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1-Prologue 1.04
2-To The Fairies They Draw Near 0.45* 3-A Child's First Laughter/ Flight to Pixie Hollow 3.02 4-Choosing A Talent 2.18 5-Tink Tours Pixie Hollow 1.42 6-Welcome To Tinker's Nook 1.14 7-Tinker Bell's New Home 1.14 8-Tink Meets The Other Fairies 1.17 9-The Lost Things Theme 2.04 10-Tink Meets Vidia And Finds Lost Things 3.28 11-Tinkering 1.31 12-Your Place Is Here 2.40 13-Making Things 1.19 14-Tink Tries To Be A Light Fairy 3.02 15-Teaching A Baby Bird to Fly 2.43 16-Hawk! 1.40 17-Tink Finds The Music Box 2.53 18-Searching For Answers 1.32 19-Sprinting Thistles 4.57 20-Tink Feels Lost 2.57 21-Spring is Ruined 2.05 22-Rebuilding Spring 4.13 23-The Music Box Restored 1.00 24-To The Fairies They Draw Near, Part 2 3.29* 25-Tink Meets Wendy 2.51 26-Fly To Your Heart 3.12** *Ecrit par Loreena McKennitt Produit et arrangé par Joel McNeely Interprété par Loreena McKennitt **Ecrit par Michelle Tumes Interprété par Selena Gomez Produit par John Fields. Musique composée par: Joel McNeely Editeur: Walt Disney Records/ Intrada D001892602 Producteur exécutif: Matt Walker Production musicale: Brett Swain Orchestrations: David Slonaker, Joel McNeely, Bruce Babcock Préparation musique: Booker White Monteur musique: Dominick Certo American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2013 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved. Note: **** |
TINKER BELL
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Joel McNeely
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« Tinker Bell » (La fée clochette) est le premier volet d’une franchise initiée en 2008 par le studio DisneyToon Studios, premier épisode de la saga « Disney Fairies » mettant en scène la célèbre Fée Clochette et l’univers des fées Disney. Réalisé comme un spin-off de « Peter Pan », « Tinker Bell » est le premier film d’animation Disney à mettre en scène une Fée Clochette qui parle, avec une animation entièrement réalisée en 3D, tandis que le film est sorti dans quelques salles en 2008 avant d’être très vite édité en DVD (comme les opus suivants, qui seront des direct-to-video). « Tinker Bell » nous plonge dans l’univers magique de la Vallée des fées (Pixie Hollow), dirigée par la reine Clarion. Après la naissance de la Fée Clochette apparue dans une fleur, cette dernière se retrouve désignée par la magie des lieux comme une fée bricoleuse qui devra construire et réparer des objets en tout genre. Mais Clochette s’ennuie, car elle souhaite plus que tout aller dans l’autre monde – celui des humains – seulement voilà, la règle de la vallée veut que seules les fées de la nature aient le droit de se rendre dans l’autre monde, lors de la venue du printemps. Demandant de l’aide à ses amies Rosélia – fée des jardins – Iridessa – fée de la lumière – Ondine – fée de l’eau – et Noa – fée des animaux – Clochette va tenter d’apprendre les trucs pour devenir à son tour une fée de la nature, mais chacune de ses tentatives se soldera par un cuisant échec, provoquant un désastre qui mettra en péril la venue du printemps. Pour tenter de rattraper son erreur, Clochette décide de reprendre confiance en elle et s’attache désormais à fabriquer des objets et des machines avec les matériaux qu’elle trouve régulièrement au bord de la plage. Son objectif : sauver le printemps et convaincre la reine Clarion qu’elle est apte à se rendre dans l’autre monde avec les autres fées de la nature. « Tinker Bell » reste donc un film d’animation Disney ultra classique, destiné essentiellement à un jeune public, et pas seulement aux petites filles puisque même les garçons pourront apprécier les scènes d’aventure, l’humour et les décors magiques du film. Très coloré et dominé par une animation de qualité (même si le budget du film reste modeste pour un film animé Disney), « Tinker Bell » a de quoi ravir tous les publics, même si l’on pourra toujours reprocher la maigreur extrême du scénario, dont les enjeux dramatiques sont quasi inexistants, et que l’on regrettera parfois le côté très naïf et enfantin de l’histoire. Mais que l’on se rassure, le film de Bradley Raymond se rattrape grâce à une jolie héroïne principale agréable, bien dessinée et avec une sacrée personnalité (son caractère colérique promet quelques scènes plutôt amusantes !), plongée dans un univers riche et coloré très attachant avec quelques bonnes idées – la scène de la poursuite des chardons – Rappelons pour finir que la production du film a été assez chaotique, puisque « Tinker Bell » était prévu pour une sortie en 2007 avant d’être repoussé en 2008, suite à une controverse soulevée par des responsables du studio – incluant John Lasseter de chez Pixar – critiquant la qualité décroissante des suites souvent bâclées de classiques de chez Disney destinées au marché de la vidéo, controverse suffisamment importante pour obliger la présidente de la filiale DisneyToon Studios à changer de poste. A la vision de « Tinker Bell », on peut penser que les remaniements de personnel imposés au sein du studio ont fait leur effet, car le film de Bradley Raymond tient ses promesses et ouvrent la voie à une série de suites de qualité sorties directement en DVD.
Plutôt discret ces quelques dernières années au cinéma, le compositeur Joel McNeely semble s’être reconverti dans la composition des musiques pour des suites de films animés Disney sortis pour la plupart directement en DVD. A son actif : « Return to Never Land » (2002), « The Jungle Book 2 » (2003), « Mulan II » (2005), « Pooh’s Heffalump Movie » (2005), « Lilo & Stitch 2: Stitch Has a Glitch » (2005), « The Fox and the Hound 2 » (2006), « Cinderella III: A Twist in Time » (2007). C’est donc sans surprise que Joel McNeely travaille à nouveau sur un direct-to-video de chez DisneyToon Studios, « Tinker Bell ». Fort de son expérience acquise au fil des années à travailler régulièrement sur des productions Disney, Joel McNeely – qui fit d’ailleurs ses premiers pas au cinéma à la fin des années 80 en composant les musiques de téléfilms Disney – livre pour « Tinker Bell » une partition symphonique extrêmement classique et très académique, débordant d’énergie, de couleurs instrumentales, de fraîcheur et d’idées mélodiques aussi agréables qu’attachantes. A la première écoute de la musique dans le film, on remarque à quel point le score orchestral de McNeely est omniprésent et extrêmement valorisé sur les images (trop, peut être ?), la musique assurant un rôle narratif fort à l’écran et quasi opératique. Ecrite à la manière des partitions symphoniques Disney old school des années 80/90, la musique de « Tinker Bell » nous renvoie clairement aux grandes heures de « Iron Will » (1994) ou « Squanto : A Warrior’s Tale » (1994) avec une atmosphère de magie féerique qui doit beaucoup au talent du vétéran McNeely, grand maître des orchestrations classiques dans la continuité de John Williams, Bill Conti ou Bruce Broughton. Lors d’une première vision du film, on remarque très vite un premier point important : l’omniprésence de la musique à l’écran, car, respectant la tradition du wall-to-wall dans les musiques de cartoon des années 30/40, Joel McNeely accompagne en musique chaque action et chaque scène de manière quasi ininterrompue, de façon quasi opératique et très classique dans la conception. C’est pourquoi la musique repose avant tout sur ce caractère ultra narratif et descriptif très rétro mais bourré de charme, la musique étant en plus largement valorisée dans le mixage de la bande son (parfois même un peu trop), à tel point que l’on finit parfois par ne plus entendre qu’elle. Affirmant une volonté sincère de renouer avec les grandes musiques symphoniques des films animés Disney d’antan, Joel McNeely débute donc l’aventure de la petite fée dans « Prologue » qui dévoile déjà quelques idées majeures du score, à savoir des orchestrations très riches et étoffées mettant l’accent sur les cordes, les bois mais aussi les sons associés au monde des fées, à savoir la harpe, le célesta, et le violon soliste irlandais, qui deviendra l’un des instruments-clé de la Vallée des Fées. Pour suggérer l’univers de Pixie Hollow, McNeely associe deux idées importantes ici : des sonorités gracieuses et cristallines crées par l’association harpe/célesta/flûtes/cordes suggérant la grâce et la magie des fées, avec cette esthétique musicale empruntée au célèbre « Aquarium » du « Carnaval des Animaux » de Camille Saint-Saëns, un classique qu’Alan Menken avait lui-même déjà utilisé dans sa musique pour « Beauty and the Beast » en 1991. McNeely convoque ici des schémas musicaux typiquement classiques pour élaborer les orchestrations et les atmosphères instrumentales et sonores de « Tinker Bell », s’affirmant dans une longue tradition musicale symphonique typique des grands classiques de Disney. A noter ici l’emploi d’une mesure à 6/8 qui deviendra un autre élément récurrent dans certains passages du score, sans oublier l’intervention du violon soliste à 0:22 qui apporte un caractère plus celtique à la musique. Les éléments celtiques sont ici associés à Pixie Hollow, un aspect majeur de la musique de « Tinker Bell » sur lequel Joel McNeely a particulièrement travaillé, utilisant ainsi des harmonies typique de cette musique traditionnelle, avec des whistles irlandaises, des ocarinas et le fiddle (violon) irlandais, brillamment interprété avec sensibilité par Máiréad Nesbitt du groupe folk/new-age ‘Celtic Woman’. A ce groupe d’instruments celtes s’ajoute un travail intéressant autour de sons de la nature à partir de 0:30 dans « A Child’s First Laughter/Flight to Pixie Hollow ». McNeely évoque la forêt magique de la Vallée des Fées en ayant recours à des sons de hibou, de criquets, de grillons, de blocs de bois, de gouttes d’eau, d’oiseaux et de grenouille qu’il mélange subtilement à l’orchestre et aux chœurs pour créer l’ambiance sonore de cette nature riche et généreuse pleine de magie et de féerie. Niveau thématique, la partition de « Tinker Bell » repose essentiellement sur quatre thèmes : le thème de Pixie Hollow, mystérieux et léger, dévoilé à 0:11 dans « Prologue » puis repris à 2:31 dans « A Child’s First Laughter/Flight to Pixie Hollow ». A noter que le thème de Pixie Hollow a ceci de particulier qu’il se compose de 2 phrases mélodiques, une première (A), gracieuse et un brin mystérieuse, avec le mélange harpe/flûte/célesta/cordes sur une mesure à 6/8, et la deuxième (B) à 0:23 dans le « Prologue », plus affirmée avec le violon soliste celte sur fond d’harmonies plus typiques (deux accords parallèles en quintes à vide successifs, assez médiévaux dans leur sonorité ‘ancienne’). Le second thème est bien évidemment le thème de Clochette, dévoilé dès l’apparition du titre du film au début de « A Child’s First Laughter ». Le thème est alors exposé magistralement ici par l’ensemble orchestral et des choeurs féeriques, à nouveau sur une mesure à 6/8. On notera ici l’emploi d’orchestrations plus massives et triomphantes, avec les trompettes, les cordes, les choeurs, les timbales, les cymbales, symbolisant l’idée de l’aventure et de la quête quasi héroïque de Clochette. Le troisième thème est entendu dans « Choosing A Talent ». Il s’agit du thème solennel et majestueux des fées, un thème magique offrant une sensation d’émerveillement largement entretenu par l’association des choeurs féminins angéliques, des cordes, des instruments cristallins (harpe/célesta) et du violon soliste. Enfin, le quatrième thème s’appelle le « Lost Things Theme » (piste 9), il s’agit du thème de l’exploration de Clochette, en quête d’objets trouvés au bord de la plage, symbolisant ses rêves de découvrir l’autre monde, celui des humains. C’est pourquoi McNeely confie à cette belle mélodie un violon soliste raffiné et rêveur, avec une grâce et une élégance reflétant les pensées de la petite fée. On reconnaîtra ensuite la phrase B du thème de Pixie Hollow au hautbois/whistle à 0:50 et ses accords médiévaux/anciens de quintes à vide. Avec une thématique forte et généreuse, Joel McNeely élabore ainsi une partition entraînante qui débute donc sous les meilleures auspices avec la magie et l’émerveillement du grandiose « Choosing A Talent » lorsque Clochette choisit son talent au début du film, suivi de la découverte de la Vallée des Fées dans « Tink Tours Pixie Hollow », morceau amusant et aérien qui développe le thème des fées de façon plus légère avec des instruments bondissants, des envolées de cuivres, des « la la la » de choeurs quasi enfantins et des petites percussions exotiques. McNeely confère ici à sa musique un caractère extrêmement vif et coloré symbolisant Pixie Hollow dans toute sa splendeur, tandis qu’il souligne le quotidien des travailleurs dans « Welcome to Tinker’s Nook », qui s’apparente clairement à une sorte de jig irlandaise joyeuse et rafraîchissante avec guitares, violon folk, whistles, basse et petites percussions dansantes. La petite fée découvre sa nouvelle demeure dans « Tinker Bell’s New Home » qui témoigne là aussi d’un réel souci de légèreté avec un joli mélange de violon, guitares/mandoline, ocarina et piano, et toujours ce rythme à trois temps récurrent dans la musique de « Tinker Bell ». McNeely n’échappe pas au mickey-mousing habituel dans « Tink Meets The Other Fairies », où il reprend le thème des fées avec une utilisation amusante des petites percussions et des sons de la nature, tout comme il confirme ces choix musicaux dans « Tink Meets Vidia and Finds Lost Things », accompagné là aussi de l’ensemble des percussions exotiques (incluant une derbouka). On appréciera ici aussi l’instrumentation hyper colorée et très cohérente du compositeur, reflétant l’univers coloré et merveilleux du film. Les passages celtes/irlandais comme « Tinkering » ou les moments plus intimes et poétiques comme « Your Place is Here » sont de purs moments de grâce dans la musique de « Tinker Bell », et même s’il n’y a rien d’exceptionnel ou de particulièrement original dans ce que délivre ici Joel McNeely, on se laisse très vite charmer et conquérir par cette musique tour à tour joyeuse, douce, aventureuse et entraînante. Il y a l’humour des passages mickey-mousing comme « Tink Tries to Be A Light Fairy » qui suggère les tentatives calamiteuses de Clochette de devenir une fée de la nature, il y a les moments d’aventure/action comme l’attaque de l’aigle dans « Hawk ! » (superbe morceau d’action virtuose typique de Joel McNeely, rappelant ses scores d’action 90s comme « The Avengers », « Virus » ou « Terminal Velocity ») ou l’attaque des chardons dans « Sprinting Thistles », autre déchaînement orchestral typique du compositeur, sans oublier la douce mélancolie de « Tink Feels Lost » qui suggère habilement les sentiments de la petite fée, qui se sent triste et seule après avoir semé malgré elle la zizanie dans Pixie Hollow – à noter une très belle vocalise féminine poignante à partir de 1:58 – « Tinker Bell » offre donc tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une grande partition symphonique écrite pour un film animé Disney : l’humour, l’aventure, la joie, les émotions, la magie, tous ces éléments que Joel McNeely nous offre généreusement dans cette partition classique et rafraîchissante, plutôt inventive mais sans grande originalité particulière. Difficile de ne pas se laisser entraîner par le fougueux « Rebuilding Spring » débordant d’énergie et d’enthousiasme, ou par la douceur poétique de « The Music Box Restored » et sa très belle reprise du thème des objets perdus, sans oublier les deux compositions originales de Loreena McKennitt, super star canadienne de musique celte qui offre à son tour une bonne dose de magie au film avec deux chansons inspirées : l’introductif « To the Fairies They Draw Near » et le magnifique « To the Fairies They Draw Near, Part 2 », un des grands moments de la musique de « Tinker Bell », brillamment accompagnée par les orchestrations luxuriantes de Joel McNeely. Impossible dès lors de rester insensible au charme incroyable de la partition de « Tinker Bell », une musique extrêmement généreuse et magique aussi agréable à écouter dans le film que sur l’album, où le score reflète toute une multitude de détails et d’idées mélodiques intéressantes, qui prouvent à quel point ce film comptait particulièrement pour Joel McNeely (dans une note du livret de l’album publié par Intrada, le compositeur précise même qu’il est extrêmement ravi de travailler sur les autres suites de la franchise « Tinker Bell » !). Le long-métrage animé de Bradley Raymond offre donc l’opportunité exceptionnelle à Joel McNeely de renouer avec une esthétique musicale rappelant les musiques Disney des années 80/90, une rare opportunité à une époque où les participations du compositeur au cinéma hollywoodiens se comptent désormais sur le bout des doigts, le musicien choisissant finalement ses projets avec plus de retenue, ne travaillant plus que sur des films qui peuvent lui permettre de s’exprimer ou de collaborer avec de bons musiciens. C’est pourquoi il paraît impensable de conclure cette critique sans évoquer le fait que la musique de « Tinker Bell » est un pur ravissement pour les fans du compositeur américain et un témoignage du savoir-faire indiscutable de l’un des derniers grands maîtres de la musique symphonique hollywoodienne de la génération 80/90, à savourer sur la généreuse galette publiée par Intrada Records, en espérant des futures éditions CD des autres musiques de McNeely pour les suites de la franchise « Disney Fairies ». ---Quentin Billard |