1-20th Century Fox Fanfare
(Rio 2 Samba Version) 0.24
2-Batucada Pagode 1.35
3-Over the Falls (featuring
Milton Nascimento) 3.39
4-Breakfast in Rio 3.08
5-Fireworks On the Roof
(featuring UAKTI) 1.27
6-Traveling Family 1.59
7-Sideshow Freaks
(featuring UAKTI) 3.08
8-Stalking the Ferry 2.06
9-River Boat to the Loggers
(featuring Carlinhos Brown
and UAKTI) 2.59
10-Escorted to the Clan
(featuring UAKTI & Barbatuques) 5.40
11-Up Carla's Monkey
(featuring UAKTI) 2.15
12-Spider Invite (featuring
UAKTI & Barbatuques) 2.46
13-Humans Are Longer Than
They Told Me (featuring UAKTI) 2.23
14-Tongue-apult to
Blu's Nightmare 2.08
15-Red Bullies (featuring UAKTI) 3.19
16-Tantrums Lead to Explosions
(featuring UAKTI) 3.42
17-Lollipops Are Bad For Your Teeth
(featuring Milton Nascimento
and UAKTI & Barbatuques) 3.55
18-Battle for the Heart of
the Forest 4.45
19-Romeo and Juliet's Unfortunate
Demise (featuring UAKTI
& Barbatuques) 3.52

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Sony Classical 88843048452

Le score inclut des segments musicaux de "Favo De Mel"
de Sergio Mendes, John Powell,
Carlinhos Brown, Mikael Mutti,

et "Batucada Familia" de
Carlinhos Brown, Sergio Mendes,
John Powell

UAKTI : Marco Antonio,
Artur Andres, Decio Ramos,
Paulo Santos.
Barbatuques : Fernando Barba,
Renato Epstein, Helo Ribeiro,
Flavia Maia, Dani Zulu
Giba Alves.
Producteur exécutif musique:
Sergio Mendes
Score conduit par:
Jose Serebrier
Assistant score:
Whitney Martin
Musique additionnelle,
orchestrations MIDI, arrangement
et programmation:
Paul Mounsey, Anthony Willis
Orchestration MIDI additionnelle,
arrangement et programmation:
Germaine Franco
Mixage et enregistrement:
Brad Haehnel
Enregistrement et mix additionnel:
John Traunwieser
Monteur scoring:
David Channing
Monteur musique:
Tom Carlson
Production score digital:
Beth Caucci, Victor Chaga
Compositeur Max Tools:
John Crooks
Compositeur additionnel
Max Tools et programmation son:
Michael Matthews
Assistants production musicale:
Michael Srisuwan, Michael Nisbet,
Andrew Jordan, Michael Christofi,
Brandon Cudequest, John Aspinall

Producteur de l'album:
John Powell
Direction de la musique pour
la 20th Century Fox:
Danielle Diego
Business Affairs pour
la 20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
Production musicale supervisée
pour la 20th Century Fox:
Rebecca Morellato
Music Clearance pour
la 20th Century Fox:
Ellen Ginsburg
Manager musique pour la
20th Century Fox:
Johnny Choi

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2014 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ****
RIO 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
« Rio 2 » nous replonge dans l’atmosphère brésilienne dépaysante du premier film d’animation sorti en 2011, et toujours réalisé par le brésilien Carlos Saldanha. Ce second opus est une nouvelle production animée 3D de la 20th Century Fox et du studio Blue Sky, sorti en avril 2014. On y retrouve Blu l’ara – le dernier de son espèce - et sa compagne Perla et leurs trois enfants Carla, Bia et Tiago, dans leur nouvelle maison d’accueil à Rio de Janeiro, où tout est bien rangé et bien organisé, à la manière d’une maison humaine. Linda, l’ancienne propriétaire de Blu, et son mari ornithologue Tulio, sont partis pour une expédition en Amazonie à la recherche d’un rarissime Ara de Spix, dont ils ont retrouvé une plume dans la forêt. Apercevant les deux explorateurs à la télévision, Perla se dit qu’un petit voyage familial en Amazonie serait tout à fait bénéfique, et leur permettrait de changer d’air et de quitter le confort de la ville et du domicile. D’abord hésitant, Blu, plutôt casanier, se laisse finalement convaincre par sa famille et ses amis. Et c’est le début d’une grande aventure qui commence pour les oiseaux, qui vont découvrir que la forêt amazonienne abrite en réalité une grande colonie entière d’aras bleus qui vivent là depuis très longtemps. Parmi eux se trouve d’ailleurs le père de Perla et certains de ses anciens amis qu’elle n’avait plus revu depuis plusieurs années. Comprenant qu’une nouvelle vie commence pour lui et sa famille, Blu tente de s’habituer à la vie sauvage dans la forêt, mais en vain : il reste encore beaucoup trop attaché à ses anciennes habitudes d’oiseau de ville et a bien du mal à se faire accepter par son beau-père et ses semblables, d’autant que Roberto, un autre oiseau de la colonie et ancien ami de Perla, ne semble pas la laisser indifférente. Pendant ce temps, la forêt est en proie à la menace des pelleteuses d’un sinistre entrepreneur sans scrupules qui compte bien abattre les arbres pour y construire des habitations.

Avec « Rio 2 », Carlos Saldanha et son équipe ne prennent guère de risque et nous proposent une nouvelle aventure vivante, dynamique et colorée, avec des paysages exotiques magnifiques et de nouveaux personnages attachants. On y retrouve donc Blu, Perla leurs enfants ainsi qu’Hector, l’oiseau méchant du premier film de retour pour accomplir sa revanche (et grand fan de Shakespeare), accompagné de la grenouille vénéneuse Gabi, amoureuse folle de l’oiseau. Avec de nouveaux personnages et de nouvelles situations et autres péripéties, les concepteurs de « Rio 2 » assurent un spectacle réjouissant et sympathique pour petits et grands, ponctué de quelques numéros musicaux façon Walt Disney (une petite nouveauté dans ce second opus), d’un zest d’humour et de gags en tout genre (l’audition des animaux amazoniens, qui se dévorent les uns après les autres !), d’aventure et d’émotion. Saldanha s’inspire à nouveau de son Brésil natal et nous plonge cette fois-ci en plein coeur de la forêt tropical, avec une utilisation réussie de la 3D. A noter d’ailleurs que la promotion du film s’est accompagnée de l’ultra médiatisation de la Coupe du Monde 2014 au Brésil – qui se solde finalement par un terrible échec pour le pays tout entier - Le film fonctionne bien même si l’ensemble n’a rien de follement original et que le message écologique du film sent un peu le réchauffé. Ainsi donc, si vous avez aimé le premier film, ce « Rio 2 » devrait vous convenir amplement, avec, en prime, un joli message sur les dangers de la déforestation en Amazonie et l’importance de protéger les espèces animales des forêts tropicales.

John Powell revient au cinéma en signant la musique de « Rio 2 », après plusieurs mois d’absence – le compositeur s’était retiré un temps d’Hollywood pour retourner s’occuper de sa famille à Londres – C’est l’occasion pour le compositeur de renouer avec l’univers musical de « Rio » qu’il avait déjà abordé avec succès dans le précédent film en 2011, Powell reprenant la plupart des éléments du premier score qu’il développe et accentue ici avec de nouvelles idées et une fraîcheur sympathique. La nouveauté, ce sont bien évidemment les nombreuses chansons du film, co-écrites par le compositeur et arrangées à la sauce samba/musique brésilienne, un élément-clé du score de « Rio 2 », déjà suggéré sans détour avec la reprise de la célèbre fanfare de la 20th Century Fox sur fond de rythmes de samba. Pour parvenir à ses fins, Powell utilise, en plus du Hollywood Studio Symphony et de sa chorale, un ensemble de musiciens brésiliens solistes incluant le groupe de percussionnistes UAKTI et deux stars de la musique brésilienne, le chanteur Carlinhos Brown (connu pour son duo avec Shakira durant le fameux tube ultra médiatisé « La La La » accompagnant la clôture de la Coupe du Monde 2014) et le guitariste Milton Nascimento. Dans « Batucada Pagode », Powell pose le ton exotique et brésilien de sa partition avec une première batucada traditionnelle incluant un rythme en scat de Carlinhos Brown et les batuqueiros tandis qu’un trombone développe une mélodie joyeuse et dansante. Le score décolle dans « Over the Falls » pour lequel John Powell parvient à mélanger les sonorités brésiliennes et l’orchestre symphonique à loisir, avec des orchestrations toujours aussi riches et colorées, et quelques éléments de mickey-mousing traditionnel, sans grande surprise. Le morceau dévoile aussi les premiers grands passages d’action du score, dans lesquels on retrouve quelques éléments caractéristiques du compositeur, avec notamment l’emploi du choeur ou une écriture orchestrale toujours aussi dynamique, riche, classique et virtuose. Dans « Breakfast in Rio », Powell reprend le fameux thème principal de « Rio » à la flûte et au hautbois, qu’il développe ensuite au reste de l’orchestre avec une inventivité toujours constante dans les orchestrations, même si les passages mickey-mousing restent assez prévisibles tout en fonctionnant parfaitement à l’écran.

Niveau thématique, en dehors du thème principal du premier film, Powell dévoile aussi un nouveau thème dans « Sideshow Freaks », développé par un clavecin aux accents faussement baroques sur fond d’orchestre. Ce motif plus sournois et ironique de clavecin est associé dans le film à Hector et la grenouille Gabi, et traduit, par son classicisme étonnant, les ambitions shakespeariennes et artistiques de l’oiseau en quête de revanche. Le motif de clavecin d’Hector est d’ailleurs parfaitement développé dans « Stalking the Ferry », parfois accompagné de quelques notes d’accordéon et reconnaissable à sa série de 5 notes sombres (à 0:07) suivies d’une autre montée de 4 notes plus menaçantes (à 0 :09 à la flûte, puis aux cordes à 0:23). A noter que la musique ne manque pas d’humour, Powell citant brièvement la fameuse « Chevauchée des Walkyries » de Wagner à 0:49, avant de lancer une série de rythmes dansants festifs et de passages mickey-mousing ultra colorées. Débordant d’idées, le compositeur manifeste un enthousiasme réel pour la musique de « Rio 2 », accordant un cachet ultra festif à une musique joviale et bourrée de bonne humeur et d’inventivité constante. Impossible par exemple de résister au charme du dynamique « Fireworks on the Roof » avec les percussions du groupe UAKTI ou à l’énergie de « Traveling Family » construit sur un rythme dansant et léger sur fond de contrepoint ultra classique de cordes et de bois. On décèle même un charme rétro très 60’s dans « River Boat to the Loggers » qui débute sur un style romantique old school avec son accompagnement de guitare légère façon lounge music des années 60 (avec un style d’écriture très européen d’esprit, qui rappelle certaines musiques de comédie de Vladimir Cosma dans les années 70 ou 80). A noter la manière dont Powell évoque l’Amazonie vers 1:25 avec l’emploi de sifflets imitant le chant d’oiseaux exotiques, une excellente idée qui prouve à quel point le compositeur déborde d’idées sur la partition de « Rio 2 ».

Powell utilise un nouveau thème majeur pour ce score, associé aux oiseaux de la forêt Amazonienne. On le découvre cité brièvement aux bois dans « Over the Falls » (à 0:52 à la flûte, puis à 1:19) et se caractérise par son caractère majestueux et noble évoquant la beauté de la forêt et la tribu des Aras. Le thème est aussi cité brièvement par le choeur féminin à 3:13 et sera ainsi repris à plusieurs reprises dans le film. C’est le cas notamment à 1:25 aux cordes dans « Breakfast in Rio », le thème restant relativement discret durant toute la première partie du film même s’il est pourtant bel et bien présent. On notera par exemple la façon dont John Powell le cite chaque fois brièvement avec les premières notes, comme à 0:27 aux bois/cordes dans « Fireworks on the Roof », où la citation du thème risque fort de passer inaperçue même pour l’auditeur le plus attentif (dans le film, le mixage inégal du score ne valorise guère ce genre de détails !). L’une des plus belles reprises du thème de la forêt est certainement entendu dans « Escorted to the Clan », avec une envolée aérienne grandiose et lyrique du thème à l’orchestre entre 1:26 et 1:53. On retrouve d’ailleurs le thème de Rio dans une version plus intime et nostalgique à 3:29. Autre thème de qualité, l’inévitable Love Theme, pour Blu et Perla, thème entendu brièvement aux cordes à 1:09 sur un rythme à trois temps, et développé de manière plus ample à 1:56. Ce très beau thème romantique évoque aussi bien le couple d’Aras que la beauté des décors amazoniens et de la nature qu’ils vont traverser, le Love Theme de « Rio 2 » apportant un soupçon de poésie indispensable à la musique de John Powell dans le film. La reprise du thème romantique à 2:47 dans « Escorted to the Clan » est l’un de ces purs moments de grâce de la partition de Powell, avec un lyrisme qui rappelle aussi bien Jerry Goldsmith que John Barry. Et comme souvent dans ce type de partition, le compositeur s’amuse avec ses différents thèmes, qu’il développe à loisir avec une énergie et une passion constante, comme à 4:40 où le Love Theme explose dans toute sa splendeur, et se transforme en hymne aérien et majestueux pour la forêt Amazonienne.

Dans « Up Carla’s Monkey », Powell développe ainsi le motif de clavecin d’Hector/Gabi et le motif brésilien de batucada de « Batucada Pagode » (repris aussi vers la fin de « Spider Invite »), alors qu’un passage de mickey-mousing pur comme « Spider Invite » ne vaut que par son mélange inventif de sonorités diverses (dont celles des percussions d’UAKTI et de Barbatuques). A noter par ailleurs que le motif festif brésilien de « Batucada Pagode » devient assez présent vers la fin du film, puisqu’il est aussi repris à la fin de « Humans Are Longer Than They Told Me ». Dans « Tongue-apult to Blu’s Nightmare », John Powell reprend le Love Theme qu’il développe avec une inventivité et une légèreté constante, suivant l’action du film pas à pas avec une base thématique solide (cf. thème d’Hector et son fameux clavecin à partir de 1:15). On pourrait aussi s’attarder sur les nombreuses reprises thématiques ou les idées instrumentales/sonores inspirées de « Red Bullies », « Tantrums Lead to Explosions » ou « Lollipops are Bad for your Teeth », superbe morceau d’action pour accompagner la bataille finale dans la forêt à grand renfort d’envolées thématiques (à ne pas rater : le thème de la forêt Amazonienne repris par les vocalises de Milton Nascimento à 2:29 !) et de rythmes quasi martiaux façon « Mars » des « Planètes » de Holst. La bataille s’intensifie et touche à sa fin dans « Battle for the Heart of the Forest », superbe morceau d’action quasi épique dans la lignée des musiques de bataille du récent « How to Train your Dragon 2 ». A noter que le morceau est accompagné d’envolées héroïques/épiques du thème de la forêt aux cuivres à 0:57 ou à 1:16, constituant à eux seuls quelques uns des meilleurs moments de la partition de « Rio 2 ».

On pourra aussi relever l’envolée majestueuse et épique du thème romantique dans la dernière partie de la bataille et les reprises des éléments de clavecin pour Hector, sans oublier une envolée triomphale absolument démente du thème principal de Rio vers le début de « Romeo and Juliet’s Unfortunate Demise » avec le clavecin d’Hector/Gabi. Priorité d’ailleurs pour le grand final du score aux éléments musicaux de l’oiseau fan de Shakespeare et de sa grenouille amoureuse, John Powell s’amuse à ponctuer l’intégralité du morceau de notes virtuoses et rapides du clavecin, tandis que le morceau prend des proportions opératiques inattendues pour la mise en scène théâtrale de la fausse mort d’Hector et Gabi, imitant le fameux final du « Romeo & Juliette » de Shakespeare. Powell accompagne, non sans humour, l’aspect théâtral de la séquence en imitant un air d’opéra à la manière de Wagner (on pense clairement ici à « Tristan und Isolde ») ou Puccini. Ainsi donc, John Powell s’amuse sur « Rio 2 » et l’énergie incroyable de sa musique fait véritablement plaisir à entendre ! Plus aboutie et bien plus inventive que celle du premier « Rio », la partition de « Rio 2 » est un énième témoignage du savoir-faire extraordinaire de John Powell, qui reste plus que jamais l’un des compositeurs hollywoodiens les plus passionnants du moment, avec un talent de mélodiste incroyable, un savoir-faire inégalé dans les orchestrations et le mélange de sonorités et de genres, et une passion musicale évidente pour un score qui déborde d’idées et d’énergie de A à Z, parfait dans le film et magnifique sur l’album – qui nous permet d’apprécier pleinement tous les différents thèmes pas toujours très perceptibles dans le film, notamment à cause d’un mixage moyen et de l’omniprésence des chansons – Ainsi donc, les fans de John Powell peuvent enfin se réjouir de retrouver le compositeur dans l’univers brésilien de Rio de Janeiro pour une partition d’une fraîcheur et d’une inventivité constante, une jolie surprise à ne surtout pas rater !





---Quentin Billard