne Collins, publiée entre 2009 et 2011. Peu de temps après les événements du premier film, « Hunger Games : Catching Fire » débute en évoquant le quotidien morose de Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) et Peeta Mellark (Josh Hutcherson), grands gagnants des 74e Hunger Games. Les deux jeunes habitent désormais dans le village des vainqueurs du district 12 avec leur mentor Haymitch Abernathy (Woody Harrelson). Leurs journées se résument à des tournées quotidiennes à travers les districts de Panem, durant lesquelles Katniss et Peeta doivent jouer le jeu et sourire au maximum. Pour s’assurer de leur coopération, le président Snow (Donald Sutherland) rend visite à Katniss et lui demande de collaborer et de faire le nécessaire afin de stopper la rébellion qui est en train de gronder dans plusieurs districts à cause d’elle – Katniss est devenue le symbole de la révolte, notamment grâce à son image du geai moqueur – Si elle refuse de jouer le jeu, Snow s’en prendra directement à ses proches et plus particulièrement à son petit ami, Gale Hawthorne (Liam Hemsworth). Forcée de collaborer, Katniss entame sa tournée avec Peeta et se voit contrainte de démontrer aux yeux de tous qu’elle file le parfait amour avec Peeta. Mais pendant leur tournée, les deux adolescents sont témoins de l’extrême violence avec laquelle les Pacificateurs du président Snow s’en prennent aux citoyens qui tentent de se révolter contre le pouvoir du Capitole. Pendant ce temps, le dictateur, allié avec le nouveau haut juge Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman), cherche un moyen radical pour éliminer Katniss sans faire d’elle un martyr aux yeux du peuple, sur le point de se révolter. Snow annonce alors que les 75e Hunger Games seront ceux de l’expiation, un événement qui a lieu tous les 25 ans, et qui réunit 24 anciens vainqueurs encore en vie (un binôme par district). Objectif de la manoeuvre : prouver à tous que les vainqueurs ne sont pas plus forts que le Capitole et qu’ils ne peuvent nullement défier le pouvoir en place. Et c’est ainsi que Katniss est à nouveau désignée d’office pour participer aux jeux, aux côtés de Haymitch, dont le nom a été tiré au sort, avant que Peeta ne se porte volontaire pour prendre sa place, bien déterminés à veiller l’un sur l’autre pendant les Hunger Games. Cette fois-ci, les deux ados vont devoir survivre à une nouvelle série d’épreuves difficiles et violentes, pourchassés par des adversaires de haut niveau, spécialistes du combat. Mais avant cela, il va leur falloir comprendre le fonctionnement de l’arène, dans lequel une catastrophe se déclenche toutes les heures.

« Hunger Games : Catching Fire » reprend donc les ingrédients du premier film et permet à l’artisan Francis Lawrence de livrer un nouveau blockbuster plutôt maîtrisé et bien effectué, reprenant les grandes lignes du roman de Suzanne Collins. Malgré sa longueur (2h20), ce second opus tient ses promesses en imposant un récit plus sombre et plus tragique, dans laquelle Jennifer Lawrence s’impose encore une fois par sa force, sa présence à l’écran et sa capacité à nous émouvoir. Le film poursuit sa réflexion sur la violence comme spectacle médiatisé et sur la manière dont un gouvernement aliène son peuple pour mieux le contrôler par le pouvoir de l’image et de l’apparence – les shows télévisés ultra kitsch et colorés de l’animateur Caesar Flickerman (Stanley Tucci) – Certes, le sujet n’est pas neuf, d’autant que, comme dans le premier film, on regrettera que le pitch de départ soit manifestement calqué sur celui du roman japonais « Battle Royale » de Koshun Takami, lui-même adapté en film par Kinji Fukasaku en 2000. « Hunger Games » ne fait que recycler des thèmes chers au cinéma et à la littérature d’anticipation/science-fiction dystopique, dans la lignée du classique « 1984 ». Mais ce serait omettre de mentionner la réussite d’un film bien plus abouti que le premier opus, cohérent dans son univers et surtout bien plus profond qu’il n’y paraît, car en dehors de son statut de survival basique, « Hunger Games : Catching Fire » propose une réflexion intéressante sur les rouages de la manipulation et le sens du sacrifice, apportant ainsi quelques rebondissements agréables à l’histoire (notamment durant les dernières minutes), dans une société factice où tout semble n’être que faux semblants et rideaux de fumée. Du coup, le récit devient plus complexe et les enjeux beaucoup plus dramatiques, car il n’est plus simplement question de survie ici mais bien de révolution et de lutte pour le pouvoir et pour la libération du peuple. Plus adulte et plus sombre, « Catching Fire » est donc entièrement porté par son message transgressif invitant le peuple à se rebeller contre le pouvoir en place, le tout composé de scènes d’action spectaculaires (l’attaque des singes, le raz-de-marée, le brouillard toxique, etc.), de personnages secondaires intéressants et d’effets spéciaux de qualité, et ce malgré un scénario plutôt inégal : la première partie sur la tournée dans les districts semble un peu s’éterniser, à contrario, la séquence des Hunger Games est curieusement très raccourcie dans cette suite, et délaisse un peu les combats habituels. Du coup, une fois le générique achevé, c’est avec une certaine fébrilité que l’on attend le dernier opus qui devrait sortir en 2 parties courant 2014/2015, toujours réalisé par Francis Lawrence !

James Newton Howard retrouve l’univers de la saga « Hunger Games » sur ce deuxième opus, pour lequel il renouvelle par la même occasion sa collaboration avec Francis Lawrence après « I Am Legend » (2007) et « Water for Elephants » (2011). JNH compose pour « Hunger Games : Catching Fire » une partition plutôt dense et mouvementée, dans laquelle il reprend ses principaux thèmes et ambiances musicales du premier opus et leur permet d’aboutir à un résultat plus maîtrisé et plus cohérent, à l’image du film lui-même. En petite forme depuis quelques années, James Newton Howard a déçu une partie de ses fans en livrant plusieurs scores fonctionnels (on pense par exemple à « The Bourne Legacy »), écrits sans âme et sans inspiration particulière. Les mauvaises langues ont parfois reproché son rapprochement avec Hans Zimmer et le studio Remote Control depuis ses scores sur la trilogie « Dark Knight », mais cette baisse graduelle d’intérêt dans la musique de JNH ne s’explique que par la simple volonté du compositeur, qui ne se défonce plus comme il le faisait avant, probablement parce que le système des studios hollywoodiens actuels ne le permet plus à des musiciens de son envergure (d’où les critiques sévères sur son rapprochement avec la bande à Zimmer). Qu’à cela ne tienne, les fans de JNH seront ravis de savoir que le score de « Hunger Games : Catching Fire » est une belle surprise, plus intéressant et plus abouti que le premier score. Le film débute dans « Katniss » de manière sombre avec des tenues de contrebasses et une utilisation récurrente d’instruments solistes – le violon fiddle de Sonia Slany, la flûte ethnique de Jan Hendrickse – Morceau simple et atmosphérique qui permet de poser le ton du score, sans fioriture, reflétant une mélancolie douce et un caractère dramatique et sombre indissociable du film. Niveau interprètes, le score est dominé par l’interprétation sans faille de l’orchestre Londonien enregistré aux célèbres Air Lyndhurst Studios, avec la prestigieuse chorale des London Voices, quelques synthétiseurs et un groupe de solistes, réunissant en plus du violon et de la flûte un violoncelle, des guitares et un dulcimer, sans oublier les vocalises de la chanteuse Sunna Wehrmeijer.

Le début du film commence de manière atmosphérique, avec le sombre « We Had Visitors » (qui évoque de manière lugubre les menaces du président Snow) ou les vocalises féminines mélancoliques de « I Had To Do That », « Just Friends » apporte une certaine émotion avec des cordes plus lyriques où règne un sentiment d’espoir. Inversement, « Mockingjay Graffiti » maintient une tension à l’aide de loops électros, rythmes martiaux et choeurs mystérieux alors que Katniss et Peeta aperçoivent le graffiti d’un geai moqueur sur un mur, symbolisant la révolte grandissante. « The Tour » est alors le premier moment mémorable de la partition, durant l’un des speechs poignants de Katniss et Peeta auprès de la population d’un district durant leur tournée. James Newton Howard reprend ici un thème dramatique issu du premier score, confié aux cordes et d’une qualité indéniable. Vrai moment d’émotion durant cette séquence, « The Tour » incarne l’espoir solennel du peuple qui voit en Katniss le symbole de la libération de jours plus heureux, le peuple étant représenté ici par la chorale alliée à l’orchestre et aux solistes (incluant le dulcimer, le violoncelle, les synthés et le violon représentant les districts). Les orchestrations sont suffisamment soignées pour permettre au compositeur d’apporter une émotion nuancée et juste à chaque scène, évitant de noyer ses parties orchestrales sous des tonnes d’effets électroniques comme il le fit trop fréquemment sur certains de ses scores les plus récents (on pense notamment à « The Bourne Legacy » ou « After Earth »). L’émotion grandissante et tragique de « The Tour » à partir de 3:26 fait partie de ces réussites incontestables d’un compositeur vraiment porté par son sujet, qui semble enfin retrouver ici de son inspiration d’antan au détour d’accords poignants et de cordes lyriques.

Parmi les identités thématiques musicales récurrentes du score, on notera le thème de Katniss qui se distingue dans le film par l’emploi des vocalises féminines mélancoliques, thème présent dès « I Had to Do That » et repris dans « Katniss is Chosen » puis dans le poignant et grandiose « Arena Crumbles », climax émotionnel de la partition, tandis que les originales sociales modestes de l’adolescente sont reflétées à travers l’emploi du violon rustique aux sonorités ‘americana’, des guitares, du dulcimer ou du violoncelle. Le président Snow possède lui aussi son propre thème, motif de six notes descendantes entendues pour la première fois aux violoncelles à 0:32 dans « We Have Visitors ». Le thème du président Snow évoque le dictateur de manière lugubre et parfaitement menaçante, faisant intervenir des ambiances sombres et dissonantes, à l’aide d’effets synthétiques atmosphériques et d’orchestrations privilégiant le grave (cors, contrebasses, violoncelles). On retrouve le thème de Snow au tout début de « Fireworks » et pour la plupart des scènes avec le personnage de Donald Sutherland (à 1:17 dans « Prim »). Les Pacificateurs ont droit quand à eux à des ambiances électroniques un brin plus expérimentales, durant lesquelles JNH renoue avec son style électro hérité de ses travaux auprès d’Hans Zimmer et de Remote Control. C’est le cas dans « Peacekeepers » où il évoque la brutalité de la garde rapprochée du président Snow à l’aide de synthés modernes, de notes métalliques dissonantes et de rythmes agressifs, versant dans un sound design malheureusement plus banal et assez peu intéressant. Dans « Prim », JNH évoque le monde opprimé des districts avec le retour des instruments rustiques/americana, et notamment le violon et le violoncelle, comme dans « Katniss is Chosen ». On notera d’ailleurs l’emploi très réussi et plus classique du violon soliste dans « There’s Always A Flaw », qui rappelle parfois les travaux de JNH pour « The Village » ou « The Happening ».

Si l’espoir est de mise dans « A Quarter Quell », les sonorités électroniques modernes convergent dans « Introducing the Tributes » et « Bow and Arrow », dans lequel JNH évoque la détermination de Katniss avec un solide ostinato de cordes/synthés et des accords amples de cuivres et de choeurs lors de l’entraînement de la jeune héroïne. Dans « We’re A Team », les sonorités rustiques de violon de Katniss sont reprises avec un thème d’espoir très vite rejoint par un piano soliste touchant, au moment où Katniss et Peeta se préparent pour les Hunger Games. Le thème d’espoir est ensuite repris de façon plus rythmique et déterminée dans « Let’s Start », puis « The Games Begin » marque les débuts des Hunger Games, amenés par un glissando ascendant violent de l’orchestre et des sonorités sombres et menaçantes des synthés, des cordes, des cuivres et des quelques percussions ethniques/exotiques évoquant la jungle de l’arène. « The Games Begin » est aussi le premier morceau d’action du score, permettant à JNH d’entamer le second acte du film et de sa partition à grand renfort de rythmes acoustiques/électroniques survoltés et de rebondissements rythmiques réussis. On retrouve ici le style synthético-orchestral du James Newton Howard de « Batman Begins » ou « The Bourne Legacy », qui est loin d’être l’élément le plus intéressant de cette partition d’ailleurs. La séquence des Hunger Games contient ainsi quelques gros morceaux d’action tonitruants et accrocheurs dignes du compositeur, avec en particulier l’attaque du brouillard toxique (le superbe « The Fog »), la bataille finale (« Broken Wire ») ou l’attaque des singes (l’excellent « Monkey Mutts » et son final poignant et lyrique). « I Need You » introduit le joli Love Theme pour Katniss et Peeta, confié aux cordes et à la guitare, un thème romantique malheureusement peu développé dans le film, et qui aurait gagné en intérêt s’il avait été plus présent à l’écran. L’émotion reste pourtant l’élément central du score de JNH, avec le climax tragique et poignant de « Arena Crumbles », reprenant le thème de Katniss dans toute sa splendeur avec une coda orchestrale/chorale puissante et grandiose assez mémorable.

Seul regret : l’album omet les nombreuses variations du fameux hymne « Horn of Plenty » composé par le groupe Arcade Fire dans le premier film, et largement repris pendant une bonne partie du film dans le second score de JNH, hymne central du Capitole qui reste, paradoxalement, le thème le plus mémorable du film et aussi le grand absent de l’album – un oubli fâcheux qui va pousser encore une fois les fans à chercher une version complète et non officielle du score – Quoiqu’il en soit, le score de « Hunger Games : Catching Fire » est au final une jolie réussite à laquelle il manque des thèmes un peu plus mémorables (en dehors de « Horn of Plenty »), un score plutôt inégal qui contient de grands moments d’émotions, des superbes passages d’action mais aussi des moments plus mous et peu intéressants. Dommage, car avec une thématique plus approfondie et surtout plus neuve, le score de « Hunger Games : Catching Fire » aurait certainement gagné en intérêt et en intensité, même s’il apporte une émotion et un souffle dramatique remarquable au film de Francis Lawrence. Du coup, on croise les doigts pour les derniers opus de la saga en espérant que James Newton Howard reviendra en pleine forme et conclura la franchise avec une bonne dose de thèmes épiques et plus mémorables, car malgré de beaux efforts sur « Catching Fire », il manque à ce score un petit quelque chose pour lui permettre de se hisser au rang des musiques mémorables d’un compositeur en très nette perte de vitesse depuis quelques années !




---Quentin Billard