1-Main Title 4.12
2-Bye Crystal, Hello Ellie 3.20
3-Class Interlude 2.01*
4-The Base 1.52
5-The Pit 4.01
6-Base Chase 1.21
7-Vinnie and Renie 1.28
8-Goodnight 1.48
9-My Science Project (Score) 2.16
10-First Warp 1.14
11-Source Piece No.1 2.29*
12-Bye, Bye, Bob 3.36
13-Blackout Town 0.45
14-Bare Wires Start 4.09
15-Cars and Books 1.56
16-Bang! 1.00
17-Back To School 1.25
18-Crossroads 1.51
19-When In Rome 1.38
20-Jungle 1.58
21-G.F.Z. 3.22
22-Stop It 6.41
23-Just A Car 1.29
24-"My Science Project" 4.06**

The Extras

25-What's The Dish? 0.35
26-Sherman Spies 0.11
27-Gizmo 0.28
28-Sword No.1 0.14
29-Sword No.2 0.18
30-After Blackout 0.14*
31-Egg-Boy Sherman 0.15
32-Dance Trio
(Source Piece No.2) 0.40*
33-Dance Quartet
(Source Piece No.3 In Reverse) 0.41*

*Non utilisé dans le film.
**Interprété par The Tubes
Ecrit par Michael Colina,
Robert Held et William Heller.

Musique  composée par:

Peter Bernstein

Editeur:

Intrada Special Collection vol. ISC 297

CD produit par:
Douglass Fake
Producteur exécutif du CD:
Roger Feigelson
Conduit par:
Peter Bernstein
Orchestrations:
Alf Clausen, David Spear,
Joel Rosenbaum, Brian Mann

Monteur musique:
Curtis Roush
Superviseur musique:
Jay Lawton
Moniteur cabine:
David Spear
Directeur soundtrack
pour Disney Music Group:
Desiree Craig-Ramos
Consultant du projet:
Randy Thornton
Manager de production:
Regina Fake
Assistant éditorial:
Frank K. DeWald

Artwork and pictures (c) 1985/2014 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ****
MY SCIENCE PROJECT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Peter Bernstein
« My Science Project » (Les Aventuriers de la Quatrième Dimension) est une comédie de science-fiction sortie en 1985 la même année qu’une salve de films de science-fiction similaires, à commencer par son principal concurrent, « Back to the Future » de Robert Zemeckis, mais aussi « Weird Science », « Real Genius » ou « Explorers ». Le film raconte l’histoire improbable de Michael Harlan (John Stockwell), un lycéen paresseux qui doit plancher sur un projet scientifique que chaque élève doit rendre et qui sera noté par leur professeur de science, Robert « Bob » Roberts (Dennis Hopper). Mais Mike n’a rien préparé, et il se fait rapidement réprimander par son prof, qui exige de lui un projet dans les jours qui viennent, sous peine de quoi il écopera d’une mauvaise note. Mike décide finalement d’explorer une vieille réserve désaffectée de l’armée américaine avec son amie Ellie Sawyer (Danielle von Zerneck), où il découvre par mégarde un étrange appareil (le « gizmo ») enfoui dans une cave, et qui absorbe l’énergie électrique de n’importe quel objet fonctionnant à l’électricité. Très vite, Ellie, Mike et son pote Vince (Fisher Stevens) explorent les possibilités du gizmo et déclenchent par erreur une série d’événements catastrophiques : l’appareil a le pouvoir de déformer les frontières entre les dimensions temporelles. Le temps et l’espace se retrouvent alors complètement chamboulés, toutes les époques de l’histoire se mélangeant dans un seul point, passé, présent et futur, alors que le professeur Roberts se retrouve accidentellement propulsé dans les années 60. « My Science Project » surfe donc sur la vague des comédies de science-fiction pour ados très à la mode cette année là au cinéma en 1985. Seulement voilà, Jonathan Betuel n’est certainement pas Robert Zemeckis et sa réalisation passe-partout ne parvient pas à faire décoller le film. On retiendra au final quelques effets spéciaux impressionnants pour l’époque, comme cette scène de l’attaque du tyrannosaure géant (qui se termine avec le dinosaure tué, un immense trou à la place du ventre et ses entrailles sorties, un peu violent pour une production Disney !), le combat contre le gladiateur ou la fusillade avec les soldats vietcong, sans oublier l’homme de Néenderthal (on voit d’ailleurs clairement qu’il s’agit d’un acteur dans un costume) ou une apparition de soldats nazis, de soldats du futur et même de Cléopâtre ! C’est du grand n’importe quoi, bien entendu, mais le film assume pleinement son quota de spectacle même s’il est dommage d’être obligé d’attendre la dernière demi heure pour assister enfin à du divertissement – le film ne dure qu’à peine 1h20 ! – « My Science Project » met ainsi pas mal de temps à démarrer et déçoit par son scénario bâclé (on ne connaît rien de l’origine du gizmo) et sa trop courte durée, sans parler de jeunes acteurs peu convaincants, hormis un Dennis Hopper décalé qui s’auto caricature façon hippie des années 60 tendance « Easy Rider ». Pour le reste, malgré le cocktail ados branchés/ambiance 80/effets spéciaux/aventure, la sauce ne prend pas et le film échoue à rivaliser avec l’indétrônable « Back to the Future » !

La musique symphonique exaltante de Peter Bernstein est à coup sûr l’un des éléments les plus mémorables du film de Jonathan Betuel. Peter Bernstein s’était fait remarquer un an auparavant pour sa musique sur le téléfilm « The Ewok Adventure » (1984) produit par George Lucas. Le fils du légendaire compositeur Elmer Bernstein était donc le choix tout indiqué pour « My Science Project », étant donné que le musicien avait déjà prouvé avec ses précédents travaux qu’il possédait un goût sûr pour les grandes musiques d’aventure symphoniques à la fois héroïques et classiques, l’esthétique même que Betuel recherchait pour son film. A l’instar de la musique de « The Last Starfighter » de Craig Safan (1984), film sur lequel Betuel travailla en tant que scénariste tandis qu’il écrivait le script de son futur « My Science Project », la musique de Bernstein est résolument orchestrale et assez classique d’esprit, intégrant quelques synthétiseurs 80’s, le tout enregistré dans les studios de la Warner. Le score de « My Science Project » repose avant tout sur un motif entêtant de 4 notes associé au gizmo dans le film. Ce motif, rapidement introduit dès le générique de début (« Main Title ») par des synthétiseurs énigmatiques puis par l’orchestre, évoque clairement les immenses pouvoirs de l’appareil extra-terrestre, et suggère l’aspect fantastique du récit par le biais de synthétiseurs et d’harmonies majeures et modales quasi mystiques (à partir de 0:09), dans un style qui rappelle curieusement Jerry Goldsmith (on pense à certains passages de « Total Recall »). Comme ce motif est court et facilement mémorisable, Bernstein réussit à le développer sous toutes ses formes tout au long du film. Ainsi, les cordes s’emparent très vite du motif à 0:23 avec une série d’arpèges de cordes/synthé en accompagnement qui renforcent le mystère autour de ce thème durant l’ouverture du film. Puis, très vite, un second motif apparaît plus distinctement, d’abord aux cuivres à 1:22 puis par le reste de l’orchestre vers 1:49, alors accompagné ici de rythmes militaires trépidants tandis que le président Eisenhower se rend dans une base militaire secrète en 1958 au début du film. Ce motif constitué d’une série de notes descendantes sera lui aussi très présent tout au long du film pour évoquer les pouvoirs du gizmo et le danger qu’il représente.

Comme la plupart des films de comédie science-fiction pour ados de l’époque, le score de Peter Bernstein utilise les inévitables synthétiseurs (datés !) et rythmes pop/rock 80’s pour retranscrire le côté ‘teenage movie’ de l’histoire, flagrant dans « Bye Crystal, Hello Ellie », « Vinnie and Renie » ou « My Science Project (Score) », morceaux synthé/pop avec claviers et guitare électrique qui devraient pleinement satisfaire les nostalgiques de ces musiques fun et kitsch typiques des années 80 – à noter que les synthés analogues font beaucoup penser ici à des musiques de jeu vidéo, influence flagrante dans le morceau « My Science Project (Score) » - Après un excellent « Main Title » résolument orchestral, la partie symphonique du score reprend ses droits dans le sympathique « Class Interlude » (non utilisé dans le film), morceau sautillant qui évoque clairement l’aspect comédie du film. Le morceau introduit par la même occasion un nouveau thème, le Love Theme pour Mike et Ellie (très perceptible à la clarinette et au cor anglais à 1:12). Le thème romantique sera repris en douceur dans le joli « Goodnight », apportant un peu de tendresse à un score assez coloré, énergique et bondissant. On retrouve aussi ce très beau Love Theme dans « Cars and Books » (au cor anglais à 0:31) avec ses harmonies chaleureuses et raffinées qui rappellent beaucoup le style des thèmes romantiques de Jerry Goldsmith (influence des temp-tracks ?), tandis que la mélodie est reprise de manière passionnée dans l’envolée grandiose de cordes de « Stop It » (à 4:58), grand climax dramatique du film dépassant les 6 minutes. Pour le reste du score, Bernstein développe essentiellement le motif du gizmo et le motif du danger, particulièrement présent durant les principales scènes d’action du film. On notera ici l’importance des orchestrations, d’une richesse impressionnante et d’une maîtrise digne des grands maîtres classiques. Si l’ambiance devient plus mystérieuse dans « The Base » et « The Pit » au début du film, c’est pour mieux préparer le spectateur à la déferlante d’action qui l’attend par la suite. On relèvera ici le soin avec lequel Bernstein incorpore quelques éléments synthétiques discrets au sein de l’orchestre pour suggérer la présence du gizmo et de ses étranges pouvoirs, élément flagrant dans « The Pit », où le thème du gizmo et le motif du danger sont assez présents.

L’action commence avec la poursuite dans la base militaire de « Base Chase », où Bernstein démontre son habileté à construire des morceaux d’action vitaminés et énergiques privilégiant chaque pupitre de l’orchestre avec brio. Dans « First Warp », le compositeur illustre les pouvoirs du gizmo avec le retour du motif descendant du danger (aux bois vers 0:09). Dans « Bye, Bye, Bob », le professeur Bob disparaît dans un étrange vortex lumineux crée par le gizmo alors que le motif de 4 notes s’intensifie ici. On notera ici le retour d’un motif secondaire de cinq notes déjà introduit dans le « Main Title » (aux trompettes à partir de 0:59) et qui représente l’aspect extra-terrestre et fantastique du gizmo. Ce motif ‘fantastique’ prend ici une tournure grandiose en étant confié à des cuivres puissants alors que Bob découvre les immenses pouvoirs de l’appareil, le morceau se terminant avec l’utilisation du fameux Blaster Beam de Craig Huxley (à 3:01), instrument particulier largement popularisé par Jerry Goldsmith dans sa partition pour « Star Trek the Motion Picture » en 1979. Peter Bernstein nous offre ensuite l’un des meilleurs morceaux d’action de « My Science Project » avec « Bare Wires Start », pour la scène où Mike, Ellie et Vince poursuivent les rayons électriques du gizmo dans les câbles électriques de la ville en voiture. La poursuite est largement rythmée ici par une utilisation survitaminée des cuivres bondissants, des bois, des petites percussions et des cordes, dans une écriture très proche des travaux de John Williams pour Spielberg ! Ici, Bernstein a la bonne idée de faire cohabiter les deux motifs principaux qu’il développe en contrepoint et en juxtapositions parfaitement maîtrisées, ces deux idées mélodiques se mélangeant et se traversant continuellement avec une virtuosité ahurissante, passant d’un instrument à un autre avec brio. L’action s’intensifie avec « Back to School » (qui est une variante de « Base Chase ») et « Crossroads », nous introduisant au dernier acte du film alors que les époques de l’histoire se mélangent au lycée de Mike, Ellie et Vince. « Crossroads » est remarquable grâce à son mélange de sonorités mystérieuses (cordes en harmonies aigues, synthés planants) et de pastiche de musique classique au violon à partir de 0:56.

Le mélange des époques de l’histoire offre d’ailleurs l’opportunité à Peter Bernstein de varier les ambiances pour chaque épreuve que doivent affronter les trois héros, comme dans « When in Rome » où le compositeur pastiche les musiques de péplum façon Miklos Rozsa durant la séquence de l’affrontement contre le gladiateur, autre grand moment de la partition de « My Science Project ». Dans « Jungle », l’atmosphère devient plus exotique et dissonante pour l’arrivée des soldats vietcong, sans oublier l’attaque du tyrannosaure dans « G.F.Z. », superbe morceau d’action déchaîné de plus de 3 minutes avec des synthés menaçants et des cuivres agressifs. Le morceau se lance ensuite dans une envolée rythmique enragée, virtuose et complexe assez inspirée du « Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky (assez flagrant vers 2:02). Enfin, l’aventure touche à sa fin avec le superbe climax intense de « Stop It », qui développe les motifs du gizmo et du danger de façon magistrale (ainsi que le motif ‘fantastique’, par exemple à 1:12), baignant dans une atmosphère mystique quasi religieuse avec des cuivres surpuissants et un accompagnement à l’orgue impressionnant pour un final dramatique assez saisissant. Peter Bernstein livre donc une partition spectaculaire et mémorable pour « My Science Project ». Visiblement inspiré par son sujet, le compositeur offre au film une musique énergique, grandiose, mystérieuse et colorée qui doit beaucoup aux talents indéniables de Bernstein, qui maîtrise la musique symphonique classique de façon remarquable, s’affirmant dans la continuité des grands symphonistes de l’époque : John Williams, Jerry Goldsmith, Bruce Broughton ou même Alan Silvestri. Le score exaltant de « My Science Project » fait assurément partie de ces grandes partitions orchestrales des années 80 qui témoignent d’une génération de musiciens (et de réalisateurs/producteurs) qui croyaient encore aux grandes oeuvres symphoniques hollywoodiennes. « My Science Project » est non seulement l’un des meilleurs travaux de Peter Bernstein pour le cinéma, parfait dans le film, mais aussi une totale redécouverte que l’on peut enfin apprécier à sa juste valeur grâce à l’excellent album publié par Intrada Records, à ne surtout pas rater !




---Quentin Billard