1-The Drop 2.29
2-Lament 2.00
3-Right On Time 3.14
4-The Art of War 0.58
5-Stonebanks Lives 5.27
6-Too Much Faith 2.37
7-Late For War 3.18
8-Descent Into War 3.57
9-Bring You Luck 1.55
10-Infiltrating The Block 5.25
11-Threat Doubled 2.29
12-Galgo's Grand Entrance 0.29
13-Look Alive 5.33
14-Package Secured 2.55
15-We Were Brothers 3.57
16-The Last Window 2.04
17-Valet Parking Done Right 3.26
18-Moral Chess Game 2.02
19-Armored Freaking Transport 6.02

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Silva Screen SILCD1462

Score produit par:
Brian Tyler, Matthew Llewellyn
Interprété par:
The Slovakia National Symphony Orchestra,
Brian Tyler

Arrangements musicaux:
Robert Lydecker, Matthew Llewellyn,
Tony Morales, Evan Duffy

Mixage musique:
Frank Wolf, Brian Tyler
Montage musique:
Gary L. Krause, Shannon Erbe
Coordination score:
Seth Glennie-Smith, Evan Duffy
Préparation musique:
Eric Stonerook

Pour Nu Image:
Supervision musique:
Selena Arizanovic
Coordinatrice musique:
Melanie Goncalves

Pour Lionsgate:
Direction de la musique:
Carter Armstrong
Music Business Affairs:
Lenny Wohl
Direction musicale:
Trevon Kezios
Supervision budget musical:
Chris Brown
Directeur, music business affairs:
Karen Sidlow
Coordinateurs musique:
Ryan Svendsen, Nikki Triplett
Assistant de Mr. Armstrong:
Rona Rapadas

Artwork and pictures (c) 2014 Lions Gate Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ***
THE EXPENDABLES 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Troisième volet de la franchise des gros bras du troisième âge, « The Expendables 3 » reprend les mêmes recettes que les deux films précédents et permet à l’increvable Sylvester Stallone de reformer son équipe de choc en cédant la place à quelques petits nouveaux : casting rajeuni pour le troisième opus, qui voit fonctionner en tandem les vieux briscards des années 80/90 et les petits jeunes des années 2000. Choc des générations, choc des cultures ! Le film, confié à Patrick Hughes (auteur du western australien « Red Hill »), met en scène l’équipe des expendables de Barney Ross (Stallone), dans une nouvelle mission particulièrement périlleuse. Alors qu’il vient tout juste de faire évader le Doc Death (Wesley Snipes), un ancien membre de l’équipe, Barney et ses collègues Christmas (Jason Statham), Gunner (Dolph Lundgren), Toll Road (Randy Couture) et Caesar (Terry Crews) affrontent un ennemi surgi du passé : Conrad Stonebanks (Mel Gibson), ancien co-fondateur des expendables que Ross a été obligé d’éliminer le jour où il découvrit qu’il était devenu un redoutable trafiquant d’armes. Mais Stonebanks est bel et bien vivant et prêt à tout pour prendre sa revanche sur l’équipe de Barney Ross. A la suite d’une fusillade explosive contre les hommes de Stonebanks, Caesar est gravement blessé et hospitalisé d’urgence. Bouleversé par cet événement, Ross se remet en question et décide finalement de dissoudre l’équipe pour de bon, comprenant qu’il est temps pour lui de céder la place aux jeunes. Contacté par l’agent de la CIA Max Drummer (Harrison Ford), Barney Ross va recruter des mercenaires plus jeunes et plus à même de lutter contre Stonebanks et ses sbires, mais la situation se complique alors que Drummer exige que Stonebanks leur soit livré vivant pour être traduit en justice à La Haye pour crime de guerre, tandis que Ross est prêt à tout pour venger son ami Caesar.

« The Expendables 3 » est donc l’un des blockbusters les plus attendus de l’été 2014, attente malheureusement gâchée par le piratage du film qui s’est retrouvé en ligne à seulement trois semaines de sa sortie en salles aux USA. Hélas, le résultat n’est pas à la hauteur de la franchise : moins drôle, moins violent et mal rythmé, « Expendables 3 » se veut avant tout comme un blockbuster ouvert à un grand public. Exit donc l’ultra violence des deux précédents opus (qui étaient interdits aux moins de 16 ans aux USA !) : en supprimant la moindre goutte de sang du film, Stallone et son réalisateur s’assurent d’un spectacle guerrier ultra édulcoré, conçu dans un objectif purement commercial. Autre problème de taille : les personnages sont mal développés et certains sont carrément passés à la trappe : Jet Li n’apparaît que quelques minutes et reste inexistant dans le film (sans oublier une étrange blague homo vraiment pas drôle avec Schwarzenegger à la fin du film !), Schwarzy fait de la figuration, Wesley Snipes et Harrison Ford n’apportent rien de neuf au film, et Terry Crews s’est manifestement mis en retrait sur ce film ! Même les petits nouveaux (la star de MMA américaine Ronda Rousey pour son premier rôle au cinéma, l’insipide Kellan Lutz, Victor Ortiz, etc.) n’ont aucun poids dans l’histoire et restent mal développés. Seul Antonio Banderas tire son épingle du jeu en surjouant certes de manière lourdingue, mais en s’amusant comme un p’tit fou avec l’énergie d’un enfant qu’on aurait lâché en plein milieu d’un magasin de jouets – à lui tout seul, le personnage de Banderas doit posséder 70% des dialogues du film ! – Certes, le film n’est guère avare en scènes d’action énormes, fusillades, explosions et guérillas urbaines, mais le tout reste mal rythmé - tout le milieu du film est mou - avec un Mel Gibson mal développé lui aussi (il passe la majeure partie de son temps à visiter des galeries d’arts et à admirer des tableaux !), sans oublier un combat final totalement bâclé et expédié en quelques secondes, des effets spéciaux approximatifs (notamment durant l’attaque des hélicoptères vers la fin), une utilisation médiocre des guests stars (le pauvre Robert Davi, grande gueule des films d’action 80’s, qui n’a droit qu’à un peu de figuration d’une ou deux minutes !) et un ton véritablement édulcoré destiné surtout aux ados, contrairement aux deux précédents films, qui visaient un public adulte ayant connu la génération eighties : décevant !

Brian Tyler est de nouveau de la partie et signe une nouvelle partition orchestrale musclée pour « The Expendables 3 », partition qui, à la première écoute, n’apporte rien de bien nouveau et permet au compositeur de renforcer davantage les thèmes et différents motifs mis en place dans les deux films précédents. Le score de « Expendables 3 » s’avère néanmoins nettement plus orienté vers l’électro/rock que pour les opus précédents. Avec le rajeunissement de la nouvelle équipe de mercenaires recrutée par Barney Ross, Brian Tyler répond par une musique plus moderne et davantage orientée vers les rythmes électro/rock si chers au compositeur, et ce même si la partie orchestrale reste toujours très présente bien que largement moins valorisée que dans les deux scores précédents. Ainsi, « The Drop » débute le film au son de rythmes rock/électro détonants à grand renfort de batterie/guitare électrique/basse façon « Fast & Furious » et de cuivres reprenant le thème d’action à la Jerry Goldsmith des deux premiers « Expendables ». Dommage par ailleurs que le reste du morceau tombe rapidement dans du sound design sans grande imagination et un peu décevant de la part du compositeur. Dans « Lament », Tyler met en avant une guitare acoustique mélancolique et intime pour évoquer l’échec de Barney Ross face à Stonebanks et les regrets de Barney, qui doit dorénavant envisager de nouvelles solutions pour venger son ami Caesar. On notera ici l’emploi de guitares aux consonances vaguement latino, associées dans le film au personnage d’Antonio Banderas. C’est d’ailleurs le cas dans l’amusant « Galgo’s Grand Entrance », dans lequel Brian Tyler s’amuse à pasticher un flamenco typiquement espagnol pour l’entrée en scène de Galgo durant la bataille finale. Un morceau comme « Right on Time » est quand à lui plus révélateur de la nouvelle optique musicale opérée par le compositeur sur « The Expendables 3 », avec un mélange d’orchestre et de rythmes électro/rock fun mais sans grande personnalité particulière. Si le but de Brian Tyler est de créer une musique plus ‘jeune’, moins ‘old school’ et davantage dans l’ère du temps, le but est réussi, même si l’on peut regretter le recours fréquent aux clichés habituels des musiques d’action made in Remote Control d’aujourd’hui.

Tyler surprend néanmoins en composant de manière inattendue une brève pièce pour piano et cordes très classique d’esprit dans « The Art of War », associé aux activités de Stonebanks, grand amateur d’art lorsqu’il n’est pas en train de vendre des armes à des mafieux. Niveau thématique, si l’on retrouve donc les principaux motifs et thèmes issus des précédents scores, « Right on Time » introduit un nouveau motif de 4 notes entendu aux guitares à 0:29, repris ensuite par les cuivres. Ce motif est associé dans le film à Stonebanks et suggère clairement la menace représentée par le personnage de Mel Gibson. C’est d’ailleurs sans surprise que le motif du bad guy revient dans « Stonebanks Lives », premier morceau d’action sérieux du score de « The Expendables 3 », 5 minutes27 de déchaînement orchestral pur et dur repris en grande partie de morceaux du premier « Expendables » de 2010, servis par l’interprétation solide du Slovakia National Symphony Orchestra. Tyler propose quelques développements inédits de ces passages d’action bien connus et quelques prolongements intéressants, mais rien de bien nouveau pour pouvoir réellement susciter un intérêt durable par rapport aux précédents scores, et ce même si le plaisir de retrouver ces passages bien connus à l’écran est toujours intact, surtout pour les fans des deux autres films et scores de Tyler. Si la musique s’avère relativement peu intéressante durant toute la longue séquence du recrutement des jeunes mercenaires, on apprécie enfin de retrouver les motifs d’action si familiers dans « Late for War », incluant une superbe envolée épique du thème principal des Expendables à 2:48, et ce même si l’on regrettera le fait que Tyler ait choisi d’utiliser un peu moins fréquemment ce superbe thème dans ce troisième opus. Les choses se corsent ensuite à partir de « Descent Into War » : la musique s’empare alors d’une frénésie martiale et belliqueuse typique des deux précédents scores/films, si bien que l’on a l’impression d’entendre une compilation des deux précédents scores.

Au programme des réjouissances, vous apprécierez sans aucun doute les 5 minutes d’action intenses de « Infiltrating the Block » pour la bataille finale – l’un des meilleurs morceaux d’action de « The Expendables 3 » - ou les 5 minutes musclées de « Look Alive », sans oublier les déchaînements guerriers et survoltés du très orchestral « Valet Parking Done Right » et l’excellent « Armored Freaking Transport », (sauvetage du doc au tout début du film), des défouloirs symphoniques aux consonances ‘score d’action des années 90’ assez réussies, qui permettent d’oublier les passages électro plus modernes du début bien moins intéressants. Malheureusement, « The Expendables 3 » n’apporte rien de bien nouveau et déçoit par son manque de prise de risque ou d’innovation. Brian Tyler reprend un par un tous les éléments de ses précédents scores et propose quelques développements intéressants mais pas suffisamment aboutis pour laisser une impression durable, y compris dans le film, où l’on a parfois l’impression que le film entier a été scoré avec divers segments de « Expendables » et « Expendables 2 », hormis les nouveaux passages rock/électro plutôt sympas mais pas indispensables. Idem au niveau thématique, puisque Tyler ne propose rien de nouveau, hormis un motif pour Stonebanks finalement peu développé et quasiment absent du film par la suite. Brian Tyler assoit donc définitivement l’univers musical de la franchise « Expendables » mais ne parvient pas à renouveler son discours musical, recyclant toutes les formules et idées mélodiques des précédents scores sans aucune originalité particulière. Du coup, les fans des précédents « Expendables » apprécieront à coup sûr la musique de « Expendables 3 », tout comme ceux qui sont allergiques à ce type de musique d’action synthé/orchestral old school auront du mal à traverser l’écoute de ce troisième opus sans bailler ou s’ennuyer. Voilà donc un score d’action solide mais peu original, à réserver aux inconditionnels de la saga des vétérans du film d’action hollywoodien !




---Quentin Billard